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5. Indicateurs environnementaux et techniques de

5.2 Techniques de réhabilitation pour l’amélioration thermique,

5.2.1 L’amélioration thermique et énergétique

L’amélioration des conditions thermiques et énergétiques demande une réflexion globale sur le bâtiment, sur les plans technique, architectural et financier. Différentes techniques sont possibles, notamment par l’intervention sur l’enveloppe (isolation du bâtiment par l’intérieur ou par l’extérieur), la protection solaire pour le confort d’été, la mise en place d’équipements plus performants reposant éventuellement sur les énergies renouvelables.

5.2.1.1 Interventions sur l’enveloppe

L’intervention sur l’enveloppe ne doit pas seulement considérer les parois et les baies, mais également les défaillances techniques liées à la perméabilité à l’air des parois et aux ponts thermiques. L’isolation par l’intérieur présente souvent une plus faible efficacité vis-à-vis des ponts thermiques. Les solutions idéales n’existant pas, on opère au mieux selon les contraintes de terrain. Les réflexions sur les isolations thermiques et acoustiques doivent se faire de manière conjointe. En effet, certains isolants peuvent n’être efficaces que par rapport à un seul aspect, acoustique ou thermique.

L’encadré ci-dessous rappelle les principales techniques courantes d’isolation des enveloppes.

Isolation par l’extérieur

L’isolation de l'enveloppe par l'extérieur est généralement coûteuse et lourde à mener, mais efficace (gain pour les niveaux intermédiaires pouvant atteindre 90%) car elle considère conjointement les problèmes d'isolation de parois et les ponts thermiques. L’isolation des niveaux intermédiaires doit être accompagnée par celle des niveaux supérieurs et inférieurs notamment les toitures et parties chauffées en contact avec le sol ou avec des locaux non chauffés.

L'isolation par l'extérieur peut être conseillée lorsque les enduits extérieurs sont défectueux. Elle permet de faire deux opérations en même temps : l'isolation et le ravalement. Cependant, pour les intervention en site ou bâtiment protégé, cette technique n’est pas toujours possible, notamment quand la modification de l’aspect extérieur du bâtiment est soumise à l’approbation de l’Architecte des Bâtiments de France, quand les façades présentent beaucoup d’irrégularités (corniches, balcons, terrasses …) car le recouvrement devient difficile.

L'intervention en copropriétés dégradées présente également cet inconvénient de recherche d'un accord unanime pour l'intervention sur l'ensemble d'un bâtiment, qui se pose assez souvent dans les opérations de réhabilitation. L'isolation par

l'intérieur permet alors de contourner ces contraintes même si son efficacité reste le plus souvent assez relative.

Les solutions techniques sont multiples :

- L'enduit mince sur isolant : système composé d’un isolant (généralement du polystyrène expansé), d'un enduit spécifique armé d'un tissu de fibres de verre et d’un enduit de finition. Le mode de fixation est choisi selon la nature du support. S’il est régulier, on procède par collage. Dans le cas contraire, la fixation mécanique s'impose.

- L'enduit hydraulique sur isolant : la technique est proche de la précédente. L'enduit mince est remplacé par un enduit hydraulique (mortier) généralement projeté. La tenue aux chocs dans les endroits exposés est meilleure et l'entretien plus aisé en zone urbaine.

- Les parements sur isolants : l'isolant revêtu ou recouvert de pierres minces, de carrelages ou de panneaux de bardage ou de contre-murs en brique, est fixé au support.

- Les vêtures : une vêture est constituée d'éléments préfabriqués en usine comprenant un isolant (généralement le polystyrène expansé moulé) et une plaque de parement. La mise en œuvre s’effectue par fixation mécanique.

- Les enduits isolants : ils sont constitués de mortiers auxquels sont incorporées des particules de matériaux isolants (billes de polystyrène expansé, vermiculite exfoliée ...). Généralement appliqués en trois couches, ils ne permettent pas d'obtenir des résistances thermiques équivalentes à celles atteintes par les autres procédés. Ils sont réservés aux parois déjà isolées auxquelles on souhaite apporter un complément d'isolation.

Isolation par l’intérieur

La solution d’isolation par l'intérieur ne permet pas de traiter tous les types de ponts thermiques (par exemple les nez de dalle). Par contre, elle est moins coûteuse que l’isolation par l’extérieur et ne modifie pas l’aspect du bâtiment. Dans les situations difficiles de mise en accord des copropriétaires, cette solution est appropriée pour des améliorations personnalisées.

L’isolation par l’intérieur présente cependant l’inconvénient de réduire sensiblement le volume intérieur. Elle oblige une mise en œuvre complexe, liée à la prise en compte des contraintes de l'existant, notamment les gênes possibles par exemple pour l'ouverture des baies du fait de l'épaisseur additionnelle, une mise en oeuvre qui peut être contraignante dans le cas de prises électriques existantes, de canalisations ou autres équipements à démonter.

Il existe trois types de produits correspondant à différentes techniques de pose : - les panneaux simples d'isolant : des isolants collés au support et protégés par une

cloison de doublage. Lorsque ce support est trop irrégulier, il est préférable d'envisager des fixations mécaniques.

- les panneaux composites (ou complexes) sont constitués d'un parement en plâtre cartonné (qui évite la contre-cloison) et d'un isolant (laine minérale, polystyrène ou polyuréthane). Posés sur des cales en bois, les panneaux sont fixés contre le mur, par collage (paroi sèche et plane) ou par vissage sur tasseaux (fixés préalablement au mur, ils permettent de ménager une lame d'air entre l'isolant et la paroi).

- les panneaux « sandwich » sont constitués d'un isolant collé en usine entre deux plaques de plâtre. Plus rigides que les précédents du fait de leur double parement, ils sont utilisés pour isoler des murs humides ou présentant des irrégularités importantes. Leur pose s'effectue par vissage sur des tasseaux, en ménageant une lame d'air de 3 cm environ.

Isolation des baies

Elle peut également être réalisée de différentes manières :

- remplacement d'une fenêtre simple vitrage par un double vitrage simple ou plus performant (vitrage peu émissif, isolation entre vitrage par un gaz, etc.),

- isolation par survitrage (un châssis est rapporté sur le vantail d'une fenêtre existante). Cette technique est actuellement peu utilisée,

- remplacement de la menuiserie de la fenêtre ; ce remplacement reste peu efficace vis-à-vis de l'amélioration des performances énergétique des locaux, cependant, beaucoup de propriétaires occupants font le lien entre les déperditions thermiques et l’état des menuiseries,

- renforcement de la perméabilité à l'air des baies, par le changement ou l’isolation des caissons à store roulant notamment,

- protection solaire des baies, par l’adjonction au vitrage d’un film protecteur, ou l’installation de brise soleil, store ou autre masque en façade.

Isolation des toitures

Les toits sont généralement les parties les plus importantes à isoler, car ils constituent les principaux lieux de déperdition de chaleur dans une maison individuelle. Les combles perdus, qui sont des locaux non occupés situés sous la partie inclinée des toitures, ne nécessitant pas chauffage, doivent être isolés du reste du logement. Deux types d’isolation pour les combles sont possibles. On peut intervenir sur le plancher qui sépare la toiture du logement (combles perdus) ou bien en sous face de toiture. Dans ce cas, l’isolant posé en sous face est à base de fibres minérales en rouleaux équipées d'un pare-vapeur.

L’isolation des combles perdus se fait en intervenant sur le plancher qui sépare la partie du logement chauffé des locaux non chauffés. Elle permet d’éviter l’isolation de la toiture, plus complexe et difficile à mettre en œuvre en raison de la pente et des porosités multiples. De plus, elle permet d’aérer la toiture en été. L'isolant est simplement disposé sur le plancher. En présence de solives, l’isolant doit être disposé entre chacune de ces dernières, sans les dépasser, si on prévoit la pose d’un plancher. Sinon l’isolant doit recouvrir toutes les solives.

Plusieurs types d'isolant peuvent être utilisés : fibres minérales en rouleaux, équipées d'un pare-vapeur, isolants en vrac (vermiculite) déversés sur le plancher, laine de verre en vrac, isolants en panneaux (polystyrène, polyuréthane) disposés jointifs sur le plancher.

5.2.1.2 Installation de dispositifs solaires

On peut améliorer les conditions énergétiques d’un bâtiment en installant différents dispositifs solaires sur l’enveloppe existante :

• Vérandas comme pièces indépendantes ou en extension des cuisines et des séjours dans les espaces résidentiels (en veillant à une orientation et une disposition architecturale évitant les surchauffes estivales),

• Protections solaires des baies pour le confort d’été (la réglementation thermique invite à considérer les protections solaires plus spécifiquement pour les baies exposées au bruit, dans la mesure où celui-ci influence l’ouverture de la fenêtre, élément important pour la ventilation),

• Dispositifs solaires de production d’eau chaude sanitaire ou de chauffage (capteurs solaires thermiques en façade ou en toiture),

• Dispositifs actifs de production d’électricité (panneaux photovoltaïques). Ces dispositifs exigent des contextes architecturaux spécifiques : capacité d’extension pour les vérandas, faculté de modification des façades pour les autres dispositifs. Dans la réglementation française actuelle, cette dernière faculté peut poser problème en centre urbain ancien soumis à une protection architecturale particulière (secteur sauvegardé, Zones de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager, ZPPAUP, abords de monuments historiques, etc.).

Remarquons qu’il s’agit là d’actions liées à une certaine volonté politique de promotion des énergies renouvelables. Depuis août 2000 à Barcelone, un arrêté municipal, connu sous le nom d'Ordonnance de Barcelone, impose l'installation de capteurs solaires pour la production d'au moins 60% de l'eau chaude sanitaire lors de toute nouvelle construction ou rénovation d’un immeuble collectif dont la consommation en eau chaude dépasse 2500 litres par jour. Suivant l'exemple de la municipalité de Barcelone, plusieurs agglomérations voisines s'apprêtent à promulguer (ou l'ont déjà fait) des règlements allant dans le même sens.

5.2.2 L'amélioration des conditions d'aération et