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Le français, langue nationale et langue du travail

Dans le document Marcel Pepin, l’homme du contre-pouvoir (Page 40-76)

1. LA DÉFINITION DE SOI

1.2 LA VISION IDENTITAIRE QUÉBÉCOISE

1.2.2 Le français, langue nationale et langue du travail

1.2.3 La question nationale 1.2.4 La Révolution tranquille et la crise d’octobre 1970 1.3 La vision du syndicalisme et de l’activité syndicale 1.3.1 Le rôle du syndicalisme (professionnel, para-professionnel, non professionnel)

1.3.2 La démocratie syndicale (rapport avec les membres, rôle des élus, des permanents)

1.3.3 La liberté et l’indépendance syndicales

1.3.4 La négociation, la mobilisation, l’information et l’éducation syndicales 1.3.5 La CSN comme modèle

TABLEAU I (suite)

Concept Dimension Composante Indicateurs

La pensée de Marcel Pepin (suite) 2. La définition du milieu 2.1 Le système politique

2.1.1 L’État et le super pouvoir politico-économique

2.1.2 La démocratie politique et le système électoral

2.1.3 Les gouvernements québécois et canadien

2.1.4 Le rôle des tribunaux 2.1.5 Le rôle de la presse 2.2 Le système économique 2.2.1 Le capitalisme 2.2.2 Le libre-échange, la mondialisation et l’impérialisme américain

2.2.2 Les crises économiques (chômage et inflation)

2.2.4 La révolution technologique 2.3 Le système

social

2.3.1 Les politiques générales (sécurité sociale, santé publique, logement, retraite)

2.3.2 Le système d’éducation 2.4 Les législations

du travail

2.4.1 Le droit d’existence des syndicats et l’accès à la syndicalisation

2.4.2 Les codes du travail 2.4.3 Les moyens d’action des syndicats et le droit de grève 2.4.4 La résolution des conflits (procédure de griefs, arbitrage et conciliation)

2.4.5 Autres dispositions législatives et le tripartisme

2.5 Les relations du travail

2.5.1 Le secteur privé 2.5.2 Le secteur public

a) Les deux premières rondes (1966 et 1968)

b) Les négociations des années 1970 c) Les négociations des années 1980

TABLEAU I (suite)

Concept Dimension Composante Indicateurs

La pensée de Marcel Pepin (suite)

3. La définition du rapport entre soi et les autres

3.1 Le rôle de l’État 3.1.1 Les politiques économiques (perspective socialiste, planification, développement régional, fiscalité, nationalisation et CDPQ)

3.1.2 Les politiques sociales (sécurité sociale, main d’œuvre, salaire minimum, chômage, formation, éducation, automatisation et réduction des heures de travail)

3.1.3 Le système de relations industrielles (législateur, accès à la syndicalisation, représentation

syndicale, exercice du droit de grève et autres interventions législatives) 3.2 Les rapports avec le patronat privé et public 3.2.1 L’approche de coopération, le partenariat ou la concertation patronale-syndicale 3.2.2 L’approche revendicative ou de confrontation, rapport de force 3.3 L’action

politique

3.3.1 Non partisane (bureaucratique, éducative et de pression)

3.3.2 Partisane (parti protravailleurs, affiliation à un parti politique, endossement d’un programme d’un parti)

3.3.3 Le Mouvement socialiste comme organisation politique au Québec 3.4 Les rapports

avec les autres syndicats

3.4.1 Concurrents (au Québec, au Canada et aux États-Unis)

3.4.2 L’industrie de la construction 3.4.3 Partenaires (au Québec, au Canada et aux États-Unis)

3.4.4 Le front commun dans le secteur public au Québec

3.4.5 La grande scission de 1972 3.4.6 Les syndicats autonomes, les syndicats sans affiliation ou de boutique

3.4.7 Les travailleurs non syndiqués 3.4.8 La solidarité syndicale mondiale

TABLEAU I (suite)

Concept Dimension Composante Indicateurs

3.5 Les rapports avec les groupes de la société civile

3.5.1 Les groupes communautaires et les groupes nationalistes

3.5.2 Le patronat, les élites québécoises et le mouvement coopératif

Hypothèse

Compte tenu de l’absence de documentation se rapportant précisément à notre sujet de recherche, il n’est pas possible de formuler une hypothèse particulière pour ce travail ni de faire de propositions qui nous permettraient de nous guider dans cette recherche. En effet, il faut savoir qu’une hypothèse est toujours formulée sur une réflexion théorique et sur une connaissance des objets étudiés. Il n’est pas possible de formuler des hypothèses au hasard, sans une base théorique précise.

CHAPITRE 3

LA MÉTHODOLOGIE

Évidemment, il importe à ce stade-ci de notre recherche de préciser quelle structure de preuve nous entendons utiliser. Cette recherche se veut en quelque sorte une étude de cas, une étude de cas présentant la pensée d’un individu actif sur la scène politique, sociale et dans le domaine des relations industrielles, qui a marqué le Québec contemporain pendant plus de trente ans. Évidemment, compte tenu de qui précède, le niveau d’analyse de cette recherche se situe au niveau de l’individu.

Pour colliger nos données, nous utiliserons des données secondaires et documentaires qui sont offertes et plus précisément les différents écrits que Marcel Pepin a signés tout au long de cette carrière de syndicaliste, de militant et d’universitaire, ce qui viendra structurer notre preuve.

La validité de cette structure de preuve est reconnue par la documentation. En effet, comme le mentionne Quivy (1995, p.204) : « le recueil de données existantes est considéré ici comme une véritable méthode de recherche ». Pour ce faire, les sources de documentation peuvent être très variées : documents manuscrits, imprimés, audiovisuels, officiels ou privés, personnels ou émanant d’un organisme.

Cette méthode convient particulièrement, mentionne Quivy (1995, p.206), pour : « l’analyse des changements sociaux et du développement historique des phénomènes sociaux à propos desquels il n’est pas possible de recueillir des témoignages directs ou pour l’étude desquels les témoignages directs sont insuffisants ». La méthode convient également pour « l’analyse du changement dans les organisations ainsi que pour l’étude des idéologies, des systèmes de valeurs et de la culture dans un sens plus large » (Quivy, p.206).

Par ailleurs, l’accès aux différents documents pour réaliser cette étude a été simplifié par le fait que nous pouvions compter sur la collaboration de la conjointe de Marcel Pepin, madame Lucie Dagenais, pour avoir accès aux archives personnelles de Marcel Pepin. On notera entre autres que nous avons eu la permission d’analyser deux documents volumineux non publiés (Caméleon I et II) que Marcel Pepin a rédigés pendant les années 1970. Une sorte d’autobiographie sans en être véritablement une et qui analyse plus particulièrement ses années à la présidence de la CSN et toute la question des relations du

travail dans le secteur public. Entre autres, ce qui est fascinant, de notre point de vue, c’est que le premier document a été rédigé alors que Pepin était incarcéré à Orsainville suite au conflit dans le secteur public en 1972.

Outre ces deux documents inédits, nous nous sommes concentrés sur les rapports moraux qu’il a présentés lors des différents congrès pléniers de la centrale pendant sa période de dirigeant syndical, ainsi que sur le document La lettre aux militants qu’il avait transmise aux membres de la CSN en janvier 1970. Ces documents expriment de façon exceptionnelle sa pensée de l’époque et constituent par le fait même son héritage le plus précieux.

D’ailleurs, en 1987, Pepin avait regroupé ces documents et les avait publiés sous la forme d’un livre intitulé : Le nécessaire combat syndical. Son souhait était alors de reproduire, dans l’ordre chronologique, les extraits les plus pertinents qui présentent un intérêt historique. Dans la préface de ce livre, Pepin écrit : « Ces textes adoptés par le congrès, traduisent non seulement mon propre cheminement mais, d’une certaine façon, l’évolution de la pensée et de l’action collective à la CSN, durant cette période » (Pepin, p.12).

Il est également pertinent de noter que sur la jaquette de ce même livre nous pouvons lire : « Ce livre réunit des textes qui ont gardé toute leur puissance évocatrice […] constituent des repères majeurs dans l’élaboration du discours syndical, des années 1960 au milieu des années 1970 » (Pepin, 4e de

couverture).

Pour sa période d’universitaire et de militant du Mouvement socialiste, nous avons analysé les différentes conférences, interventions publiques et médiatiques qu’il a faites, de même que les écrits réalisés dans le cadre de cours. Il n’a pas été nécessaire de procéder à un échantillonnage.

Par ailleurs, une autre source de données importante sera l’ouvrage de Jacques Keable (1998) portant sur la vie de Marcel Pepin. Non seulement Keable dirige-t-il une entrevue éclairante sur le parcours de Pepin, mais il livre aussi le témoignage de certaines personnes qui ont côtoyé celui-ci.

Le plan d’observation

La technique d’analyse de contenu est la méthode que nous avons retenue pour réaliser cette recherche. Bien qu’il n’existe pas de définition universelle de l’analyse de contenu, les spécialistes s’entendent pour dire « que c’est une méthode de classification ou de codification dans diverses catégories des éléments du document analysé pour en faire ressortir les différentes caractéristiques en vue d’en mieux comprendre le sens exact et précis » (L’Écuyer, 1987, p 50).

Dans le cas qui nous concerne, cette technique est préférable à celle de l’entrevue pour plusieurs raisons. Entre autres, Marcel Pepin nous a quittés en l’an 2000 et plusieurs de ses anciens collaborateurs sont également décédés, ce qui rendrait difficile l’analyse des résultats. Par ailleurs, l’utilisation d’un questionnaire aurait également impliqué la construction d’un outil d’observation qui serait venu compliquer l’étude de la pensée de Marcel Pepin. Il est donc préférable d’étudier les textes qu’il a rédigés et signés ou les discours qu’il a prononcés afin d’en faire une analyse précise.

Par contre, nous avons réalisé quelques entretiens avec des gens qui ont bien connu Marcel Pepin. Nous avons ainsi été en mesure de mieux saisir certains traits de la personnalité de Pepin afin de présenter le personnage d’une façon encore plus réaliste. Dans les faits, ces rencontres n’ont été qu’un instrument complémentaire pour mieux qualifier le contenu plutôt qu’un instrument de connaissance de la pensée elle-même.

Pour la réalisation de cette analyse de contenu, nous avons procédé selon les six grandes étapes identifiées par L’Écuyer (1987, p.55) :

1. Lecture préliminaire et établissement d’une liste d’énoncés; 2. Choix et définition des unités de classification;

3. Processus de catégorisation ou de classification; 4. Quantification et traitement statistique;

5. Description scientifique (quantitative ou qualitative); 6. Interprétation des résultats.

Il importe donc pour des fins de compréhension de préciser quelle unité de classification nous avons retenue pour notre étude. Selon Bardin (2001, p.135), une unité : « correspond au segment de contenu à considérer comme unité de base en vue de la catégorisation ». Une telle unité peut d’ailleurs être de

nature et de taille très variable. À ce propos, il donne quelques exemples que l’on peut utiliser tels : le mot, le thème, l’objet, le personnage, l’événement, le document, Bardin (2001, p.135).

Dans cette recherche, nous avons décidé de nous intéresser au thème, c’est-à-dire au « sens » des mots qui composent les différents textes ou écrits de notre objet de recherche. Bardin (2001, p.137) mentionne d’ailleurs dans son ouvrage que le thème est « utilisé généralement comme unité d’enregistrement pour des études de motivation, d’opinions, d’attitudes, de valeurs, de croyances, de tendances, etc. » Le thème nous apparaît ainsi comme la meilleure unité d’enregistrement pour une étude portant sur la pensée d’un personnage comme Marcel Pepin. Ainsi, notre unité de contexte qui sert d’unité de compréhension pour coder notre unité d’enregistrement (le thème) sera le paragraphe. Chacun des paragraphes a ainsi été examiné afin de faire ressortir le thème puis de le coder en fonction des indicateurs identifiés dans notre recherche tels que présentés au Tableau I.

Par ailleurs, nous n’avons pas réalisé d’analyse quantitative des thèmes que nous avons identifiés. La différence des outils étudiés ne nous permettait pas de faire une telle analyse. Nous avons préféré faire une analyse qualitative tout en souhaitant avoir le plus de souplesse possible dans l’analyse en profondeur ou non des différents thèmes proposés.

La validité de la recherche

Bien qu’il n’existe pas de revue de documentation portant sur Marcel Pepin, la présence d’un très grand nombre d’ouvrages traitant de la pensée d’acteurs politiques, syndicaux et universitaires du niveau de l’ancien président de la CSN nous donne les balises nécessaires pour conclure cette recherche. Nous nous en sommes inspiré afin de valider cette dernière.

Par ailleurs, la construction de notre modèle de recherche repose sur les études de Tremblay (1968) et de Picard (1986). L’étude de Tremblay a laissé sa marque de façon importante au niveau de l’analyse de contenu dans le domaine des relations industrielles, donnant ainsi une légitimité à notre modèle.

CHAPITRE 4

LA PENSÉE DE MARCEL PEPIN

Présentation

La carrière de Marcel Pepin en fut une d’action. Il fit ses armes d’abord comme militant syndical. Il gravit les échelons jusqu’à devenir le président de la centrale, puis il fut connu comme un acteur important du monde des relations industrielles et un intervenant privilégié de la société québécoise. Le tableau II présente le cheminement professionnel de cet important acteur du système de relations industrielles québécois.

TABLEAU II

LE CHEMINEMENT PROFESSIONNEL DE MARCEL PEPIN

1946-1949 Études à la maîtrise au département des relations

industrielles de l’Université Laval

1949-1961 Conseiller syndical à la Fédération nationale de

la métallurgie de la CTCC

1960-1961 Secrétaire à la Fédération nationale de la métallurgie de la CSN

1961-1965 Secrétaire général de la CSN

1965-1976 Président de la CSN

1973-1981 Président de la Confédération mondiale du travail (CMT)

1977-1985 Cofondateur et président du Mouvement socialiste

1981-1990 Professeur à l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal

C’est ainsi que pendant qu’il préside les destinées de la CSN, le Québec vit des transformations majeures. On pense d’abord à la Révolution tranquille, qui a modifié considérablement l’image du Québec, puis à cette crise politique majeure d’octobre 1970 et à une négociation particulièrement houleuse pour les employés du secteur public en 1972, qui les ont conduits, lui et ses collègues, à purger une peine d’emprisonnement. Bref, il s’agit d’une des périodes les plus mouvementées de l’histoire du syndicalisme québécois et de la société québécoise.

L’évolution du Québec est phénoménale entre le moment où Marcel Pepin devient secrétaire général de la CSN en 1960, puis président en 1965, avant de tirer sa révérence à titre d’élu au comité exécutif en 1976. Pepin considère quant à lui qu’un des aspects les plus significatifs de cette période est sans contredit l’apprentissage de la liberté : « L’apprentissage de la liberté de parole de la liberté de revendiquer puis de s’ouvrir sur le monde » Duceppe (2001).

Pendant sa présidence de la CSN, Marcel Pepin aura façonné l’évolution du syndicalisme. L’écriture des six rapports moraux qu’il livrera aux congressistes de la CSN de 1966 à 1976 demeure sans contredit un apport important à cette évolution. Ces rapports moraux portent souvent des titres percutants, comme nous pouvons le constater dans le Tableau III ci-dessous. Aussi, comme nous l’avons indiqué précédemment, l’essentiel de ces ouvrages est regroupé dans un livre intitulé : Le

nécessaire combat syndical. Plusieurs extraits de ces rapports moraux sont repris dans cet ouvrage.

Marcel Pepin a d’ailleurs choisi lui-même les extraits qu’il estimait encore d’actualité ou présentant un intérêt historique (P-11-2). Notre méthode de référence, signalée par des parenthèses à la suite de la citation, permettra aisément au lecteur de se retrouver. La lettre (P) indique Le nécessaire combat

syndical. Ainsi lorsqu’il sera écrit (P-11-2), cette indication voudra dire que l’on réfère au deuxième

paragraphe de la page 11 de ce livre. Le Tableau III permet également de situer l’époque de la publication des divers extraits des rapports moraux qu’on retrouve dans la recherche. Pour faciliter la lecture, nous avons aussi inscrit les numéros de pages correspondants à chacun des écrits publics de Marcel Pepin regroupés dans Le nécessaire combat syndical.

TABLEAU III

LES PRINCIPAUX DOCUMENTS PUBLICS PRODUITS PAR MARCEL PEPIN À TITRE DE PRÉSIDENT DE LA CSN

Date Titre de documents Pages correspondantes dans le livre

Le nécessaire combat syndical

Octobre 1966 1

er rapport moral : Une

Société bâtie pour l’homme P-15 à P-57

Octobre 1968 2

e rapport moral : Le

deuxième front P-59 à P-115

TABLEAU III (suite)

Date Titre de documents Pages correspondantes dans le livre

Le nécessaire combat syndical

Décembre 1970 3

e rapport moral : Un camp

de la liberté P-137 à P-193

Juin 1972 4

e rapport moral : Pour

vaincre P-195 à P-223

Juin 1974 5

e rapport moral : Vivre à

notre goût P-225 à P-286

Juin 1976 6

e rapport moral : Prenons

notre pouvoir P-287 à P-354

Comme nous le verrons, il est assez intéressant de voir les bouleversements majeurs qu’aura connus le Québec entre le début de la Révolution tranquille et la fin de la carrière professionnelle de Marcel Pepin. Entre ces deux moments, l’action syndicale s’est considérablement modifiée. Il le constate d’ailleurs en soulignant le fait qu’il aurait été impensable par exemple qu’au milieu des années 1960, on puisse envisager l’idée même de passer outre à une loi spéciale. Cela relevait de l’interdit : « Dix ans plus tard, mais seulement dix ans, et cela se fait » (N-95-2). Cette note indiquée par la lettre (N) fait d’ailleurs référence au deuxième volet d’un document d’analyse rédigé par Marcel Pepin, qui n’a jamais été publié et qui s’intitule Caméléon I et II. Pour le premier volet de cet ouvrage, la lettre (C) est utilisée, alors que pour le deuxième document, c’est la lettre (N) qui est donnée en référence. Le document Caméléon I a été écrit alors que Marcel Pepin séjournait à la prison d’Orsainville en 1973, alors que le deuxième volet de ce document a été rédigé après son départ de la présidence de la CSN à l’automne 1976. Ces documents sont d’ailleurs fort éclairants sur la période de la négociation dans le secteur public de 1972, qui a donné naissance au premier front commun intersyndical dans ce secteur, et sur les liens entre les syndicats à cette période2. La lettre (L) fait quant à elle référence à un document historique d’une grande importance : la lettre officielle que Marcel Pepin a transmis au nom des trois chefs syndicaux, le 1er décembre 1970, au premier ministre Robert Bourassa pour officialiser

2 Le titre Caméléon donné à ces deux documents a été choisi par Marcel Pepin lui-même en « l’honneur » du

ministre du Travail de l’époque, Jean Cournoyer, pour les raisons suivantes : « Tantôt bleu, tantôt rouge, selon le parti au pouvoir, il aspire sans doute à devenir premier ministre permanent du travail, peu importe le parti au pouvoir. Les principes sont assez souples pour lui permettre de s’adapter » (C-2-1).

la volonté des trois centrales syndicales de procéder regroupées pour négocier la politique salariale du gouvernement.

Ainsi, durant les années qu’il a passées à la présidence de la CSN, Pepin a vécu une des périodes les plus fastes du syndicalisme. Contrairement à la période précédente, marquée du joug de l’ancien premier ministre Duplessis, le syndicalisme était généralement bien perçu dans la population et la liberté de le pratiquer était relativement grande. Ces diverses expériences sont notamment bien documentées dans un entretien qu’il accorde au journaliste Jacques Keable et qui s’intitule : Le monde

selon Marcel Pepin. Nous avons d’ailleurs donné la référence (K) quand vient le moment de citer un

passage de ce livre.

Après avoir quitté, de son gré, la présidence de la CSN, Marcel Pepin a continué à œuvrer pendant une certaine période à la CSN, à titre de conseiller spécial auprès du président de l’époque, tout en ayant diverses autres activités militantes. Entre autres, il a terminé son deuxième mandat à titre de président de la Confédération mondiale du travail (CMT) et il a par la suite travaillé à la construction d’une organisation politique, le Mouvement socialiste, fondé en 1977. En assumant ce rôle, il apportera de nouveaux éclairages sur la situation politique et économique, ainsi que de nouvelles revendications pour les travailleurs et travailleuses. Plusieurs textes de cette époque ont aussi été retrouvés. Ils ont notamment permis de préciser certains éléments de la pensée de Marcel Pepin à ce moment. La majorité de ces textes, comme les autres documents de références, sont numérotés de (1) à (75) et les titres de ces ouvrages, tout comme leurs sources, sont indiqués dans la bibliographie. Pour le reste, il s’agit de la même méthode que celle mentionnée précédemment, à savoir que l’on cite d’abord le numéro du document, puis le numéro de la page et finalement le numéro du paragraphe auquel on fait référence. Au total, c’est environ deux mille pages qui ont été analysées pour réaliser cette étude. Marcel Pepin est devenu, après son départ de la CSN, professeur à l’École de relations industrielles de

Dans le document Marcel Pepin, l’homme du contre-pouvoir (Page 40-76)