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Le séminaire organisé à l’Injep du 29 novembre au 1er décembre 2006 sur le thème des professionnels de jeunesse et de l’éducation non formelle en Europe a montré la diversité des pratiques et la multiplicité des initiatives en matière de construction de la professionnalité des intervenants de jeunesse et d’éducation non formelle.

Les catégorisations d’intervenants varient d’un pays à l’autre : au Royaume-Uni par exemple, le type de public jeune, permet d’unifier un type de professionnels. En France, au contraire, les animateurs se retrouvent sur une philosophie de l’action, un objectif (la participation des citoyens) et une technique d’intervention (le travail de groupe) mais ils peuvent intervenir aussi bien sur des adultes que sur des jeunes.

Le champ d’intervenants couvert par notre séminaire s’étendait grosso modo (et en novlangue européenne) :

– aux intervenants de l’éducation des adultes (éducation populaire, éducation permanente) ;

– aux professionnels du temps libre ; – aux professionnels de jeunesse.

Tous ces intervenants, d’après les présentations qui en ont été faites, se rejoignent toutefois sur l’importance accordée à l’éducation non formelle. Rappelons donc en préambule que l’éducation non formelle fait partie des trois modes d’apprentissage repérés dans le système d’éducation tout au long de la vie :

– l’éducation formelle qui se déroule dans les établissements d’enseignement et de formation et débouche sur l’obtention de diplômes et de qualifications reconnus ;

– l’éducation informelle qui s’inscrit dans la vie quotidienne et qui n’est pas forcément institutionnelle ;

– l’éducation non formelle qui couvre toutes les activités éducatives qui ne conduisent pas à des certifications officielles et qui sont proposées par une grande diversité d’institutions, des entreprises comme des associations à but non lucratif, des organismes privés comme des organisations syndicales ou des partis politiques.

Cet attachement à l’éducation non formelle suppose la reconnaissance commune du rôle éducatif de ces professionnels. Le contenu éducatif peut toutefois prendre plusieurs acceptions plus ou moins liées à une définition académique ou professionnelle de l’apprentissage. Dans certains cas, l’activité éducative peut rejoindre celle de l’éducation formelle dispensée dans des établissements d’enseignement, à travers les activités péri-scolaires par exemple, mais elle peut aussi viser une éducation du citoyen, moins centrée sur les apprentissages que sur la sensibilisation aux enjeux politiques et sociaux du monde contemporain et la participation à sa transformation.

L’éducation non formelle s’appuie sur des méthodes d’intervention qui se démarquent de l’éducation formelle, mais qui varient selon les traditions nationales ou les acteurs qui interviennent.

Structurellement, le champ de l’éducation non formelle s’appuie sur un nombre important de bénévoles ou de volontaires (jeunes ou adultes) qui participent de la vie de ce secteur et le constitue. Cette forte présence bénévole pose le problème de la capacité des professionnels à travailler avec des bénévoles, ni collègues, ni usagers.

Enfin, l’expérience de l’éducation non formelle comme bénévole n’est plus déconnectée aujourd’hui de l’expérience professionnelle. Les différents pays imaginent aujourd’hui différents systèmes de valorisation de l’expérience bénévole sur le marché du travail.

L’éducation non formelle pour les jeunes ou les adultes peut donc être reconnue comme un champ de pratiques en soi dans lequel beaucoup d’acteurs associatifs se reconnaissent.

L’éducation non formelle fait partie intégrante de l’agenda européen à plusieurs titres.

L’Union européenne s’interroge tout d’abord sur la possibilité de développer un système commun de reconnaissance et de validation des apprentissages non formels et informels. Depuis novembre 2001, les diverses instances européennes se penchent sur les problèmes de la comparabilité de la reconnaissance des acquis hors éducation formelle. La déclaration de Copenhague (30 novembre 2002) et la résolution du Conseil du 19 décembre 2002 ont reconnu qu’il fallait accorder la priorité à l’élaboration d’une série de principes communs en ce qui concerne la validation de l’éducation non formelle et informelle en vue d’assurer une plus grande compatibilité entre les approches adoptées dans les différents pays et à différents niveaux. Une première entrée se fait donc par les acquis résultant de l’éducation non formelle et la manière dont ceux-ci sont transposés dans un système de validation, voire de certification. Dans l’ensemble de ces expériences valorisables, le travail bénévole au sein d’organisations de l’éducation non formelle, mais aussi dans d’autres organisations trouve bien entendu une place particulière.

Plusieurs questions restent à éclaircir dans l’objectif de définir une problématique de recherche.

Quelle est la population de l’étude ? – les professionnels de jeunesse ?

– les professionnels de l’éducation des adultes (au sens européen) regroupant les champs de l’éducation populaire et de l’éducation permanente ?

– les intervenants bénévoles, volontaires et professionnels dans les deux champs de la jeunesse et de l’éducation des adultes ?

– les formateurs des intervenants auprès des jeunes ou autres publics de l’éducation des adultes ?

Quel est l’objet de l’étude ?

– la formation professionnelle de ces professionnels ?

– la reconnaissance des acquis de l’éducation non formelle chez les professionnels sus-cités ?

– l’éducation non formelle comme outil de formation des professionnels sus-cités ? – l’éducation non formelle comme méthode d’intervention des professionnels sus-cités ?

Quel type d’étude ?

– une recherche de type académique ? – une recherche-action ?

Il m’a semblé que toute la lumière n’a pas été faite lors de notre réunion-bilan sur l’identification d’un objet précis d’étude. Dans les discussions, l’éducation non formelle était parfois assimilée à l’expérience bénévole (est-ce qu’une expérience bénévole constitue en soi une situation d’éducation non formelle ?), parfois à des techniques (plutôt méthodes actives alors ?), ou encore à des valeurs. Peut-il y avoir des professionnels de l’éducation non formelle (comme le laissait penser le titre de notre séminaire) ?

Pour ma part, j’opterai pour un recentrage sur les professionnels de jeunesse : bien que restrictif en ce qui concerne le cas français (si on pense aux animateurs), il serait plus parlant pour la plupart de nos partenaires ainsi que pour les financeurs européens potentiels. De plus, il nous permettrait de nous appuyer plus franchement sur le projet présenté (et refusé) l’année dernière au programme Léonardo et qu’il me semble dommage d’abandonner.

Enfin, je pense qu’il faudrait proposer un projet centré sur les pratiques de formation ou de professionnalisation plus que sur les systèmes (sur le papier). Même si une description des systèmes de formation est indispensable.

LÉA LIMA, chargée de recherche UREF/Injep Courriel : lea.lima@cnam.fr

ANNEXES

Annexe 1 Bibliographie sur les politiques et