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L’ INTERPRÉTATION DE SMC DE LA PERSPECTIVE DES DROITS

La perspective des droits prend son point de départ dans les droits humains comme base morale universellement applicable et protégée par des règlements juridiques internationaux. Les droits humains sont fondés sur les besoins fondamentaux humains. Leur mise en œuvre est

étroitement liée à la réduction de la pauvreté et au développement humain.

La perspective de droits imprègne les politiques et les lignes directrices régissant la coopération au développement de la Suède. Elle est également intégrée dans les valeurs de base du SMC.

Chaque personne est créée à l'image de Dieu. Sa valeur en tant qu'être humain vient de Dieu et est inviolable. L'amour de Dieu est inconditionnel et comprend toute personne sans exception. Dieu est le Dieu de la vie. Il est constamment à l'œuvre dans le monde entier pour fournir la plénitude de vie à tout le monde. Étant créé à l'image de Dieu, chaque individu a la capacité et la vocation d’être responsable.

Vivre la vocation de Dieu implique savoir discerner et lutter contre les structures et les systèmes hostiles à la vie, tels que la discrimination, l'inégalité et les autres formes d'oppression. Dieu donne le pouvoir aux impuissants et restaure les droits aux opprimés.

Le pouvoir implique une responsabilité particulière. Nous avons tous des obligations morales envers les autres êtres humains, et nous sommes appelés à prendre la responsabilité les uns des autres. Le SMC considère comme l'une de ses devoirs de créer des opportunités pour tous à devenir des acteurs et gestionnaires de leurs propres vies.

1.1 Les droits humains

Les droits humains concernent les droits de la personne et les obligations de l'État. La base du système international des droits humains est la Déclaration universelle des droits humains de l’ONU et les conventions relatives à la protection des droits humains qui ont été élaborées dans le système des Nations Unies. Ces déclarations et conventions visent à régler les relations entre l'Etat et l'individu. Une déclaration est considérée comme une expression de la volonté politique, tandis qu’une convention

est juridiquement contraignante pour l'Etat qui a choisi de la ratifier, s'engageant ainsi à la suivre. Le SMC prend en considération les règlements et les systèmes mondiaux, régionaux et nationaux visant à protéger les droits humains comme des instruments importants pour le changement.

Les droits humains sont universels. Ils s'appliquent à toute personne, sans distinction. Ils sont aussi interdépendants et ne peuvent pas être classés par ordre d'importance. Ils sont indivisibles. Les droits des citoyens, les droits politiques et économiques, sociaux et culturels, ont tous la même importance. Par conséquent, le point de départ et l'objectif de la

perspective des droits de SMC dans le travail de développement est: «tous les droits humains pour tous». Un principe important est que les droits humains ne doivent jamais être utilisés par quiconque comme prétexte pour violer les droits et les libertés d'autrui.

1.2 Les débiteurs d'obligations et les détenteurs de droits

Selon la perspective des droits, l'État est considéré comme le responsable pour le respect, la protection et la mise en œuvre des droits humains. Par conséquent, un aspect important d'une approche axée sur les droits humains est le plaidoyer et la revendication de la responsabilité des gouvernements et de l’administration - ils sont les débiteurs d'obligations légaux.

Dans une approche fondée sur les droits, les gens qui sont touchés par l'intervention de développement sont considérés comme des participants à l'intervention plutôt que de bénéficiaires. L'individu est le sujet et le

détenteur des droits plutôt que comme un objet et un bénéficiaire de l'action. Les personnes vulnérables ont le droit, ainsi que la capacité à participer et à façonner leur propre développement. Ils sont les détenteurs de droits.

1.3 Un changement durable sans dépendance

Dans l’approche axée sur les droits, nous travaillons pour un changement durable à long terme dans la société en nous attaquant aux racines de la pauvreté, de la vulnérabilité et de non-respect des droits humains.

L'analyse qui sous-tend le travail concerne les relations de pouvoir et les

structures de pouvoir et la façon de les changer quand ils sont inégaux et injustes.

Dans une approche axée sur les droits humains, il faut identifier les détenteurs de droits aussi bien que les débiteurs d'obligations. Les interventions doivent rendre capables les détenteurs de droits à changer leur propre situation et à prendre le contrôle de leurs propres vies. Il faut les faire connaître leurs droits et les renforcer dans leur capacité à utiliser, défendre et réclamer leurs droits pour eux-mêmes. L'objectif devrait être de les soutenir sans créer une dépendance.

1.4 La mobilisation et l’organisation

Quand les gens se réunissent pour s'organiser, ils obtiennent une voix commune et augmentent leur capacité à faire valoir leurs droits ensemble.

La coopération, la mise en réseau et les grandes arènes de collaboration avec d'autres acteurs renforcent davantage ces conditions. La mobilisation et l’organisation des détenteurs de droits est donc un élément central d'une approche fondée sur les droits humains. Par conséquent, les interventions soutenues par le SMC devraient toujours avoir comme objectif de

développer et de renforcer les associations de la société civile.

1.5 Les débiteurs d'obligations morales

La discrimination et les actes qui violent ou limitent les droits des

individus se produisent à tous les niveaux de la société ; dans la famille, à l'Eglise, à l'école, au travail et dans les affaires. Dans un monde globalisé, les styles de vie et les décisions politiques dans une partie du monde affectent le respect des droits des personnes dans d'autres régions du monde.

Les associations de la société civile ne doivent pas prendre en charge les responsabilités des gouvernements. Ils doivent au contraire faire pression sur les débiteurs d'obligations juridiques à prendre leur responsabilité. En même temps, il est important de réaliser qu'il y a aussi des débiteurs moraux d'obligations, qui ont une responsabilité envers les personnes vulnérables à faire respecter les droits humains. Les débiteurs moraux peuvent être des parents, des chefs religieux, des entreprises ou des chefs traditionnels locaux, qui ont une responsabilité morale envers leurs enfants, les membres de leur Eglise, leurs employés, etc.

1.6 Des effets à plusieurs niveaux

Dans une approche fondée sur les droits, il est important d'identifier les débiteurs juridiques et moraux des droits sur les différents niveaux de la société (local, national et international) pour y défendre le respect des droits humains. L’approche axée sur les droits doit avoir un effet sur les valeurs, les attitudes et les comportements des débiteurs moraux des droits ainsi que sur les décisions politiques. Il est important d'exiger un compte rendu de l'État en qualité de débiteur juridique de droits.

1.7 Quatre principes fondamentaux

La compréhension du SMC de l'approche axée sur les droits humains peut se résumer en quatre principes fondamentaux :

1.7.1 La non-discrimination

Chaque personne a les mêmes droits. Dans la coopération au

développement, il ne faut discriminer des personnes pour aucune raison (par exemple l'âge, l'origine ethnique, la religion, le handicap, l'orientation sexuelle ou l'état de santé). Autant de personnes que possible devraient profiter des améliorations qui sont le résultat de la coopération au développement, et les groupes les plus vulnérables et marginalisés devraient être prioritaires.

1.7.2 La participation

La coopération au développement doit être élaborée à partir de la

perspective des personnes vulnérables afin de parvenir à des changements à long terme dans leurs conditions de vie. Ces personnes vulnérables sont les détenteurs de droits et elles doivent être impliquées dans la

planification, l'exécution, le suivi et l'évaluation de l’intervention. L'objectif est de renforcer leurs capacités et d'assurer qu'elles obtiennent une voix dans la communauté, afin qu'elles deviennent des acteurs clés dans le développement de leur propre développement ainsi que celui de leur communauté. Il est également important que les organisations continuent à travailler sur leur propre culture et structure afin de développer et d'encourager une participation large et active au sein de l'organisation.

1.7.3 Responsabilité et responsabilisation

Prendre la responsabilité signifie que les débiteurs d'obligations assument la responsabilité de respecter les droits humains. La coopération au

développement doit viser à une plus grande responsabilisation des débiteurs juridiques et moraux des droits à tous les niveaux. Le fait de demander la responsabilité est donc une tâche importante pour la société civile, ainsi que la sensibilisation et le renforcement des détenteurs de droits afin qu'ils puissent eux-mêmes faire valoir leurs droits. Une

responsabilisation accrue peut également être réalisé en impliquant et en coopérant avec les débiteurs d’obligation ou par le partage de nouvelles connaissances avec eux.

1.7.4 La transparence

La transparence est une condition pour une participation active, ainsi que pour une reddition de comptes efficace. Une transparence de la part du gouvernement facilite la vérification à quel mesure le gouvernement prend sa responsabilité en tant que débiteur juridique de droits. La société civile doit travailler pour une plus grande transparence de la part des agences gouvernementales. En même temps, il faut que les associations elles-mêmes soient transparentes. C’est à travers une communication ouverte et l'accès à l'information concernant les décisions, les finances, les résultats et les conclusions, que les bailleurs des fonds ainsi que les détenteurs des droits sont en mesure d’accéder à et vérifier le travail de coopération pour le développement.

2. La théorie de changement de SMC dans une

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