Durée de l'épreuve : 1h30 EXAMEN TERMINAL
Le candidat doit vérifier qu'il est en possession de l'intégralité du sujet qui comporte 2 pages. En cas de problème, le signaler aux surveillants. Documents / matériels autorisés : néant
Sujet de M. Bastien, M. Bouillot, M. Magne et Mme. Villacèque
Dès que Sylla commença à égorger et emplit Rome de meurtres innombrables et infinis, une foule de citoyens périrent, victimes de haines privées qui n'avaient rien à voir avec lui, mais il laissait faire, pour complaire à ses partisans. Un des jeunes Romains, Caius Métellus, osa lui demander, en plein Sénat, jusqu'où il avait l'intention d'aller, et quand les Romains pourraient considérer que leurs malheurs étaient finis. (…) Sylla répliqua qu’il ne savait pas encore qui il épargnerait. (…) [Quelques jours plus tard], il déclara dans un discours qu'il avait proscrit tous ceux qu'il se trouvait avoir en mémoire; quant à ceux dont il ne se souvenait pas pour le moment, il les proscrirait plus tard. (…) Il proscrivit ceux qui avaient accueilli et sauvé un proscrit, punissant de mort cet acte d'humanité, sans faire d'exception pour un frère, un fils, un père ou une mère. Celui qui avait tué un proscrit touchait deux talents de récompense pour un meurtre, même s'il s'agissait d'un esclave qui avait tué son maître, ou d'un fils qui avait tué son père. Enfin, ce qui parut le comble de l'injustice, il priva de leurs droits civiques les fils et les petits-fils des proscrits et confisqua les biens de tous. Les proscriptions ne se limitèrent pas à Rome; il y en eut dans chaque cité d'Italie. Aucun temple des dieux, aucun autel domestique, aucune maison paternelle ne fut épargnée par la souillure des meurtres ; les hommes étaient égorgés auprès de leurs épouses, les enfants auprès de leurs mères. Les victimes de la colère ou de la haine furent infiniment moins nombreuses que celles qui étaient égorgées à cause de leurs richesses. (…)
Indépendamment de ces massacres, c'était toute la conduite de Sylla qui bouleversait les gens. Il se proclama dictateur, rétablissant une magistrature qui n'existait plus depuis cent vingt ans. Il se fit voter une impunité totale pour ses actes antérieurs et, pour l'avenir, une liberté entière de mettre à mort, de confisquer les biens, de fonder des
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colonies ou d'en détruire, ainsi que le droit de confisquer le titre royal et de le donner à qui il voulait. Il s'occupait lui-même de la vente des demeures confisquées et, assis à son tribunal, se montrait si hautain et si despotique, qu'on détestait encore plus le voir se montrer généreux que confisquer des biens. Il offrait à de jolies femmes, à des joueurs de lyres, à des mimes et à d'abjects affranchis les terres des peuples et les revenus des cités ; il donnait même à certains des femmes qu’il forçait à se marier contre leur gré.
PLUTARQUE, Vies parallèles, Sylla, XXI-XXXIII.
1. Définir les termes suivants : Sénat, proscription (2 pts).
2. Expliquer chacun des deux passages soulignés dans le texte (6 pts).
3. Rédiger l’introduction complète (6 pts) et un plan détaillé (parties, sous-parties, et contenu des sous-parties sous forme de notes) du commentaire de ce document (6 pts).
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UNIVERSITÉ DE REIMS CHAMPAGNE-ARDENNE UFR LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
Département d'Histoire Session de rattrapage de Juin 2018
3L7203CF – 3N7203CF : HISTOIRE MEDIEVALE
Durée de l'épreuve : 3h EXAMEN TERMINAL
Le candidat doit vérifier qu'il est en possession de l'intégralité du sujet qui comporte 1 page. En cas de problème, le signaler aux surveillants. Documents / matériels autorisés : néant
SUJET DE Mme JOYE Rédigez le commentaire composé de ce document.
Clausule sur l’onction du roi Pépin
Si tu veux savoir, lecteur, à quelle date cet opuscule fut écrit et publié […], tu la trouveras en l’an 767, à l’époque du très prospère, très pacifique et catholique Pépin, roi des Francs et patrice des Romains, fils du feu prince Charles d’heureuse mémoire, en la seizième année de son règne très prospère, au nom de Dieu, […] et l’an treizième de ses fils eux-mêmes rois des Francs, Charles et Carloman, qui, de la main du très saint homme de sainte mémoire le bienheureux seigneur pape Etienne, furent, à l’aide du saint chrême, consacrés roi avec leur susdit père le très glorieux seigneur et roi Pépin par la providence de Dieu et l’intercession des saints apôtres Pierre et Paul. Ledit très florissant seigneur Pépin, en effet, roi pieux, par l’autorité et l’ordre du seigneur pape Zacharie de sainte mémoire, par l’onction du saint chrême reçue des mains des bienheureux évêques des Gaules et par l’élection de tous les Francs, fut élevé sur le trône royal trois ans auparavant. Ensuite, de la main de ce même pontife Etienne, de nouveau, dans l’église des bienheureux susdits martyrs Denis, Rustique et Eleuthère, où l’on sait que le vénérable homme Fulrad est abbé1, il fut, au nom de la sainte Trinité, oint et béni comme roi et patrice en même temps que ses susdits fils Charles et Carloman. Et il est de fait que dans cette même église des bienheureux martyrs, en ce seul et même jour, la très noble, très dévote et très dévotement attachée aux saints martyrs Bertrade [reçut] la bénédiction du susdit vénérable pontife. En même temps, ce dernier confirma de sa bénédiction […]
les premiers d’entre les Francs et leur fit à tous défense, sous peine d’excommunication, d’oser jamais élire à l’avenir un roi issu d’un autre sang que celui de ces hommes que la divine piété a daigné exalter et qu’elle a décidé par l’intercession des saints apôtres de confirmer et consacrer par la main du très saint pontife, leur vicaire. […]
éd. A. J. Stoclet, « La clausula de unctione Pippini regis : mises au point et nouvelles hypothèses », dans Francia, 8 (1980), p. 2-3 ; trad. J.-P. Brunterch, Archives de la France, Fayard, 1994, p. 214-215.
1 Abbé du monastère de Saint-Denis, au nord de Paris. L’auteur du texte est un moine anonyme de Saint-Denis.
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