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L’action de la mer

Dans le document Feuille N 182 GARAAT EL OUED (Page 9-16)

II- MORPHOLOGIE ET MORPHODYNAMIQUE ACTUELLES

3- L’action de la mer

Quelques plages existent ici et là, mais les marais maritimes et les côtes rocheuses basses sont les formes les plus fréquentes et qui intéressent le linéaire côtier le plus long.

a- Les plages

Ces formes se limitent toujours à de simples liserés sableux ou de grève peu larges, très peu épais et laissant fréquemment affleurer la roche sous-jacente. On les rencontre sur le rivage de la mer et surtout le long de la berge sud de la lagune de Bhiret El Bibane. Ici, elles occupent le front des terres alluviales ou de certaines terres humides du type chott et sebkha. De plus, il s’agit de formes qui paraissent plutôt faibles et parfois en cours d’érosion.

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C’est ce que suggèrent par exemple, des palmiers devenus de plus en plus fréquemment atteints par les vagues par marée haute ou aussi la digue d'El Marsa de Rass Ksib, près de Ben Guerdane (Oueslati, 2004).

Du côté de la face ouest de cette digue, pourtant tournée vers le courant côtier le plus actif, le rivage est resté presque inchangé si ce n’est la formation d’un liseré de matériaux vaseux et caillouteux ne dépassant pas quatre à six mètres de large et en grande partie couvert par les eaux de marée haute. De l’autre côté, le rivage a rattrapé des constructions dont certaines ont subi une érosion avancée.

Figure 5:L'éro¬sion du rivage dans les secteurs coupés des apports de la dérive littorale par la petite digue d'El Marsa ; des constructions ont

été rattrapées par le rivage et partiellement endommagées (photo, A.

Oueslati, 2017).

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Figure 6: L’évolution du rivage dans le secteur coupé des apports de la dérive littorale telle qu’elle apparait de deux images Google datant de 2005 et de 2016 (la construction du milieu correspond à celle de la fig.

5).

Figure 7: L’évolution du rivage dans le secteur coupé des apports de la dérive littorale telle qu’elle apparait de deux images Google datant de 2005 et de 2016 (la construction du milieu correspond à celle de la fig.

5).

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b- Les marais maritimes

Ces formes ont été, comme dans les autres parties du golfe de Gabès et ses abords méridionaux, favorisées par l’importance de la marée. Elles sont représentées surtout au niveau de la partie occidentale de la face maritime du Slob (ou solb) d’une part et dans le bras de mer qui part de la lagune en direction de Sabkhet Bou Jmal d’autre part. On retrouve le dispositif caractéristique des deux domaines classiques du schorre et de la slikke. Mais une différence sensible existe entre le rivage donnant sur la mer et celui en rapport avec la lagune. Dans ce dernier, la prépondérance est donnée au domaine de slikke qui peut se trouver en contact direct avec le sol de sebkha et qui marque fortement le paysage par marée basse grâce à son important chenal de marée bien inscrit dans le matériel vaseux.

Figure 8:Au lendemain des pluies importantes, comme celles de novembre 2017, les sebkhas se transforment en plans d’eau continus :

la situation au bord de la route Ben Guerdane-Zarzis le 18 novembre 2017 (photo, A. Oueslati, 2017).

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c- Les côtes rocheuses basses

Ce type de côtes intéresse une grande partie des rivages du slob dont l’ossature correspond principalement, on l’a vu, au grès calcaire de la formation Rejiche tyrrhénienne. Aussi, l’évolution se fait-elle principalement par érosion biochimique et le modelé est souvent caractéristique par ses lapiés et mares de formes variées et parfois à encorbellement bien tranché.

Le domaine intertidal montre souvent un trottoir de corrosion typique.

Mais les rivages de la partie nord-occidentale de la lagune se distinguent par des constructions algaires qui lui confèrent une certaine spécificité.

Les parties en saillie portent une mince formation à Neogoniolithon notarisi avec parfois Rivularia atra (Molinier et al., 1954). Mais les parties externes du platier se distinguent par une importante construction dominée par les algues Neogonilithon et Tenarea. Ceci serait dû aux conditions locales caractérisées par la faible bathymétrie, la température (jusqu’à 50° en été) et la forte salinité des eaux (jusqu’à 51% en été). De telles conditions ne semblent pas répondre aux exigences de certaines variétés d’algues calcaires ni à celles des vermitidés. Si bien que, Neogoniolithon et Tenarea n’ont pas de concurrents et échappent à la destruction par les lithophages (Thornton et al., 1978 ; Oueslati, 1993).

Figure 9:Le trottoir à Neogoniolithon et Tenarea de la berge de la lagune de Bhiret El Biban.

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Références bibliographiques

 Oueslati A. (1993)- Les côtes de la Tunisie ; Géomorphologie et Environnement et Aptitudes à l'Aménagement. Publ. Fac. Sc. Hum

& Soc.; Tunis, 387 p.

 Oueslati A., (2004)- Littoral et aménagement en Tunisie ; ORBIS ; 2004 ; 534p.

 Paskoff R. et Sanlaville P. (1983)- Les côtes de la Tunisie ; variations du niveau marin depuis le Tyrrhénien ; Maison Orient Médit.; 192 p.

 Perthuisot J.-P., (1975)- La Sebkha El Melah de Zarzis, genèse et évolution d'un bassin paralique, Trav. Lab. Géol., E. N. S., Paris, 9, 252 p.

 Thornton S.E., Pilkey O.H., Lynts G.W. (1978) “A lagoonal crustose coralline algal micro-ridge: Bahiret el Bibane, Tunisia”, J. Sediment.

Petrol. 48, 743–750.

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Coupe synthétique

1-argiles mio-pliocènes ; 2-croûte gypseuse ; 3-cordon littoral de la formation Rejiche (eutyrrhénien) ; 4-éolianite Sidi Salem ; 5-couverture éolienne ou hydroéolienne ; 6 -sol de sebkha passant parfois, su contact de la lagune, à des marais maritimes ; 7-alluvions holocènes ; 8-dunes meubles récentes ou en formation.

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