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Comme nous l’avons vu dans la section précédente, la supervision des patients et des personnes âgées à domicile est le sujet le plus abordé par les équipes de recherche dans le domaine de la télévigilance. Dans le cadre de cette thèse nous nous sommes inspirés de ces systèmes de supervision que nous avons adaptés et évalués dans la maison pilote GIS-MADONAH. Compte tenu des résultats mitigés de ces tests en grandeur nature et le manque de fiabilité du système, nous nous sommes intéressés à la supervision dans les établissements qui représentent un lieu de vie assez réglementé.

Les raisons pour lesquelles nous nous sommes redirigés vers la supervision des patients dans les établissements, notamment les maisons de retraite, sont :

- d’une part l’environnement encadré par le personnel de l’établissement permet aux systèmes de supervision qui s’appuient souvent sur des modèles statistiques d’avoir moins de surprises. - d’autre part et d’un point de vue commercial, le marché des systèmes de supervision dans les

établissements est bien ciblé, du fait que le type de client est bien cerné alors que le marché des systèmes de supervision à domicile n’est pas bien défini notamment l’acheteur de produits qui n’est pas encore spécifié.

2. 7 La supervision en EHPAD : automatismes et produits

commerciaux utilisés pour la prévention de la chute

Nous avons fait une étude du marché au niveau des solutions commerciales qui sont proposées pour la supervision dans les EHPAD et à notre connaissance la seule solution commercialisée est celle proposée par LEGRAND. La supervision de l’actimétrie se base sur les capteurs de mouvement installés pour le chemin lumineux. Ces dispositifs ont été testés en Creuse, une première fois au début des années 2000 dans une chambre où l’on a constaté alors une diminution des chutes et des problèmes d’incontinence. Une seconde fois en 2007, pour un étage entier (14 chambres, 30 lits) de l’UHPAD du CH Guéret à l’initiative du PER « domotique & santé ». Les fonctionnalités expérimentées étaient une automatisation d’éclairage basée sur des composants domotiques « standards » mais mis en œuvre de manière très spécifique et une maquette logicielle de supervision de l’UHPAD plutôt destinée aux surveillants (nuit/WE) et chargée en temps réel de visualiser les trames des détecteurs chambre par chambre. Ci-dessous un exemple de détection de mouvement dans l’obscurité.

Figure 27 -Superviseur de l’actimétrie

Les résultats ont été jugés intéressants pour certains équipements, confortés en cela par une évaluation de l’expérimentation commanditée par le CG 23 (le Conseil Général de la Creuse) et coordonnée par V. Rialle (TIMC-IMAG UMR UJF/CNRS 5525).

Concrètement, ces innovations ont été intégrées dans une offre commerciale que ce soit en termes d’automatisme d’éclairage que de supervision.

2. 7.1 Technologies des produits LEGRAND : Le chemin lumineux

Figure 28 -Chemin lumineux

Figure 29-Chemin lumineux et les capteurs infrarouges

Dans une chambre :

- Des capteurs de présence seront associés à la signalisation lumineuse de flux minimum dont ils contrôleront l’allumage : il est préconisé l’installation à environ 30 cm du sol de trois capteurs de présence par chambre individuelle, afin de garantir la détection du patient quel que soit le côté du lit sur lequel s’effectuera la descente, et quels que soient les obstacles pouvant obstruer la détection,

l’angle horizontal de détection sera de 180°, le seuil de luminosité réglable de 3 à 1 000 lux et la temporisation de 1 seconde à 16 minutes.

- La signalétique de veille à LEDs blanches 230 V (0,2 ou 1 W) qui sera fixée au-dessus de la porte des sanitaires et assurera ainsi au patient un repère lumineux d’horizontalité (elle pourra être équipée d’une étiquette de signalisation)

Dans les sanitaires :

- Le capteur de présence infrarouge / ultrasonic 360° (raccordement par bornes automatiques) sera installé en faux plafond (ou en saillie) et assurera l’allumage et l’extinction automatique des sanitaires - Il pourra être associé à un poussoir antimicrobien pour le fonctionnement en mode ECO 2 c’est-à-dire allumage volontaire et extinction automatique.

La technologie ultrasonic Legrand permettra de détecter la présence et les moindres mouvements (toilettes, douche…) et sera réglée par configurateur mobile infrarouge au moment de l'installation. L’installation des capteurs de présence dans chaque chambre, reliés à un système BUS/SCS de terrain permettra :

- La supervision et la gestion à distance de l’éclairage, des volets roulants, de la ventilation… depuis un PC.

- La traçabilité de l’activité du patient dans sa chambre et les sanitaires avec le logiciel d’actimétrie (PERvision).

Figure 30-Supervision des paramètres de l’environnement

2. 7.2 Système appel infirmière

Le dispositif de signalisation appel infirmière Legrand permet au personnel soignant d’être appelé aussi bien de la chambre, que du couloir, de la salle des infirmières ou des supports mobiles (type DECT).

Figure 31-Système appelle infirmière

La centralisation et la hiérarchisation des appels confèreront au personnel soignant une valorisation des informations. Ce système est géré par le protocole « fieldbus network » qui s’appuie sur le bus SCS (Sistema Cablaggio Semplificato), un protocole propriétaire qui se charge de la communication entre les différents composants du système. Les communications transitent sur une paire bifilaire alimentée en 28 volts. Des passerelles permettent de transcrire le BUS en IP pour l’interfacer avec d’autres systèmes externes.

Figure 32 -Installation électrique

La traçabilité des appels sera obtenue grâce à une interface associée au logiciel dédié, lequel mémorisera et classera les événements par typologies d’informations (appel, présence, appel d’alarme, défauts…) ; un export des éléments horodatés sera possible.

Une personne ayant déjà fait appel à l’aide présente un risque significativement plus élevé d’être en situation de détresse à nouveau qu’une personne n’ayant pas d’historique d’appel infirmière.