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L’évolution des réseaux vers les objectifs

21. L’atteinte de l’objectif de capacité

L’objectif de capacité est double. Il porte à la fois sur les équipements de connexion au réseau, afin de garantir la satisfaction immédiate d’une demande de raccordement. Ensuite, il concerne les liens du réseau, afin de prévenir tout engorgement structurel qu’il serait difficile de résoudre rapidement.

Dans une première approche, le réseau installé sur la raffinerie ne souffre pas de problèmes de capacité. Les ports réseau, ces connecteurs permettant de relier un équipement au réseau, sont en nombre suffisant et aucun cas de sous-capacité n’a été remarqué. De même, les liens ne sont pas saturés et sont capables d’absorber des charges deux ou trois fois supérieures à celles actuelles. Est-il dans ce cas pertinent de se donner comme objectif une gestion prévisionnelle de la capacité ?

21.1. La pertinence de la gestion de la capacité de connexion

Un réseau installé depuis de nombreuses années semble ne devoir évoluer que marginalement, au gré de quelques évolutions de l’entreprise. Ces évolutions restent

souvent mineures et ne justifient pas une augmentation brutale et conséquente du nombre de ports réseau. Disposer de réserves de connexion au réseau peut sembler une dépense considérable et inutile. Cependant, quelques exemples récents viennent mettre à mal cette théorie.

En premier lieu, la capacité à absorber de nouveaux besoins de connexion au réseau est inexistante (inférieure à trois prises) dans quelques locaux. Or l’arrivée de deux ou trois personnes supplémentaires, ne serait-ce que pour un renfort ponctuel, ne saurait être refusée, faute d’accès au réseau. La fourniture du service ne doit pas être décalée dans le temps pour permettre d’adapter la capacité de connexion au besoin.

Ensuite, le besoin évolue. Les serveurs, sur la raffinerie, n’utilisent qu’un seul port réseau. Ce nombre est appelé à doubler à l'avenir car l’informatique centrale du Groupe demande de plus en plus souvent la connexion au réseau des systèmes embarqués de gestion de serveur. Ces systèmes permettent, en cas de défaillance du serveur, d’agir sur celui-ci à distance. Cette fonctionnalité est certes utile dans le cas d’une externalisation de la gestion mais également pour faciliter la gestion interne au site, surtout si les serveurs sont placés dans un bâtiment distant de trois kilomètres du site de gestion. Cette situation, à l’échelle de la quarantaine de serveurs concernés, conduit à une demande de ports réseau qu’il est impossible de satisfaire aujourd’hui. Enfin, le Grand Arrêt nécessite l’installation temporaire d’une centaine de prises réseau supplémentaires. Ce chiffre augmente de vingt pour-cent à chaque arrêt (tous les trois ans) car la mise en place de nouveaux services pour les entreprises intervenantes va de pair avec une utilisation croissante du réseau. Cette installation, pour temporaire qu’elle est, ne doit pas nécessiter une débauche d’argent et d’énergie pour sa mise en place et son retrait. La gestion de ce besoin temporaire de capacité est indispensable pour éviter toute sous-capacité, synonyme de perte de temps très coûteuse.

21.2. La gestion de la capacité de connexion

Une bonne pratique a guidé l’établissement de l’objectif de réserve. En disposant de vingt pour-cent de ports libres, le réseau est capable d’absorber les nouvelles demandes et laisse le temps de réagir face à la nature de cette demande. Si les changements sont structurels, ce seuil laisse le temps d’envisager une solution d’adaptation de la capacité, de la mettre en place et ainsi de garantir la continuité du service pour les utilisateurs. Faute de disposer de cette réserve, des situations de

saturation, incompréhensibles pour les utilisateurs, risquent de se produire. De plus, cette situation de mécontentement se prolongera dans le temps car une adaptation de cette capacité est assez longue. Par exemple, l’installation d’un nouveau commutateur réseau nécessite au moins une semaine et au plus deux mois, en fonction du stock d’équipements disponible chez le fournisseur.

Atteindre cet objectif n’est pas très compliqué : il suffit de procéder à un inventaire régulier, sur une base annuelle, de la réserve effective de ports réseau disponibles. Un outil tel que Cisco Network Assistant peut être d’une grande aide dans ce travail. La difficulté est donc moins technique qu’organisationnelle. Il est nécessaire de s’astreindre à effectuer cet inventaire sérieusement et régulièrement et surtout il importe que les résultats de cet inventaire débouchent sur des actions concrètes. Ainsi, en 2011, un tel inventaire a permis de justifier l’achat d’un commutateur réseau supplémentaire. Cela a mis fin à une situation de saturation dans tout un bâtiment et restauré une réserve de ports conforme à l’objectif.

21.3. La pertinence de la gestion de la capacité des liens

Comment une fibre optique, capable de véhiculer des informations à la vitesse de la lumière, peut-elle présenter un défaut de capacité ayant un impact direct sur la qualité de service du réseau ?

Actuellement, la bande passante installée est réputée suffisante. Cependant, certains usages spécifiques, comme la réplication de données en temps réel entre deux systèmes de stockages distants, ont montré que les limites peuvent facilement être atteintes. Cette restriction engendre des ralentissements sensibles et peuvent compromettre la bonne exécution de ces sauvegardes de données, ce qui est inacceptable. Dans cet exemple, la solution retenue a consisté à dédier un lien direct entre les deux systèmes afin que leur trafic n’ait pas d’impact sur le service. Une autre solution existe cependant : en fonction de la qualité de la fibre optique installée, il est possible d’utiliser une bande passante multipliée par deux voire par dix selon les configurations. Dans ce cas, il est important, lors de la pose d’une fibre optique, de peser les différences de coût entre une fibre de bonne qualité et deux fibres de qualité moyenne. La gestion de la capacité des liens est donc nécessaire pour économiser des ressources rares et chères mais également pour orienter les investissements sur des bases concrètes au regard des usages planifiés.

21.4. La réalisation de l’objectif de capacité

L’atteinte de l’objectif de capacité peut sembler aisée. Cependant, ce n’est pas un problème que l’on peut traiter superficiellement car la durée de vie d’une fibre optique se compte en décennies et il est économiquement impossible de poser de nouveaux liens dès qu’un nouveau besoin apparaît. Dans ce contexte, la gestion prévisionnelle prend tout son sens et revêt une importance stratégique. Cette gestion rejoint ainsi celle nécessaire à l’atteinte de l’objectif de capillarité.

La première étape consiste à réaliser un audit de l’utilisation des liens existants, puis d’en analyser les résultats. Cet audit doit donner des indications sur les liens les plus utilisés et permettre d’anticiper les actions à mener. Dans certains cas, il sera probablement nécessaire de procéder à l’installation de nouveaux liens optiques. Cette installation étant à la fois longue et coûteuse, il faut disposer de moyens objectifs de la justifier. C’est pourquoi l’atteinte de cet objectif passe par la mise en place de solutions de supervision adaptées, telles que mentionné précédemment.