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2. L’évolution des productions finales

2.2. L’organisation des idées

Nous avons décidé d’évaluer dans cette seconde sous-partie l’organisation des idées en nous basant à la fois sur la façon dont les scripteurs ont structuré leurs textes en différentes parties, ainsi que sur la présence et le bon emploi des connecteurs logiques.

Dans un premier temps, nous remarquons que les deux groupes ont toujours accordé de l’importance à la structure générale de leurs textes argumentatifs puisque toutes leurs productions contiennent une introduction, un développement et une conclusion. De plus, les scripteurs ont à chaque fois pensé à diviser leurs textes en plusieurs paragraphes, visibles grâce à un retour à la ligne et un alinéa. Néanmoins, dans les deux premières productions (voir annexes n°13, p.141 ; n°14, p.142 ; n°18, p.146 ; n°19, p.147), ces découpages graphiques ne sont pas toujours pertinents car ils ne participent pas forcément à l’articulation logique du texte. Par exemple, si nous nous arrêtons sur la première production du groupe 2 (voir annexe n°14, p.142), nous constatons qu’il y a un problème au niveau du découpage de l’introduction qui a été séparée en deux paragraphes, alors que le développement des arguments n’a pas été décomposé. Ce n’est qu’à partir des troisièmes textes finaux (voir annexes n°22, p.152 ; n°23, p.153) que les scripteurs ont effectué une bonne structuration de leurs textes argumentatifs et qu’ils ont construit leurs parties en suivant le modèle proposé par l’outil de planification n°3. En effet, même si les

conclusions restent très brèves et manquent systématiquement d’ouverture, nous notons que les groupes ont bien intégré le principe d’un argument par paragraphe pour le développement et qu’ils ont pris soin de développer leurs introductions en intégrant, au minimum, l’énonciation de leur thèse et de leur plan.

Dans un second temps, nous nous rendons compte qu’au fil des ateliers d’écriture et que suite à la distribution de la troisième fiche-outil, les productions se sont enrichies en liens logiques et que ces derniers ont été employés de manière plus pertinente par les scripteurs. D’une part, nous observons l’apparition de connecteurs de classification qui permettent de marquer la structure d’ensemble du texte. Comme le montrent les deux derniers textes du groupe 1 (voir annexes n°22, p.152 ; n°25, p.158), les scripteurs ont soigné l’annonce de leur plan à l’aide de connecteurs d’énumération (« Dans un premier

temps » ; « Dans second temps » ; « Dans un dernier temps ») tout comme l’enchaînement

de leurs arguments - bien qu’ils aient commis une erreur dans l’utilisation du triptyque « (Tout) d’abord / Ensuite / Enfin ». Toutefois, bien que nous ayons vu dans la partie précédente que le groupe 2 ait essayé de varier les connecteurs logiques pour sa dernière production, en s’aidant notamment de l’outil de planification n°4, nous constatons avec le tableau ci-dessous qu’il y a peu de variation puisque ce sont presque toujours les mêmes mots qui reviennent et ce, pour les mêmes parties.

Groupe 1 Production n°3 Production n°4

Introduction Annonce du plan

Dans un premier temps Dans un second temps Dans un dernier temps

Dans un premier temps Dans un second temps Dans un dernier temps

Développement Hiérarchisation des arguments Tout d’abord À propos de Ensuite Tout d’abord Ensuite Ensuite Annonce de la conclusion En somme Finalement

D’autre part, nous notons qu’à partir de la troisième production écrite, les deux groupes ont employé plus de connecteurs pour enrichir le développement de leurs raisons et faciliter l’enchaînement de leurs idées à l’intérieur d’un même paragraphe. Les participants ont notamment pensé à introduire leurs exemples à l’aide de mots de liaison (« comme

Pour conclure cette sous-partie, nous pouvons donc avancer que l’outil de planification n°3, qui a aidé les groupes dans l’organisation de leurs idées lors de leur travail préparatoire, a également eu un impact positif sur les productions finales des participants. En effet, suite à l’utilisation de cet outil, les scripteurs ont produit des textes argumentatifs mieux structurés dans lesquels les enchaînements explicites des idées permettent de mieux orienter le lecteur dans son interprétation du texte. La quatrième fiche-outil, quant à elle, n’a pas joué un rôle significatif visible dans l’enrichissement des textes finaux même si les scripteurs l’ont beaucoup employée pendant l’élaboration de leur brouillon rédigé.

De manière générale, ce chapitre nous a montré que l’introduction de nos fiches- outils a modifié - en partie - le fonctionnement de l’activité d’écriture des participants de notre cours d’extension. En effet, à travers l’analyse des différentes données récoltées, nous avons vu que les scripteurs ont accordé plus de temps à planifier l’écriture de leurs textes argumentatifs au fil des séances. De plus, certains outils de planification les ont aidés à prendre en compte et à developper les différents sous-processus de cette opération cognitive de planification. L’amélioration de cette étape chez nos participants, leur a également permis de produire des textes argumentatifs finaux mieux construits. Néanmoins, nous avons aussi constaté que certaines fiches-outils ont été délaissées ou mal employées par les scripteurs. Ce chapitre nous a aussi fait prendre conscience que les participants pouvaient encore améliorer leur travail préparatoire, tout comme la qualité de leurs argumentations écrites finales.

Chapitre 3. Évaluation du projet ingénierique : critiques

et suggestions

Dans ce dernier chapitre, nous allons évaluer dans son ensemble le projet ingénierique qui a été développé pour les besoins de notre recherche. Pour cela, nous commencerons par analyser les retours faits par les participants du cours d’extension, à travers le questionnaire final et les entretiens réalisés lors de la dernière séance. Par la suite, nous donnerons notre propre évaluation personnelle et proposerons des pistes possibles d’amélioration.