• Aucun résultat trouvé

Une application à l'industrie française : 1990-

2.1 Analyse de la croissance de la Productivité Totale des Facteurs (PTF)

2.1.1 La croissance de la PTF dans l'industrie française

Le Tableau 2.1 présente les décompositions de la croissance de la PTF à l'aide de la méthode FHK pour l'industrie française agrégée1. Nous avons

trois faits stylisés importants. Premièrement, nous avons une croissance de 1. Rappelons que le secteur de l'énergie est omis étant un secteur aux caractéristiques uniques.

la PTF pour chaque sous-période sachant que la première exhibe le taux de croissance le plus élevé. Deuxièmement, les eets externes sont la principale source de la croissance de la PTF pour l'industrie française agrégée. En der- nier point, les eets de restructuration externe sont essentiellement issus des eets de sélections dynamiques et des eets de sortie.

Table 2.1  Décomposition microéconomique de la croissance de la PTF dans l'industrie agrégée

années Within Between Croisé Entrant Sortant Croissance PTF

91-96 0,029 -0,009 0,027 0,015 -0,002 0,064

96-01 0,008 -0,007 0,032 0,003 -0,007 0,042

01-06 0,012 -0,007 0,037 0,010 0,004 0,048

Notes. Ce Tableau contient les résultats des décompositions FHK en PTF pour l'industrie agrégée. L'intervalle de temps est de six années. Les rmes n'existant qu'une année sont omises. Sources : Calcul de l'auteur.

Nous avons une croissance de la PTF entre 1990 et 2006. Toutes les sous-périodes exhibent une croissance de la PTF. La première sous-période présente le taux de croissance le plus élevé alors que les deux sous-périodes suivantes arborent des taux de croissance inférieurs mais très proches. La seconde période exhibe le taux de croissance de la PTF le plus faible. Cela est à accréditer à des eets Within faibles lors de cette période.

En eet, nous retrouvons une nouvelle fois une explication par un pa- radoxe de la productivité. Comme expliqué lors du premier chapitre, nous avons observé une chute de la croissance de la PTF aux États-Unis n des

années 80 et début des années 90, alors que les TIC s'implantaient dans le tissu économique américain. Ce paradoxe, qui est déni par une technologie plus ecace mais des gains de PTF plus faibles, peut être interprété dans ce cas précis. Les années 90 en France sont marquées par l'adoption des TIC comme internet. Cette adoption ne se fait pas sans coûts. Il faut tout d'abord "détruire" les processus de production d'aujourd'hui pour bénécier plus tard de la "création" de technologies plus ecace. Ainsi la Tableau 2.1 va dans ce sens par un eet Within plus faible lors de la seconde sous-période pour augmenter lors de la dernière sous-période.

Dans l'ensemble de l'industrie française, le terme croisé est le principal vecteur de croissance. Nous avons par ailleurs une croissance à la hausse du terme croisé. Cela peut être interprété comme une amélioration de l'ef- cacité de marché. Les parts de marché vont bien vers les rmes les plus productives du marché. Le terme de sélection statique est quand à lui mar- ginal. Il n'apporte aucune explication à la croissance de la PTF. Alors que l'eet de sélection dynamique apporte plus de la moitié de l'explication de la croissance de la PTF.

Ce Tableau nous permet de conclure que les gains de la PTF dans l'in- dustrie française ne dépendent pas uniquement de la restructuration interne ou externe mais des deux phénomènes. À noter que le terme croisé est aussi important que dans l'article de Bartelsman et al. (2008) indiquant que l'in- dustrie française agrégée a de forts gains de productivité issus d'une alloca- tion ecace des ressources entre les rmes. Mais cela dit, ce résultat doit être nuancé par les eets de sélection statique qui sont négatifs et des eets

nets d'entrées assez faibles malgré l'intervalle de temps choisi2 et la méthode

utilisée3.

On retrouve un résultat économique courant sur le paradoxe de la produc- tivité. Alors que les TIC ont été implantées dans les économies développées européennes au milieu des années 90, les gains de productivité ne sont pas immédiats et sont surtout marqués à la troisième période avec une restruc- turation interne forte. Alors que c'est durant la période de 1996-2001 que les TIC font leur apparition dans les secteurs industriels français, la restruc- turation interne chute indiquant une phase dans laquelle les rmes peinent à rentabiliser, en terme productif, leurs nouveaux outils de productions. La troisième période est au contraire marquée d'une forte croissance issue de gains de productivité technologique avec des entrants plus productifs.

D'après l'étude sur la croissance de la PTF, les eets de restructuration interne et externe sont complémentaires voir corrélés dans le temps comme s'il s'agissait de cycle économique. Les eets nets d'entrées paraissent insuf- sants alors que les eets de sélection sont substantiels si on les compare avec l'apport des autres termes. Cela nous donne une vision d'ensemble. À première vue et en terme de croissance de la PTF, le marché est le principal vecteur de croissance de la productivité agrégée. Mais comme nous l'avons vu précédemment, les secteurs sont hétérogènes ce qui implique des résultats 2. Les entrants ont de 1 à 5 ans. Cette dénition est assez large et on pourrait penser que cela augmenterait mécaniquement l'importance relative des eets nets d'entrées comme vu précédemment.

3. la méthode FHK par les niveaux de productivités relatifs à la moyenne doit mieux tenir compte des capitaux vintage des jeunes rmes et des eets de sorties des rmes les moins productives.

diérents selon l'industrie étudiée. Ainsi la section suivante présente les ré- sultats par secteurs et par classication d'intensité technologique.