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Fiche N° 23 : Oasis de couleurs

3. La lumière domine la couleur et sculpte l’espace

La couleur n’est visible sans le recours de la lumière, et c’est seulement dans la lumière que la couleur de tout objet est perçue. La quantité de la lumière permet une "dilution" de la couleur et une abstraction de l’espace.

Partant au désert avec une image de retrouver un étendu de jaune. Elle est marquée par une vaste symphonie lumineuse. La lumière coule comme une musique. La lumière couvre l’espace tantôt douce et tendre tantôt forte et aiguë. des zones de lumières se présentent. Lumière joue avec la matière. Le sol , la terre réfléchie lumière ambiante et la multiplie.

La lumière est pour partie absorbée, diffusée, réfléchie et transmise. Les métamorphoses visuelles de l’espace désertique résultent le plus souvent de propriétés mixtes : la brillance n'est pas absolue, la matité non plus, et le jeu peut se compléter de parts variables d'opacités, de transparence ou de translucidité.

La couleur jaillit de la terre et de la lumière.

Le reflet de la lumière naturelle du soleil sur les dunes de sable produit une palette de jaune où « la couleur est ‘‘une force’’ », le coloris ‘‘une finesse’’ ».

158 La répartition de la lumière, les variations des valeurs, le jeu des masses colorées, la modulation lumineuse, la formation des contrastes abrupts ou des dégradés allant du sombre au clair, composent avant tout cette harmonie ou cette heureuse discordance à laquelle est liée la jouissance de l’observateur coloriste.

La lumière naturelle du soleil mené à l’image du désert n’est plus seulement pensée en matière de masses et de volumes, mais plutôt de contrastes et de luminosité, de plages diversement modulées.

La photo permet de transmettre et de présenter les divers états de la lumière qui bouge constamment et de la matière qui est en changement perpétuel.

L’image des volumes suivants un principe sériel qui captent et renvoient la lumière, devient ludique. Les dunes deviennent liquide, rutilant. Des sculptures d’ombre et de lumière surgirent et créent un système d’oppositions rythmiques entre des zones d’ombre inscrivant dans les volumes sculptés en épaisseur et en profondeur, et pour un ensemble de saillies, d’arrêts et d’anfractuosités d’une surface qui accouche la lumière.

159 Dans les grottes des maisons troglodytiques, comme la lumière est introduite après être reflétée sur la terre en roche, la partie inférieure de la pièce est relativement lumineuse alors que la haute couleur de chair est obscure. Deux sortes de lumières, une lumière zénithale, lumière symbolique et une réfléchie, lumière forte accentuant les contours, l’espace même se trouve dilué ou amplifié sous son action, au point de faire reculer ou avancer une limite. Mais la différence est que la lumière perçue. Toutes sortes d’effets de lumière, forte, enveloppante ou douce, ambiante. L’extérieur c’est monde de la lumière. La lumière tend à isoler l’homme dans un univers d’obscurité. Le noir nous protège des rayonnements agressifs du blanc, de la lumière. À l’intérieur règne l’obscurité. L’ultime refuge de l’ombre. C’est ainsi qu’un autre blanc est envisagé comme une forme de projection de lumière, le blanc de la chaux ou du plâtre.

On passe d’un monde fortement éclairé de lumière éblouissante, cette lumière qui va tout inonder et effacer, à un monde de l’opacité, d’une enveloppe massive non pas noire mais non éclairée. On habite l’ombre. L’extérieur devait pénétrer l’intérieur sous la forme de clarté solaire, tout comme le regard situé à l’intérieur devait embrasser le paysage extérieur comme panorama. Je découvre un spectacle brillamment illuminé. L’espace n’existe plus. Un blanc envahissant couvre, efface et dématérialise tout.

Un des principaux effets de la lumière est de briser les couleurs et les formes, de leur diffracter en une multitude de facettes. L’ombre et la lumière façonnent la couleur, ainsi ils jouent au travers la matière pour la changer, c’est l’expression même de l’aspect particulier de la matière picturale, car la lumière modifie profondément les couleurs des surfaces qu’elle caresse, enveloppe et traverse. Ceci m’invite à expérimenter une savante analyse et microanalyse de la matière qui transforme le matériau le plus dérisoire en une pure matière picturale. Des effets de contrastes entre matières mates et les matières brillantes, des matières organiques et d’autres cristallines. La lumière joue de la rencontre d’une matière réelle celle du bois, de la terre ou la roche, ou encore de l’eau, une matière simulée.

160 Les grottes sont Les théâtres de la lumière et des ombres.

L’espace m’invite à raconter mes souvenirs de ce lieu mystique : « Mon rocher, ma forteresse, mon bouclier, ma citadelle; je me réfugie à l’ombre de tes ailes; tu m’abreuves du torrent de tes délices. »

L’extérieur devait « pénétrer » l’intérieur sous la forme de clarté solaire, tout comme le regard situé à l’intérieur devait « embrasser » le paysage extérieur comme panorama.

Les grottes sont crépis de plâtre, c’est ainsi que la grotte obtient une surface lisse est blanche dans la partie basse du mur et au encadrement des portes comme marquage de l’entrée. Le noir au fond de la grotte.

Le jet de lumière évoque un autre jet, celui de la peinture blanche sur un mur. Le lieu est structuré plastiquement, cette organisation plastique est basée sur la mise en lumière, en blanc.

La lumière se projette sur les murs extérieurs créant une succession d’ombres mouvantes colorées, mais aussi des surimpressions d’ombre sur ombres et de lumières sur lumières. Une fantasmagorie lumineuse. L’ombre et la lumière envahissent l’espace et le sculptent, faisant des retournements de figures, les inversions (positif/ négatif, noir/blanc) en passant par la gamme entière du gris.

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