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I.6. Le contexte hydrogéologique

I.6.2. Le Complexe Terminal

D’après plusieurs études (CORNET, 1964 ; BEL et CUCHE, 1970 ; ERESS, 1972 ; ARMINES, 1975), la nappe du complexe terminal couvre la majeure partie du territoire saharien septentrional.

Dans le bassin occidental. Cependant, cette nappe est en liaison étroite avec la nappe sous-jacente du continental intercalaire. Dans le Sud-Ouest, sous le plateau du Tademaït, cette nappe est peu importante et même parfois absente (ERESS, 1972) ; au niveau du bassin oriental, le continental intercalaire et le complexe terminal sont séparés par la transgression cénomanienne (figure 09).

Les formations perméables du Sénonien, Eocène, Miopliocène et Quaternaire sont les dernières formations déposées au bas Sahara. Cette particularité, ajoutée à leur hétérogénéité lithologique (CORNET, 1964 ; ERESS, 1972), leur a valu d’être groupées sous le terme

« complexe terminal ».

Cette nappe est limitée à l’Ouest par la dorsale du M’Zab, au Nord par l’accident majeur de l’Atlas saharien, à l’Est par le Dahar, au Sud par une ligne passant au Nord de l’axe In Salah – Zarzatine sous l’erg oriental.

Sa superficie est de 350,000 km2 pour la seule région oriental (CDTN, 1991).

La nappe circule dans l’une ou les deux formations litho-stratigraphiques suivantes :

❖ Sénonien et Eocène carbonaté ;

❖ Miopliocène sableux (continental terminal).

Le Sénonien carbonaté (appelé improprement Sénonien supérieur) s’étend sur l’ensemble du bassin. Tandis que, l’Eocène carbonaté ou Eocène inférieur ne se rencontre qu’au Nord d’une ligne Djamaa-Tozeur.

Les sables du Miopliocène couvrent en discordance presque tout le domaine mais s’interrompent à l’Ouest, au contact du M’Zab et à l’Est, sur le Dahar.

Sur ces bordures Est et Ouest, la nappe peut circuler dans le Turonien dolomitique qui y affleure largement.

Le relais avec les autres aquifères calcaires est assuré par des sables qui les couvert en partie.

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Figure 09 : Extension des formations du système Aquifère du Sahara Septentrional (OSS, 2002)

A l’Ouest de Biskra, de larges affleurements Eocènes se trouvent au contact de la flexure saharienne et indiquent que son rejet n’est pas très important. En s’approchant de Biskra, la flexure sud-atlasique redevient importante et elle provoque, au niveau de Bou Rhézal, le renversement du flanc sud de cet anticlinal. A ce niveau, les calcaires turoniens oscillent de part et d’autre de la verticale et disparaissent au Sud sous le remplissage. Un phénomène similaire s’observe au niveau de Gafsa, en Tunisie, où l’accident sud-atlasique est matérialisé par la faille de Gafsa. Les forages de la zone de Tolga, à l’ouest de Biskra, exploitent les calcaires sénoniens et éocènes à des profondeurs variables qui augmentent rapidement vers le sud et dépassent 500m.

A l’Est de Biskra, le rejet de la flexure sud-atlasique augmente rapidement et l’ensemble des couches crétacées et tertiaires sont redressées à la verticale. On se trouve ainsi en bordure de la fosse sud-aurasienne qui constitue la partie la plus profonde de la dépression du bas- Sahara (SASS, 2003).

La figure 10 montre les points d’eau dans les deux niveaux aquifères en Algérie.

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Légende :

: Limite du Continental intercalaire : Limite du Complexe Terminal

Figure 10: Carte des points d’eau du CI et du CT en Algérie (SASS, 2003).

La nappe est captive sur une grande partie du bassin. La mise en charge est faite soit au niveau des sables du Miopliocène par les argiles plus ou moins sableuses de même âge et reposant sur des sables, soit au niveau du sénonien carbonaté par les marnes et évaporites de l’éocène moyen reposant sur des calcaires. Ces deux imperméables peuvent être superposés ou distincts suivant les secteurs.

La coupe (figure 11) montre la différence de puissance entre les deux aquifères du Continentale intercalaire et du complexe terminal ainsi que l’importance de l’artésianisme des eaux dites communément albiennes. L’accident majeur est celui de la dorsale d’Amguid-El Abiod. Il est à l’origine de fuites importantes du C.I vers le C .T (d’après PNUD-UNESCO. Projet Reg 100 cité dans DUBOSOT, 1991).

Les principaux aquifères exploités dans la région de Biskra appartiennent aux étages suivants (figure 11):

Le Mio-Plio-Quaternaire (représenté par la nappe des sables et la nappe superficielle).

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l’Eocène inférieur (nappe des calcaires).

Le Sénonien supérieur (Maestrichtien).

L’Albien et le Barrémien (nappe du continental intercalaire) (ANAT, 2003).

Figure 11 : Coupe Hydrogéologique dans la région de Biskra (KIEKEN, 1960 et GUIRAUD ,1973)

I.6.2.1. Les nappes superficielles

Cette nappe se localise généralement dans les accumulations alluvionnaires, et c ‘est au niveau des palmerais qu’elles sont le mieux connu avec une profondeur comprise entre 20 et 150 m et un débit de 5 à 10 I/s. Les nappes les plus importantes dans la wilaya, sont celles de l’Oued Biskra et de l’Oued Djeddi. Leur alimentation est assurée par les précipitations atmosphériques, l’infiltration des eaux des oueds en période de crue et par les eaux d’irrigation.

I.6.2.2. La nappe des sables

Constituée par une alternance de niveaux d’argile, sable et cailloutis d’âge Miopliocène, elle couvre une grande superficie de la wilaya.

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Cette nappe est fortement exploitée dans la partie Est de la Wilaya et notamment dans la zone de M’Zirâa.

Du point de vue hydrodynamique, cette nappe présente un système très hétérogène représenté par des couches de diverses perméabilités. La profondeur de cette nappe est de 100 à 300 m, avec un débit moyen de 15 l/s.

A l’Est de la wilaya de Biskra, cette nappe se subdivise en deux aquifères séparés par une épaisse couche d’argile et d’argile sableuse, l’un profond désigné sous le non du Pontien et l’autre moyennement profond qui est la nappe du Mio-pliocène connue dans cette région.

Le sens d’écoulement principal de la nappe des sables est vers la zone du chott Melghir.

I.6.2.3. La nappe des calcaires

Cette nappe est constituée essentiellement de calcaires fissurés d’âge Eocène inférieur. Elle est la plus sollicitée dans les palmeraies des Ziban, où elle est appelée « Nappe de Tolga ».

La profondeur de cette nappe varie de 100 m dans la zone de Tolga à 500 m dans la zone de Lioua. Le débit varie de 10 l/s par pompage jusqu’à 30 l/s jaillissant (cas d’Ourlal et Lioua).

Les différents sondages réalisés dans cette région montrent qu’il existe une continuité hydraulique entre la nappe de l’éocène inférieur et celle du sénonien supérieur sous-jacente.

Par contre, dans la zone d’Oumache et M’lili, ces deux nappes sont séparées par une épaisse couche de marne et de marno-calcaire et où la profondeur est d’environ 900 m.

Au Nord et au Nord Est de la wilaya, la nappe des calcaires est représentée par un aquifère très important qui est le Maestrichtien et le Campanien d’une profondeur comprise entre 200 et 900 m et d’une bonne qualité chimique d’eau. On note par ailleurs l’existence de la nappe du Turonien qui n’est pas très exploitée dans la région (ANAT, 2003).

I.6.2.4. La nappe du Continental Intercalaire

C’est un réservoir très important constitué essentiellement de grès et de marne d’âge Albien et Barrémien, d’une profondeur comprise entre 1600 et 2500 m, et un débit moyen de 80 l/s jaillissant. Son exploitation est très coûteuse en raison de sa profondeur. En outre sa température excessive la rend difficilement utilisable aussi bien pour l’alimentation en eau potable que pour l’irrigation.

Cette nappe est exploitée dans 19 forages dans la wilaya.

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