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Chapitre 5 Représentation tridimensionnelle du site de la grotte de Lascaux

5.3. Modélisation géostatistique

5.3.2. Modélisation par krigeage d’indicatrice

5.3.2.1. Le modèle probabiliste

On présente le modèle résultant du krigeage d’indicatrices pour le seuil de 60 Ω∙m (Figure 125) depuis le sud. Bien que ne représentant pas les mêmes informations, le modèle de la figure 125 montre des ressemblances intéressantes avec celui de la figure 116 (krigeage ordinaire). Ainsi le domaine pour lesquels la probabilité que la résistivité soit supérieure à 60 Ω∙m correspond globalement au promontoire et aux sables alors que les probabilités sont de plus en plus faibles lorsque l’on observe les zones des formations sablo-argileuses de leur pourtour vers leur cœur. Ce modèle présente une limite plus nette.

Figure 125. Modèle 3D du krigeage d’indicatrice, montrant la probabilité que la résistivité en un point soit supérieure à 60 Ω∙m.

5.3.2.2. Interprétation

L’intérêt du krigeage d’indicatrice est de proposer une vue probabiliste selon les seuils choisis. On comparera, pour les seuils de 60, 90 et 275 Ω∙m, les différentes informations données par les modèles probabilistes.

modèle de résistivité 3D (Figure 116). On va analyser les mêmes secteurs étudiés dans le modèle de résistivité. Il est important de noter que l’allure du modèle probabiliste change en fonction du pourcentage choisi pour la visualisation du modèle. Les pourcentages utilisés dans la suite de l’étude sont ceux qui permettent le mieux de visualiser les structures et les points d’intérêt.

a) Zone superficielle

L’analyse de la zone superficielle du modèle de résistivité 3D montre un lien avec les végétations du site. On prend les mêmes limites entre les différents arbres pour voir l’apport du modèle d’indicatrice sur cette zone. Le modèle montre les zones dont la probabilité est supérieure à 50% d’avoir une résistivité inférieure à 60 Ω∙m (Figure 126).

Figure 126. Modèle probabiliste : ensemble des blocs dont la résistivité a une probabilité d’au moins 50% d’être inférieure à 60 Ω∙m. Les fougères se trouvent en dehors des deux traits noirs.

sablo-la limite dépend fortement de sablo-la probabilité choisie.

b) Calcaire

Le modèle de résistivité 3D a permis de mettre en évidence la couche des sables à l’est du site et un plan quasi-horizontal du promontoire calcaire. On va comparer le modèle probabiliste (Figure 127) en regardant l’apport du modèle d’indicatrice. Le modèle montre les blocs dont la probabilité est supérieure à 80% de montrer une résistivité supérieure à 275 Ω∙m. Ceci permet d’observer le toit du promontoire de calcaires (ainsi que les sables) en gardant une vue probabiliste.

On observe que la couche des sables à l’est du site est devenue moins épaisse que dans le modèle de résistivité 3D. Ceci montre que les sables constituent une couche très hétérogène où les résistivités sont globalement élevées mais pouvant contenir des blocs ayant une résistivité inférieure à 275 Ω∙m.

A l’aide du modèle probabiliste, on peut localiser les blocs supérieurs à 275 Ω∙m, notamment des cailloux de silex ou des pointements des calcaires à l’est du site dans les formations sablo-argileuses. La comparaison entre les deux modèles (résistivité 3D et probabiliste) pourrait aider à trouver des endroits plus argileux avec une résistivité moins élevée.

Figure 127. Modèle probabiliste : ensemble des blocs dont la résistivité a une probabilité d’au moins 80% d’être supérieure à 275 Ω∙m.

Lorsque l’on regarde la partie en profondeur, la différence entre les deux modèles issus des deux modes de krigeage est moindre. On peut retrouver le toit de la grotte légèrement

au-dessus du toit du promontoire calcaire mais le corps de la grotte se trouve généralement dans les calcaires compacts. La faible différence entre les deux types de modèle pourrait prouver l’existence des calcaires compacts en profondeur ; soit les blocs ayant une faible probabilité de montrer une résistivité inférieure à 275 Ω∙m.

c) Formations sablo-argileuses et anomalies conductrices

Les anomalies conductrices du nord du modèle identifiées dans le modèle du krigeage ordinaire montrent les zones probables d’alimentation en eau du sas1 et également un lien possible avec les formations sablo-argileuses à l’est, en gardant les blocs ayant une probabilité supérieure à 50% d’être inférieur au seuil de 60 Ω∙m. Grâce au modèle probabiliste (Figure 128), on retrouve des éléments suivants :

 a – les anomalies autour du sas1 et du profil II ;

 b – les anomalies du profil I et c – l’anomalie à proximité de la salle des Taureaux. Comme dans le cas précédent, les anomalies ne semblent pas être reliées entre-elles avec un seuil de 60 Ω∙m.

Figure 128. Vue du nord du modèle probabiliste avec un seuil de 60 Ω∙m, en gardant les blocs ayant une probabilité supérieure à 50% d’être inférieur au seuil. Les croix rouges représentent les profils des mesures de TRE et les points jaunes représentent la grotte.

Si l’on augmente le seuil à 90 Ω∙m ce qui a pour fonction a priori soit d’agrandir soit d’augmenter les domaines observés sur la figure 129, le modèle probabiliste permet de mettre

Un suivi temporel d’un profil orienté judicieusement par rapport à ces possibles structures permettrait de lever toute ambiguïté.

Figure 129. Vue du nord du modèle probabiliste avec un seuil de 90 Ω∙m, en gardant les blocs ayant une probabilité supérieure à 50% d’avoir une résistivité inférieure au seuil. Les croix rouges représentent les profils des mesures de TRE et les points jaunes représentent la grotte.

Au sud, la connexion entre les anomalies des profils NS2 et NS3 (TRE) est identifiable avec le seuil de 90 Ω∙m (Figure 130) comme dans le cas du krigeage ordinaire. Plus à l’est, l’anomalie conductrice du profil NS4 reste isolée. Le modèle issu du krigeage d’indicatrice ne montre pas plus d’information au niveau des anomalies au sud.

Figure 130. Vue du sud du modèle probabiliste avec un seuil de 90 Ω∙m, en gardant les blocs ayant une probabilité supérieure à 50% d’avoir une résistivité inférieure au seuil. Les croix rouges représentent les profils des mesures de TRE et les points jaunes représentent la grotte.