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Chapitre I : L’Enfant

I. 2.2 Les théories du jeu :

I.3 L’enfant algérien :

Nous avons jugé important de consacrer à l’enfant algérien une partie, parce que dans la majeure partie de nos recherches bibliographiques, il est question de l’enfant européen et de la société et l’environnement dans lequel il évolue, mais nous ne pouvons ignorer les différences qui existent entre l’enfant algérien ou maghrébin en général, et l’enfant européen.

L’enfant, en Algérie fait partie du paysage urbain, et ceci surtout dans les quartiers populaires, où les familles ont le plus gardé les traditions ancestrales. L’enfant fait partie de son quartier. A 5 ou 6 ans sa maman commence déjà à l’envoyer chez l’épicier ou le boulanger.

En Algérie, nous pouvons assister au spectacle d’enfants à peine à quatre pattes, mais jouant déjà dehors, avec une sœur ou un frère, parfois à moitié dévêtus, mais déjà faisant leurs premiers pas dans l’univers des inconnus, du danger et de l’apprentissage, qui est la rue. Mais tous les enfants ne sortent pas jouer en dehors de la maison. Cela dépend des parents dont les attitudes, vis-à-vis de la zanka, s’échelonnent entre deux pôles extrêmes, allant de l’incitation à l’interdiction de la “fréquenter” en passant pas une liberté d’accès plus ou moins surveillée. « Dans une Algérie toujours attachée à ses valeurs arabo-musulmanes, l’éducation n’est pas considérée uniquement descendante et du ressort privilégiée de l’adulte et de l’institution sociale. L’expérience de la zanka est jugée nécessaire au développement de l’enfant qui doit y acquérir des savoirs et savoir-faire indispensables à sa vie sociale d’aujourd’hui et de demain

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I.3.1

Les jeux des enfants algériens :

Deux ensembles de facteurs déterminent l’utilisation de la rue et les activités qui s’y déroulent Des facteurs liés à l’âge et au sexe des enfants : Petits, les filles et les garçons peuvent jouer ensemble ou un petit frère accompagnera sa grande sœur avec ses copines. Dépassés un certain âge, les enfants se diviseront, pour que les garçons jouent d’un côté et les filles de l’autre.

Des facteurs liés au temps : moment de la journée, de la semaine, de l’année.

Les facteurs temporels influent sur les modalités d’appropriation. Ainsi trois tranches horaires sont à distinguer au cours d’une journée :

Celle du temps scolaire : les plus grands étant presque tous à l’école ou au lycée, les pères au travail, la zanka appartient quasi exclusivement aux enfants d’âge préscolaire (scolarité non- obligatoire et très peu développée en Algérie);

Celle d’après l’école : En Algérie, à cause des écoles surchargées, la double vacation est appliquée, ce qui fait qu’au lieu d’avoir deux sorties d’école par jour, il y en a quatre ou parfois plus. Ça augmente donc le nombre d’enfant dans les rues sur toute la journée. Les écoliers sortent entre quinze heures et dix-sept heures, et l’on doit se partager le territoire de jeu.

Celle d’après les horaires de travail : lorsque les adultes rentrent à la maison, que les voitures stationnent au parking ou sur le bord du trottoir et que la nuit commence à tomber.

Quant aux jours de vacances, les weekends end et les jours fériés, les enfants se précipitent dehors, et l’utilisation de la rue se fait par cercles concentriques proportionnels à l’âge. Plus on est âgé, plus on élargit son champ d’action et de jeu. Mais cela est modulé par le sexe, le territoire du garçon s’élargissant jusqu’à couvrir celui de l’homme adulte, et celui de la fille se rétrécissant généralement.

La nature et la localisation des activités des enfants changent en fonction de ces moments et de ce qu’ils impliquent comme groupe d’enfants présents dans la rue.

Au-delà de 6 ans, les garçons jouent en groupes unisexués à « tu l’as », à cache-cache, à la toupie, aux billes, aux cartes, aux dominos, au baby-foot (fabriqué par les enfants eux- mêmes), à la bicyclette, à la planche à roulette fabriquée également par eux, et qui se trouve

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être très dangereuse puisqu’elle se pratique dans la chaussée, juxtaposée aux véhicules, et bien entendu aux différents jeux de ballon.

Les filles, assument un rôle d’animation de jeu ou d’initiation au jeu, de régulation de conflits. Les jeux sont à peu près identique ;s à ceux des garçons, mais toutefois moins dangereux. Il faut toutefois y ajouter les comptines, les chants et danses, les jeux de poupées, les bavardages, la marelle, sauts à la corde...

Conclusion

Grace à ce chapitre nous connaissons mieux l’enfant. Ce qui était essentiel à ce mémoire, car même si l’adulte est l’avenir de l’enfant, les différences sont bien là et doivent être prises en compte.

Le point que nous devons aussi souligner, c’est l’importance du jeu dans la vie de l’enfant. C’est d’ailleurs pour cela que le besoin de jouer a été mis en tête de liste, et qu’il a été détaillé. Les autres besoins, sauf bien sur les besoins biologiques, sont tous quasiment liés au jeu. C’est par le jeu que les enfants acquirent de nouvelles compétences et de nouvelles expériences, qui les prépareront à leur future vie d’adultes.

Tout au long du mémoire le jeu aura une place importance, nous le verrons au fur et à mesure des chapitres, beaucoup de points sont basés dessus. Mais malheureusement et nous le verrons aussi dans les prochains chapitres, qu’avant le jeu, le besoin de sécurité prime sur tous les autres besoins. Ce qui importe d’abord avant tout c’est la préservation de la vie, nous allons malheureusement voir que la rue algérienne, et l’espace public en général en Algérie, n’essaye pas d’offrir ce droit légitime aux enfants, le droit à la sécurité.

Ce chapitre nous aura permis aussi de connaitre l’enfant algérien, car c’est pour cet enfant là que ce mémoire a été fait. L’enfance est universelle, mais chaque enfant est spécifique et chaque enfant est unique. Son pays sa société et sa religion le façonne. C’est pour cela que nous avons tenté de soulever les spécificités des enfants algériens. Mise à part les spécificités liées au lieu dans lequel évolue l’enfant, il ne faut pas oublier non plus que la première différence est le nombre d’enfant en Algérie, par rapport aux pays développés et plus

particulièrement européens. Ce chapitre était consacré à l’enfant isolé de son environnement, nous allons maintenant le découvrir dans sa diversité, dans son environnement.

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