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UN CYCLE DE COMPÉTITIONS CREOLE

L’événement (ceci vaut pour tout événement) se déroule simul-

tanément à deux niveaux : comme action individuelle et comme représentation collective ; ou mieux, comme la relation entre certaines histoires de vie et une histoire qui est au-delà et au- dessus de celles-ci, l’existence des sociétés.

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Creole est une compétition fédérale dont le principe d’organisation peut être résumé en quelques lignes. Sur la page d’accueil du site internet mis en ligne à la fin de l’année 2006, on trouve les explications suivantes :

Présentation générale165

creole-Weltmusik aus Deutschland

est une compétition fédérale structurée selon un principe pyramidal, ouverte aux projets musicaux ac- tuels et aux groupes qui travaillent à partir de formes musicales régionales et locales du monde entier. La structure qui porte cette nouvelle compétition est le collectif de travail (Arbeitsgemeinschaft)

creole-Weltmusik aus Deutschland, un réseau d’organisateurs, de maisons de disque, d’associations et

de labels réputés et expérimentés. L’objectif est de promouvoir la scène professionnelle de la musique du monde en Allemagne et de mettre en réseau les scènes régionales à un niveau fédéral.

Le déroulement « pyramidal » de la compétition fonctionne sur la base d’une succession de deux étapes : il y a d’abord les sessions régionales qui sont organisées à un rythme bi-annuel à l’échelle d’un ou plusieurs Länder (« Creole Rhénanie-Westphalie du Nord », « Creole Berlin & Brandebourg », etc.166). Chaque session régionale donne lieu à un appel à candidatures, une phase de présélection puis un festival au cours duquel un jury sélectionne trois groupes finalistes. Pour le premier cycle Creole, ces festivals étaient échelonnés de septembre 2006 à mars 2007. Vient ensuite la compétition fédérale : le « Bundeswettbewerb » également biannuel dans lequel concourent les lauréats des sélections régionales et qui est organisé par un des partenaires du collectif fédéral – la première finale a eu lieu à Dortmund en mai 2007, les deux suivantes à Berlin en septembre 2009 et mai 2011.

La distinction entre deux niveaux (régional, fédéral) régit la structure de la compétition. Elle fonctionne sur plusieurs plans : comme un principe de découpage territorial délimitant des espaces régionaux sur la base de partages géopolitiques existants (les Länder) de manière à couvrir (presque) tout le territoire de l’Etat fédéral167, comme un principe diachronique fournissant une

165 Source : www.creole-weltmusik.de (consulté en janvier 2007). Le site internet a été par la suite modifié à plusieurs

reprises. Depuis septembre 2008, la page d’accueil est dévolue aux « actualités » de la manifestation.

166 En 2006-2007, les sessions régionales étaient au nombre de sept : Rhénanie-Westphalie, Berlin et Brandebourg,

Basse-Saxe-Brême, Allemagne centrale (regroupant les Länder de Saxe, Thuringe, Saxe-Anhalt), Bade-Wurtemberg, Bavière, Hesse.

167 Pour le premier cycle, les négociations avec divers partenaires potentiels pour les Länder de Hambourg du

Schleswig-Holstein, du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale et de la Rhénanie-Palatinat n’avaient pas encore abouti

à temps. C’est chose faite pour le cycle suivant (Creole 2008-2009) : la Rhénanie-Palatinat est désormais associée au

Bade-Wurtemberg, le Land Mecklembourg-Poméranie avec Berlin et le Brandebourg et les deux Länder restants Hambourg et Schleswig Holstein réunis dans une huitième session régionale.

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forme d’intrigue fondée sur la succession irréversible de deux étapes (les sélections régionales, appelées « Vorentscheide »168 puis la finale fédérale appelée « Bundeswettbewerb ») et comme un principe de hiérarchie figuré par l’image de la pyramide (à mesure que l’on avance dans la compétition, le nombre de candidats diminue et le niveau de qualité est censé s’élever). Enfin, cette distinction se retrouve aussi sur le plan de l’organisation de l’institution qui porte cette compétition,

l’Arbeitsgemeinschaft creole-Weltmusik, un collectif d’envergure fédérale qui se compose des

organisateurs des différentes sessions régionales169.

Cette distinction n’existait pas dans la compétition d’origine, Musica Vitale – ce qui ne veut pas dire que l’événement ait eu une portée purement « berlinoise ». Au contraire, on a vu que les organisateurs et les participants fidèles de l’événement mettaient déjà en avant l’imbrication de plusieurs échelles170 : Musica Vitale s’inscrivant à la fois dans le paysage d’un quartier multiculturel (Kreuzberg / Neukölln), dans un espace berlino-brandebourgeois tissé de partenariats entre différentes institutions culturelles (Atelier des Cultures, association al Globe, Sénat de Berlin, Radio Multikulti, RBB Kultur etc.), dans une scène d’envergure fédérale justifiant de faire venir des journalistes et organisateurs de festival du reste de l’Allemagne et dans un réseau international justifiant de faire venir des jurés de l’étranger – chacune de ces échelles générant avec elle des logiques et des critères d’appréciation dont l’équilibre s’est modifié au cours de l’histoire de Musica Vitale. Seulement, comme le soulignent ceux qui sont en mesure de comparer la compétition ancienne et la nouvelle, le changement de structure a aussi eu un impact sur les événements : une fois que la compétition berlinoise se trouve insérée dans un processus de compétition fédérale, ce sont aussi le contenu et les objectifs de l’événement qui tendent à être appréhendés de manière différente171.

C’est dans cet entre-deux que va tenir l’enjeu de ce chapitre qui vise à appréhender l’impact de la structure de la compétition sur les événements sans céder à une vision dichotomique qui oppose « l’avant » et « l’après » (Musica Vitale vs Creole) ou se contente de reproduire de manière

168 Littéralement : « décisions préliminaires ».

169 Ce qui signifie que chaque membre du collectif a un double statut en tant qu’il « porte » le projet fédéral (« Träger »)

et en tant qu’organisateur d’une session régionale (« Veranstalter »). La spécification de la relation entre ces deux statuts constitue un enjeu juridique majeur que j’analyserai au chapitre 3 à partir des versions successives du contrat de

fondation de l’Arbeitsgemeinschaft Creole.

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Par « échelle », je n’entends pas ici les entités administratives instituées (ville, Land, fédération etc.) ni une

distinction d’ordre purement méthodologique entre des niveaux d’observation (micro / macro) mais les différents espaces dans lesquels s’inscrit un événement, au sens de Michaël Werner et Bénédicte Zimmermann : « Les échelles sont autant faire de choix intellectuel qu’elles sont induites par les situations concrètes d’action propres aux objets étudiés. […] Les échelles ne sauraient être réduites à un facteur explicatif externe, mais sont partie intégrante de l’analyse. Ainsi, d’un point de vue spatial, elles renvoient à la pluralité des scènes, des logiques et des interactions dont relève l’objet d’analyse. D’un point de vue temporel, elles soulèvent la question des temporalités à la fois de l’observateur, de l’objet et de leurs interférences à la confluence entre empirie et méthodologie » (Werner /

Zimmermann 2002, p. 22).

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Ill. 1 Découpage territorial pour le premier cycle Creole (2006-2007) Calendrier :

1- Creole Rhénanie du Nord-Westphalie, 7-10 septembre 2006, Dortmund. 2- Creole Berlin & Brandebourg, 19-22 octobre 2006.

3- Creole Basse-Saxe & Brême, 17-18 novembre 2006, Hanovre. 4- Creole Centre-Allemagne, 18-19 janvier 2007, Leipzig. 5- Creole Bavière, 9-11 février 2007, Nuremberg.

6- Creole Bade-Wurtemberg, 21-24 février 2007, Stuttgart. 7- Creole Hesse, 2-3 mars 2007, Marbourg.

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Ill. 2 La pyramide : schéma d’organisation de la compétition Creole en 2006-2007172

Ill. 3 L’éventail des régions : programmes des festivals Creole en 2006-2007.

172 Pour les cycles suivants, le principe pyramidal est maintenu, avec une session régionale supplémentaire (Creole

Hambourg et Schleswig Holstein) et un système de sélection proportionnel (un groupe sélectionné pour 30 candidats). 21

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circulaire le schéma de pensée sous-jacent à la structure de la compétition173. Il s’agit de « penser ensemble le changement et la stabilité », les « conjonctures courtes d’action et les conditions structurelles de possibilité de cette dernière »174

. Pour cela, la distinction entre la notion de niveau – impliquant une hiérarchie et un mode d’analyse vertical – et celle d’échelles – conçues selon une logique « inductive et pragmatique »175– constitue un préalable nécessaire qui va me permettre de

problématiser ces différents cadres dans lesquels s’inscrit la compétition Creole : ce que l’on appelle, selon les cas et les situations, le niveau « local », le niveau « régional », le niveau « fédéral », le niveau « européen », le niveau « mondial » ou « global » – toutes notions qui ne sont pas sur le même plan et ne peuvent être appréhendées simplement en terme d’espaces emboîtés.

La première modification à la fois évidente et lourde de conséquences qu’implique l’élargissement fédéral, c’est qu’il n’y a plus désormais une seule compétition mais plusieurs sessions qui ont lieu à différents endroits de l’Allemagne et dont chacune est pilotée par une équipe différente. C’est pour prendre la mesure de cette conséquence que je m’arrêterai ici successivement sur chaque session du premier cycle Creole (2006/2007), des sélections régionales à la finale fédérale – cette dernière n’étant pas moins localisée que les autres. Comment, à partir du cadre commun que dessine cette compétition, les organisateurs et leurs partenaires fabriquent-ils à chaque fois un événement en combinant les ressources de leur environnement ? Dans quelle mesure peut-on comparer ces différentes configurations sans réifier les cadres de référence dans lesquels elles s’insèrent176

? Cette description ne va pas sans un questionnement réflexif sur le processus d’enquête : à mesure que je poursuis mon enquête sur la compétition Creole, je n’observe plus de la même manière les événements ce qui suppose d’expliciter, parallèlement à la description de ceux- ci, les glissements dans ma posture d’observation. Pour finir, je me pencherai à la fin de ce chapitre sur la question de l’articulation entre le « local » et le « global ». Cette section conclusive me permettra d’expliciter les contours épistémologiques de cette ethnographie multi-située177 et de préciser le sens que prend la notion de « site » dans le cadre d’une telle enquête.

173 Schéma de pensée au sens où cette structure implique une vision territorialisée de l’espace allemand, une conception

verticale de l’articulation entre les niveaux du régional et du fédéral et une vision de l’action conçue comme la mise en pratique d’un plan. Ce sont ces diverses implications qu’il va s’agir de problématiser et de confronter à l’observation des situations d’interaction dans les deux chapitres qui suivent.

174 Werner et Zimmermann, op.cit., p. 26. 175 Ibid..

176Je m’inspire ici des critiques que formulent Werner et Zimmermann à l’égard de la comparaison (ibid , p.10-13) et

de la notion de transfert (ibid, p. 13-15). L’approche en terme de croisements exclut « de raisonner à partir d’entités individuelles exclusivement considérées pour elles-mêmes » et suppose de prendre en compte les « incidences et les répercussions » des phénomènes de croisement ainsi que les diverses transformations pouvant les affecter. Elle revient à reconnaître que les « entités, personnes, pratiques ou objets croisés ne restent pas forcément intacts et identiques à eux- mêmes ». A la différence d’une approche en terme d’hybridation, l’attention ne se centre pas seulement sur le produit « métissé » mais aussi sur les unités de départ dont on suppose qu’elles restent « identifiables, même altérées » (p. 16).

177L’expression d’ethnographie multi-située a été forgée par George Marcus (Marcus 1995). Alors que jusqu’ici, la

plupart des analyses concevaient le système-monde comme un contexte holiste entourant des faits ou des cultures

locales, l’émergence d’enquêtes prenant en compte de multiples sites d’observation a conduit, selon l’auteur, à remettre

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Creole en Rhénanie-Westphalie : le réseau local et la concurrence des capitales

En Rhénanie-Westphalie, le projet Creole était piloté par l’agence alba Kultur, une société privée indépendante de Cologne spécialisée dans la diffusion des musiques du monde178, et plus particulièrement par deux personnes de cette structure : Birgit Ellinghaus, directrice de l’agence et du projet Creole NRW (Creole Nordrhein-Westphalen), et Darek Roncoszek qui a rejoint l’équipe en 2005 en tant que stagiaire puis chargé de production du festival179. La session locale de la compétition Creole a eu lieu à Dortmund du 7 au 10 septembre 2006, un mois et demi avant celle de Berlin. Je n’y étais pas180 et pourtant, c’est un des cas que je connais aujourd’hui le mieux. Ce paradoxe181 s’explique tout d’abord par la disponibilité particulière de Birgit Ellinghaus, qui m’a permis dès notre première rencontre de prendre la mesure du travail accompli localement pour mettre en œuvre le projet Creole. Il s’explique aussi par l’ampleur et la qualité de la documentation constituée sur ce festival : DVD, CD, recensions et reportages radio grâce auxquels j’ai pu non seulement découvrir mais aussi présenter et analyser les performances des artistes locaux182. Enfin, même si je n’étais pas à Dortmund au moment du festival Creole NRW 2006, j’ai par la suite été amenée à me rendre à plusieurs reprises en Rhénanie-Westphalie pour rencontrer les acteurs impliqués dans l’organisation du festival, pour suivre les sessions suivantes de la compétition à Dortmund (la finale du premier cycle en mai 2007, la seconde session régionale en septembre 2008) ainsi que d’autres événements pilotés par alba Kultur, dans lesquels j’ai aussi été impliquée.

Ma première rencontre avec Birgit Ellinghaus a lieu en janvier 2007, quatre mois après le festival Creole NRW 2006. C’est en revenant d’une autre session de la compétition Creole (à Leipzig, cf. infra) que je m’arrête à Cologne pour la rencontrer. Plutôt généreuse de son temps, elle m’a proposé de la retrouver un dimanche après-midi dans les locaux de l’agence alba Kultur. Nous avons auparavant échangé plusieurs mails, j’ai lu le programme dossier de presse du festival mais rien ne remplace cette rencontre sur son lieu de travail, qui va me permettre d’appréhender le fonctionnement de Creole depuis le point de vue d’une médiatrice dont il s’avèrera qu’elle constitue un « cas »183.

178Sur le site de l’agence, on trouve les appellations : musiques « roots », « non-occidentales », « ethno-acoustiques »,

« world music », « Weltmusik », « globale Musik ».

179 Selon le programme du festival, Birgit Ellinghaus assumait la « Projektleitung » (direction du projet) et Darek

Roncoszek la « Produktionsleitung » (direction de la production). Cette répartition se retrouve dans d’autres sessions régionales (cf. infra, Creole Basse-Saxe et Brême, Creole Mitteldeutschland, Creole Bade-Wurtemberg et Creole Bavière) et festivals quoique les pratiques tendent à rendre la frontière entre ces fonctions relativement floue.

180 Ayant initialement défini mon terrain d’enquête comme berlinois, j’ai découvert trop tard l’annonce de ce festival. 181Paradoxe dans la mesure où le fait d’y être constitue a priori une condition primordiale de l’enquête ethnographique. 182Dans les colloques et séminaires où j’ai été amenée à parler de Creole, je me suis en grande partie fondée sur des cas

musicaux de Rhénanie-Westphalie.

183 Non pas seulement dans un sens méthodologique (chaque membre du Trägerkreis constituant un cas cf. infra, chap.

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L’agence alba Kultur telle qu’elle se présente sur Internet en 2006184

alba Kultur was founded in 1989 in Cologne - one of the swinging multi-cultural cities in Germany’s famous industrial Rhein-Ruhr area, where we are facing the changing cultural identity of our western societies and the globalisation. This requires a new view on art and music. In our work we are high- lighting contemporary music with traditional roots, classical non-Western music and avantgarde ethno- acoustic sounds. We are translating our vision into different dimensions through three main fields of action:

management

alba Kultur is representing as a world wide management some very talented, outstanding extra-european artists - composers, musicians and bands. We try to support them in their creations, to develop their artis- tic potentials to present themselves on international stages.

We are offering their tour bookings with all logistic services like ground travel, flights, hotel, visa, work permits, technical support and tour guides, working on their promotion with production of divers PR mate- rial like posters, flyers, press books, DVDs etc.

Through our own label Heaven and Earth we are producing their albums, which are distributed in many countries.

promotor of concerts and special events

In collaboration with various local partners alba Kultur has developed the monthly concert serie of »Klangkosmos” to be offered to audiences in many cities in North-Rhein-Westfalia. We introduce global sounds and give the audience a chance to discover outstanding artists from all over the world live on stage.

"Music of the Imaginary Turkey" was a networking project of six cities in the Rhein- Ruhr area focusing the music of the migrants from Turkey living in this region.

We have produced festivals in collaboration with city councils and NGOs like »Kemnade International 2001” (music from Turkey and the Turkish diaspora in Europe) in Bochum, »Musica Sacra - Music of the Islam 2002” in Paderborn, »Ozeanien - Cult and Vision” 2002 in Detmold - and many more.

consultant for global music

In collaboration with international, national and regional NGOs in culture (festivals, art conventions, media, institutions against underdevelopment, religious institutions, editions, labels, venues, networks for performing art, artists etc.), with international and local public institutions and organisations (arts councils, Ministries of Culture, art schools and academies etc.)

Première rencontre avec Birgit Ellinghaus

Dimanche 21 janvier 2007, 15h. J’ai préparé comme à l’accoutumée une liste de questions (« com- ment en êtes vous venue à vous impliquer dans le projet Creole ? », « Comment vous y êtes-vous prise pour rechercher des groupes candidats, pour financer l’organisation de l’événement ? », etc.) et avec une série de « propositions » : organiser un accompagnement scientifique (wissenschaftliche Beglei-

tung) avec Martin Greve, créer un site internet qui servirait de plateforme pour les groupes de Weltmu-

184 Source: www.albakultur.de ( « About us »). Je laisse ici le texte dans la version anglaise pour souligner la différence

avec les autres institutions du collectif Creole (qui se présentent toutes en allemand). Cette stratégie s’explique par

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sik en Allemagne (« comme Mondomix185 en France », ai-je écrit sur mon carnet), réaliser un documentaire sur la finale de Creole186.

Mais Birgit a d’autres plans. Lorsque j’arrive, elle a déjà préparé une pile de documents qu’elle com-

mence par me présenter : les CD et DVD du festival, le Medienspiegel187 particulièrement étoffé (envi- ron 60 coupures, plusieurs heures d’émissions de radio). Ainsi que des brochures sur des projets plus anciens de l’agence alba Kultur, comme les tournées Klangkosmos dans lesquelles seront à terme intégrés des participants de Creole (une tournée de huit concerts est déjà prévue en mars 2007 avec Samarpan, un ensemble de musique savante indienne découvert lors du festival Creole NRW 2006), et des projets futurs qui visent à promouvoir et institutionnaliser les musiques du monde en Rhénanie- Westphalie (notamment un projet soumis dans le cadre de l’appel à candidature « Ruhr 2010 », intitulé

La musique créole dans des métropoles occidentales188). D’autres brochures sur des événements pas-

sés : des festivals et des expositions (la onzième documenta à Kassel qui portait sur le thème de la « créolisation »189), des colloques sur « la politique régionale » en matière de culture (mars 2005 à Düsseldorf), des cycles de conférences et de débats sur les musiques du monde (« Les sons de Baby- lone au bord du Rhin et de la Ruhr », juin 2003 à Düsseldorf), ainsi que des références de publications sur la musique, la globalisation et la politique, sur l’inter-culturalité, sur la diversité culturelle190, des adresses de sites internet (www.nrw-kulturen.de; www.kulturserver.de) etc.

Du point de vue de Birgit, la manifestation Creole ne peut donc pas être conçue comme un projet isolé mais elle s’inscrit dans la série de multiples autres événements et dans l’horizon de multiples autres institutions : l’Unesco (une grande conférence est prévu à Essen en mai au cours de laquelle joueront plusieurs groupes de Creole), le ministère de la culture de Rhénanie-Westphalie (qui finance le festival régional et la finale de la compétition), la radio WDR 3 (qui a réalisé plusieurs émissions sur Creole et organisera prochainement une nuit des musiques du monde avec des groupes locaux), des instituts de recherche comme le Zentrum für Kulturforschung qui a piloté en 2003 une enquête sur les projets- pilotes dans le domaine interculturel en Rhénanie-Westphalie, la Musikhochschule de Cologne qui

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