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CTX-M, OXA

4.3 L’antibiorésistance chez l’animal et autre source .1 Résistance aux pénicillines

Au cours des dernières décennies, avec l'utilisation de β-lactamines chez les animaux, à des niveaux thérapeutiques et subthérapeutiques pour améliorer le taux de croissance, il n'est pas surprenant qu'une résistance acquise aux β-lactamines ait été observée chez les bactéries présentant un risque pour la santé animale et humaine (Li et al., 2007). Les bactéries résistantes isolées des animaux peuvent infecter les humains par contact direct ainsi que via des produits alimentaires d'origine animale (Allocati et al., 2013). En outre, l'élimination non réglementée des antimicrobiens dans l'environnement ont été désignés comme les facteurs prédominants de

la persistance de la résistance aux antibiotiques (Seni et al., 2017). Au Royaume-Uni à 1992, la résistance aux β-lactamines a été élargie, une souche de E. coli productrice d’une β-lactamase de type TEM-1 a été isolée pour la première fois de matière fécale de veaux (Hunter et al., 1993).

4.3.2 Résistance aux β-lactamines à spectre étendu

Les animaux de compagnie représentent des sources potentielles de propagation de la résistance antimicrobienne en raison de l'utilisation intensive des agents antimicrobiens et de leur contact étroit avec les humains (Guardabassi et al., 2004). En 1986, au Japan, une souche de E. coli héberge une BLSE de type CTX-M, a été isolée pour la première fois à partir de matière fécale d’un chien préalablement administré par des β-lactamines (Matsumoto et al., 1988). La présence de différentes BLSEs comme CTX-M-1, -2, -3, -9, -13 ont été largement diffusées dans plusieurs pays tel que le Portugal, le Japon et l’Espagne (Carattoli, 2008). En Algérie, chez la volaille, une étude sur E. coli productrice de BLSE provenant d'isolats aviaires a été menée par Meguenni et al. (2012). Les auteurs ont cité la présence des enzymes BLSEs de type CTX-M-1 et CTX-M-15 dans des isolats de E. coli provenant des régions centrales algériennes.

La dissémination des bactéries productrices de β-lactamases, et en particulier E. coli, de l’homme vers les animaux de compagnie et les animaux destinés à l’alimentation a atteint les animaux sauvages ou la plupart des bactéries pathogènes productrices de BLSE sont E. coli. À ce jour, au moins 80 espèces sauvages ont été trouvées comme porteurs d'entérobactéries productrices de BLSE, la plupart étant des oiseaux sauvages (Wang et al., 2017). Au Portugal, Costa et al. (2006) ont pu isoler pour la première fois à partir de matière fécale des animaux sauvages des souches de E. coli productrices de BLSEs. L’isolement des souches de E. coli possédant une résistance aux β-lactamines par la production de β-lactamases de type CTX-M-14 et TEM-52 a été signalé chez des oiseaux de proie (Costa et al., 2006). Dès ce premier rapport, plusieurs publications ont noté l'apparition des isolats de E. coli producteurs de BLSEs dans différentes espèces d’oiseaux sauvages en Europe, en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud, en Amérique du Nord et en Australie (Wang et al., 2017). En Algérie le premier rapport était sur la présence d'isolats de E. coli multirésistants provenant de sangliers et de macaques de Barbarie produisant des BLSEs de type CTX-M-15 par Bachiri et al., (2017).

Les β-lactamases de type AmpC ont émergé dans le monde entier, chez les animaux destinés à l’alimentation, la volaille, le bétail et les animaux de compagnie (Smet et al., 2009 ; Ewers et al., 2012). Une céphamycinase de type CMY-2 a été identifiée chez des isolats bactériens obtenus à partir d'urine et de plaies de chiens à Georgia (Sanchez et al., 2002). La diversité parmi les gènes codant pour les BLSEs chez les Enterobacteriaceae provenant des animaux destinés à l’alimentation est de loin supérieure à celle observée pour les gènes codant pour AmpC. Jusqu'à présent, la présence de BLSE chez les Enterobacteriaceae commensaux s'est révélée être comprise entre 0,2% et 40,7% (Smet et al., 2009). À ce jour, 20 espèces différentes d'animaux sauvages, principalement des oiseaux, ont été identifiées comme étant des porteurs de blaCMY-2. Comme en médecine humaine et vétérinaire, blaCMY-2 est la β-lactamase de type AmpC la plus fréquemment détectée chez les animaux sauvages, bien que son identification ait été limitée aux isolats de E. coli (Wang et al., 2017). En Algérie, la CMY-2 est détectée chez quatre souches de E. coli isolés de poulet de chair dans la wilaya de Bejaia (Belmahdi et al., 2016).

4.3.4 Résistance aux carbapénèmes

Les bactéries résistantes aux antibiotiques qui sont sélectionnées chez les poulets et les animaux d’élevage peuvent être transmises à l'intestin humain via la chaîne alimentaire ainsi que dans les milieux environnementaux (Agabou, 2016). Il est également important de noter que la première étude estimant les tendances mondiales de l'utilisation des antimicrobiens dans l'élevage a montré que la consommation mondiale des antibiotiques augmentera dans le futur et qu’elle sera probablement due à la croissance de la demande des consommateurs des produits d’origine animale et le virage vers des fermes à grande échelle où les agents antimicrobiens sont couramment utilisés (Van Boeckel et al., 2015). Le premier rapport d’isolement de E. coli productrice d’OXA-48 était de l'espèce de volaille Gallus domesticus au cours d'une étude visant à détecter les gènes codant pour la carbapénémase chez les volailles au Liban en 2013 (Al Bayssari et al., 2015). La première détection d'OXA-48 provenant des animaux de compagnie était signalée en Allemagne à partir d’un isolat de E. coli, prélevé d'un bulldog de 11 ans portant un stimulateur cardiaque, présentant plusieurs facteurs de comorbidité (Stolle et

al., 2013). En Algérie, cinq E. coli producteurs d'OXA-48 ont été détectés chez des chiens et chats sains et chez un chat malade (soumis à une investigation diagnostique) entre 2014 et 2015. Chez les animaux sauvages Bachiri et al. (2017) ont signalé la détection de deux souches de E.

de l’espèce E. coli , productrice de BLSEs, AmpC et carbapénèmases chez l’humain, les animaux de compagnie, le poulet, le bétail et les oiseaux sauvages dans les pays sur les voies de migration de la cigogne blanche (Ciconia ciconia) sont présentés dans la figure 4 ( Hupkova et al., 1995 ; Edelstein et al., 2003 ; Eisner et al., 2006 ; Coque et al., 2008 ; Bonnedahl et

al. 2009 ; Jones et al., 2009 ; Bogaerts et al., 2011 ; Huemer et al., 2011 ; Ewers et al., 2012 ; Gregova et al. 2012 ; Husickova et al. 2012 ; Laube et al., 2013 ; Székely et al., 2013 ; Aqel et al., 2014 ; Girlich et al., 2014 ; Micenková et al., 2014 ; Ibrahim et Youssef, 2015 ; Yandaï et al., 2014 ; El-Aziz, 2015 ; Jamborova et al. 2015 ; Kuziemski et al., 2015 ; Maciucaet al., 2015 ; Reuland et al., 2015 ; Sallem et al., 2015 ; Spaleniak et al., 2015 ; Ebrahimi et al., 2016 ; Abass et al., 2017 ; Alonso et al., 2017 ; Aslantaş and Yilmaz, 2017 ; Dahab et al., 2017 ; Ferjani et al. 2017 ; Mairi et al., 2017 ; Mathlouthi et al., 2017 ; Melo et al., 2017 ; Mischnik et al., 2017 ; Münch et al., 2017 ; Muthupandian et al., 2017 ; Sangare et al., 2017 ; Skalova et al., 2017 ; Van Duin et Doi, 2017).

Figure 4. Exemples de distribution de l’espèce E. coli productrice des BLSEs, AmpC et carbapénèmases chez l’humain, les animaux de

Chapitre II

LA CIGOGNE