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La méthode d’investigation

PARTIE II : LA CONFIANCE INSTANTANEE VUE DU TERRAIN

I- Equipe projets et méthode d’investigation

I.2. La méthode d’investigation

I.2.1. Choix de la méthode d’enquête

Evidemment nous nous sommes interrogés sur la meilleure façon de confirmer ou d’infirmer les assertions de la revue de littérature. Conscients que la confiance est à la fois un concept et un ressenti, nous avons opté pour aller à la rencontre des membres des équipes projet. Toutefois, il était important de ne pas les solliciter inutilement. C’est l’une des raisons du choix du questionnaire. Une autre est que le croisement des questionnaires et des entretiens nous permettait de vérifier les assertions.

Il y a quelque chose qui relève de l’intime dans la confiance car elle est une acceptation d’une situation de vulnérabilité. C’est pourquoi, il est apparu essentiel de garantir l’anonymat à tous nos interlocuteurs. Autant il nous a paru essentiel de réaliser notre enquête auprès d’équipes comparables (équipes projet dans de grandes organisations), autant il nous a semblé évident de préserver l’anonymat complet de toutes les personnes qui ont bien voulu nous accorder de leur temps et nous faire part de leur expérience.

Nous avons aussi pris le parti lors des entretiens d’être dans une position totale d’écoute, de laisser parler nos interlocuteurs quitte à les laisser dériver. Cela était d’autant plus essentiel que plusieurs personnes contactées initialement pour répondre au questionnaire avaient fait part d’une certaine inquiétude à s’exprimer librement sur le sujet de notre étude appliqué à leur équipe projet. En effet,

78 bien légitiment, leur préoccupation était de ne pas parler sans autorisation. Ce n’était bien évidemment pas le cas puisque nous avions demandé au préalable l’autorisation des chefs de programme, mais nous avons perçu cette nécessité de rassurer nos interlocuteurs.

Une fois le profil des équipes arrêté et conscients que le temps de nos interlocuteurs était précieux, nous avons procédé à l’élaboration d’un questionnaire nous permettant ensuite de bâtir notre guide d’entretien.

I.2.2. Le questionnaire

Lors de la construction du questionnaire, nous nous sommes posé la question des thèmes à aborder. Fallait-il ou non restreindre le champ des possibles ? Conscients que nous traitions d’un sujet difficile à évaluer, dont le concept central (la confiance instantanée) était très peu connu donc très peu identifiable pour nos interlocuteurs, nous avons décidé de passer en revue tous les éléments nous permettant de vérifier l’existence même de la confiance instantanée, puis tous ses déterminants et enfin son évolution tout au long du projet.

Ce questionnaire avait donc plusieurs objectifs :

• Vérifier les hypothèses évoquées dans la revue de littérature,

• Identifier les grandes tendances au regard des résultats afin d’élaborer nos propres hypothèses,

• Bâtir le guide d’entretien.

Il comportait 58 questions (annexe II). Nous avons parfois posé la même question tournée de façons différentes afin de vérifier la cohérence des réponses.

Les 23 réponses obtenues nous ont permis d’élaborer le guide d’entretien. Elles nous ont par exemple aiguillé sur le rôle central du chef de projet dans la création et l’évolution de la confiance instantanée, point peu abordé dans la littérature.

Par ailleurs, l’influence des premières interactions est aussi immédiatement ressortie. L’absence de difficultés liées aux outils informatiques nous a aussi interpellé.

Nous avons aussi constaté enfin que les réponses donnaient une vision très « lisse », dans laquelle les personnes étaient disposées à faire confiance, en toute bienveillance.

Nous avons donc décidé de développer tous ces points lors des entretiens.

I.2.3. Les entretiens

Il nous a semblé primordial que les personnes interrogées puissent conserver suffisamment de marge de manœuvre pour qu’elles puissent s’exprimer librement et en toute confiance. Nous n’avons pas jugé utile de multiplier les questions mais l’analyse des résultats du questionnaire nous a menés à aborder les points identifiés grâce aux 18 questions fournies en annexe III.

Lors des entretiens, le fait de demander à nos interlocuteurs de définir la confiance a permis de rentrer dans le vif du sujet tout en leur permettant déjà de se livrer. Demander une définition personnelle était un excellent point de départ pour ensuite vérifier l’existence de la confiance instantanée. Il a été intéressant de constater que la définition même de confiance différait entre individus, et, même s’il ne s’agissait pas de notre sujet d’étude, de percevoir que ces différences

79 étaient en partie liées à la culture de l’organisation. Les valeurs des organisations transparaissaient dans les réponses (cohésion, service ou capacité de travail).

Ensuite, il s’est agi de dérouler le processus générateur de confiance (de la confiance zéro au temps 1) et d’en étudier les déterminants.

Le questionnaire nous avait incité à nous intéresser plus précisément au rôle des RH et du chef de projet. Il s’est avéré que les équipes projet ont effectivement de multiples attentes à l’égard du chef de projet et jugent son rôle absolument central.

Par ailleurs, toutes les questions n’ont pas eu besoin d’être posées, nos interlocuteurs abordant souvent naturellement plusieurs points.

Au final, 16 entretiens ont été menés, durant entre une demi-heure et une heure, par téléphone ou en face-à-face. Les questions ont permis de guider l’entretien et d’aborder l’ensemble des points souhaités. Le fait de laisser les personnes s’exprimer librement sans les couper a naturellement permis de dérouler l’ensemble du processus de la confiance instantanée, ce qui nous menés aux conclusions détaillées ci-après.

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