L’acupuncture

L’acupuncture est l’une des cinq branches de la Médecine traditionnelle chinoise, avec la diététique, la pharmacopée (plantes médicinales), le massage et les exercices énergétiques (Qi Gong et Tai-chi). Le Huangdi Neijing, sorte de bible rédigé sur plusieurs siècles et datant de 200 avant J-C, à l’origine de cette médecine, sera étoffé au fil des siècles par d’autres écrits de médecins chinois. C’est toutefois sous l’impulsion de Georges Soulié de Morant, consul de France à Pekin durant plus d’une dizaine d’années, que l’acupuncture prend un essor considérable en Europe à partir des années 1920.

Basée sur une approche énergétique et holistique, elle agirait sur le Qi (prononcé tchi) qui circule dans le corps par la voie des méridiens. Cette notion peut se traduire par « souffle » ou par « énergie ». Celle-ci se caractérise par le yin et le yang qui sont indissociables comme le jour et la nuit, le chaud et le froid etc. L’un ne peut exister sans l’autre et désigne le corps humain comme un ensemble dynamique où tout est mouvement, harmonieux et équilibré si l’on est en bonne santé. Dès lors qu’il y a un déséquilibre de cet ensemble dynamique (déséquilibre nutritionnel, traumatisme ou émotionnel) alors apparaissent les infections et maladies.

A l’aide de fines aiguilles insérées à la surface de la peau, l’acupuncture rétablit une circulation harmonieuse de l’énergie. Ainsi, en stimulant des points précis, elles permettraient de refaire circuler l’énergie (et donc de soulager une douleur ou autres symptômes gênant) et régulariseraient le Qi et ses fonctions physiologiques, organiques et psychiques ciblées. Il existe une cartographie détaillée des points d’acupuncture et des méridiens ainsi que leurs rôles qui rétablissent la santé et l’équilibre du patient.

Le point d'acupuncture est un lieu privilégié sur la peau qui permet d'accéder à cette énergie car c’est à cet endroit qu’elle est plus concentrée. A ce niveau, il n’y a ni nerfs, ni de vaisseaux sanguins, ni vaisseaux lymphatiques. Cette zone est donc considérée comme « vide » et c’est dans ce vide que l’énergie, le Qi, est la plus accessible. Situés le long de trajets d'énergie ou méridiens, les points d’acupuncture parcourent tout l'ensemble de l'organisme en se connectant les uns aux autres et en relation avec les différents organes (cœur, rein, foie, estomac, vessie, etc.) et structures du corps (peau, muscles, sang, os).

Lors de la première visite chez l’acupuncteur, le thérapeute évalue l’état général de santé du patient et détecte ses déséquilibres énergétiques. Pour cela, il utilise l’observation, les palpations et questionnaires détaillés. Prenant ainsi note des antécédents médicaux et des caractéristiques du patient (taille, poids, teint, rythme de la respiration, son de la voix, mouvements, état émotif), il examine le pouls et la langue, écoute les bruits de l’estomac, relève les odeurs corporelles et ausculte les endroits douloureux associés aux méridiens.

Même si les aiguilles sont peu engageantes, elles font rarement mal et sont conçues pour s’insérer dans la peau sans résistance. Généralement, positionnées sur différents points durant 15 à 40 minutes, elles permettent un effet relaxant. La sensation causée par l’aiguille va d’une simple piqûre de moustique jusqu’à la décharge électrique, et ne dure que le temps de l’insertion de celle-ci. Il n’est pas rare que les patients s’endorment.

Différentes écoles de pensée coexistent : certains insèrent les aiguilles uniquement aux pieds et aux mains alors que d’autres les implantent seulement dans les oreilles. De nouveaux styles émergent régulièrement car la pratique est en constante évolution. Chez les patients non tolérants aux aiguilles comme les enfants ou lorsque le traitement exige une stimulation prolongée, la solution est l’acupuncture au laser.

Cette médecine peut traiter une variété de déséquilibres liés aux systèmes musculosquelettique (rhumatismes, arthrose, arthrite, tendinite, bursite, entorse), respiratoire (bronchite, asthme), gastro-intestinal (nausées, vomissements, calculs, diarrhée), nerveux (dépression, angoisse, stress) et bien d’autres encore comme les troubles du sommeil, les allergies, les céphalées, les migraines ou petits déséquilibres liés à la grossesse. Même si les résultats sont parfois spectaculaires notamment dans le traitement de certains lumbagos ou autres douleurs cervicales, il ne faut pas oublier que cette médecine ne peut guérir les maladies graves ni pallier aux déficiences génétiques.

En France, actuellement, seuls les médecins possédant une formation supplémentaire à l’université, aboutissant à la « capacité en acupuncture » (diplôme d’état) sont autorisés à pratiquer cette médecine chinoise.

Malgré des essais contrôlés randomisés réalisés à l’étranger sur cette pratique ; en France peu de crédits à l’heure actuelle sont accordés à l’acupuncture. C’est en effet un paradoxe car, selon les résultats des essais, cette médecine est efficace et peu onéreuse.

Néanmoins, l’acupuncture n’est pas encore assez bien connue par l’état français, les médecins et l’assurance maladie qui n’encouragent donc pas à s’orienter vers cette discipline qui par ailleurs est exigeante car elle nécessite pour le médecin d’entrer dans une autre forme de pensée éloignée de la pensée occidentale. Au Québec, il s’agit d’une profession officiellement reconnue depuis 1985. Bien que plus tardivement en 1997, cette pratique sera reconnue comme option thérapeutique sécuritaire et efficace dans le traitement de certaines affections aux Etats Unis.

En conclusion, il s’agit un traitement parallèle qui peut être associé au traitement allopathique, homéopathique, etc. Il est recommandé de démarrer dès les premiers symptômes, sans prendre le moindre retard afin de palier par exemple à l’évolution des douleurs zostériennes.

Cette médecine chinoise est peu développée en France mais présente de nombreux résultats sur certains patients. Ainsi lors de douleurs insupportables pour les patients, bien que non reconnue comme médecine en France et non remboursée par la sécurité sociale, l’acupuncture semble être une piste à suivre pour les patients douloureux (76,77).