• Aucun résultat trouvé

L ’ IMMUNITE ET LA REACTIVATION DU VZV

PARTIE 1 : LE VIRUS VARICELLE ZONA

6.4 L ’ IMMUNITE ET LA REACTIVATION DU VZV

Lors de la latence, pendant de nombreuses années, des anticorps anti-VZV et des cellules T mémoires répondent à la stimulation des antigènes du virus assurant ainsi le maintien de l’immunité. Il y a de plus persistance des anticorps dirigés contre les glycoprotéines après la primo-infection.

Lorsque le sujet infecté est exposé de nouveau au virus ou subit des réactivations de celui-ci, on observe un renforcement du système immunitaire. Ainsi, le maintien du virus sous forme latente est contrôlé essentiellement par l’immunité à médiation cellulaire.

Lorsque les réponses immunitaires deviennent insuffisantes la réactivation du virus se manifeste de façon symptomatique sous forme de zona généralement une seule fois au cours de la vie. L’infection reste localisée sauf chez les sujets immunodéprimés où elle est disséminée (13).

Lors de la petite enfance, cette réactivation peut avoir lieu à l’issu d’un faible pouvoir immunisant des varicelles in utéro ou d’une pathologie enfantine (leucémie, lymphomes ou infection par le VIH).

Il a été démontré, chez les sujets âgés et ceux immunodéprimés, une corrélation entre diminution de la réponse à médiation cellulaire aux antigènes du VZV et l’augmentation du risque de zona. Ainsi, différentes anomalies, tels qu’une diminution de l’activité des cellules NK, une réduction de l’activité cytotoxique des polynucléaires, un déficit des lymphocytes CD4 et CD8 expliqueraient l’apparition du zona. En revanche, le risque de survenue d’un zona ne parait pas corrélé à la diminution des anticorps anti VZV mais un faible taux d’anticorps neutralisants pourrait favoriser la résurgence du virus. En conséquence, l’immunité humorale joue un rôle secondaire dans la réactivation.

En conclusion, les réactivations surviennent lorsque le système immunitaire, dont l’efficacité décroît avec l’âge, atteint un seuil limite ne lui permettant plus de contrôler le virus (figure 12). On sait maintenant que c’est essentiellement la composante cellulaire de la réponse adaptative qui est critique, ce qui est illustré par la fréquence élevée de réactivations chez des patients dont la réponse cellulaire est fortement affaiblie en raison de l’âge, de conditions pathologiques ou suite à des traitements immunosuppresseurs, alors que leur réponse humorale ne semble pas amoindrie (22).

Enfin, lors du zona, on constate une augmentation rapide du nombre de lymphocytes T et des anticorps anti-VZV de type IgG et IgA, alors que les IgM réapparaissent de façon inconstante.

En conclusion, schématiquement l’immunité innée peut être résumée comme suit :  Une 20aine de cytokines :

INFα

produit par les cellules infectées et les cellules dendritiques Etat antiviral des cellules saines

Stimulation des cellules NK TNFα Activation des neutrophiles

IL2

Prolifération des cellules T

Stimulation des cellules NK

IL6 Stimulation des cellules B et T

INFµ Activation des macrophages

 Les cellules sentinelles (dendritiques et macrophages) ont différentes actions :

 INF et autres cytokines

 Internalisation et apprêtement des antigènes viraux

 Migration dans les ganglions lymphatiques pour informer les cellules B et T

 Les cellules NK permettent la reconnaissance des cellules infectées et la lyse de celles-çi. On observe la sécrétion d’INFµ, TNFα et autres cytokines.

 Le complément en association avec les anticorps naturels entraine la lyse des cellules infectées et des virus à péplos.

En rouge : actions directement antivirales

En vert : renforcement de ces actions

En bleu : préparation de l’immunité acquise

L’immunité acquise est schématisée de la façon suivante :

7 LE DIAGNOSTIC

Le virus de la varicelle et du zona est à la fois extrêmement contagieux et très fragile. Cette fragilité rend son isolement délicat et aléatoire en culture cellulaire, à partir des prélèvements. Ainsi, l’apport des techniques de biologie moléculaire est important pour le diagnostic virologique (13).

Il est inutile en pratique médicale courante où l’aspect de l’éruption de la varicelle et du zona est suffisamment évocateur. On recherche le virus lorsque la clinique n’est pas concluante, dans les formes graves d’infection à VZV, ou encore dans les protocoles d’études à but cognitif ou thérapeutique. De plus, la sérologie est utile avant la mise en route d’un traitement immunodépresseur et en cas d’exposition d’une femme enceinte au virus (12).

Les méthodes de diagnostic virologique sont réparties en deux groupes :

 Les méthodes de diagnostic dites « classiques » ou indirect : comprenant l’isolement viral sur culture cellulaire et le sérodiagnostic par le test ELISA. Il s’agit d’une méthode indirecte où l’on cherche à mettre en évidence une ascension du taux des anticorps (23). Cette méthode est utilisée pour la détermination de l’immunité chez l’enfant ou l’adulte sain immunocompétent, mais surtout essentiel chez un jeune sujet avant sa mise sous traitement immunodépresseur, ainsi qu’immédiatement lors de l’exposition d’une femme enceinte au VZV (13).

 Les méthodes de diagnostic dites « rapides » ou direct visant à rechercher directement le virus sur prélèvement, soit par réactions immunologiques (techniques immunoenzymatiques ou immunofluorescence) soit par microscopie électronique (23). Ces techniques sont utilisées dans les formes graves et compliquées de la varicelle et du zona tel que la pneumonie varicelleuse chez l’adulte sain et le nourrisson, les formes disséminées chez l’immunodéprimé et les formes résistantes au traitement antiviral. Enfin, cette méthode directe est primordiale chez la femme enceinte dans les varicelles pergravidiques avant la 24ieme semaine de grossesse et chez le nouveau-né dont la mère a eu la varicelle entre cinq jours avant et deux jours après l’accouchement (13).

Documents relatifs