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Ce que signifiera être un garçon ou une fille, un homme ou une femme, un mâle ou une femme pourrait se révéler comme l’une des grandes surprises que nous réserve l’avenir. Marshall McLuhan

Aucun code n’est jamais naturel. Guy Scarpetta, L’Impureté

Les femmes et « le féminin »

Ce que signifie être une femme en 1990 est bien différent de ce que cela signifiait en 1960. Pourtant, d’un point de vue biologique, rien n’a changé. Cela prouve qu’il y a bien davantage que le sexe en jeu : il y a également le genre, puisqu’on ne peut parler de la femme sans parler du « féminin ». C’est donc au niveau du genre que les transformations ont eu lieu : l’individu de sexe féminin s’est dégagé des contingences génériques (féminines) attribuées à son sexe par l’idéologie patriarcale. Cette constatation met en évidence le fait que le système du genre est une construction sociale qui repose sur des croyances qui sont mouvantes, car celles-ci sont tributaires des idéologies qui les déterminent. C’est donc cette notion de genre qui retiendra notre attention au cours de la première partie de ce chapitre. Car il faut bien comprendre que si l’émergence des femmes dans la sphère publique et dans le champ littéraire a

provoqué tant de bouleversements, ce n’est pas tant du fait de leur sexe, mais parce que les femmes étaient, jusque-là, les gardiennes désignées du principe « féminin » et que ce principe émerge avec elles. On le verra, l’émergence du « féminin » ne fut pas sans répercussions sur la structure du champ littéraire.

Parmi les causes des principaux changements qui affectent la condition « féminine » et les conceptions relatives au genre et qui auront des incidences directes sur l’accès des femmes au champ littéraire, citons les réformes sociales que le Québec a connues au cours des années 1960. Si la plupart de ces réformes sont bénéfiques au statut de la femme dans la société, il y en a une en particulier qui favorisera l’accès des femmes au champ littéraire : la Commission royale d’enquête sur l’enseignement. Nous proposons dans un premier temps un arrêt sur les passages les plus déterminants. Puis, nous montrerons les transformations que le genre a connues au cours de la période qui nous intéresse. En trente ans, nous sommes passés d’une conception figée, extrêmement normée de ce que devaient être un homme et une femme, à une nouvelle configuration, non encore stabilisée. Nous présenterons notre propre conception de cette nouvelle configuration de l’économie du genre et du partage générique entre les sexes, partage qui a des effets sur les échanges entre les deux sexes ainsi que sur les transactions qui en découlent, dont la production littéraire.

Le deuxième volet de ce chapitre aborde la question du champ littéraire dans une perspective diachronique. C’est en effet dans son processus constitutif que nous nous intéressons au sous-champ littéraire. Nous nous inspirerons de la conception du champ définie par Pierre Bourdieu pour proposer un modèle de constitution d’un sous-champ spécifique. Nous nous attacherons à caractériser ce dernier par rapport au champ

littéraire — que nous désignerons parfois par les termes « général » ou « élargi » pour mieux le distinguer du sous-champ. Il semble que la constitution d’un sous-champ littéraire est une stratégie adoptée par les femmes pour forcer l’ouverture du champ. La stratégie réside principalement dans la mise en place d’agents et d’instances spécifiques à leurs activités littéraires, ce qui a pour effet de créer de la concurrence et, ainsi, d’augmenter la valeur symbolique des écrivaines et de leurs œuvres.

Les clés de l’émancipation

Si le terme « femme-objet » a aujourd’hui le sens de « bibelot », désignant une femme n’investissant que dans son paraître, il ne faut pas oublier qu’il prend ses racines dans la réalité et renvoie au statut bien réel de la femme comme objet d’échange — entre un père et un mari — dans l’économie patriarcale. De nombreux anthropologues et sociologues ont démontré que les femmes étaient objets d'échange dans les stratégies matrimoniales80. Si les femmes se sont émancipées de ce système d’échange, c’est pour

mieux troquer leur statut d’objet possédé contre celui de sujet possédant.

Dans le passage d’un mode de reproduction basé sur la famille à un autre basé sur l'école81, les filles ont gagné, puisque leur statut à l'école est le même que celui des

garçons. Ce qui n'était pas le cas dans la famille. La fille étant destinée à être « vendue » à une autre famille, elle n’était pas l'objet d'un investissement économique

80 . Voir notamment Pierre Bourdieu, Le sens pratique, Paris, Minuit, 1980, 474 p., et Élisabeth Badinter, l’Un est l’autre. Des relations entre hommes et femmes, Paris, Odile Jacob, 1986, 361 p.

81 . Pierre Bourdieu, « Stratégies de reproduction et modes de domination », ARSS, n° 105, décembre 1994, p. 10.

pour sa formation académique, ni la destinataire d'un legs patrimonial autre que sa dot. Bien entendu, le Québec des années 1960 n’était pas aussi archaïque que nos propos le laissent entendre82. Mais même si de telles pratiques n’avaient plus cours, elles ont

stigmatisé la perception de la femme-objet dans l’imaginaire et le discours social.

En retraçant de la sorte les origines de la détermination historique du statut dominé des femmes, il apparaît véritablement que l’économie se révèle être l’enjeu le plus important de leur émancipation. Dans une configuration où la femme désire conserver son indépendance, tant vis-à-vis d’un père que d’un mari, l’éducation apparaît comme la meilleure stratégie d’accès à l’autonomie économique. Mais l’éducation a beau être présumée gratuite, il faut tout de même assurer sa propre subsistance durant le temps consacré aux études. Or, dans la société traditionnelle, la femme était entièrement à la charge du père ou du mari. Le Rapport Parent doit composer concrètement avec cette réalité lorsqu’il élabore la réforme scolaire destinée au Québec moderne. Outre le fait qu’il s’avère progressiste et bénéfique pour hommes et femmes indistinctement, le Rapport se montre sensible au statut particulier de la femme en y apportant une attention spéciale. Dans le portrait dressé au chapitre IV (tome I) intitulé « La Société d’aujourd’hui et l’enseignement », dans lequel les membres de la Commission disent tenir compte de « l’évolution des idées », parmi celles-ci figure un paragraphe sur la « Nouvelle conception du rôle de la femme ». Citons-le intégralement :

82 . Encore que, Bourdieu le remarque, si « le poids des stratégies matrimoniales tend globalement à diminuer, […] il reste encore important lorsque la famille possède le contrôle entier d'une entreprise agricole, industrielle ou commerciale »; « Stratégies de reproduction et modes de domination », ARSS, n° 105, décembre 1994, p. 9.

Les attitudes se sont modifiées aussi à l’égard du rôle de la femme, dont les fonctions économiques, politiques et sociales sont beaucoup plus étendues. Presque toutes les jeunes filles travaillent avant leur mariage; et cela dans toutes les classes sociales. Bien des jeunes femmes continuent de travailler après leur mariage, du moins pour un certain temps; plusieurs retournent à un emploi après quelques années de mariage, lorsque les enfants sont à l’école. Plus du quart de la main-d’œuvre, dans la province, est constitué de femmes, dont un bon nombre sont mariées, et cette proportion augmente. Des femmes accèdent à des situations importantes en politique, dans les entreprises commerciales et industrielles, dans le fonctionnarisme. Multiplication des sections classiques pour les filles à l’école publique et des collèges classiques féminins; augmentation de la population féminine dans les facultés — droit, médecine, art dentaire, pharmacie, architecture, génie, commerce — et dans les carrières scientifiques, l’enseignement, le service social. Ce mouvement est irréversible. La gratuité scolaire élargira le recrutement des étudiantes, qui jusqu’ici venaient en général des familles à l’aise. L’éducation de la jeune fille devra dorénavant être envisagée en fonction des besoins de la société de l’avenir. Il faut prévoir que le Québec, comme bien d’autres pays, accordera à la femme un statut en tout égal à celui de l’homme.83

Bien que le mouvement d’émancipation des femmes soit enclenché au moment de la rédaction du Rapport, ainsi qu’on peut le constater, les mœurs continuent de se transformer. Au strict chapitre de l’enseignement, le plus grand changement entre la situation aujourd’hui et celle décrite plus haut, est sans doute la suivante : pour les jeunes femmes, l’investissement professionnel devance — pas tant en importance que chronologiquement — l’investissement familial. En effet, si auparavant les femmes envisageaient une carrière seulement lorsque, la famille fondée, les enfants étaient tous à l’école, beaucoup d’entre elles, aujourd’hui, voulant accéder à des emplois plus

83 . Rapport Parent. Rapport de la Commission royale d’enquête sur l’enseignement dans la province de Québec, tome I, Montréal, Fides, 1965, p. 76-77. C’est nous qui soulignons. Rappelons que la loi instituant la Commission royale d’enquête sur l’enseignement fut adoptée le 28 février 1961. Le rapport fut déposé en avril 1963. Il en fut alors tiré une première édition de 7 500 exemplaires. Une deuxième édition (15 000 ex.) parut en mars 1965.

satisfaisants que ceux de secrétaires et désireuses d’embrasser les mêmes professions que les hommes, préfèrent retarder la maternité pour d’abord s’accomplir sur le plan professionnel. La maternité, qui survenait alors couramment au début de la vingtaine survient désormais plus souvent au début de la trentaine, une fois que la femme a établi les assises de sa carrière.

Le Rapport Parent ne s’arrête pas au simple constat. On peut y discerner à maintes occasions une véritable ouverture, voire un engagement envers l’intégration des femmes dans la sphère sociale. Par exemple, après avoir établi qu’il est de plus en plus fréquent que des femmes mariées retournent au travail après avoir interrompu leur carrière, voici ce qu’on peut lire, au chapitre sur l’éducation permanente :

On doit ajouter que la femme célibataire veut elle aussi se tailler une carrière intéressante au moyen d’études supérieures. Notre milieu, ouvert à ce nouvel état de choses, doit chercher à favoriser les études des femmes adultes et nous souhaitons que, tenant compte des obligations particulières de la plupart des femmes, se multiplient les formules propices à leur formation professionnelle et à leur culture.84

Dans le tome V, qui porte sur les questions économiques inhérentes à l’éducation, on retrouve un paragraphe intitulé « charges très lourdes pour les jeunes filles », qui donne une bonne idée de l’incidence que pouvait avoir l’économie sur leur degré d’agentivité. Voyons ce que le Rapport écrit, au chapitre du financement des études, à propos du système de prêts et de bourses que le ministère a mis sur pied pour les étudiants :

Comme nous l’avons signalé, le prêt, s’il développe le sens des responsabilités, peut aussi, dans certains cas, représenter une charge lourde,

84 . Rapport de la Commission royale d’enquête sur l’enseignement dans la province de Québec, tome II, Montréal, Fides, 1965, p. 325, paragraphe 474. Souligné par nous.

très difficile à envisager pour bien des jeunes. Le poids de cette charge peut en particulier perpétuer la tendance traditionnelle de bien des parents à considérer que les études sont moins importantes pour une jeune fille que pour un jeune homme. Pour une jeune fille, qui bien souvent n’a guère d’audace financière, les sommes à rembourser hypothéqueront son avenir, soit en empêchant ou en retardant son mariage, soit en imposant à son mari un lourd fardeau supplémentaire, soit en obligeant la jeune femme à conserver un emploi lucratif jusqu’au plein remboursement de sa dette. Ces diverses conséquences peuvent avoir des effets complexes sur la vie de l’étudiante et sur l’avenir de la jeune fille, sur le travail des femmes en général, sur la natalité; nous croyons que, une fois mis à l’essai le système que nous proposerons, on devrait nommer un comité composé de spécialistes du Bien-Etre social, de psychologues, de sociologues, de femmes formées dans diverses disciplines, pour suivre l’évolution et les conséquences du régime de l’aide aux étudiantes.85

Les commissaires font preuve d’une réelle volonté d’améliorer le sort de la femme86. En

facilitant ainsi les conditions d’accès à l’éducation dans son ensemble, la réforme scolaire sera favorable aux femmes et, par le fait même, aux femmes de lettres, puisqu’il va de soi que l’école est le lieu principal de formation des écrivains et des écrivaines.

85 . Rapport de la Commission royale d’enquête sur l’enseignement dans la province de Québec, tome V, Montréal, Fides, 1965, p. 188-189. Souligné par nous. Cette observation se traduit par la recommandation suivante, qui indique bien que la valeur économique persistait dans l’échange matrimonial : « Nous recommandons que, pour les jeunes filles qui se marient avant d’avoir terminé le remboursement de leur dette, celle-ci ne soit pas transférable au mari, que le délai de remboursement soit prolongé à la naissance d’un premier enfant, à moins que la jeune femme ne continue de travailler, et que la dette soit abolie à la naissance d’un deuxième ou d’un troisième enfant, qu’enfin un comité de spécialistes analyse les conséquences de prêts sur la scolarisation des jeunes filles. », tome V, p. 273.

86 . Deux femmes figurent parmi les membres de cette Commission royale d’enquête sur l’enseignement, présidée par Mgr Alphonse Parent. Il s’agit de Jeanne Lapointe, professeure à l’Université Laval, et de Sœur Marie-Laurent de Rome, de la congrégation de Sainte-Croix. Les autres membres sont Gérard Filion, qui assume la vice-présidence, John McIlhone, David Munroe, Guy Rocher, Arthur Tremblay et Paul Laroque, commissaire-adjoint.

Par ailleurs, en baignant quotidiennement dans le même environnement et surtout en recevant la même formation, bref en partageant une expérience commune, les jeunes filles et les garçons peuvent éprouver concrètement ce qu’est l’égalité des sexes. Encore faut-il qu’à l’intérieur de la classe, ils soient traités de façon égalitaire et que les manuels soient purgés de leur contenu sexiste. Les années 1970 viendront régler ces problèmes.

Si les pratiques sociales et législatives ont longtemps rendu difficile pour les femmes l’accès au métier d’écrivain, les réformes commencées avec la Révolution tranquille et d’autres qui suivront87 vont réduire l’écart des expériences entre hommes et femmes —

ce qui se traduira non pas par une diminution des possibilités pour les hommes, mais par une augmentation des chances pour les femmes.

Le système patriarcal et les genres sexuels : une vision dichotomique

En vivant dans le monde d’aujourd’hui et en étudiant le phénomène de mise à l’écart de la femme qui a longtemps perduré, le plus surprenant est de constater que de nombreux hommes88, tant des philosophes que des sociologues, comme Durkheim et Simmel, ont

déjà mis en évidence l’aspect construit, donc arbitraire et artificiel du système qui

87 . Pensons notamment à certaines lois votées durant les années 1980 — comme celle permettant à la femme mariée de conserver son nom, ou encore celle lui permettant de transmettre son nom à ses enfants — qui, sans avoir d’incidences directes sur les conditions de vie des femmes, n’en sont pas moins importantes sur le plan symbolique.

88 . Voir notamment Benoîte Groult, Le féminisme au masculin. Utopie d’hier, réalité d’aujourd’hui, Paris, Denoël / Gonthier, 1977, 192 p., où il est démontré que les Condorcet, Fourier, John Stuart Mills ont, en leur temps et avec l’épistémè de leur horizon, cautionné l’idéologie de l’émancipation et de l’égalité de la femme.

légitime la violence symbolique envers les femmes et qui justifie leur exclusion de la sphère sociale (culturelle, politique, etc.). Si, sur d’autres sujets, leurs réflexions ont suscité une réception favorable, il faut reconnaître que sur ce point, ils ont été peu écoutés.

La configuration du système d’attribution d’un genre à chacun des deux sexes est déterminée par l’idéologie patriarcale et est étroitement liée aux conditions socio- économiques. Il ne nous appartient pas de faire l’histoire de l’évolution du concept de « genre ». Thomas Laqueur a dressé l’inventaire des principales conceptions du « genre » et ses variations dans son livre La fabrique du sexe. Essai sur le corps et le genre en Occident89. Au terme de son étude, il affirme qu’« au fond, la substance du

discours de la différence sexuelle ignore l’entrave des faits et demeure aussi libre qu’un jeu de l’esprit »90.

Mais d’abord, qu’est-ce que le genre? L’identité sexuelle renvoie au sexe biologique des individus : il y a des hommes et des femmes. L’identité générique réfère pour sa part à ce qui est dit masculin et féminin. À travers la façon traditionnelle de concevoir le genre, chacun des deux sexes biologiques s’est vu associer un lot d’attributs à la fois spécifiques et exclusifs : aux hommes des traits fixés sous le vocable masculins, et aux femmes des traits que l’on qualifia de féminins. Furent ainsi élaborés, au fil des siècles, des paradigmes propres à chacun des sexes. Ces paradigmes, qui sont constitués de

89 . Thomas Laqueur, La fabrique du sexe. Essai sur le corps et le genre en Occident, Paris, Gallimard, 1992, 355 p.

symboles, de rôles, de comportements et d’attitudes que le discours social réserve à chacun des deux sexes et fige, de façon à leur donner un caractère déterminé et une portée déterminante, sont érigés en système. Comme tout système, sa structure même tend à en forger la croyance91; c’est la raison pour laquelle les femmes y sont désignées

comme instruments de reproduction — tant d’un point de vue biologique que didactique. C’est dire que cet ordre ne pourra être (cor)rompu que par les femmes, lorsqu’elles refuseront de continuer à le perpétuer.

Ce double paradigme des genres pourrait ressembler à cette « vision dichotomique des genres sexuels » :

91 . Ce phénomène, qui relève de la phénoménologie, Bourdieu en parle comme d’une « institution qui est inscrite depuis des millénaires dans l’objectivité des structures sociales et dans la subjectivité des structures mentales ». Pierre Bourdieu, « La dominations masculine », ARSS, n° 84, septembre 1990, p. 4. Indirectement, Eco évoque également ce phénomène qui a pour effet « de nous placer en deçà des conventions du savoir […] » lorsqu’il parle des « stabilisations de l’accoutumance et de l’habitude » (Umberto Eco, L’Œuvre ouverte, Paris, Seuil, 1965, p. 31).

Tableau 1.1 - Vision dichotomique des genres sexuels Homme è Masculin è Yang Femme è Féminin è Yin Sujet Objet Agent Instrument Culture Nature

Fiction (feindre, imaginer, créer) Réel (raconter, rapporter, transcrire le réel)

Discours Bavardage

Un, unique, univoque Multiple, plurivoque

Du sens De l’in-sensé Activité Passivité Force Faiblesse Absolu Relatif Permanence Renouvellement Transcendance Immanence

Symbolique Sémiotique (Kristeva)

Objectivité Subjectivité

Ce tableau présente de façon schématique la vision dichotomique traditionnelle des genres et des sexes92. (C’est en fait une version écourtée de la version longue reproduite

92 . Nous avons constitué ce tableau à partir de nombreuses sources, depuis Aristote et son catalogue des contraires jusqu’à de nombreuses sources contemporaines, entre autres : Alice Jardine, Gynesis, Configurations de la femme et de la modernité, Paris, PUF, coll. « Perspectives critiques », 1991, p. 84; Hélène Cixous, La Jeune née, Paris, 10/18, 1975, p. 115-246 et Pierre Tap, Masculin et féminin, Paris, Privat-Edisem, 1985, p. 20.

en annexe tant il est vrai que, comme le dit Alice Jardine, « cette liste est sans fin »93.

Voir Appendice I. Tableau III - Vision dichotomique des genres sexuels, p. 442). Nous y projetons indistinctement attributs, rôles et fonctions normalement alloués à l’un ou à l’autre sexe. On voit que le principe fondamental de la différence entre les sexes réside dans l’opposition entre le grand et le petit, le fort et le faible, une opposition répercutée sur les représentations corporelles, symboliques, imaginaires, sociales, etc. Et c’est à force de multiplier ces répercussions que la différence des sexes a été promue de

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