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L’objet technique comme mémoire autobiographique, producteur des traces et médiateur

1. Mémoire de l’objet et traces de la mémoire

La prolifération des objets techniques dans notre quotidien a décuplé notre propension à laisser des traces de notre existence. Ils s’apparenteraient à des supports mnémoniques. Ces divers objets, ces petits riens technologiques accompagnent notre vivre ensemble quotidien en même temps qu’ils se font le support de notre existence. Ces objets quotidiens relatent certaines formes de notre vécu ; ils accompagnent les modalités de notre appréhension du monde.

Les objets ne sont pas neutres en société, ils s’inscrivent dans certaines logiques sociales, ils sont investis par des sujets. La pensée s’objective en eux. Notre histoire se loge dans nos objets du quotidien, et avec elle les sensations qu’elle suscite. Nous pourrions alors penser l’objet technique comme un support mnémonique. Le Smartphone accompagne l’individu dans un ensemble de situations de vie, il enregistre certaines traces de son existence. Il est d’ailleurs pensé par les individus que nous avons rencontrés comme une « mémoire externalisée ». L’idéologie transhumaniste est fortement présente dans les représentations que les individus se font de leurs objets techniques : « j’ai toute ma vie sur mon téléphone, c’est un peu ma mémoire externalisée, j’ai mes data au niveau de mes contacts donc leur numéro de téléphone et des détails un peu plus spécifiques. Si par exemple mon téléphone était cassé ou volé, ça me ferait plus de peine parce que j’ai pas sauvegardé mes data que l’objet en lui- même, je perdrais un bout de ma vie. »124

La valeur émotionnelle et sensible véhiculée par l’objet est fonction des traces qu’il recèle. Son pouvoir biographique dépend du degré de captation de la vie de l’individu. L’objet est à la fois un mode d’expression et d’action sur la mémoire. L’individu sélectionne les souvenirs : messages, photos, qu’ils souhaitent conserver, et ceux dont ils souhaitent faire table rase. Une des personnes interrogées dans le cadre de notre étude qualitative parle de l’objet comme une interface qui cadre nos émotions : « c’est lui qui prend parfois, je me rappelle avoir cassé mon téléphone à cause d’un message qui m’avait énervé (...) c’est comme pour la représentation, la photo d’une personne ; tu vas être en colère et la déchirer si tu la vois, en déchirant la photo ; tu déchires la personne. Cette violence là que tu transmets sur l’objet, et finalement je pense que le téléphone c’est la fonction de représentation de l’autre un peu. C’est une trace relationnelle »125. Lors d’un entretien

124 Etude qualitative Rahma 125 Etude qualitative Aline

qualitatif, une des interrogées expliquait qu’elle avait décidé de jeter son téléphone au-dessus d’un pont suite à une colère amoureuse. Au-delà de la représentation figurative de l’acte qui n’est pas sans rappeler un mimétisme de suicide, on comprend en creux que se débarrasser du téléphone c’est se débarrasser de la présence de l’autre, des souvenirs qu’il recèle.

Le Smartphone apparaît ainsi comme un objet chargé émotionnellement, comme l’explique une des personnes interrogées dans le cadre de notre travail de terrain : « Je dirais que mon Smartphone actuel a une valeur émotionnelle. Il me permet de rester en contact avec mon entourage et de capturer des moments avec eux qui seront de futurs souvenirs, je suis peut-être un peu trop nostalgique (rire), c’est une présence dans ma vie quotidienne ».126

Dans La biographie visuelle des objets : photographies et tombes en Indonésie orientale, l’anthropologue Janet Hoskins démontre que l’objet n’est pas une simple métaphore de l’histoire. C’est un outil autobiographique qui permet un travail d’introspection, la connaissance de l’autre par les choses qu’il possède. Les photos, talismans sont des objets qui portent avec eux des récits de vie. Ce qu’il y a de saillant avec le Smartphone, c’est que l’objet est un bien personnel en soi dans sa matérialité, mais également dans ce qu’il contient. L’enchantement de la technologie est double. Il permet de conserver des traces de notre présence au monde, mais également de les partager, les donner à voir aux personnes qui s’emparent de l’objet.

Les individus thésaurisent les objets techniques devenus inutilisables ou presque, ce sont des biens inaliénables qui ne servent à rien d’autre qu’à faire trace de notre identité dans la durée comme le souligne Jean Bazin : « les objets sont précieux pour autant que s’y est incorporée et accumulée la singularité des individus qui les ont acquis, manipulés, admirés comme celle des événements de leurs transferts et de leurs épiphanies »127.

Cette valeur biographique des Smartphones leur confère une valeur d’enchantement et d’émerveillement proche de la magie, cela est lié à leur pouvoir de captation d’histoires de vie. Un sentiment dont témoigne une des personnes interrogées : Si je le perds je me dis qu’il y a ma vie à l’intérieur, tu vois. Si je perds mon téléphone il y a plein d’éléments de ma vie que j’ai pas envie de perdre à l’intérieur. Le téléphone est précieux plus par rapport à ce qu’il contient que par rapport à l’objet en lui-même. Si je le perds je serai perdu. Du coup, c’est comme perdre une partie de soi-même. » Ce n’est pas tant l’objet lui-même que son statut symbolique et l’interprétation que s’en font les usagers qui s’accumulent au fur et à mesure du temps. Comme le souligne le chercheur Laurier Turgeon : « Transformer est une manière de marquer une appropriation et, en même temps, les objets transforment ceux qui les

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Etude qualitative Laurie-Anne

127 BAZIN Jean, BENSA Alban, Les objets et les choses : Des objets à « la chose », Les objets et les choses,

manipulent. Les personnes peuvent investir les objets de leurs biographies à un point tel que ceux-ci sont considérés inaliénables, c’est-à-dire qu’ils incarnent les personnes et ne peuvent être séparés d’elles. L’incarnation des personnes dans les objets se construit aussi collectivement par des activités rituelles et des performances cérémoniales, mais elle peut également s’amenuiser et disparaître, pour ensuite réapparaitre. »128 De nombreuses personnes interrogées dans le cadre de notre étude qualitative refusent de recourir à l’occasion, c’est-à- dire à utiliser un téléphone déjà utilisé par un individu : « Je n’ai jamais envisagé l’idée d’acheter un téléphone d’occasion. J’aurais pu le faire, mais je préfère acheter du neuf, question de feeling. J’ai pas envie d’un téléphone qui a déjà vécu. »129L’objet a déjà vécu, il a déjà été le support de l’existence d’un autre individu. Certains possesseurs de Smartphones vont jusqu’à dépeindre l’objet comme une trace psychique, l’objet serait marqué par l’esprit de son possesseur : « Je ne pense pas un jour avoir recours à l’occasion lors de l’achat d’un Smartphone, même s’il m’arrive d’acheter quelques vêtements en occasion, ces derniers peuvent se laver, alors que de mon point de vue un smartphone est plus difficilement « lavable » et c’est un objet tellement personnel que je ne voudrais pas avoir recours à l’occasion pour l’achat de celui-ci. »130La mémoire laisse des traces dans les objets, elle se fige en eux. Les Smartphones accompagnent leurs possesseurs au quotidien, ce sont des objets de prédilections pour rendre compte de ce phénomène. Le Smartphone est un objet sensible au double sens du terme. Dans notre quotidien, nous entretenons un rapport physique avec lui, dans la main, au creux de l’oreille, dans la poche. Ce que semble attester une des personnes interrogées : « Parfois quand je revois la forme de mes anciens Smartphones (par exemple les touches du blackberry, le clapet d’un vieux Samsung), ils me manquent, car j’avais des petits rituels et j’étais attachée à ce que je ressentais en les utilisant, d’un point de vue strictement sensoriel, par exemple l’impression sur les doigt etc… »131. L’objet est ainsi présenté comme une madeleine de Proust sensorielle. Il est également exposé à notre intimité au travers des photos que l’on prend, des messages que l’on envoie.

Dans l’ouvrage La crise de la culture, la philosophe Hannah Arendt évoque le concept d’histoire. Selon elle, l’histoire en tant que catégorie de l’existence humaine est plus vieille que la représentation traditionnelle que nous pouvons nous en faire. L’histoire est poétique avant d’être historique, elle revêt un aspect sensible. Lorsque Ulysse écoute l’histoire de sa vie à la cour du roi des Phéaciens, il ne peut s’empêcher de pleurer. Les larmes sont

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TURGEON, Laurier, La mémoire de la culture matérielle et la culture matérielle de la mémoire, Objets et mémoires, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, Les Presses de l'Université Laval, Québec, 2006, p. 25.

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Etude qualitative Hawa

130 Etude qualitative Laurie-Anne 131 Etude qualitative Aline

provoquées par le souvenir, la rencontre avec sa propre vie qui se présente comme une chose extérieure à lui. Ainsi, cette remémoration affective apparaît comme une véritable catharsis, un « plaisir esthétique » le mettant face à sa propre existence.

Les objets techniques semblent dotés de la même capacité à nous mettre face à nous même. Ils sont chargés d’histoires, les nôtres. À leur contact, c’est un ensemble de souvenirs qui surgissent.

Le Smartphone permettrait cette expérience phénoménologique d’être mis face à soi-même, face aux bribes de notre existence. Une impression dont témoignent plusieurs des personnes interrogées dans le cadre de notre étude qualitative : « Tout ’façon, tu le vois, ton portable est vraiment le reflet de toi, les applications que tu télécharges, comment t’as orchestré ton fond d’écran, est-ce que t’as des applications qui sont plus ou moins mises en avant, tes photos, tes messages. Ouais ton téléphone c’est plus ou moins le reflet de toi même »132. Une autre personne interrogée va jusqu’à parler de double : « C’est un peu moi dans le téléphone, enfin ma vie quoi. »133 Les objets apparaissent ainsi comme des traces de notre existence. La valeur est ainsi requalifiée par la mémoire dont est chargé l’objet.

Comme l’explique Thierry Bonnot « Les objets n’ont ni valeur intrinsèque, ni destinée prévisible : ils sont des choses qui se chargent et se déchargent de sens lors de leur passage de main en main. »134 Ce qui semble intéressant c’est la capacité de l’objet à provoquer du sens, du sensible. En effet, la magie s’appréhende également d’un point de vue esthétique.

Objets inanimés, avez-vous donc une âme Qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ? Alphonse de Lamartine, Milly, ou la Terre natale

2. L’objet comme double, un processus d’anthropomorphisation A. Anthropomorphisation de l’objet technique

La dimension personnelle et intime de l’objet technique s’observe dans les propensions de l’individu à personnaliser son Smartphone. Ce rapport s’observe à travers plusieurs situations. Par exemple, nous « habillons » les Smartphone comme un « corps » avec des étuis aux formes animales, des housses faisant office de vêtements. Ils deviennent des compagnons : « la coque, elle est aussi à mon image, et du coup je mets le téléphone à mon image, ça veut dire que cette coque, elle me ressemble parce qu’elle est à l’image de mon travail, de ce que je fais au quotidien, donc en lui mettant cette coque, c’est comme si je

132 Etude qualitative Ketura 133

Etude qualitative Celine

134 BONNOT Thierry, Itinéraire biographique d'une bouteille de cidre, L'Homme, 2ème trimestre 2004, N° 170,

le mettais un peu plus à mon image »135, nous explique une personne interrogée dans le cadre de notre travail de terrain. L’objet technique capture les traces de notre existence, en accédant au Smartphone les individus peuvent pénétrer dans l’intimité de la personne. Cette propension à mettre l’objet à son image est encore plus prégnante lorsque les individus se comportent avec lui comme un individu. L’homme pare ainsi de coques et de gadgets les Smartphones pour les mettre à leur image.

L’analyse de notre rapport intime aux objets, lorsque qu’on les touche et leur parle, prouve que nous avons tous nos rituels (caresser son téléphone en réunion, écrire des SMS quand on est seul devant la fac, s’occuper sur son téléphone en soirée, ne pas résister à utiliser son Smartphone en classe ou au travail). Ces objets nous donnent une certaine contenance en société, c’est pour cela que leur présence semble si importante pour certaines des personnes que nous avons pu interroger : « Moi ma relation avec mon téléphone c’est vachement humain, c’est ce qui me relie aux humains. Si, si pour moi, c’est pas juste une machine : t’as une relation avec ton téléphone qui n’est pas la même qu’avec une machine à café ou ton micro-onde. T’as une relation avec, vu qu’il te relie aux gens, t’as presque une relation sentimentale »136.

Pour qualifier un téléphone défaillant on dit qu’il est « lent » qu’il a un « virus » voir qu’il est « mort ». Ces métaphores au caractère biologique confèrent à l’objet technique un certain vitalisme. Cela se ressent également au travers de nos entretiens qualitatifs, l’objet est ouvertement présenté comme un être vivant : « Mais sinon quand mon Smartphone tombe malade. Enfin quand il tombe malade n’importe quoi, quand il tombe en panne (…). C’est vrai que ma façon de parler du Smartphone est pas rationnelle, je parle de maladie c’est peut être un lapsus révélateur. Enfin quand je dis il tombe malade, c’est une petite métaphore pour dire que t’espères qu’il bug juste et qu’il sera pas mort, quoi. Et qu’il sera très vite sur pieds »137. Les objets sont ouvertement anthropomorphisés. Par exemple, plusieurs personnes que nous avons interrogées dans le cadre de notre travail de terrain qualifient l’objet avec des termes infantiles, comme s’il s’agissait de leur progéniture, d’une transposition d’eux- mêmes : « Si je caresse mon téléphone quand je le fais tomber (rire), bah c’est mon petit bébé c’est mon bébé portable (rire). Un truc un peu fragile qui à la moindre interaction peut se fracturer, se blesser du coup il faut le protéger, je le choisis avec des protections, des coques qui forcément ne vont pas le protéger du choc, mais c’est pas vraiment un rapport, enfin j’y suis attachée »138. Dans de nombreuses situations, l’objet semble recouvrir l’apparence d’un

135 Etude qualitative Céline 136

Etude qualitative Axel

137 Etude qualitative Hawa 138 Etude qualitative Ketura

être vivant, un ensemble de micro-situations démontrent que l’individu laisse tomber sa vigilance et se laisse aller à l’anthropomorphisation : « J’ai souvent tendance à lui parler sans pour autant avoir l’impression de m’adresser directement à lui, mais c’est vrai que c’est bizarre, je sais que c’est une machine mais quand même j’ai une relation à lui. C’est plus le fait de lui parler à haute voix en disant allez redémarre, soit sympa, mais limite, donner des petits surnoms allez loulou, revient, réveille-toi. »139 Ces micro-situations peuvent sembler anodines, elles sont pourtant déterminantes. En effet, elles mettent en lumière notre propension à nous laisser porter par la dimension sensible et esthétique du dispositif technique.

i. L’objet comme double, un processus d’anthropomorphisation

Les objets possèdent leurs propres trajectoires, les analyser permet de retracer des instants de vie.

Comme le souligne Octave Debary : « les objets deviennent des acteurs à part entière, avec leur personnalité, leur histoire, leur mémoire. La consommation « de masse » qui caractérise la modernité occidentale se manifeste par son désir d’objets et de la mémoire qu’ils véhiculent. 140» Les objets techniques du quotidien passent du statut d’outil à support de mémoire. Cette prétention ontologique tend à humaniser l’objet. Il est investi par une intentionnalité.

Comme le souligne Laurier Turgeon : « l’objet revêt le sens que lui donnent ses récepteurs autant que ses concepteurs. On lui reconnaît une fonction d’énonciation au même titre que le mot écrit ou parlé. Dès lors, l’objet peut produire du sens, posséder un pouvoir de représentation et agir sur les processus cognitifs. »141 L’objet ne répond pas qu’à des besoins matériels il dépasse sa valeur d’usage pour recouvrir des valeurs complexes à la fois identitaires et symboliques. C’est pour cela que bon nombre des personnes interrogées font le choix de conserver leurs Smartphones au fur et à mesure des années, ils représentent des instants de vie : « Je garde toujours mes téléphones. Dans un tiroir de ma chambre. Une petite part de moi-même a peut-être aussi envie de les garder, car ils sont tout de même assez ancrés dans ma vie par la période qu’il représente, dans mon passé.»142 Nous adoptons une logique d’antiquaire lorsque nous investissons ces objets, ils portent avec eux des souvenirs et

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Etude qualitative Céline

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DEBARY, Octave, Introduction, Objets et mémoires, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, Les Presses de l'Université Laval, Québec, 2006, p. 4.

141 TURGEON, Laurier, La mémoire de la culture matérielle et la culture matérielle de la mémoire, Objets et

mémoires, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, Les Presses de l'Université Laval, Québec, 2006, p. 19.

représentent une période de notre vie bien spécifique. On aime les savoir à côté, comme de vieux albums de famille, même si on n’active pas leurs traces quotidiennement. Ils sont présents dans le grenier de notre mémoire. Ce qui est intéressant, c’est que les objets sont présents mais cachés telles des reliques magiques : les fétiches du village. Relégué au passé, l’objet doit être présent et pourtant s’effacer, c’est un marqueur de souvenir dont on choisit nous-même de réactiver la trace. Comme le souligne une des personnes interrogées : « J’ai gardé mes anciens téléphones parce qu’ils ont tous une valeur affective/émotionnelle pour moi. Même si je ne les rallume plus ils contiennent des photos et tous les messages des personnes qui m’ont été proches à une certaine période de ma vie, y compris les personnes qui sont « sorties de ma vie » à un moment donné. »143

L’esprit humain est doté de la capacité à transformer l’objet en modifiant la fonction qui lui était originellement assignée en une nouvelle, il a la capacité de le doter d’une fonction symbolique.

La valeur biographique de l’objet repose sur le postulat qu’il est possible de leur déléguer une part d’humanité. Le Smartphone est une technologie qui permet de produire des traces, images et textes qui démontrent la présence de notre existence au monde. L’identité de l’objet apparaît ainsi comme indéterminable et indéterminée, elle dépend de l’investissement qu’en fait le sujet.

ii. Siri, simulacre de présence et présence dérangeante

L’enjeu d’anthropomorphisation de l’objet technique par les concepteurs est clairement identifié chez les utilisateurs : « je pense que le fait d’avoir intégré une intelligence artificielle comme Siri ou … je sais plus pour Android mais il existe aussi sur Android. C’est fait aussi pour personnifier l’objet, lui rendre un coté plus humain »144. Mais bien souvent le logiciel de reconnaissance vocale Siri est perçu psychanalytiquement comme une forme d’intrusion chez certaines des personnes interrogées : « Moi je la sollicite pas instinctivement parce que je n’ai pas le réflexe, quand elle arrive c’est vraiment voilà quoi j’ai fait une mauvaise manip, elle débarque de nulle part sans que je l’ai vu arriver et elle commence à me parler (…) je trouve que ça a un côté limite intrusif »145. Les logiciels de reconnaissance vocale apparaissent