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Le morphisme des périodes en caractéristique 0

Soit M, φ

M

un σ-module libre de rang r sur Ae

cris

(S), tel que pe

∈ det 1 ⊗φ

M

avec 2ε ∈ [0,1/p[. D’après [BM10, Théorème 5.40], pour tout α ∈ Q∩]2ε,

1p

[, le Z

p

-module

V Λ

α

(S),M

est libre de rangr. CommeV Λ

α

(S),M

⊂J

[1]

Λ

β

(S)⊗

e

Acris(S)

M, pour tout

β ∈Q∩[α,1[, on dispose de l’application Λ

β

(S)-linéaire :

α

M

: Λ

β

(S)⊗Z

p

V Λ

α

(S),M

→J

[1]

Λ

β

(S)⊗

e

Acris(S)

M

Posons M= Λ0(S)/pΛ0(S)

Ae

cris(S)

Metφ

M

l’opérateur de Frobenius induit. Comme

on l’a vu dans le paragraphe A.1, on dispose de l’application α

M

: Λ0(S)/pΛ0(S)

⊗F

p

V M

→J

[1]

M.

Proposition A.2.1. Coker αM

est tué par [pe]

p−11

pour tout β∈Q∩

max α,

p11

,1

.

Démonstration. En tensorisant par Λ

β

(S)/pΛ

β

(S), la proposition A.1.2 implique que le

co-noyau de l’application

Λ

β

(S)/pΛ

β

(S)

⊗Z

p

V Λ

α

(S),M

→J

[1]

Λ

β

(S)/pΛ

β

(S)

e Acris(S)

M

est tué par ep

p−11

. Soit alorsy∈J

[1]

Λ

β

(S)⊗

e

Acris(S)

M: il existey

1

∈J

[1]

Λ

β

(S)⊗

e Acris(S)

Met

λ

i,0

16i6r

∈Λ

β

(S)

r

tels que

[ep]

p−11

y =

r

X

i=1

λ

i,0

v

i

+py

1

=

r

X

i=1

λ

i,0

v

i

+ p

[pe]

p−11

[pe]

p−11

y

1

On construit ainsi par récurrence des suites (λ

i,n

)

16i6r

n∈N

∈ Λ

β

(S)

r

N

et (y

n

)

nN>0

J

[1]

Λ

β

(S)⊗

e

Acris(S)

Mtelles que pour tout n∈N

>0

, on ait

[ep]

p−11

y=

r

X

i=1 n

X

−1 j=0

p

j

[ep]

p−j1

λ

i,j

v

i

+ p

n

[ep]

p−n1

[pe]

p−11

y

n

Comme

1 p−1

< β, la suite

pn [ep]p−n1

n∈N

converge vers0pour la topologie p-adique dansΛ

β

(S).

Il en résulte que les séries λ

i

:=

P

j=0 pj [ep] j p−1

λ

i,j

convergent dans Λ

β

(S), et qu’en passant à la

limite, on a[pe]

p−11

y= P

r i=1

λ

i

v

i

,i.e. [pe]

p−11

y=α

M

r

P

i=1

λ

i

⊗v

i

.

Corollaire A.2.2. Pour tout β ∈Q∩

max α,

p11

,1

,

α

M

p

1

: Λ

β

(S)

p

1

⊗Z

p

V Λ

α

(S),M

→J

[1]

Λ

β

(S)

p

1

e Acris(S)

M

est un isomorphisme.

Démonstration. Les choix d’une base de V Λ

α

(S),M

sur Z

p

et de M sur Ae

cris

(S)

per-mettent de décrire αM

par une matrice A ∈ M

r

Λ

β

(S)

. D’après la proposition A.2.1, il

existe B ∈ M

r

Λ

β

(S)

tel que AB = [pe]

p−11

I

r

. Mais dans Λ

β

(S), on a [pe]

p−11

| p vu que

p=

[epp]β

[ep]

β

et

1 p−1

< β, si bien que[pe]

p−11

∈Λ

β

(S)

p

1

×

, et donc A∈GL

r

Λ

β

(S)

p

1

.

A.3 Application aux F-cristaux surconvergents de Hodge

Considérons une immersion fermée dans un schéma formel affine lisse Spf(S) ֒→ Z =

Spf(T), donnée par un morphisme deW-algèbres surjectifu:T →S oùT est une W-algèbre

formellement lisse ; notonsD(u) l’enveloppe à puissances divisées deT pour Ker(u).

On considère égalementθ

u

=µ◦(θ⊗u) : W(R)⊗

W

T →Sbµdésigne la multiplication ;

on formeAe

cris

(u), complétép-adique de l’enveloppe à puissances divisées deW(R)⊗

W

T pour

l’idéalθ

u1

p

11p

Sb. On le munit d’une action deG

S

en faisant agir ce groupe trivialement sur le

facteur T deW(R)⊗

W

T. Cet anneau est uneT-algèbre munie d’une connexion (voir [Bri08])

dont l’anneau des sections horizontales est Ae

cris

(S) (qui est seulement uneW-algèbre).

Soit S

une seconde W-algèbre admissible normale munie d’un morphisme deW-algèbres

ι

S

:S →S

et d’un morphisme semilinéaire de W-algèbres ϕ

S

:S →S

, satisfaisant

ι

S

◦Frob≡ϕ

S

(modp

1µ

S

[p

1µ

])

pour un certain0< µ <1. On choisit alors(ι

T

, φ

T

)unFrobenius de la présentationu:T →S,

c’est-à-dire deux diagrammes commutatifs

T

ιT // u

T

u′

S

ιS //

S

T

ϕT // u

T

u′

S

ϕS //

S

tels que ϕ

T

mod p

1w

soit donné par ι

T

◦Frobmodulo p

1µ

.

Le morphisme ϕ

T

induit un morphisme G

S

-équivariant Ae

cris

(u)→Ae

cris

(u

).

Soit (M,Φ,FilM

S

) un F-cristal surconvergent de Hodge vérifiant les hypothèses de

[BM10, Théorème 3.23] ; rappelons que Fil M

S

est un sous-S-module projectif de

l’évalua-tionM

S

du cristalM en l’épaississement trivialS. Notons Z=Spf(D(u))le complété formel

p-adique de l’enveloppe à puissances divisées de Z. On suppose qu’on dispose d’un

sous-module FilM

Z

⊂ M

Z

relevant Fil M

S

. Ces données sont décrites par celle d’un ϕ-module

filtré M(u),FilM(u),∇,Φ

M(u)

surD(u) (voir [BM10, Définition 3.30]).

Par hypothèse, les modules FilM(u) et M(u)/FilM(u) sont localement libres de rang r

surD(u). On pose M(u) = Ae

cris

(u)⊗

D(u)

M(u)

∇=0

.

Soit ϕ le Frobenius de Ae

cris

(S

). Le Ae

cris

(S

)-module M

= M

(u) = M(u) ⊗

e

Acris(S)

e

A

cris

(S

) est muni d’un endomorphisme ϕ-semilinéaire φ

M

. Soit I ⊂ Ae

cris

(u) le complété

p-adique de l’idéal à puissances divisées engendré par les indéterminées de Ae

cris

(u) associées

à u: T → S comme dans [BM10, Proposition 4.11]. On définit Fil

I

M

⊂ M

comme le

sous-Ae

cris

(S

)-module engendré par l’image deAe

cris

(u)⊗

D(u)

FilM(u) dans

M

=h

e

A

cris

(u)⊗

D(u)

M(u)

/I A

cris

(u)⊗

D(u)

M(u)i

e Acris(S)

Ae

cris

(S

).

Soitw∈]0,1−µ[la hauteur de Hodge de M

S

/FilM

S

; par le théorème de décomposition

([BM10, Proposition 4.27]), il existe un unique sous-σ-module U

, φ

U

= U

(u), φ

U′(u)

de

M

=M

(u) tel que

(1) [pe]

((p1)r+1)w

∈det φ

U

eA

cris

(S

);

(2) [pe]

w

M

+ Fil

I

M

=U

⊕Fil

I

M

D’après la proposition A.2.1 appliquée à U

, l’application

α

U′,β

: Λ

β

(S

)⊗Z

p

V Λ

α

(S

),U

→J

[1]

Λ

β

(S

)⊗

e

est injective, de conoyau tué par[pe]

p−11

pour toutα ∈Q∩

2ε p

,

1p

, en posantε= ((p−1)r+1)w

etβ ∈Q∩

max α,

p11

,1

.

Par ailleurs, on a un isomorphisme τ: Ae

cris

(u)⊗

e

Acris(S)

M(u)→

Ae

cris

(u)⊗

D(u)

M(u) (cf

[BM10, Proposition 4.17]), et donc un isomorphisme

e

A

cris

(S

)⊗

e Acris(S)

Ae

cris

(u)

e Acris(S′)

M

(u)→

Ae

cris

(S

)⊗

e Acris(S)

Ae

cris

(u)

D(u)

M(u)

Proposition A.3.1. L’application(1⊗τ)◦ 1⊗α

U′,β

induit un morphisme G

S

-équivariant

g

HT :Sb

(−1)⊗Z

p

V Λ

α

(S

),U

(u)

→p

wp−11

Sb

D(u)

M(u)/FilM(u)

dont le conoyau est tué par p

p−11

.

Démonstration. Pour alléger les notations, on écrit M

, U

etM au lieu deM

(u),U

(u) et

M(u). En tensorisant l’égalité [pe]

w

M

+ Fil

I

M

=U

⊕Fil

I

M

par

A

β

(u, S

) := Λ

β

(S

)⊗

Ae cris(S)

Acris(e u)

au-dessus deAe

cris

(S

), on a

[pe]

w

A

β

(u, S

)⊗

e Acris(S′)

M

+A

β

(u, S

)⊗

e Acris(S′)

Fil

I

M

=

A

β

(u, S

)⊗

e Acris(S′)

U

⊕A

β

(u, S

)⊗

e Acris(S′)

Fil

I

M

(∗)

Par ailleurs, comme

Fil

I

M

=Ae

cris

(S

)⊗ Ae

cris

(u)⊗

D(u)

FilM

/I Ae

cris

(u)⊗

D(u)

FilM

on a(1⊗τ) Fil

I

M

(u)

⊂A

β

(u, S

)⊗

D(u)

FilM(u), de sorte que

(1⊗τ) A

β

(u, S

)⊗

e

Acris(S′)

Fil

I

M

=A

β

(u, S

)⊗

D(u)

FilM

La décomposition (∗) fournit donc l’isomorphisme

A

β

(u, S

)⊗

e

Acris(S′)

U

−−→

1τ

[pe]

w

A

β

(u, S

)⊗

D(u)

M/FilM

qui, composé avec1⊗α

U′,β

, fournit un morphisme

A

β

(u, S

)⊗Z

p

V Λ

α

(S

),U

(1⊗τ)◦(1⊗αM′(u))

−−−−−−−−−−−−−→[pe]

w

ξA(u, S

)⊗

D(u)

M/FilM

(∗∗)

de conoyau tué par [pe]

p−11

. Le morphisme d’anneaux θ: Ae

cris

(S

)→Sb

induit un morphisme

θ: Λ

0

(S

)→Sb

. Siβ <1, il se prolonge en θ: Λ

β

(S

)→Sb

en posant θ

p

[ep]β

=p

1β

. Ce

der-nier se prolonge à son tour enθ

u

:=θ⊗θ

u

:A

β

(u, S

)→Sb

. ModuloKer(θ

u

), l’homomorphisme

(∗∗) tordu par Z

p

(−1) fournit donc un homomorphisme

g

HT :Sb

(−1)⊗Z

p

V Λ

α

(S

),U

→p

wp−11

Sb

D(u)

M/FilM

de conoyau tué par θ [pe]

p−11

= p

p−11

(le facteur p

p−11

provient de l’égalité ξSb

= p

p−11

tSb

dans gr

1

Ae

cris

(S

)). Comme les applications αU

′,α

,τ etθ

u

sont G

S

-équivariantes, il en est de

même degHT.

Corollaire A.3.2. L’application (entière)

g

HT : V Λ

α

(S

),U

(u)

fournit en inversant pun isomorphisme G

S

-équivariant

HT = gHT

−1

:Sb

[p

1

]⊗Z

p

V Λ

α

(S

),U

(u)

D

Sb

[p

1

](1)⊗

S

M

S

/FilM

S

(oùV

D

=V

(1)est le « dual de Cartier » de V).

Annexe B. Sous-groupe canonique et application de Hodge-Tate

Dans cette section, nous allons démontrer le théorème 8.2.2. Commencons par démontrer

que L

1

est canoniquement isomorphe à H

1

surX

rig

(

vBM

p

).

B.1 Comparaison au sous-groupe canonique

Proposition B.1.1. Siv6

vBM

p

, on a un isomorphisme L

1

=H

1

de faisceaux finis étales sur

X

rig

(v), compatible aux correspondances de Hecke et s’insérant dans le diagramme commutatif

suivant

Isom

Xrig(0)

A[p]

, µ

gp

=T

1  // % ++

T

1,v //

Isom

Xrig(v)

H

1

, µ

gp

x x ♣♣♣♣ ♣♣♣♣ ♣♣

X

rig

(0)

 //

X

rig

(v)

Démonstration. L’isomorphisme étant canonique, il suffit de le construire localement. Soient

Spf(S)⊆ V un ouvert affine, u:T →S une présentation, (M,FilM,∇, φ

M

) leϕ-cristal filtré

sur u, évaluation du F-cristal surconvergent localement de Hodge R

1

f

A. Le D(u)-module

M/FilM est localement libre de rangg. PosonsM

= D(u

)⊗

D(u)

M etFilM

= D(u

)⊗

D(u)

FilM. Posons M = Ae

cris

(u) ⊗

D(u)

M

∇=0

≃ Ae

cris

(u) ⊗

D(u)

M

/I Ae

cris

(u) ⊗

D(u)

M

,

M

=Ae

cris

(S

)⊗

Ae

cris(S)

M. D’après le théorème de décomposition ([BM10, Théorème 4.27]),

il existe un unique sous-ϕ-module U

, φU

deM

tel que

(1) H U

= ((p−1)g+ 1)w;

(2)

e

p

w

M

+ Fil

I

M

=U

⊕Fil

I

M

oùw=H(M/FilM) etFil

I

M

est l’image deA

cris

(u)⊗

D(u)

FilM dans M

.

En tensorisant la décomposition

e

p

w

M

+ Fil

I

M

=U

⊕Fil

I

M

par Λ

0

(S

) au-dessus

deAe

cris

(S

) et en quotientant par pΛ

0

(S

)⊗

e

Acris(S′)

M

, on a

[pe]

w

Λ0(S

)/pΛ0(S

)

Ae cris(S′)

M

+ Λ0(S

)/pΛ0(S

)

Ae cris(S′)

Fil

I

M

=

Λ

0

(S

)/(p,[pe]

p1w

0

(S

)

e Acris(S′)

U

⊕ Λ

0

(S

)/pΛ

0

(S

)

e Acris(S′)

Fil

I

M

(3)

dans Λ

0

(S

)/pΛ

0

(S

)

e Acris(S′)

M

.

On dispose du composé

T →Ae

cris

(u)→Ae

cris

(u)/I =Ae

cris

(S)→Λ

0

(S)→Λ

0

(S)/pΛ

0

(S)→

S /p

11p

S

l’isomorphismeΛ

0

(S)/pΛ

0

(S)→

S /p

11p

S étant donné parθ◦ϕ

−1

. Il se factorise en un

mor-phisme

ce dernier est égal au composé

D(u)→S →S /p

p1

S→

S /p

11p

S

où le dernier morphisme est l’inverse du Frobenius. On a

Λ

0

(S

)/pΛ

0

(S

)

e Acris(S′)

M

′ ∼

→ S

/p

11p

S

ψS

D(u′)

M

Λ

0

(S

)/pΛ

0

(S

)

e Acris(S′)

Fil

I

M

′ ∼

→ S

/p

11p

S

ψS

D(u′)

FilM

Par ailleurs, on a la suite exacte

0→FilM

→M

→H

1

X

Spf(D(u

)),O

A×XSpf(D(u′))

→0

après extension des scalaires àS

/p

11p

S

, elle fournit un morphisme surjectif G

S

-équivariant

S

/p

11p

S

ψS

D(u′)

M

→ S

/p

11p

S

ψS

D(u′)

H

1

X

Spf(D(u

)),O

A×XSpf(D(u′))

Appliqué à l’égalité (3), il induit un isomorphisme G

S

-équivariant canonique

Λ

0

(S

)/(p,[pe]

p1w

0

(S

)

e Acris(S′)

U

→ p

wp

S

/p

1p1

S

ψS

D(u′)

H

1

X

Spf(D(u

)),O

A×XSpf(D(u′))

En outre, Λ

0

(S

)/pΛ

0

(S

)

e

Acris(S′)

U

est libre de rang g surS

/p

11p

S

, et sa hauteur de

Hodge vaut

1

p

H U

= ((p−1)g+ 1)

wp

D’après [BM10, Proposition 5.25], commeH U

<

1p

le F

p

-espace vectoriel

V

1,S

:=V Λ

0

(S

)/(p,[pe]

p1w

0

(S

),U

est de dimensiong. Soitul’image deσ

1

(ξ) =

pp[ep]p

,i.e.de1−

[epp]p

dans Λ

0

(S

)/pΛ

0

(S

). C’est

une unité. D’après ce qui précède et par le Lemme [BM10, 5.23], leF

p

-espace vectoriel V

1,S

s’identifie au noyau de

p

wp

S

/p

12p

S

ψS

D(u′)

H

S1 uφ−pp1

−−−−→ p

wp

S

/p

11p

S

ψS

D(u′)

H

S1

.

oùH

S1

:=H

1

X

Spf(D(u

)),O

A×XSpf(D(u′))

.

Notons u

0

l’image de

X

m=0

m!

1 p−1

m

−[pe]

p

p

[m]

dansΛ

0

(S

)/pΛ

0

(S

)(comme l’idéalpAe

cris

(S

)+Ker(θ)est à puissances divisées dansAe

cris

(S

),

on a

[ep]p p

[m]

∈ Ae

cris

(S

)). Comme m!

p−11 m

=

m

Q

1 i=0 1−i(p−1) p−1

, on a v

p

m!

p−11 m

>⌊

mp

⌋, ce

qui implique que la série qui précède converge dansAe

cris

(S

) (pour la topologiep-adique). On

a bien sûr u=u

p01

. Par ailleurs, pourg∈ G

S

, on ag([pe]) = [ζ]

c(g)

[ep](où c:G

S

→Z

p

(1)est

un cocycle), de sorte que g

[ep]p

p

vaut1, l’élément u

0

est invariant sous l’action de G

S

. On a donc un diagramme commutatif

0

//

V

1,S //

p

wp

S

/p

12p

S

ψS

D(u′)

H

S1 uφ−pp1 / / u0

p

wp

S

/p

11p

S

ψS

D(u′)

H

S1 u0

0

//

Ve

1,S //

S

/p

12p

S

ψS

D(u′)

H

1 S′ φ−p1p / /

S

/p

11p

S

ψS

D(u′)

H

1 S′

Comme u

0

est inversible, les applications verticales sont injectives, comme il est invariant

sous l’action de G

S

, elles sont G

S

-équivariantes. Par ailleurs, le F

p

-espace vectoriel Ve

1,S

est de dimension g en vertu de [BM10, Proposition 5.25]. Il en résulte qu’on dispose d’un

isomorphismeF

p

-linéaireG

S

-équivariant canonique V

1,S

Ve

1,S

. En tordant à la Tate, on en

déduit, comme dans la Proposition A.3.1, la suite exacte

0→V

1,S

(−1)

g HT12 p

−−−−−→

p

p−11

Sb

D(u′)

H

S1

⊗ S

/p

12p

S

φ−p1p

−−−−→

p

p−11

Sb

D(u′)

H

S1

⊗ S

/p

1p1

S

(4)

(en notant quetSb

=p

1

p−1

ξSb

).

Par ailleurs, avec les notations de [AG07], siv(λ)∈

p

(p−1)(2p−1)

,

p11

, et r= (p−1)v(λ),

on a

0→H

1fppf

A⊗

S

S

, G

λ

(−1)

H1(ρλr)

−−−−→ S

/p

r

S

ψS

D(u′)

H

S1 φ−a(λ)

−−−−→ S

/pS

ψS

D(u′)

H

S1

(voir [AG07, Theorem 8.1 & Proposition 12.1]).

Prenons λ = −p

1p

et r = 1−

1p

; on a

p

(p−1)(2p−1)

< v

p

(λ) =

1p

6

p11

vu que p > 3 et

a(λ) ≡p

1p

mod pZ

p

(carw

p1

≡(p−1)! mod p,cf [OT70, Proposition p.9]), de sorte que

l’isomorphisme H

1

λr

) induit l’identification

0→H

1fppf

A⊗

S

S

, G

λ

(−1)

H1(ρλr)

−−−−→ S

/p

11p

S

ψS

D(u′)

H

S1 φ−p1p

−−−−→ S

/pS

ψS

D(u′)

H

S1

(5)

Les applications de passage au quotient S

/pS

→S

/p

11p

S

et S

/p

11p

S

→S

/p

12p

S

induisent un morphisme entre les suites exactes (5) et (4).

On a donc une application naturelle entre les noyaux

π

1

:H

1fppf

A⊗

S

S

, G

λ

(−1)→V

1,S

(−1)

D’après [BM10, Lemme 5.23], c’est un isomorphisme.

Avec les notations de [AG07, Definition 6.5], on a

H

1fppf

A⊗S

, µ

p

[λ]

:=H

1fppf

A⊗

S

S

, G

λ

֒→H

1fppf

A⊗

S

S

, µ

p

Mais comme v

p

(λ) =

1p

, le sous-groupe canonique H

1

⊗S

coïncide avec l’orthogonal de

H

1fppf

A⊗

S

S

, µ

p

[λ]

pour l’accouplement de Weil

A⊗

S

S

[p]×H

1fppf

A⊗

S

S

, µ

p

(cf [AG07, §13.1]). Rappelons que H

1fppf

A⊗

S

S

, µ

p

=A

t

[p](S

). Il en résulte donc que

V

1,S

(1)→

H

1fppf

A⊗

S

S

, µ

p

/V

1,S

→H

D

1

S

S

(le premier isomorphisme étant déduit de la polarisation principale), de sorte que V

1,S

H

1

S

S

, ce qu’on voulait.

B.2 Comparaison des applications de Hodge-Tate d’échelon 1

Soit v <

12

etr= 1−v. Le schéma abélienA surX

f

(v) est principalement polarisé, mais

afin de mettre en évidence la fonctorialité utilisée, on distinguera dans cette section la variété

abélienne de sa duale A

t

.

Posons λ

0

=−p

p1

1

= (−p)

p−11

et soit λde valuation

1

p

< v(λ)<

p11

telle que (p−1)·

v(λ) = 1−v = r. Si v(α) 6 v(β), on note comme dans [AG07, Sect.5.3] η

β,α

: G

β

→ G

α

le

morphisme de schémas en groupes donné par(1+βu)7→1+α·(β/α)u. Pour toutt∈

1−

1p

,1

,

soitS

t

=S

/p

t

S

.

Lemme B.2.1. Les applications de réduction S

1

→ S

r

→ S

1−1p

→ S

1−2p

induisent un

dia-gramme commutatif

H

1

(A

t

×S

, G

λ1

)(−1)

H 1 ρλ1 1

/ / ηλ1

H

1

(A

t

×S

1

,O

At

)

H

1

(A

t

×S

, G

λ

)(−1)

H 1(ρλ r) / / ηλ,λ0

H

1

(A

t

×S

r

,O

At

)

H

1

(A

t

×S

, G

λ0

)(−1)

H1 ρλ0 1−1 p

/ / π1

H

1

(A

t

×S

1−1 p

,O

At

)

V

1,S

(−1)

g HT12 p / /

p

p−11

·H

1

(A

t

×S

,O

At

)

1−2 p

oùπ

1

est le morphisme entre les noyaux des suites exactes courtes (5) et (4) définies ci-dessus

etHTg

12

p

désigne la réduction modulo p

1p2

de l’application gHTdéfinie dans A.3.2.

Démonstration. La commutation des deux premiers carrés est évidente, et la proposition

[AG07, Prop.12.1] montre que les flèches verticales η

λ1

et η

λ,λ0

sont des isomorphismes.

Le dernier carré commutatif est donné par le morphisme de suites exactes de (5) vers (4) ; on

a vu que le morphismeπ

1

est un isomorphisme.

L’inclusion H

1

(A

t

×S

, G

λ

)⊂H

1

(A

t

×S

, µ

p

) donnée par le morphisme de faisceaux fppf

G

λ

→µ

p

,u7→1 +λu s’identifie à l’inclusion du sous-groupe canonique A[p]

λ

dans A[p](voir

Lemme 12.3 de [AG07]).

D’autre part, avec les notations de [AIP, Prop.3.2.2 et Section 4], les applications de

res-triction induisent les isomorphismes de faisceaux fppf : ω

A/Xf(v),r

=ω

A[p]/Xf(v),r

(voir [AIP,

4.2.1]), etω

A[p]/Xf(v),r

=ω

H1/Xf(v),r

H1/Xf(v)

. De plus, H

1

s’identifie au noyau de

l’appli-cation de Hodge-Tate classiqueHT

A[p]

:A

t

[p]→ω

A[p]/Xf(v)

.

Pour Spf S

⊂X

f

(v), considérons le morphisme de Hodge-Tate classiqueHT

1

(S

) =α

H1

associé à H

1

(cf [FT10]), donné par H

D

1

(S

) ∋ x 7→ x

dTT

qu’on a posér= 1−v. Pour tout S

r

-module fini M, on note M

=Hom

S

r

(M, S

r

).

Proposition B.2.2. Supposons qu’on aitv <

vBM

p

(donc v <

1p

). Le diagramme suivant est

commutatif

A[p]

D

(S

)

HTA[p] //

ω

A/S r

A[p]

λ,D

(S

)

r H

H

1

(A

t

×S

r

,O

At

)

1(ρλ r)∨ o o

Remarque B.2.3. La donnée de λ

1

fournit une racine primitive p-ième de l’unité canonique

ζ dans Z

p

p1

Z

p

. En effet, par [BS66, Chap.5 Sect.6.2], l’exponentielle tronquée en degré< p,

notéeE, permet de définir la racine primitivep ième de l’unitéζ =E(λ

1

) dansZ

p

p1

Z

p

. Par

conséquent, l’accouplement de Weil de x ∈ A[p]

D

(S

) et de y ∈A[p]

λ

(S

) définit un élément

a∈Z/pZ tel quehx, yi=ζ

a

. La proposition revient à montrer que sihx, yi=ζ

a

, alors pour

la dualité entre Lie(A)etω

A

, on ahHT

A[p]

(x),H

1

λr

)(y)i

r

=a.

Démonstration. Il suffit de montrer l’énoncé pour (λ

1

,1) à la place de (λ, r). En effet par la

commutation du premier carré de B.2.1, six∈A[p]

D

ety∈A[p]

λ1

, la relationhx, yi=ζ

a

eta=

hHT

A[p]

(x),H

1

λ1

1

)(y)i

1

entraîne la relationhx, η

λ1

(y)i=ζ

a

eta=hHT

A[p]

(x),H

1

λr

)(y)i

r

;

comme η

λ1

est un isomorphisme de A[p]

λ1

versA[p]

λ

, la proposition en résulte.

On fixe donc λ

1

= (−p)

p−11

et r = 1 dans ce qui suit. Soit m l’idéal maximal de Z

p

; on

pose

A(m) =Ker A(S

)→A(S

/mS

)

.

Rappelons qu’il y a un unique homomorphisme de groupes formels

A

:A(m)→Lie(A)⊗

S

S

[p

1

]

dont la dérivée en 0est Id; c’est le logarithme de A (voir [Haz78, Prop.11.1.6]). Considérons

le sous-faisceau Ob

At

(m)

×

de Ob

A×t

des fonctions formelles sur A

t

×S

à valeurs congrues à 1

mod.m. La série logarithme usuelle définit un morphisme de faisceaux

log : Ob

At

(m)

×

→Ob

At

[p

1

]

d’où en passant à la cohomologie un morphisme de groupes :

H

1

(log) : H

1

(A

t

×S

,Ob

At

(m)

×

)→H

1

(A

t

×S

[p

1

],O

At

)

On aH

1

(A

t

×S

,Ob

At

(m)

×

) =A(m) et H

1

(A

t

×S

[p

1

],O

At

) =Lie(A)⊗

S

S

[p

1

]. Avec ces

identifications, la dérivée de l’homomorphisme H

1

(log) en 0 est l’identité. On trouve donc

H

1

(log) =ℓ

A

. Soitx∈Hom(A,b Gb

m

), et x∗ Hom(Lie(Ab),Lie(Gb

m

))sa dérivée ; en

caractéris-tique zéro, il est facile de vérifier que le diagramme

A(m)

A // x

Lie(A)⊗

S

S

[p

1

]

x∗

b

G

m

(m)

log //

Lie(Gb

m

)⊗

S

S

[p

1

]

est commutatif. En effet, siy∈A(m)etf:A(m)→S

[p

1

], on aℓ

A

(y)f = lim

n→∞

p

n

[f(p

n

y)−

f(0)], et de même, pourz∈Gb

m

(m)etg:Gb

m

(m)→S

[p

1

], on alog(z)g= lim

g(1)]. Il suffit alors de remarquer que pourf =g◦x, on a

x∗(ℓ

A

(y))g=ℓ

A

(y)f = lim

n→∞

p

n

[g(x(p

n

y))−g(1)] = lim

n→∞

p

n

[g(x(y)

pn

)−g(1)]

on trouve donc x

(ℓ

A

(y))g= log(x(y))g.

On restreint ce diagramme à A[p]

λ1

(S

). On note L(1 +λ

1

u) le tronqué à l’ordre < p

du logarithme log surOb

At

1

)

×

. On voit donc que ρ

λ1

1

(u) est la réduction deλ

11

L(1 +λ

1

u)

modulo p. C’est un morphisme de faisceaux en groupes fppf, soit par [AG07], soit par [BS66,

Chap.5 Sect.6.2]. En réduisant modulop, on déduit de la commutation du diagramme ci-dessus

que pour tout x∈Hom(A[p]

λ1

,G

m

), le diagramme

A[p]

λ1

(S

)

H 1(ρλ1 1 ) / / x

Lie(A)⊗

S

S

1 x∗

(1 +λ

1

S

)

× λ −1 1 L / /

S

1

est commutatif.

Montrons alors la proposition B.2.2. Six∈A[p]

D

on aHT

1

(x) =x

(

dTT

)∈ω

A,1

et pour tout

y ∈ A[p]

λ1

(S

), on a H

1

λ1

1

)(y) ∈Lie(A)

1

; on peut donc considérer

x

(

dTT

),H

1

λ1

1

)(y)

S

1

. La commutation du diagramme ci-dessus montre qu’il s’écrit aussiλ

11

L(x(y)). Mais, par

[BS66, Chap.5 Sect.6.2], l’exponentielle tronquée en degré < p fournit une racine primitive

p-ième de l’unité E(λ

1

) dans Z

p

p1

Z

p

, et si x(y) ≡E(λ

1

)

a

(modλ

p1

), on aa =λ

11

L(x(y))

dans Z

p

/pZ

p

. Ceci conclut la démonstration.

Annexe C. Module de Dieudonné d’une variété semiabélienne

C.1 Log-cristal de la variété de Kuga-Sato

Par [FC90, Chap.VI, Th.1.1], il existe un W-morphisme propre et log-lisse f: A → X

prolongeant le schéma abélien universel f:A → X; il est associé à une décomposition en

cônes polyédraux rationnels Σe compatible à la décomposition Σ préalablement fixée pour

définirX. On suppose queΣe est assez fine pour que le schéma semi-abélienG →X soit muni

d’une immersion ouverte dans A au-dessus deX. On a la suite exacte de Hodge

0→ω

G/X

→ H

logdR1

(A/X)→ω

G/X

→0

On a également une connexion à pôles logarithmiques

∇:H

1logdR

(A/X)→ H

logdR1

(A/X)⊗Ω

X

(dlog D)

oùD désigne le diviseur à l’infini de X sur W. En outre, on peut définir un endomorphisme

de Frobenius de la manière suivante. Par log-lissité,H

1logdR

(A/X) =H

1logcris

(A

s

/X) où sest

le point fermé de W. Le Frobenius absolu de A

s

induit par fonctorialité un endomorphisme

W-semilinéaire sur le cristal H

1logcris

(A

s

/X) sur X /W. SurX

f

(v), on dispose du relèvement

excellent de Frobenius ϕ: X

f

(

vp

) → X

f

(v) défini par la "propriété universelle" de la

com-pactification toroïdale [FC90, Th.IV.5.7 (5)] : G

ϕ(x)

= G

x

/H

1,x

, où H

1

→ X

f

(v) désigne le

schéma en groupes canonique fini et plat de G (défini dans [AIP, Prop.4.1.3]). On peut ainsi

munir H = H

1logdR

(A/X

f

(v)) d’une structure de F-cristal surconvergent de Hodge ([BM10,

Definition 3.20]) à pôles logarithmiques.

C.2 Cartes locales de la variété de Kuga-Sato

On va utiliser les notations de [FC90, IV.5.7, IV.6.7 et VI.1], ainsi que celles de 9.1. On doit

comparer φ

P

H

1logcris

(A/X) avec le module de Dieudonné contravariant D

GP

sur Ξ

P,ΣP

. Soit

A

P

→Y

Pf

la variété abélienne universelle sur la strateY

Pf

, soit0→L

P

⊗G

m

→G

P

→A

P

→0

l’extension de Raynaud surB

Pf

etΞ

fP

→ B

fP

le torseur sousU

P

(Γ)⊗G

m

sur lequel le pull-back

de G

P

(encore noté G

P

) est muni d’une structure de 1-motif polarisé L

P

→ G

P

. Le schéma

formelΞe

f

P

= Ξ

fP

×

Bf

P

G

P

est muni d’une action deG

P

et deL

P

(par la structure de1-motif de

G

P

au-dessus de Ξ

P

), au-dessus du morphisme Ξe

f

P

→ Ξ

fP

donné par la première projection.

Soit Ue

P

(Γ) =U

P

(Γ)⋉L

P

; considérons le tore F

P

=Ue

P

(Γ)⊗G

m

. On a une décomposition

F

P

=E

P

×(L

P

⊗G

m

). On a donc une fibration (triviale) F

P

→E

P

en tores L

P

⊗G

m

. On

voit que Ξe

f

P

est unF

P

-torseur au-dessus deA

P

via la composée

e

Ξ

fP

→Ξ

fP

×

BP

A

P

→A

P

.

SoitΣe

P

une décomposition en cônes polyédraux rationnels, admissible pourΓ

P,ℓ

⋉L

P

, du

cône Ce

P

⊂ Ue

P

(Γ). On la suppose compatible avec la décomposition Σ

P

de C

P

, admissible

pour Γ

P,ℓ

(pour les détails, voir [FC90, VI.1]). On forme l’immersion torique F

P

⊂ F

P,Σe

P

;

elle est munie d’un morphisme F

P,Σe

P

→ E

P,ΣP

compatible avec les actions des tores F

P

et

E

P

via F

P

→E

P

. On définitΞe

f P,ΣeP

=eΞ

f P FP

× F

P

Le morphisme Ξe

f P,ΣeP

→ B

fP

×

YP

A

P

est un

fibré en F

P,Σe P

. Le schéma formelΞe

f

P,ΣeP

est encore muni d’une action de G

P

et d’une action

de L

P

via L

P

→G

P

,au-dessus deΞ

f

P,ΣP

.

On note f:Ξe

f

P,ΣeP

→Ξ

f

P,ΣP

le morphisme canonique. SoitΞb

f

P,ΣP

la complétion formelle de

Ξ

fP,ΣP

par rapport au diviseur Z

P,f ΣP

(voir 9.1) et Ξbe

fP,Σe

P

la complétion formelle par rapport

au diviseurf

Z

P,f ΣP

. On omet désormais l’exposant f pour alléger les notations.

Par [FC90, VI.1.11], on sait qu’après complétion formelle le long de D

P

, le pull-back de

A→ X par φ

P

s’identifie au morphisme

be

Ξ

P,Σe

P

/L

P

Ξb

P,ΣP

induit par f.

C.3 Dévissage du log-cristal de la variété de Kuga-Sato sur une carte locale

On a (après complétion formelle) :

\

φ

P

H

1

logcris

(A/X) =H

1logcris

(Ξbe

P,Σe

P

/L

P

)/Ξb

P,ΣP

.

Proposition C.3.1. 1) Le morphisme de quotient de Mumford

π

P

: beΞ

P,Σe

P

→Ξbe

P,Σe P

/L

P

induit un morphisme de log-F-cristaux surΞb

f

P,ΣP

:

H

1logcris

(Ξbe

P,ΣeP

/L

P

)/Ξb

P,ΣP

πP

−−→D

cris

(G

P

/Ξb

P,ΣP

)

2) SoitU =Ξb

fP,,ordΣ P

∪Ξb

f

P

; c’est un ouvert formel deΞb

f

P,ΣP

. La restriction deπ

P

àU s’insère

dans une suite exacte courte

0→Hom(L

P

,O

U,cris

)→ H

logcris1

(Ξe

P,Σe

P

/L

P

)|

U

/U

π P

−−→D

cris

(G

P

/U)→0.

RemarqueC.3.2. On notera que dans la suite exacte, seul le terme du milieu est à singularités

logarithmiques.

Le schéma formel p-adiqueΞb

P,ΣP

donne par la construction de Berthelot [dJ95] un espace

rigide Ξb

rig

P,ΣP

. Pour simplifier, on pose S = Ξb

rig

P,ΣP

et S

log

le schéma logarithmique donné

par S et son diviseur à l’infini. On pose aussi A = Ξe

P,Σe

P

/L

P

, G = Ξb

rigP,Σ

P

×

BP

G

P

, G

=

(Ξb

rigP,Σ

P

×

BP

G

P

)/L

P

, etG=Ξbe

rigP,ΣeP

. Rappelons qu’on aG⊂Get qu’on peut supposerG

⊂A.

On noteπ

P

la flèche de quotient de Mumford G→A.

Lemme C.3.3. On a une suite exacte de faisceaux localement libres sur S :

0→Hom(L

P

,O

S

)→ H

1logdR

(A/S

log

)

π

P

−−→ H

1logdR

(G/S)→0 (∗)

De plus la flèche de restriction ρ: H

1

logdR

(G/S) → H

1

dR

(G/S) induite par G ⊂ G est un

isomorphisme.

Remarque C.3.4. 1) Soit L

P

le sous-faisceau du faisceau constant L

P

, constructible sur S

donné par les sous-groupes abéliens L

σ

de L

P

de rang r

−r sur une strate Z

P,σ

où le rang

torique de G

vaut g−r

(r 6r

6g). Notons encore π

P

la flèche de quotient de Mumford

G→G

; On a aussi une suite exacte

0→Hom(X

P

,O

S

)→ H

1dR

(G

/S)

π

P

→ H

1dR

(G/S)→0

[Pour montrer l’exactitude, il suffit de travailler fibre à fibre sur chaque strate où le rang de

la partie torique de G

est constant.]

2) Concernant l’inclusionG

⊂A, le morphismeρ n’est pas un isomorphisme : le rang de

H

logdR1

(A/S) est constant égal à 2g tandis que celui de H

dR1

(G

/S) diminue sur les strates

non ouvertes (et vautg+r sur la strate fermée). Il s’agit d’un faisceau cohérent qui n’est pas

localement libre.

Démonstration. On sait queH

1logdR

(A/S

log

)est localement libre de rang2g([FC90, Chap.VI]

et [LS]). Par ailleurs,H

1

logdR

(G/S)est localement libre de rang fini. En effet,G\Gest un

divi-seur à croisements normaux relatif surS. L’espaceS est réunion stricte (infinie) d’ affinoïdes ;

il suffit donc de vérifier l’assertion pour S affinoïde,et même supposer que S est un schéma

S = SpecB lisse de type fini sur Q. On peut alors étendre les scalaires à C et appliquer

[Del70, Cor.3.14] qui montre que l’inclusion G ⊂ G au-dessus de S induit l’isomorphisme

ρ:H

1logdR

(G/S)=H

1dR

(G/S). Par le théorème de Grothendieck relatif [Gro66, Th.2], on voit

queH

1

dR

(G/S) est localement libre de rang fini. CommeGest extension deA

P

par L

P

⊗G

m

,

on trouve que le rang deH

1dR

(G/S) est2r+g−r=g+r. On déduit qu’il en va de même sur

S=Ξb

rigP,Σ

P

.

Par [Mum70, Chap.II.5, Cor.2] (où l’hypothèse de propreté n’est pas nécessaire, lorsque la

cohomologie relative est de rang fini constant), il suffit de vérifier l’exactitude de la suite (∗)

fibre à fibre.

Soitx∈S et soitK le corps résiduel de x(on peut supposer que c’est un corps p-adique).

On procède comme dans [CI99, 2.1] pour définir un morphisme

Ker π

P

→Hom(X

P

, K)

Soit (U

i

)un recouvrement de A par des ouverts affines ; soitU

i,j

=U

i

∩U

j

. Un élément sde

Ker π

P

est une classe de cohomologie dansH

1logdR

(A

xlog

)(où x

log

est le point logarithmique

obtenu comme composé de la log-structure de S avec x:O

S

→ K) . On note ω

1

le faisceau

des différentielles logarithmiques pour le morphismeA

x,log

→x

log

. La classesest représentée

par un élément ((ω

i

)

i

,(f

i,j

)

i,j

) ∈ L

i

f∗ω

U1i

⊕L

i,j

f∗O

Ui,j

fermé pour la différentielle totale,

et tel qu’il existe des sections h

i

(localement sur S) de L

i

f∗O

Ui

telles que π

P

ω

i

= dh

i

et

π

P

=h

i

−h

j

sur U

i,j

. Pour chaque γ ∈ L

P

, on définit alors g

i

= γ

h

i

−h

i

et on note que

dg

i

= 0 etg

i

−g

j

= 0surU

i,j

. Les fonctionsg

i

fournissent donc localement une fonction surS

notéeg

γ

. La forme linéaireγ 7→g

γ

est l’imageψ(s)descherchée. On voit queψest injective.

Il en résulte, en comparant les dimensions, queπ

P

est surjective et que la suite est exacte.

de la proposition C.3.1. Soit E(G)/S l’extension vectorielle universelle de G/S; en notant

encoreG/S le groupe de Barsotti-Tate de G, etG

D

son dual de Cartier, c’est une extension

deGpar ω

GD

[Mes72, Chap.IV, Cor.1.14]. On sait que le module de Dieudonné covariant de

G/S est défini par D(G/S)

rig

= Lie(E(G)/S) (par Mazur-Messing, Th.1 qui ne traite que le

cas abélien, mais la démonstration est la même dans le cas de l’extension de RaynaudG). Par

[Col98, Th.1.2.2] on a un isomorphisme canoniqueH

1

dR

(G/S) = Inv(Ω

1E(G)/S

). On a donc un

isomorphisme canoniqueH

1

dR

(G/S) =D

(G/S)

rig

.

Pour étudier l’intégralité de la flèche induite par π

P

, on se restreint d’abord de Ξb

f

P,ΣP

à Ξb

f

P

; on observe, par la propriété d’universalité de l’extension vectorielle universelle que le

morphismeπ

P

:G→Adéfini sur Ξb

f

P

induit une suite exacte de schémas en groupes surΞb

f

P

:

0

//

ω

GD // πP

E(G)

//

G

// πP

0

0

//

ω

AD //

E(A)

//

A

//

0

ceci fournit un morphismeD(G)→D(A)injectif sur les modules de Dieudonné covariants. En

effet,π

P

induit un isomorphismeLie(G)=Lie(A), et on voit facilement par le lemme des cinq

que la multiplication parp

n

(pour toutn>1) fournit une suite exacte courte

0→G[p

n

]→ A[p

n

]→L

P

/p

n

L

P

→0

ce qui fournit par dualité de Cartier la suite exacte courte 0 → (L

P

/p

n

L

P

)

D

→ A[p

n

]

D

G[p

n

]

D

→0 qui donne par passage aux différentielles l’injection

ω

GD

֒→ω

AD

.

D’ où, par [MM74, Th.1] un morphisme surjectif induit par π

P

:

H

1cris

(A/Ξb

fP

)

π

P

−−→D

(G

P

/bΞ

fP

)→0.

De plus par le lemme C.3.3, ce morphisme se prolonge à Ξb

rigP,Σ

P

(c’est à dire quand on inverse

p). Pour voir qu’il se prolonge en fait à Ξb

f

P,ΣP

, c’est à dire qu’il préserve l’intégralité, il suffit

de remarquer que l’injection induite par la restriction de Ξb

f

P,ΣP

à Ξb

f

P,ΣP

:

O

Ξbf

P,ΣP

֒→ O

Ξbf

est de conoyau sans p-torsion, ce qui évident sur les cartes affines explicites pour chaque cône

σ ∈Σ

P

, grâce au sous-lemme :

Sous-Lemme C.3.5. Soit A une W[[T]]-algèbre plate, régulière. Soit L un A-module libre de

rang N. Soit L

un A-module de type fini contenu dans L[p

1

]. On suppose que L

[p

1

] =

L[p

1

]etL

[T

1

] =L[T

1

]. Alors, L

⊂L.

Démonstration. Comme Lest réflexif, on peut localiser en hauteur1, etAdevient principal.

Si f ∈ L

, on sait qu’il existe m

1

, m

2

> 0 tels que p

m1

f ∈ L et T

m2

f ∈ L. Ceci entraîne

f ∈L.

Remarque C.3.6. Par contre, L

n’est pas nécessairement libre de sorte que l’inclusion peut

être stricte. Exemple :L

= (p, T)⊂W[[T]].

Pour montrer l’intégralité de la flèche ψ du lemme C.3.3, on utilise le relèvement de A à

W donné par la construction de Faltings-Chai et on calcule le H

1logcris

(A/Ξb

P,ΣP

) comme la

cohomologie log-de Rham entière. On obtient ainsi un diagramme

0→Ker π

P

→ H

logcris1

(Ξe

P,ΣeP

/L

P

)/Ξb

P,ΣP

πP

−−→D

cris

(G

P

/Ξb

P,ΣP

)

Avec ψ: Ker π

P

֒→Hom(L

P

,O

Ξb P,ΣP,cris

).

Ces morphismes sont clairement des morphismes de log-cristaux (car ils sont compatibles

aux connexions par construction). De plus, ces morphismes sont compatibles avec les

Frobe-nius. Pour cela on rappelle que la formation du H

1logcris

(Ξe

P,ΣeP

/L

P

)/Xic

P,ΣP

commute au

changement de base, on peut vérifier la compatibilité aux Frobenius en procédant fibre à fibre.

Soit x un point fermé de (Ξb

f

P,ΣP

)

red

, K(x) son corps résiduel le morphisme π

P

se factorise

comme suit

H

1logcris

(A

x

/W(K(x))

log

)→H

1rig

(G

P,x

)→H

1rig

(G

P,x

)→D

(G

P,x

)

On reprend alors l’argument de [CI99, 2.(ii)], la première flèche est construite comme dans

[Chi99] ; elle est Frobenius équivariante par construction. La seconde est induite par π

P

, et est

donc compatible au Frobenius par fonctorialité. La compatibilité avec Frobenius du dernier

isomorphisme se montre séparément pour la partie abélienne (qui résulte des théorèmes de

comparaison pour les variétés abéliennes entre coholomogie rigide et cristalline d’une part et

cohomologie cristalline et module de Dieudonné d’autre part), et pour la partie torique, on se

ramène à G

m

et la vérification est immédiate.

Reste à vérifier que ces données fournissent la suite exacte désirée quand on se restreint à

l’ouvert U et en fait uniquement à l’ouvert ordinaire. En chaque pointx deΞb

f,ord

P,ΣP

, la fibre de

H

logcris1

(Ξe

P,ΣeP

/L

P

)/Ξb

P,ΣP

s’identifie au H

1logcris

de la fibre. Comme l’image et le noyau de

π

P,x

sont ordinaires commeF-cristaux. On en déduit que leH

1logcris

de la fibre est ordinaire, et

par un calcul facile, on voit que son espace de pente 0 est de dimensiong et se surjecte sur la

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