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IV .3. Les conséquences de la surexploitation des eaux souterraines

I. La dégradation sous l’influence de l’homme

I.1. Les facteurs historiques

I.1.1. Aperçu historique

L'histoire de la région d'Oum El Bouaghi plonge dans l'ère préhistorique à environ

8 000 avant Jésus-Christ. Des vestiges attestent de la présence de troglodytes vivant de chasse et de cueillette (Ibn-Khaldoun , JULIEN C.A., (1951),Djender M.1981 , Monographie de la wilaya OEB 2014,)

a) L’époque Numide

Partie intégrante du Royaume de Numide, jusqu'à la veille de la période punique, l'évolution de l'économie met en évidence un système agraire dominé par la culture de l'olivier faisant de Guediovala (Ksar Sbahi) et Makomades (Oum El Bouaghi) des centres d'échanges commerciaux importants. (Berthier a 1981, Monographie de la wilaya OEB 2014)

b) L’époque romaine

Les invasions répétées ont mis la Numidie sous le commandement de l'Empire romaine. L’agriculture céréalière est ainsi devenue la principale ressource des habitants de la région qui s’est érigée en grenier que Rome utilisait pour pérenniser sa prospérité économique.

La présence romaine est marquée par la fondation des villes et villages : comme Sigus, Sila Ksar Sbahi….) (.Photo14) ( JAUBERT. H 1910,JULIEN C.A 1951)

Cette occupation s’est traduite par une pression très accrue sur les formations forestières comme le soulignait M. Côte 1981 (Figure 7)

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c)L'invasion vandale

Sous la domination des vandales entre 593 et 430 avant Jésus-Christ, l'économie locale s'est désintégrée et les centres d'échanges ont été désorganisés. (Courtois.Ch1955, Monographie de la wilaya OEB 2014)

d) L’invasion byzantine

Quant à la domination Byzantine de 701 à 523 avant Jésus-Christ, celle-ci s'est accompagnée surtout d'un accaparement des meilleures terres obligeant les autochtones à se réfugier dans les montagnes. (JULIEN C.A., 1951, monographie de la wilaya OEB 2014)

e) L'invasion Arabe

La pénétration musulmane dans la région a rencontré une forte résistance menée par Tidia dite "El Kahina" qui a repoussé les armées d’Hassan Ibn Noûman dans la vallée de Meskiana et fait prisonnier Khaled Ibn Yazid. Après la mort de Tidia à Oued Nini en 708, les Amazighs ont embrassé l'Islam et participé activement à la conquête de l'Andalousie.

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Aux Omeyyades en l'an 750 a succédé la Dynastie Aghlabide qui a instauré un essor économique et une stabilité sociale, jusqu'à l'arrivée de Fatimides en 1029. Mais avec l'arrivée des Beni Hilal, la désorganisation de l'économie et de la société a été totale et la région sombra dans le chaos et la misère. (Ibn-Khaldoun). (Monographie de la wilaya OEB 2014)

Mais le plus grave encore fut l'apport des mœurs pastorales. Avant leur arrivée il semble que les Berbères sédentaires et nomades avaient réussi tant bien que mal à se répartir les terres qu'il leur fallait. La venue des Hilaliens remit en cause cette harmonie des deux genres de vie qu'exigent le climat et le relief du Maghreb. Avec eux le nomadisme se fait envahissant, arrachant à la culture des céréales ou des vergers des terres qui étaient faites pour elles; ruinant par asphyxie villages et villes secondaires (Julien 1951).

Ce n'est qu'en 1160, sous le règne des Almohades que la région a retrouvé sa stabilité dans le cadre de la réunification du Maghreb, léguant à la mémoire des peuples la résistance légendaire de Massinissa et de Jugurtha.

L'Empire Ottoman n'a laissé pratiquement aucune trace dans cette région. (Monographie de la wilaya OEB 2014)

f) la colonisation française - Avant la Guerre

La colonisation française, qui n'a réussi à occuper la région qu'en 1842, elle a été confrontée à une farouche résistance des populations locales durant toute la période d'occupation

La région d’Oum El Bouaghi est naturellement une région de passage entre le Tell au nord et la zone de Sahara au sud.

Pendant cette période, ces plaines de passage ont été occupées par les Chaouia les plus anciennes installations dans la région Le * Henchir latach * le pays de la soif (Fremont A. 1962), installée en bordure des principaux massifs montagneux ou même dans les plaines, les nomades arabes qui se déplaçaient entre le sud et Tell et les colons français pendent un demi –siècle.

Entre 1900 – 1914 : une pression démographique (Fremont. A 1962,1981, Côte. M 1980). est causée par l’implantation des colons français, quelque villages furent créé et développée dans la partie des plaines : Aïn-Fakroun , Aïn-Kercha , Aïn-M’lila , Oulad Hamla , Sigus ,…. Leur localisation est très significative de leurs deux principaux soucis : la

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recherche les bonnes conditions agricole et la proximité des vois de communication (la route Batna – Constantine). Cette implantation transforme complètement la vie de la région grâce à des techniques nouvelles.

Les colons purent développer des exploitations agricoles rentables dans la partie moyenne des plaines entre les premières pentes et les sols salés des lacs. Là sur les alluvions les plus meubles et les plus humides grâce à l’irrigation ou au Dry Farming, ils ont étendu la culture de blé tendre, culture de pommes de terre, et l’élevage des moutons.

Les colons n’investissent que dans l’agriculture. Les plaines, des maigres pâturages de passages sont donc devenus de bons terroirs agricoles. Cette activité qui redonne si peu de ce qu’elle gagne, a beaucoup pris ; Les terres de parcours des chaouias et les nomades ou ils sont obligées de recherchés des nouveaux parcours dans les montagnes.

Donc le milieu naturel est occupé par :

Les Chaouias et les nomades dans les pieds des montagnes exercent le pâturage et un peu d’agriculture (jardin irriguée). Les colons dans les plaines exercent l’agriculture.

Cette situation crée un déséquilibre dans le milieu et dans l’économie. (Addi l. 1985, A. Fremont 1962, Côte. M 1980)

b. Pendant la Guerre

Des transformations géographiques qui en résultent sont donc profondes : la redistribution de l’habitat (le sénatus-consulte) dont les conséquences furent néfastes pour la population et les paysans Algériens.

Les Djebels ont été vidés de toute la population ; les mechtas des plains intra – montagnardes, aussi celles des premières pentes, au contact de la montagne et de la plaine ont été détruites. Le Guérioune, Dj Fortass, Nif Ennser…, sont devenus des déserts. Ils le sont d’autant plus que zone interdites ils ne peuvent même plus servir au parcours des troupeaux.

Les plaines concentrent la totalité de l’habitat rurale de la région (les Chaouias, les

nomades et les colons), une pression supplémentaire sur le milieu naturel.

La plupart des habitants ont émigré dans les villes et les villages exemple : La ville d’Aïn-M’lila est devenue une véritable ville 5000 habitants (recensement 1954).

Donc face à cette situation :

La recherche de nouveaux modes de vie, un nouvel espace agricole ou une nouvelle activité ? La Guerre a transformé la géographie, l’économie et la société de la région

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