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Henri Flèche constate que l’étudiant qui a étudié le français, a du mal à comprendre le verbe arabe et le fonctionnement du système des temps dans cette langue. Il ne tro uve pas les

équivalents du passé composé, de l’imparfait, du passé simple, du futur antérieur, du passé antérieur ou du plus–que–parfait.

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La mise en regard de la morphologie arabe et de celle du français telles que les présentent les

grammaires respectives a de quoi surprendre.

On peut dire que les deux systèmes sont aussi lourds l’un que l’autre et cela a de quoi rassurer l’apprenant. Mais ils ne parlent pas des mêmes choses. Rien de pire que ces ressemblances qui cachent de profondes différences !

Voyons la morphologie française des conjugaisons dans Bescherelle, par exemple.

La conjugaison des auxiliaires « Etre » et « Avoir ».

Exemple :

Etre : « je suis, tu es, il/elle/on est, nous sommes, vous êtes, ils/elles sont. »

On constate des formes les plus dissemblables.

La conjugaison du verbe régulier du premier groupe est plus rassurante :

Exemple :

Danser : « Il danse, tu danses, il/elle/on danse, nous dansons, vous dansez, ils/elles dansent. »

Puis la conjugaison des verbes du second groupe,

Exemple :

Finir : « Je finis, finis finit nous finissons vous finissez ils finissent. »

Enfin on a la liste des verbes du troisième groupe qui ne forment un groupe que par principe

tant ils ne se ressemblent peu.

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Mais la morphologie verbale française ne s’arrête pas à si peu. Chaque verbe se caractérise par des voix:

o La voix active avec l’auxiliaire « avoir » o La voix passive avec l’auxiliaire « être » o La voix réfléchie avec le pronom réfléchi « se »

On ne parlera pas des exceptions : «Il est entré. » « Il s’est promené. » verbes de sens actifs avec un auxiliaire « être ».

Chaque voix possède ses modes : Indicatif, Impératif, Subjonctif, Conditionnel, Participe,

Infinitif, Gérondif.

Pour compléter les tableaux chaque mode possède un ou plusieurs temps. En français les

morphèmes qui montrent le temps sont nombreux dont les suivants :

L’indicatif possède :  Le présent :

e, es, ons, etc : dans les verbes au présent du premier groupe.

Exemple : « Je parle, tu parles, nous parlons. »

 Le passé simple :

Exemple : « Je parlai, tu parlas, il parla, nous parlâmes, vous parlâtes,

Ils parlèrent »

Le dernier n‘est plus utilisé dans la langue courante.  L’imparfait :

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Exemple :

« Je parlais, tu parlais, il parlait, nous parlions, vous parliez, ils parlaient »

 Le passé composé et son participe en en é/is/u… : Exemple : il a mangé, nous avons mangé.

 Le futur simple :

Exemple : « il écoutera, tu écouteras, vous écouterez. »

A ces trois temps, s’ajoutent trois temps qui marquent l’antériorité :  Le plus que parfait

Exemple :

« J’avais parlé, tu avais parlé, il avait parlé, nous avions parlé, vous aviez parlé, ils avaient parlé. »

« Quand il avait mangé sa soupe, il sortait. »

 Le futur antérieur :

Exemple :

« J’aurai parlé, tu auras parlé, il aura parlé, nous aurons parlé, vous aurez parlé, ils auront parlé. »

« Quand il aura fini sa soupe, il sortira. »

 Le passé antérieur :

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« J’eus parlé, tu eus parlé, il eut parlé, nous eûmes parlé, vous eûtes parlé, ils eurent parlé. » « Quand il eut fini son travail, il partit. »

Les autres modes ne sont pas aussi bien pourvus en temps que l’indicatif. Le subjonctif possède les temps suivants : le présent, l’imparfait, le passé, le plus que parfait.

Le conditionnel possède : le présent, le passé première forme, le passé seconde forme.

Les deux premiers sont utilisés, le troisième est uniquement littéraire. Ces deux formes sont

toujours usitées en particulier dans la subordonnée conditionnelle.

Les autres modes sont beaucoup moins bien lotis encore et ne possèdent que le présent ou le

passé.

Le mode infinitif a deux temps : le présent, le passé

Seul le présent est largement utilisé aujourd’hui. L’impératif possède deux temps : le présent, le passé Le dernier est peu utilisé.

On doit aussi ajouter le mode participe. Il se conjugue au présent et au passé. Les deux sont

toujours utilisés.

Il faut aussi dire quelques mots des « formes surcomposées » :

Exemple :

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« Quand il avait eu été pris. »

Cette forme marque un accompli dans le passé.

Nous n’avons pas donné toutes les terminaisons selon les modes, selon les différents groupes, et n’avons pas parlé des exceptions. Le nombre de formes morphologiques du verbe en français reste considérable. On en compte 54 pour chaque verbe complet. Si on compte 10

000 verbes, cela donne environ 5 000 000 formes morphologiques différentes. On ne compte

pas les dérivés verbaux, les composés etc.

La mémorisation de toutes ces formes demande un effort mental considérable pour

l’apprenant et un travail scolaire important de consolidation : Exemple :

Le verbe « Dire » donne « dites » au présent de l’indicatif à la deuxième personne du pluriel.

« Interdire » fait « interdisez »

« Redire » fait « redites »

« Maudire » fait « maudissez »

Il faut apprendre les variations de chacun des verbes de la famille… « dédire », « médire » etc.

Heureusement le système est « carré » ! Temps, modes, voix, personnes… Et une idée domine l’ensemble, tout s’organise autour des temps. Idée peut-être fausse en tout cas, c’est l’idée qui a toujours existé…

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Si l’on place en regard de ce système le système morphologique arabe, on a à peu près les mêmes caractéristiques bien que les étiquettes placées sur les tableaux ne soient pas les

mêmes. L’arabe est une langue flexionnelle comme le français. On peut s’attendre à un fonctionnement semblable sinon que des différences inquiétantes surgissent. Les modes sont l’ « accompli » et l’ « inaccompli». Mélange insupportable des modes et des temps pour l’apprenant français.

Après avoir décrit les formes morphologiques des temps du français, il faut analyser les

valeurs de ces temps.

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