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La construction d’une économie-monde européenne, 1450-

Immanuel Wallerstein1

Bas Moyen Âge 1000 (1100) – 1250 (1300)

1250 (1300) – 1450

phase A phase B Premiers Temps modernes 1450 – 1600 (1650)

1600 (1650) – 1730 (1750)

phase A phase B

La logique de l’argumentation est essentiellement la suivante : il existe certaines similarités de base entre le trend séculaire médiéval et celui du début des Temps modernes. Ces similarités nous permettent de les défi nir l’un et l’autre comme des trends avec une phase A et une phase B. Mais une comparaison attentive montre des différences qualitatives signifi ca- tives permettant d’en déduire que l’Europe présentait une division axiale du travail dans la seconde mais pas dans la première période.

Le schéma de base d’un trend séculaire implique, au minimum, une expansion et une contraction de trois grandeurs – population, activité économique et prix – de façon simultanée. Si l’on ignore les fl uctuations à court terme, les trois grandeurs croissent et déclinent régulièrement sur le long terme, vraisemblablement à l’unisson. La question de savoir laquelle de ces trois grandeurs est primordiale dans l’explication du trend séculaire a fait l’objet de nombreux débats historiographiques. Considérant ceux-ci comme largement futiles, je vais les ignorer ici.

Bien sûr, chacune de ces grandeurs représente en fait un complexe de variables. Les prix ne constituent pas une simple série que l’on pourrait prendre comme un tout. Par exemple, dans une Europe à dominante agri- cole on a depuis longtemps considéré le prix du blé comme fournissant des séries de référence. En plus de l’augmentation et de la diminution de son prix en termes absolus, le blé augmentait et diminuait corrélativement au prix d’autres céréales. Et les prix de l’ensemble des céréales augmentaient et diminuaient corrélativement aux prix des produits de l’élevage et de l’industrie. Pour tous ces produits, nous devons observer la corrélation entre les fl uctuations de prix et les fl uctuations des rentes foncières. Enfi n, le « prix » des salaires, c’est-à-dire les salaires réels, variait à l’inverse des autres séries de prix. Le concept d’activité économique, lui aussi, se compose de nombreuses variables, telles que la quantité de transactions commerciales, la production totale, la superfi cie de terre utilisée, le taux de rendement et la masse monétaire. Ces variables économiques étaient en outre étroitement liées à des variables de la structure sociale comme l’agronomie, les schémas de tenure de la terre, le degré d’urbanisation et la puissance des corporations.

Un élément essentiel propre au concept de trend séculaire serait qu’il existe une corrélation pratiquement systématique dans les mouvements conjoncturels de ces variables, la plupart étant en corrélation respective directe, quelques-unes en corrélation inverse avec la majorité. De façon générale, dans la plupart des analyses faites par des historiens écono- miques, il n’y a pas de réfl exion globale sur la façon dont les variables « politiques » et « culturelles » sont liées à ce schéma, c’est-à-dire sur l’existence ou non de corrélations systématiques additionnelles. Je pense que cette omission est une erreur, car je ne crois pas que l’on puisse

comprendre comment fonctionnait le système global sans prendre en considération l’interrelation profonde de toutes les sphères de l’action sociale.

L’EUROPEDU BAS MOYEN ÂGE

Nous parlons de « système féodal » pour décrire cette période. Le mot « système » me paraît discutable, étant donné que l’Europe féodale n’était ni une économie-monde ni un empire-monde. En tant que « système », elle peut au mieux être décrite comme les restes de la désintégration de l’éphémère empire carolingien. Il est peut-être préférable de l’appeler « civilisation », ce qui voudrait dire qu’il s’agissait d’un ensemble de petits systèmes (ou d’espaces présentant une division du travail) liés, dans la mesure où ils étaient liés, par une structure religieuse commune et, de manière plus limitée, par la lingua franca du Latin.

La géographie de l’Europe féodale consistait en une multiplicité de structures seigneuriales dont chacune était le centre d’une petite division du travail impliquant une zone environnante ; ces structures étaient à leur tour encastrées de façons variées à l’intérieur de structures politiques plus larges et plus lâches. Nombre de ces zones locales étaient aussi engagées dans des réseaux de commerce à longue distance. Mais peut-on estimer que ces espaces locaux faisaient partie d’une entité économique supérieure, présentant une division du travail particulière ? Peu d’auteurs affi rmeraient qu’il en était ainsi au Bas Moyen Âge. Et cependant ces zones séparées semblent avoir résonné selon les mêmes pulsations, qui nous font parler d’un trend séculaire. Aux XIe et XIIe siècles, la population

se mit à croître à peu près partout. La production agricole également, à la fois parce qu’il y avait plus de personnes impliquées dans l’agriculture et parce que la demande pour les produits était plus forte. Chaque zone locale ou village mettait en valeur les terres en friche alentour (forêts, landes et marais) – des terres qui, logiquement, devaient dans l’ensem- ble être moins fertiles que celles utilisées auparavant. Cette expansion n’eut pas seulement lieu sur le pourtour de chaque zone locale mais aussi aux frontières de « l’Europe » chrétienne dans son ensemble – cf. les Croisades, les débuts de la Reconquista en Italie, la reprise des îles de la Méditerranée occidentale, la colonisation « allemande » de « l’Est », la poussée scandinave vers le Nord et celle de l’Angleterre à l’Ouest, en terres celtes.

Parce que les céréales étaient en forte demande et donc sources de profi t, non seulement on récupérait des « friches », mais il s’opéra un passage de l’élevage à l’agriculture et de céréales pauvres à des céréales riches (blé,

avec seigle comme céréale secondaire). Il devint rentable d’investir dans des nutriments pour la terre et dans l’amélioration de la technologie, et les rendements crurent en dépit d’une baisse de la qualité moyenne des sols cultivés.

Étant donné l’expansion et l’inflation générales, les propriétaires terriens considérèrent comme moins désirables les systèmes de tenure qui impliquaient une rente monétaire. Les rentes fi xes perdaient de leur valeur du fait de l’infl ation. Les propriétaires terriens cherchèrent donc à réduire la durée des baux, ou mieux encore à transformer la redevance- argent en redevance-travail (servitude), se garantissant ainsi une offre de main-d’œuvre dans un marché en pleine expansion. La main-d’œuvre pouvait toujours être utilisée de manière profi table. D’un autre côté, de très petites unités de production pouvaient aussi se révéler rentables : un nombre croissant de personnes « entrèrent » ainsi dans le marché comme producteurs de céréales, multipliant le nombre d’acteurs économiques et « déconcentrant » la production. En fait, l’institution de la servitude – pour une part – visait précisément à limiter cette déconcentration.

L’expansion générale de l’économie impliquait également, et corré- lativement, l’expansion du secteur industriel (principalement textiles et métaux) et sa concentration dans des zones urbaines (ce qui réduisait les coûts des transactions). Cet essor en milieu urbain rendit possible l’émer- gence d’une structure de guildes relativement forte. Dans l’ensemble, il y eut une spécialisation accrue de l’activité économique et une expansion des divisions locales du travail. En plus des divisions locales du travail, on trouvait un peu de commerce à longue distance en biens « de luxe », mais la division du travail à moyenne distance semble avoir été limitée, en raison du coût élevé des transports. En tout cas, de façon générale les espaces locaux ne dépendaient pas ou ne comptaient pas sur de telles sources d’approvisionnement « régionales » (c’est-à-dire à moyenne distance).

La vie politique de la civilisation féodale était essentiellement locale. Chaque propriétaire terrien/seigneur cherchait à prolonger sur le plan politique la domination économique qu’il exerçait sur sa localité – et ce, même lorsque le propriétaire était un homme d’église, ce qui était souvent le cas. Les rois, ducs et comtes étaient avant tout de puissants propriétaires terriens ou seigneurs possédant des biens et propriétés dont ils tiraient leurs revenus, et secondairement des chefs de guerre qui constituaient leurs armées avec leurs vassaux, nobles et autres propriétaires. Dans la période d’essor de l’économie, tous les propriétaires terriens renforçaient leur emprise politique sur leurs populations paysannes, d’abord en instituant puis en étendant le régime de la servitude, mais également en augmentant le nombre de leurs domestiques. En même temps qu’augmentait le pouvoir

du propriétaire sur les producteurs directs de sa localité, augmentait le pouvoir des « dirigeants » (rois, etc.) sur la noblesse locale. La taille des « maisonnées » des dirigeants s’accrut, et de petites bureaucraties fi rent leur apparition. L’expansion « extérieure » de l’Europe fut le fait de ses dirigeants ; elle leur permit en retour de gagner en puissance. Toutefois, il ne faudrait pas exagérer l’importance de ce phénomène : il n’existait pas d’États réellement forts, et la noblesse se défendit (cf. la Magna Carta de 1215 en Angleterre). La simple existence d’États constitue cependant un fait marquant de cette époque.

Culturellement, l’époque du Bas Moyen Âge fut une période d’ef- fl orescence. La base matérielle était là, ainsi que la confi ance en une civilisation. L’expansion « extérieure » de l’Europe permit l’infl uence de nouveaux courants culturels qui furent toutefois aisément assimilés dans la Weltanschauung existante. La Summa Theologica de Thomas d’Aquin était précisément cela : une somme au sens de récapitulation. La croissance démographique générale, l’urbanisation de l’industrie et l’expansion des champs politique et culturel se traduisirent par une augmentation du nom- bre et de la taille des villes. Ceci permit l’émergence d’une petite couche d’intellectuels et les premières universités virent le jour.

Vers 1250-1300, l’expansion prit fi n et une longue période de régression s’installa. Pour l’essentiel, tout ce qui avait été en expansion se trouva en repli. Les frontières « extérieures » reculèrent. Les Croisés furent expulsés, les Byzantins reconquirent Constantinople, les Maures se rassemblèrent à Grenade (au moins pour un temps), et l’on eut à subir les invasions des Mongols venus des steppes asiatiques. La population déclina, principale- ment à cause de la peste noire. Au lieu de cultiver de nouvelles terres, on en remit en friche (Wüstungen), dans une certaine mesure les mêmes terres qui avaient été défrichées quelque deux siècles auparavant. Cette situation était due en partie au déclin de la population (épidémies, famines et guerres locales), mais aussi à des raisons de sécurité, ainsi qu’aux annexions faites par les propriétaires terriens et aux enclosures qu’ils installèrent.

La hausse des prix fut renversée. Les rentes foncières baissèrent. Le prix du blé diminua. Un changement s’opéra dans l’utilisation de la terre, des champs céréaliers à des pâturages ou des vignobles (selon la zone climatique), à la fois parce que le besoin en céréales était moindre et parce que la production céréalière demandait plus de main-d’œuvre. Les céréales nobles laissèrent la place aux céréales plus pauvres. On investit moins dans la technologie et les nutriments pour le sol, et, partant, les rendements diminuèrent.

Pour les seigneurs, la réduction de leurs rentes fut encore aggravée par le déclin de la population, ce qui accrut le pouvoir de négociation des producteurs directs. Il en résulta une diminution de la servitude, qui fi nit

pratiquement par disparaître. D’un autre côté, les propriétaires cherchè- rent à compenser leurs revenus déclinants en annexant des terres et en les clôturant, ce qui amena une certaine reconcentration. De ces évolutions combinées, il résulta un affaiblissement économique des propriétaires terriens, dont la main-d’œuvre était trop restreinte, et un renforcement d’une couche de fermiers « koulaks » à la tête d’exploitations utilisant la main-d’œuvre de plusieurs lignées parentes et de plusieurs générations. Le capital se détourna de l’investissement dans la terre. Évidemment, le marché des biens industriels déclina également. Les salaires réels aug- mentèrent. Cherchant à réduire les coûts de production, les industries choisirent souvent de s’installer en zones rurales, avant tout pour réduire les coûts de la main-d’œuvre (une considération qui prit le pas sur le souci de maintenir des coûts de transactions bas, d’autant que le nombre de transactions était en diminution).

Politiquement, il en résulta un déclin de l’autorité locale du propriétaire terrien/seigneur sur les producteurs directs de la localité. Le pouvoir des dirigeants s’amenuisa, de manière similaire. Les « États » commencè- rent à s’effriter, les dirigeants perdant leur emprise sur les propriétaires/ la noblesse. Conséquence de la « crise des revenus seigneuriaux », on assista à un accroissement considérable d’une violence interne à l’Europe, qui est à distinguer de la violence à ses frontières extérieures. Il y eut de nombreuses révoltes de paysans, qui tiraient avantage du déclin général de l’autorité politique. Essayant d’accroître leurs revenus, les dirigeants et les nobles se combattirent à la fois sur une plus large échelle et de manière plus intense. Ces effusions de sang au sein des classes supérieures les affaiblirent encore davantage vis-à-vis des producteurs directs.

Culturellement, ce fut une époque de remise en cause de l’autorité, d’iconoclasme et d’agitation. L’autorité centrale de la papauté déclina. De nombreux mouvements religieux se répandirent, aux accents égalitaires et à la théologie quasi hérétique. Le « centre » de la culture ne pouvait résister. Les intellectuels devenaient plus indépendants.

Ce qu’il faut noter, en résumant l’ensemble de ce trend séculaire, c’est sa symétrie. Les variables économiques grimpèrent puis déclinèrent. Les structures sociales changèrent d’abord dans une direction, et ensuite en sens inverse. Les hiérarchies politiques (propriétaires par rapport aux producteurs directs, dirigeants par rapport aux nobles) se renforcèrent dans un premier temps puis s’affaiblirent. La culture centrale s’affi rma tout d’abord, pour être ensuite largement remise en cause. En outre, cette symétrie apparaît non seulement dans l’ensemble de la civilisation féodale européenne mais dans chacune des différentes localités. De façon géné- rale, il y eut peu de variations sur ces points entre les différentes parties de « l’Europe ». C’est comme si chaque espace local avait reproduit le

schéma général. L’Europe féodale était fondée sur ce que Durkheim a décrit comme une « solidarité mécanique2 ».

LESDÉBUTSDEL’EUROPEMODERNE, 1450-1750

Un changement essentiel est à souligner pour le trend séculaire des pre- miers Temps modernes en Europe : son schéma général perdit une grande partie de sa symétrie, que ce soit la symétrie entre les phases A et B ou la symétrie géographique. On assista de nouveau à une expansion suivie d’une contraction, mais leurs confi gurations se compliquèrent. Il y avait encore corrélation avec les développements politiques et culturels, mais là aussi dans des schèmes plus complexes. Dire que le schéma était plus complexe ne veut pas dire qu’on ne peut pas distinguer de schéma. Mais pour le comprendre, nous devons introduire une modélisation spatiale, ou la distinction centre-périphérie.

En outre, la phase B prit un sens différent. Alors que dans le trend séculaire médiéval, elle se traduisit par une régression de la population, de l’activité économique et des prix, dans les premiers Temps modernes, la phase B, mesurée à l’échelle de l’Europe, correspondit à une stagnation ou à un ralentissement du taux d’expansion. Ceci est clairement visible dans les chiffres de la population. La grande progression de 1450-1600 devint la courbe plus plate de 1600 à 1850. Il n’y eut aucun équivalent de la peste noire. De plus, on peut noter une variation géographique. On n’observe pas de ralentissement signifi catif dans l’essor de la population en Europe du Nord-Ouest, mais une nette baisse en Europe centrale (conséquence de la guerre de Trente ans) et un aplatissement de la courbe en Europe de l’Est et du Sud.

À nouveau, on assista à une progression dans l’utilisation de la terre, non seulement à l’intérieur de l’Europe, mais aussi à ses frontières extérieures. La période A fut la période des grandes explorations et de l’incorporation d’une partie des Amériques dans la carte de production de l’Europe. La période B, en revanche, marqua un ralentissement d’incorporations nou- velles, mais il n’y eut aucune rétrocession.

L’observation des modes d’utilisation de la terre montre qu’une fois encore, dans la phase A, on se tourna plus largement vers la production agricole, puis on s’en éloigna dans la phase B. Mais dans les détails, tout fut très différent du trend séculaire précédent. En ce qui concerne les change-

2. Savoir pour quelle raison il n’y a pas eu répétition du trend séculaire féodal est une question importante dont j’ai traité longuement ailleurs [Wallerstein, 1992, p. 561-619]. Mais elle n’est pas pertinente dans l’analyse présente.

ments dans l’utilisation de la terre, l’Europe du Nord-Ouest se dirigea vers un mode de production complémentaire agriculture/élevage (agriculture avec échanges entre parcelles de terre destinées à l’agriculture et parcelles destinées à l’élevage, et pratique de l’assolement – up-and-down husbandry, Koppelwirtschaft – dans la phase A, et une agriculture avec échanges entre parcelles encore plus intensive dans la phase B). À l’échelle de l’Europe, ceci fut compensé par le maintien de spécialisations, que ce soit dans la production agricole ou dans l’élevage, en zones périphériques, combinées à une large exportation pour les besoins des centres urbains de l’Europe du Nord-Ouest. Cela supposait donc la création, partout, de grandes unités de production, la reconstitution des grands domaines en Europe du Nord- Ouest, par des enclosures plus étendues et/ou la réinvention des droits « féodaux », ainsi que la constitution de Gutswirtschaften et de latifundia en zones périphériques.

D’un côté, les écarts sur les prix des biens, en Europe, se réduisirent considérablement. Alors qu’à la fi n du Moyen Âge il y avait au moins trois zones de prix distinctes, l’écart entre la zone de plus hauts prix et celle de prix les plus bas diminua de 6 :1 à 2 :1 entre 1500 et 1800. Mais d’un autre côté, l’activité commerciale s’accrut entre les différentes parties de l’Europe, et celles-ci étaient dépendantes des différentiels importants qui existaient dans le prix de la main-d’œuvre. Ainsi, alors que les écarts de prix diminuaient, les écarts dans le niveau de vie s’approfondirent. Comme au Moyen Âge, la phase A représenta une période de spécialisation accrue et la phase B une période de spécialisation réduite, mais l’unité spatiale où ceci pouvait être mesuré avait changé. À la fi n du Moyen Âge, il s’agissait de spécialisation à l’intérieur d’une multiplicité de zones géographiques relativement petites ; dans les premiers Temps modernes de l’Europe, le processus de spécialisation se développa à l’intérieur d’une seule aire géographique de très grande dimension.

Des phénomènes similaires se produisirent dans l’industrie. La phase A représenta une période d’industrie urbanisée et la phase B une période de localisations plus rurales des industries (« proto-industrialisation »). Bien sûr, à la fi n du Moyen Âge il existait une certaine concentration locale de l’industrie dans la vieille épine dorsale [allant de l’Italie du Nord aux Pays-Bas], mais elle était de peu d’importance en comparaison de la concentration industrielle qui émergea en Europe du Nord-Ouest dans les premiers Temps modernes. De plus, dans la phase B de cette période, une déspécialisation se produisit par la réémergence d’industries installées en milieu rural dans les zones périphériques ; elle concerna avant tout les textiles de moindre valeur, ceux à haute valeur ajoutée restant produits pour la plus grande part dans le centre de l’économie-monde.

On retrouve ce schéma géographique inégal dans les modes de contrôle du travail. Alors que dans le trend séculaire du Bas Moyen Âge, la phase A représenta fondamentalement une période où la servitude se trouvait pres-

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