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LE CADRE HISTORIQUE

Unité linguistique ou dialectes '?

LATIN GERMANIQUE CELTIQUE

2. LE CADRE HISTORIQUE

On discute encore de l'attribution aux Celtes des

«tumulus» de l'est de la France (vers 1400-1000 AC), mais c'est vraisemblable. Cette civilisation est dite aussi des champs d'urnes. Contrairement aux hommes des dolmens, ces Proto-Celtes connaissaient l'usage des métaux (âge du bronze moyen).

Cependant, la grande vague des cavaliers celtiques date de la période 900-500 AC en Europe de l'ouest. C'est le premier âge du fer et la civilisation de Hallstatt. Peuple­

ment lent et progressif, peut-être lié au parcours des trou­

peaux, sans doute à la poussée des peuples germaniques, sûrement à l'attrait des sols et des climats de ces régions.

Certainement aussi au faible peuplement de l'Europe occi­

dentale et donc à sa faible résistance militaire. En effet, outre leurs armes en fer, la domestication du cheval et le chariot attelé leur donnent une évidente supériorité sur les populations déjà installées.

Pour la Gaule, les Celtes n'apparaissent pas avant le VIIe siècle à l'ouest du Rhin et des Alpes. Ils viennent du sud de l'Allemagne (haut Danube) comme l'ont montré l'archéo­

logie et l'étude des noms de lieux (toponymie). Les enva­

hisseurs apportent avec eux de nouveaux rites funéraires, l'incinération succédant à l'inhumation.

Après 500 AC, alors que le pays n'est pas entièrement celtisé (Ligures sur les ri�ages méditerranéens, Ibères dans

le Sud-Ouest), se développe le second âge du fer dit civilisa­

tion de La Tène. Il correspond à l'apogée de la culture celtique. Les archéologues distinguent trois phases succes­

sives: La Tène I (480-300), La Tène II (300-100), La Tène III (100 AC à l'ère chrétienne). La côte méditerra­

néenne est atteinte vers 400 AC. Les premières mines sont exploitées en Lorraine, Bourgogne et dans le Massif Central, faisant la réputation des forgerons gaulois.

L'usage de la monnaie et de la culture de la vigne se répan­

dent, sans doute à partir de Marseille, fondée deux siècles auparavant par les Grecs de Phocée. La civilisation gauloise restera toujours rurale mais les arts et les techniques s'épanouissent. Les décorations sur les vases, les bijoux, les boucles de ceinture, les monnaies, sont abstraites et sym­

boliques. Les structures sociales et politiques s'harmonisent.

Un siècle après le début de cette période, d'autres Celtes, les Belges, entament depuis la Germanie une deuxième vague d'invasion en Gaule (IV"-nt siècles). Ils viennent sans doute du Massif Schisteux-Rhénan et de la plaine westphalienne. A ce que dit Strabon, leurs mœurs farouches s'apparentent à celles des Germains tandis que les Celtes de la première vague, surtout dans le Sud, ont été influencés dans leur mode de vie par leurs relations avec les Grecs de Marseille et le monde romain tout proche.

Progressivement, les tribus belges occupent l'espace compris entre le Rhin et la Seine, refoulant une partie des Gaulois en place. D'autres, comme les Volques, descen­

dent la vallée du Rhône et se fixent dans la plaine langue­

docienne. Certains poussent jusqu'en Espagne.

Le IV" siècle est marqué par d'autres invasions celti­

ques. Les Gaulois pénètrent dans les îles Britanniques.

Franchissant les Alpes, ils se répandent dans la plaine du Pô, portent un coup fatal à la puissance étrusque, pillent Rome (386 AC). Sans doute l'expansion démographique explique-t-elle pour une part ces expéditions smv1es d'installations dans les territoires envahis.

Le cadre historique

Le nt siècle semble une période plus calme. Des tech­

niques nouvelles améliorent les rendements agricoles. La classe aristocratique contrôle plus étroitement le gouver­

nement des tribus. Certains, cependant, rêvent toujours d'aventure. Conduits par Brennus, ils pillent les cités grec­

ques (Delphes, 279 AC) et vingt mille d'entre eux fran­

chissent le Bosphore (278) pour aller s'établir dans la Phrygie orientale qui prend dès lors leur nom : Galatie.

Néanmoins, il n'y aura jamais politiquement d;empire celte. En 218, Hannibal, en lutte avec Rome, traverse le Sud-Est de la Gaule. Il se fait des alliés gaulois des deux côtés des Alpes.

Le ne siècle marque la fin de l'Europe celtique. Les Gaulois de l'Italie du Nord sont définitivement vaincus après l'épisode carthaginois. En Transalpine, l'hégémonie arverne s'impose à une bonne partie de la Gaule méridio­

nale sous le roi Luern et son fils Bituit. Leur influence s'étend jusqu'aux abords du golfe du Lion et met en péril les positions marseillaises. Menacés aussi par les Ligures de l'arrière-pays, les Massaliotes en appellent à Rome. De 125 à 121 AC, les Romains font la conquête de la Provincia, d'ailleurs indispensable aux liaisons entre l'Italie et l'Espagne récemment conquise. La soumission des Allo­

broges par Q. Fabius Maximus fait remonter la Province jusqu'à Vienne et Genève. Narbonne (Narbo Martius) est fondée en pays volque et Rome s'empresse de construire la via Domitia qui longe la côte méditerranéenne jusqu'à l'Espagne. Vingt ans plus tard, le consul Marius est envoyé pour protéger la région des Cimbres et des Teutons, descendus des rivages de la Baltique (102-101).

Au

r

siècle AC, la Confédération éduenne est la cons­

truction politique la plus puissante .. Les Eduens bénéfi­

cient de l'alliance de Rome depuis l'intervention de 125-121. Ils sont centrés sur le Morvan avec Bibracte, près d'Autun, pour capitale. Ils contrôlent les carrefours de routes entre Seine, Loire et Saône. Ils occupent toute la

Bourgogne et englobent dans leur clientèle jusqu'aux Bellovaques (Beauvais) et aux Parisii (Lutèce) au nord, aux Bituriges (Bourges) à l'ouest. Leurs voisins arvernes voudraient bien leur disputer une hégémonie qui leur revenait naguère mais ils ne disposent ni des mêmes avan­

tages naturels ni des mêmes appuis.

Proconsul de Gaule cisalpine et de la Province, César tirera largement profit de cette rivalité, et de bien d'autres, pour entreprendre et réaliser, en moins de dix ans, la conquête de tout le pays gaulois (58-51 AC).

3. CHRONOLOGIE

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