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LÉO PARISEAU

Dans le document NATURALISTE CANADIEN (Page 52-58)

Québec, mars - avril 1944

52 LÉO PARISEAU

Dans ce genre, personne n'a oublié le discours qu'il prononça à l'Université Laval, quand celle-ci lui remit un diplôme d'honneur.

Souhaitons que des mains amies recueillent ses oeuvres éparses, ses manuscrits, le texte de ses conférences et allocutions pour en faire un tout accessible à ses amis. 11 appartient à l'ACFAS d'é-lever ce monument à la mémoire de son premier président.

Ces lignes trop cursives, .ces impressions qui me viennent spontanément à l'esprit ne rendent pas justice au regretté disparu.

D'autres qui furent plus intimement mêlés à sa vie voudront sans doute écrire sa biographie, tâche qui leur sera d'autant plus facile que le journal de PARISEAU retrace, selon l'ordre chronologique :et une constante fidélité, tous les incidents et événements de sa ,carrière. Que sa veuve éplorée, qui fut toujours pour notre très cher aîné la compagne sympathique et compréhensive par excel-lence, trouve ici l'expression de nos très vives condoléances.

En terminant, lisons ensemble la péroraison du dernier dis-cours qu'il prononça, d'une voix étouffée par l'émotion, devant ses collègues de l'AcFAs, le 12 octobre 1942:

« Chacun de nous, à sa manière, doit s'ingénier à servir la nous sommes tous les fils spirituels du grand homme et pouvons donc adopter une commune devise: Poua LA PATRIE, PAR LA SCIENCE. » I

Georges MAREUX.

Notice biographique et bibliographique

M. Léo PARISEAU, premier président de l'Acr•As, est né à Grenville, province de Québec, le 24 mai 1882. Après des études à l'Université Laval de Montréal, de 1900 à 1904, il obtint en 19041e doctorat en méde-cine et en 1912 le doctorat en hygiène publique. M. PARISEAU a été

L Annales de l'ACFAS, 1942.

• D'après les Annales de l'ACFAS, 1937.

LB NATURALISTE CANADIEN,

LÉO PARISEAU 53 radiologiste à l'Hôpital Notre-Dame, professeur de mesures électriques et de physique à l'École polytechnique (1906-1909), hygiéniste en charge du district de Sherbrooke, attaché au Conseil provincial d'Hygiène (1912-1915), médecin-hygiéniste de la ville de Sherbrooke (1914-1915), radiologiste de l'Hôpital St-Vincent, Sherbrooke, (1913-1915), radio-logiste militaire en France de mai 1915 à mai 1919, professeur agrégé de radiologie à la Faculté de Médecine de l'Université de Montréal de 1921 à 1935, puis électro-radiologiste à l'Hôtel-Dieu de Montréal. Il était officier de l'Instruction publique (France) et docteur ès sciences honoris causa de l'Université Laval.

M. PARMEAII était membre de la Société historique de Montréal, de l'A.M.L.F.A.N., de la Société canadienne d'Histoire naturelle, du MeGill Physical Society, du Montreal Physiological Society, du Collège royal de Médecine (Canada), de la Société de Biologie (ancien président), de la Radiological Society of North America (vice-président en 1921), de l'American College of Radiology et de la Société médicale de France.

Les quelque cent travaux publiés par M. PARISEAU traitent de sujets fort variés et se présentent sous les formes les plus diverses: « Mé-decine et sciences physiques; Histoire de la méMé-decine et des sciences;

Évolution; Questions nationales; Enseignement et éducation; Propos gastronomiques; Discours et éditoriaux; Pièces en vers; etc. s. Tous ces écrits témoignent du haut savoir et de la vaste culture de leur auteur

Vol. LXXI, Nos 8 et 4, mars et avril 1944.

CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES ORTHOPTÈRES ET DES DERMAPTÈRES DU QUÉBEC

par

Gustave CH AGNON

Institut de Biologie, Université de Montréal (Suite)

IV.— FAMILLE DES ACRIDIDÉS

Cette famille, avec les Tettigoniidés et les Gryllidés, forme le grand sous-ordre des Orthoptères Sauteurs, bien caractérisés par les pattes inégales, les postérieures étant allongées et orga-nisées pour le saut. Tête grosse, courte, le vertex plus ou moins prolongé en avant, entre les yeux; ocelles présents; antennes courtes, épaisses, ne dépassant pas le bord postérieur du pro-thorax. Pronotum grand (très grand chez les Acrydiinés), ayant une carène médiane plus ou moins soulevée et deux carènes laté-rales moins proéminentes; disque pourvu de trois sillons trans-versaux plus ou moins marqués, dont le dernier coupe habittielle-ment la carène médiane, ce sillon divisant le pronotum en deux régions, la prozone et la métazone. Abdomen portant le plus souvent un tympan auditif placé de chaque côté du premier tergite: cerques courts, formés d'un seul article; oviscapte pré-sentant 4 valves externes courtes, divergentes et terminées par

une sorte de crochet.

Chez les Acrididés, les mâles seuls « chantent », comme d'ailleurs chez les Tettigoniidés et les Gryllidés, mais le méca-nisme de la stridulation est différent chez les Acridiens. «Quand un criquet veut « chanter s, dit Maurice Girard, il se pose sur les 4 pattes antérieures, replie les jambes postérieures contre les cuisses, où elles sont logées dans des rainures pratiquées exprès, puis il frotte avec rapidité les cuisses postérieures contre les élytres appliquées au corps. »

1. Houlbert, C. Orthoptères, 1926. Paris

LE NATURALISTE CANADIEN.

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Certains Acrididés (Melanoplus) et Gryllidés (Gryllus) sont souvent parasités par un ver du genre Gordius, populairement connu sous le nom de ver « crin-de-cheval » (hairworm). Cet animal, que beaucoup d'entre nous ont sans doute remarqué déjà, passe une partie de sa vie dans l'eau. On le trouve dans les flaques d'eau, les fossés, les étangs, au bord des rivières. Les

Fig. 12.— L'extrémité de l'abdomen d'un Acrididé femelle; vue de profil.

a: cerque; b, c, d: valves dorsales, internes et ventrales de l'oviscapte.

oeufs sont généralement déposés sur les plantes aquatiques (dont beaucoup sont ensuite laissées à sec sur le rivage par la baisse des eaux). Ces oeufs éclosent et donnent le jour à des embryons ou larves microscopiques, munis de crochets et d'un rostre, au moyen desquels ils parviennent à s'introduire dans la cavité abdominale des Melanoplus et des Oryllus qui fréquentent les bords boueux des étangs. Au sortir de son hôte, le ver déjà long de plusieurs pouces, regagne l'élément liquide où il devient adulte et propre à la reproduction.

Vol. LXXI, Nos 8 et 4, mars et avril 1944.

ÉTUDE DES ORTHOPTÈRES ET DES DERMAPTÈRES Clef des sous-familles

1. Pronotum prolongé en arrière de manière à couvrir tout l'abdomen; tympans auditifs nuls; tarses antérieurs et intermédiaires portant 2 articles; les postérieurs 3; tarses sans arolia entre les griffes; taille petite, 7-13 mm.

(Tétriginés) I. ACRYDIINÉS.

Pronotum ne couvrant pas l'abdomen; tympans auditifs sur sur les côtés du ler tergite abdominal; tarses de 3 articles avec arolia entre les griffes; taille beaucoup plus forte,

17-40 mm. 2

2. Prosternum sans tubercule ou épine entre les pattes (un petit

• tubercule chez Stethophyma) 3

Prosternum avec un fort tubercule ou épine entre les pattes IV. CYRTACANIMACHINÉS.

3. Face oblique; pronotum arrondi en arrière; carène médiane peu

soulevée, faible II. ACRIDINÉS.

Face verticale, front généralement bombé; pronotum aigu en arrière, carène médiane saillante III. OEDIPODINÉS.

1.— SOUS-FAMILLE DES ACRYDIINÉS

Petits criquets à pronotum prolongé en arrière jusqu'à Ilextrémité de l'abdomen et même au delà; élytres très petits, placés latéralement sous le prolongement du pronotum, sous le-quel les ailes sont généralement cachées en grande partie; tym-pans auditifs absents; crochets tarsaux sans arolia; pattes posté-rieures relativement courtes, fémurs bien développés. Corps lisse ou subgranuleux; pronotum plus ou moins fortement caréné.

Ces petits Orthoptères se distinguent facilement des autres sous-faMilles des Acrididés par le grand développement (lu pro-notum, qui atteint et même dépasse notablement l'extrémité de l'abdomen. Ils affectent généralement des formes bizarres et paraissent quelquefois comprimés latéralement. Ils recherchent les endroits humides, les sentiers dans les bois, les bords des marais et des ruisseaux; ils sont d'habiles nageurs et s'immergent

Ln NeriiidutrrE•C AN A DIEN.

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parfois complètement pour se repaître de certaines plantes aqua-tiques. Leur principale nourriture consiste, croit-on, en végétaux miscroscopiques qui poussent sur la boue ou le sol riche des maré-cages. Leur couleur noire, brune ou grise se marie

admirable-Fig. 13.— Tettigidea laierais parvipennie. Gr. nat. 14-16 mm.

ment avec le sol sur lequel ils vivent, et rarement on les voit se reposer sur les herbes. D'une grande agilité, ils bondissent avec une dextérité surprenante, et, grâce à leur couleur de terre, se dérobent facilement à la vue du chasseur d'insectes.

Vol. LXXI, Nos 3 et 4, mars et avril 1944.

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