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La place du pharmacien lors de la grossesse

H. Rougeole, Oreillons, Rubéole (ROR)

III. Résultats, statistiques et interprétations

2. La place du pharmacien lors de la grossesse

Etude réalisée à partir des réponses aux questions :

Avant votre grossesse, lors d’une petite pathologie (exemple : rhume, maux de gorge,

nausées, vomissement, constipation, jambes lourdes) qui êtes-vous allée voir en premier ?

Tous groupes confondus, avant grossesse, les femmes vont lors d’une petite pathologie en

majeure partie (41% d’entre elles) se diriger en premier lieu vers un médecin. D’autres légèrement moindres (39%) préféreront d’abord le pharmacien. Et 9% des femmes interrogées se tourneront vers leur ami ou famille. Quant aux autres restantes qui sont 11% tout de même, il leur a été demandé sur le questionnaire de préciser. Certaines y ont répondu par l’automédication, la phytothérapie, la littérature et internet.

En fonction de l’âge on retrouve approximativement les mêmes résultats pour les jeunes et les

plus âgées. On remarque quand bien même une inversion des tendances entre les choix « amis/famille » et « autre ». Ce qui laisse présumer logiquement qu’avec l’âge les femmes deviennent plus autonomes. Cette idée a tendance à réapparaître avec la parité, qui est forcément corrélée à l’âge des patientes (diminution du pourcentage « famille/amis » 11%, 9%, et 0% en fonction du nombre d’enfant). J’ai l’impression aussi qu’après le 1er enfant les primipares, évitent un peu la case médecin (34%) pour privilégier le pharmacien 50%, car elles doivent avoir déjà plus d’expérience vis-à-vis des petites pathologies, et n’auront besoin

153 certainement que de conseils non pas d’un diagnostic. En revanche pour les multipares en suivant les pensées précédentes, elles ont obtenu plus d’expérience et certainement elles savent quand il faut se tourner vers le médecin (qu’elles choisissent à 50%), et arriveront à gérer ces petites pathologies elles même.

L’analyse par trimestre n’a ici que peu d’intérêt car on pose une question qui situe les femmes

avant leur grossesse. De plus la présence d’un biais, que je détaillerais dans la suite de l’étude, ne permet pas d’émettre ici une hypothèse quant à leur ressenti.

L’analyse par statut social est beaucoup plus parlante. On voit clairement une augmentation

progressive du choix « médecin », 28% des cadres, 42% des employées, et 54% des femmes au foyer. Et à l’inverse une diminution progressive pour le choix « pharmacien » qui passe de 50% des cadres, 37% des employées, et 29% des femmes au foyer. Trois hypothèses me viennent à la vue de ces résultats :

 Le pharmacien est le professionnel de santé le plus rapide d’accès, tandis que pour le médecin son entrevue nécessite de longues minutes ou plutôt de longues heures à attendre. Le manque de temps en fonction de la vie professionnelle, ne permet pas au cadre de le perdre en salle d’attente. Et à l’inverse les femmes au foyer qui peuvent gérer leur temps plus librement, peuvent se permettre ces délais.

 L’aspect pécunier se remarque au comptoir : les cadres n’hésitent pas à dépenser pour leur bienêtre sans chercher le remboursement des soins. Tandis que pour des foyers plus modestes chaque sous compte et cela est plus avantageux de passer par le médecin, qui prescrira des traitements la plupart du temps pris en charge par l’assurance maladie.

 Le statut social va la plupart du temps de pair avec l’éducation. Leur éducation conditionne peut-être la confiance qu’elles peuvent avoir sur leurs compétences à se soigner et émettre un diagnostic sur leurs pathologies. Ce qui forcera d’autant plus les catégories socioprofessionnelles inférieures à consulter un médecin.

On retrouve les mêmes genres d’augmentations et de diminutions avec les choix « amis/famille » et « autre », ce qui nous permet d’extrapoler les mêmes idées.

Les femmes avant leur grossesse se dirigeront en premier lieu vers le médecin ou le pharmacien. En revanche la balance ira en faveur du médecin pour les catégories socioprofessionnelles inférieures et les femmes inexpérimentées vis-à-vis de la grossesse.

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Enceinte, vous venez à souffrir d’une petite pathologie (exemple : rhume, maux de gorge,

nausées, vomissement, constipation, jambes lourdes …) qui allez-vous voir en premier ?

On se rend vite compte que le profil du graphique change avec la venue de la grossesse. Tous groupes confondus, on constate que le choix du premier professionnel de santé choisi reste le

médecin à 71%, (gain de 30 points sur 100), au détriment notamment du choix pharmacien qui passe à 17% (perte de 22 points sur 100). On peut l’expliquer par le fait que la grossesse

fait partie d’une spécialité à part entière en médecine (la gynéco-obstétrique).

Ici lorsque l’on parle de médecin cela englobe, à mon avis pour les participantes, généraliste, gynécologue et obstétricien. Tandis que le pharmacien est uniquement, pour les participantes, l’officinal. Et je peux comprendre, que les femmes enceintes, peuvent être plus anxieuses lorsqu’elles ont la moindre petite pathologie. Elles ne veulent pas faire encourir le moindre risque à leur futur enfant. Et elles préfèrent utiliser le parcours de soin médecin puis pharmacien, plutôt que directement le pharmacien.

Pour corroborer les dires précédents sur les catégories socio-professionnelles, on constate que les cadres choisissent majoritairement le médecin (44%), mais un bon tiers d’entre-elles (33%) se tournent en priorité vers le pharmacien.

155 L’augmentation du pourcentage de la catégorie « autre » chez les « <28,5 ans », passe de 6% avant la grossesse, à 13% pendant la grossesse. Et les participantes qui ont exprimées ce choix, renseignent pour les ¾ du temps les sages-femmes.

Effectivement, tout groupe confondu, certaines femmes enceintes ont parfois laissé des commentaires pour le choix « autre ». Et on voit qu’ils diffèrent de la question « avant la grossesse » qui précède. Ces commentaires indiquent souvent les sages-femmes, et à moindre mesure le site internet du CRAT et de la littérature.

Une fois enceinte, les femmes s’alarment plus, s’inquiètent et vont préférentiellement choisir le médecin. Mais ces inquiétudes semblent être mieux gérées par les cadres qui continueront dans une proportion correcte, à se diriger vers le pharmacien.

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