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Chapitre IV- Discussion et essai de dynamique végétale du Djebel Ghorra

3. Kodiet H'sen

Localisation : Commune de Bougous, Wilaya d’El Tarf, P.N.E.K.

Coordonnées géographiques: Latitude : 36° 35' 19.82" N ; 8° 20' 53.78" E. Altitude : 823 m.

Superficie : 500 m2.

2.3.1 Description générale

Ce site se trouve à 600 m à l'ouest du site de Aïn-Boubrous sous forme d'une pelouse à pente moyenne orientée vers le nord. Le dépôt tourbeux y est plus étendu que dans les deux sites précédents avec un accès très difficile même en période sèche (figure 7). Une ceinture relativement dense formé d'Erica arborea et Rubus sp entoure le site. On

Chapitre II. Matériel et Méthodes

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y trouve également des plantes caractéristiques des zones humide telles que Juncus sp et

Lemna sp. Quelques pieds épars de Quercus suber sont présents.

Figure 7: Vue panoramique du site de Kodiet H"sen

3. Démarches expérimentales

3.1 Echantillonnage

La localisation des histosols de la région de Djebel El-Ghorra présentait une grande entrave pour la finalisation du présent travail. A l'exception du travail de Benslama (2001), aucune autre étude n'a eu trait aux sols organiques dans cette zone. Il a fallu solliciter l'aide des habitants de la région notamment les bergers et les personnes âgées, d'où sont d'ailleurs pris les noms données aux différents sites recensés (figure 8). La compagne prospective a duré presque une année et nous a permis de recenser 10 sites contenant des dépôts tourbeux et semi-tourbeux entre 500 m et 1000 m d'altitude dont trois ont été

Chapitre II. Matériel et Méthodes

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choisis pour échantillonnage. Afin de faciliter des études postérieures, les coordonnées spatiales des différents sites retrouvés lors des campagnes de prospections sont reportées dans le tableau 5.

Figure 8 : Localisation des dix sites renfermant des histosols au niveau du Djebel El-Ghorra

Chapitre II. Matériel et Méthodes

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Tableau 5 : Coordonnées géographiques, altitude et superficie estimée des sites tourbeux et semi-tourbeux recensés dans la région d'El-Ghorra

Station Code Coordonnées géographiques Altitude en m Superficie approximative en m2 Gbar-Halouf GH 36°35'14.47" N 8°21'34.64" E 1003 300 Aïn-Boubrous AB 36°35'26.08" N 8°21'15.49" E 934 100 Kodiet H'sen KH 36°35'19.82" N 8°20'53.78" E 823 500

Aïn el Hamra 1 AH1 36°35'24.10"N

8°20'59.23"E 823 500

Aïn el Hamra 2 AH2 36°35'16.61"N

8°21'6.80"E 919 20 à 25 M01 M01 36°35'10.65"N 8°21'9.21"E 933 Moins de 10 Bar Bghal DB 36°35'20.22"N 8°20'48.03"E 815 100 M2 M02 36°35'45.83"N 8°20'38.35"E 673 - M3 M03 36°35'36.63"N 8°20'14.32"E 560 20 à 30 M4 M04 36°34'37.99"N 8°18'43.06"E 502 200

Chapitre II. Matériel et Méthodes

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3.2 Sondage

Les sondages ont été faits aux mois de novembre et décembre 2012 à l'aide d'un carottier russe selon les recommandations données par De Vleeschouwer et al. (2010). Le dispositif en question (carottier russe), est fabriqué intégralement d'acier inoxydable de bonne qualité (18/10) le rendant assez lourd mais très solide évitant ainsi tout risque de déformation lors de la prise. Il possède une lance de 600 mm de longueur pour un diamètre de 55 mm pour permettre une pénétration aisée dans les sédiments.

Pour le site de Gbar-Halouf, une carotte de 120 cm de longueur a pu être extraite de la zone centrale du site. Deux carottes de 60 cm chacune ont pu être récupérées à partir de la zone accessible de Aïn-Boubrous et Kodiet H'sen. Une description morphologique des carottes récupérées a été faite sur terrain et les sédiments ont aussitôt été mis dans des égouttoirs en polyéthylène de forme semi-cylindrique et couverts d'un film plastique et transportés au laboratoire pour y être conservé à l'abri de la chaleur et des rayons solaires.

3.3 Analyse au laboratoire

3.3.1 Description morphologique

Une seconde description stratigraphique a été faite au laboratoire, l’objectif étant de préciser les principaux faciès composant la séquence et d’identifier visuellement les zones d’accumulation tourbeuse et/ou organique et les dépôts non organiques sous ou sus-jacents (figure 9).

Chapitre II. Matériel et Méthodes

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Figure 9. Clichés des 4 carottes extraites des trois sites de Djebel El-Ghorra

3.3.2 Analyses physicochimiques

Le matériel sédimentaire a été extrait à raison d'un échantillon tous les 5 cm afin d'entamer une série d'analyses physicochimiques ayant porté sur la mesure du pH, du taux de cendres, du taux de fibres, de la densité apparente et de l'indice d'humification IH. Ce dernier a bénéficié d'une attention particulière de notre part et a été mesuré selon la technique bien décrite dans la bibliographie (Bahnsen, 1968 ; Aaby et Tauber, 1975 ; Payne et Blackford, 2008 ; Klavins et al., 2008; Biester et al., 2014). Les protocoles utilisés lors des analyses physicochimiques sont récapitulés dans le tableau 6.

3.3.3 Extraction du matériel sporo-pollinique

Afin de purifier le matériel sporo-pollinique, le matériau tourbeux a été extrait à des intervalles de 5 cm et les échantillons (au total de 48 échantillons) ont fait

Chapitre II. Matériel et Méthodes

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l'objet d'une purification selon la méthode de Erdtman (1960) où l'acétolyse est précédée par une attaque à l'acide Fluorhydrique (HF). La détermination du pollen et des spores fossiles a été faite sous microscopie optique en se basant sur les références et les atlas polliniques de la région méditerranéenne (Reille, 1992). Pour mieux distinguer entre le pollen de Quercus suber et celui de Quercus caduc-Type, deux lames de références ont été préparés pour être utilisées lors de la lecture microscopique.

Tableau 6. Techniques utilisées pour la mesure des paramètres physicochimiques

Paramètres Technique utilisée

pH Déterminé par mesure électrométrique dans un mélange

sol/liquide dans la proportion 1 : 2,5.

Taux de cendre Exprimée en pourcentage du poids sec de terre, il est

déterminée par calcination au four à 480°c pendant 4 heures.

Taux de fibres Frottés Il est obtenu par pesée du refus sur tamis de 200 μm après tamisage humide (Levesque et Dinel, 1977).

Densité apparente Elle est déterminée par la formule : Da = Poids sec /poids du

volume d’eau.

Indice d'humification (IH) Technique colorimétrique à NaOH (Bahnsen, 1968).

3.4 Radio-Datation

Des macro-restes végétaux ont été extraits du sédiment de Gbar-Halouf (figure 10) pour être utilisés lors de la datation au 14C. Les débris en question sont minutieusement sélectionnés afin d'éviter qu'ils soient contaminés par des racines ou radicelles provenant des horizons supérieurs. Le tri a permis de récupérer principalement des tiges de Cypéracées reconnues en utilisant l'atlas de Levesque et al. (1988), quelques fragments de charbons de bois et une graine non identifiée.

Chapitre II. Matériel et Méthodes

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Figure 10 : Cliché montrant des tiges de Cypéracées de la carotte GH extraites entre -108 cm et -110 cm utilisées pour la radiodatation

Les mesures radiométriques ont été faites au niveau du KECK CARBON CYCLE

AMS FACILITY en Californie (USA) par l'intermédiaire du Centre d'études Nordique (CEN) du Québec. Tous les résultats ont été corrigés en fonction du fractionnement

isotopique selon les conventions de Stuiver et Polach (1977), avec des valeurs σ13

C mesurées sur le graphite préparé, en utilisant le spectromètre A.M.S. La calibration des dates obtenue a été faite avec le logiciel Calib 7.0.2. en se basant sur la courbe IntCal13 (Reimer et al., 2013).

3.5 Diagramme sporo-pollinique

Les carottes extraites à partir des sites de Gbar-Halouf, Aïn-Boubrous et Kodiet H'sen ont permis d'avoir 48 échantillons dont l'analyse du contenu microfossile est reportée sur des diagrammes sporopolliniques en utilisant le logiciel C2. A chaque diagramme a été incluse la description stratigraphique. Pour le site de Gbar-Halouf, le diagramme inclut en outre, les dates obtenues après datations A.M.S. au 14C.

3.6 Analyses statistiques

Nous nous sommes contentés de faire la corrélation linéaire entre les paramètres physicochimiques d'une part et la concentration pollinique d'autre part mais seules celles ayant trait avec l'indice d'humification ont été retenues dans l'interprétation et la discussion..

Chapitre III.

Chapitre III Résultats et interprétation

38 1. Site de Gbar-Halouf

1.1 Résultats de la datation au 14C

Les résultats obtenus suite à la datation A.M.S. au 14C de macrorestes végétaux extraits du site de Gbar-Halouf sont reportés dans le tableau 7. Nous nous sommes contentés de l'analyse radiométrique d'un seul site au vue de la complexité de la technique ainsi que son coût relativement élevé. Les trois dates calibrées obtenues pour ce site nous permettent de dire avec une grande certitude que les couches les plus profondes du sédiment sont les plus anciennes et que les couches de surface sont les plus récentes. Dans ce sens, la couche sédimentaire située entre -108 cm et -110 cm de profondeur est datée à 1017 ±47 Cal yr B.P. alors qu'entre -80 cm et -90 cm la date carbone obtenue est 295 ±20 Cal yr B.P. La concordance chronologiques des radio-dates combinée avec les résultats de la lecture sporopollinique des échantillons correspondants permettent par la suite la reconstitution du couvert végétal local et de retracer l'histoire du paysage du Djebel El-Ghorra au niveau du site de Gbar-Halouf.

Tableau 7. Radio-dates 14C obtenues pour le site de Gbar-Halouf

Profondeur du niveaux Datés (cm) Code Labo (CEN) Code labo (KCCAF) Matériel daté Âge 14C non calibré (yr B.P.) Âge 14C calibré à 2 σ (Cal yr B.P.)

80 à 90 ULA-4609 UCIAMS-139239 Macro-restes

végétaux 295 ±20 227 ±77

50 à 55 ULA-4610 UCIAMS-139240 Macro-restes

végétaux 220 ±20 365 ±66

108 à 110 ULA-4611 UCIAMS-139241 Macro-restes

Chapitre III Résultats et interprétation

39 1.2 Résultats des paramètres physico-chimiques

Cinq paramètres physico-chimiques ont été retenus dans notre étude, à savoir le pH, le taux de cendres le taux de fibres, la densité apparente et l'indice d'humification (figure 11).

Pour le site de Gbar-Halouf, le pH a tendance à baisser légèrement en allant de la surface vers les sédiments les plus profonds. Cette variation demeure toutefois peu significative (de 5.55 à -2 cm à 4.93 à -115 cm).

Le taux de cendres et le pourcentage de fibres oscillent de manière antagoniste entre 0 cm et - 35 cm et au delà du 1 mètre de profondeur. Leurs variations semblent synchrones dans le reste du profil.

Ce qui caractérise l'indice d'humification c'est un pic de 50 % à -35 cm et un autre à la base de 38 %. La densité apparente atteint une plage de valeurs maximale entre -30 cm et -35 cm en frôlant 0.8 g/cm3.

La corrélation entre l'indice d'humification et le contenu pollinique (figure 12) fait ressortir une variation inversement proportionnelle du taux de pollen en fonction du taux d'humification traduite par une valeur du coefficient de corrélation R de -0.13. Toutefois, à -25 cm, la chute du taux d'humification (moins de 10 %) s'accompagne par une chute de la concentration pollinique moyennant 10000 grain/ml.

Chapitre III Résultats et interprétation 40 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100 105 110 115 D e p th ( c m ) 4.9 5.2 5.4 pH 0 20 40 60 80 Ash content (%) 0 20 40 Fibrer content (%) 0 20 40 60 80 Humification Index HI (%) 0.2 0.5 0.7 1.0 Bulk Density (g/cm3) 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100 105 110 115

Figure 11. Courbe des résultats des paramètres physicochimiques pour le site de Gbar- Halouf

Chapitre III Résultats et interprétation

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Figure 12 : Corrélation entre concentration pollinique et indice d'humification du site de Gbar-Halouf

Chapitre III Résultats et interprétation

42 1.3 Le diagramme sporo-pollinique

Le diagramme sporo-pollinique obtenu à partir de la séquence sédimentaire de Gbar-Halouf, situé à 1003 m d'altitude au niveau du Djebel El-Ghorra, permet de recenser 24 taxons dont 4 aquatiques, 8 arborés et 12 taxons de la strate herbacées (figure 13). Afin de mieux cerner la dynamique de la végétation révélée par le diagramme pollinique, les taxons à signification purement stationnelle (Cypéracées, Osmunda, Linaria et autres aquatiques) ont été exclus de la somme pollinique totale. Ces derniers, étant inféodés aux zones humides, masquent par leurs fréquences très élevées (plus de 80 % dans certains cas), la dynamique des autres espèces végétales de la région. Le zonage a été fait à l'aide du programme CONISS (Grimm, 1987) et a permis de dégager 5 zones polliniques dont le tableau 8 récapitule les caractéristiques.

Zone GH1 : de -95 cm jusqu'à la base de la carotte.

Des macrorestes végétaux extraits entre -108 cm et -110 cm ont été datés à 1017 ±47 Cal yr B.P.

Cette zone se caractérise par la dominance des herbacées, notamment les Poacées (pic de 50 % à -110 cm) et les composées (pic de 30 % à -105 cm). Le taux du pollen arboré atteint les valeurs les plus faibles de toute la séquence sédimentaire (moins de 14 % à -105 cm). Les fréquences de Quercus caduc sont à 12 % à la base et atteignent suivant une tendance baissière 6 % à la limite supérieure de cette zone. Quercus Ilex-type est toujours inférieur à 2 % alors qu'Alnus est continuellement présent mais à moins de 2 %, tout comme Pinus (moins de 2 %). Les taxons arbustifs thermophiles (Ephedra, Cistus et Erica), ne dépassent pas ensembles les 6 %. Olea est mieux représenté et atteint 4 % à -110 cm.

Zone GH2 : de - 40 cm jusqu'à - 95 cm

Deux dates AMS ont été obtenues au niveau de cette zone: 365 ±66 Cal yr B.P. entre -80 cm et -90 cm.

227 ±77 Cal yr B.P. entre -50 cm et -60 cm.

Ce qui caractérise cette zone, c'est une meilleure représentativité du pollen arboré, le rapport AP/T varie entre 25 % et 47 %. Cela est essentiellement du à la bonne expression de

Chapitre III Résultats et interprétation

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Quercus caduc dont l'optimum se situe à -50 cm avec 20 %. Quercus caduc affiche une courbe

continue tout comme Alnus qui atteint 5 % à -85 cm. Quercus Ilex-type est toujours inférieur à 2 % alors que pour Cistus et Erica, les observations faites dans la zone GH1 sont reconduites ici.

Olea recule et Pinus grimpe un peu atteignant 3 % à -70 cm.

La prolifération du pollen arboré se fait au détriment du pollen des herbacées notamment les Poacées qui ne dépassent pas 16 %. Toutefois, le diagramme fait apparaitre de nouveaux taxons de la strate herbacée comme les Cariophylacées alors que d'autres alternent entre présence et absence à l'image de Cerealia-type. Les Apiacées progressent également.

Zone GH3

Cette Zone est la moins épaisse (de -35 cm à -40 cm).

Caractérisée par une très forte abondance d'Ephedra dont le taux frôle 40 %. Cette expansion s'accompagne par une chute des effectifs du reste des taxons arborés. A -35 cm,

Quercus caduc, Alnus, Pinus Erica et Cistus sont à 3 %, 0.8 %, 0.4 %, 1.65 % et 0.4 %

respectivement. Quercus Ilex-type s'exprime mieux que dans les zones précédentes (4 %). Pour les herbacées, la majorité des taxons de ce groupe présente des effectifs identiques à la zone précédente. On note une valeur maximale d'Artemisia qui atteint 13 % à -35 cm. La concentration pollinique est faible (moins de 10000 grain/ml), les aquatique présentent une tendance baissière. Le rapport AP/T est de 17 %, il ne chute pas avec la régression des taxons arborés et arbustifs grâce notamment à la bonne expression d'Ephedra.

Zone GH4

Cette zone se trouve entre -10 cm à -35 cm.

Ephedra chute à moins de 1 % alors que les autres taxons arborés reprennent des taux

similaires avec ceux de la zone GH2. Alnus ne dépasse pas 2 % et présente une tendance régressive pour disparaitre complètement vers -10 cm. Quercus caduc oscille entre 3 % à -35 cm et 12 % à -30 cm. Quercus Ilex-type est mieux représenté et frôle 8 % à -20 cm. Les composées atteignent un pic de 35 % à -30 cm mais chutent à moins de 15 % vers la limite supérieure de la zone. A -20 cm, les Apiacées atteignent 30 %. Les autres herbacées sont faiblement exprimées. Les Poacées sont à des taux similaires de la zone GH2 et GH3. La concentration pollinique

Chapitre III Résultats et interprétation

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grimpe à 30000 grains/ml à -15 cm et le rapport AP/T commence à grimper à cette profondeur en allant vers la surface.

Zone GH5

Elle se localise entre 0 à -10 cm

L'absence totale d'Alnus et des valeurs maximales d'Erica sont les traits caractéristiques de cette zone (Erica atteint 42 % à 0 cm). La bonne expression de ce taxon permet d'avoir un optimum du rapport AP/T avec 75 % (pic de toute la séquence sédimentaire). Il en va de même pour Pinus (10 %). Quercus caduc affiche 15 % à -5 cm puis commence à régresser. La même allure descendante est observée pour Quercus Ilex-type. Les taxons herbacés reculent considérablement alors qu'Isoete abonde avec une moyenne de presque 20 %. La concentration pollinique est à plus de 30000 grains/ml d'échantillon.

Tableau n. 8 : Descriptions des zones polliniques du profil de Gbar Halouf

Zones Description

Zone GH1

- Dominance des Poacées

- Rapport AP/T à sa valeur la plus faible. - Concentration pollinique maximale.

- Valeur faible mais continue pour le pollen arboré.

Zone GH2

- Expansion du pollen arboré notamment Quercus caduc (pic) et Alnus. - Courbes toujours non-interrompues mais faibles pour Erica et Pinus. - Chute des Poacées et augmentation du rapport AP/T.

- Progression des aquatiques.

- Chute de la concentration pollinique.

Zone GH3

- Maximum d'Artemisia et Ephedra. - Maintien du rapport AP/T.

- Chute de tous les taxons arborés sauf Ephedra. - Régression des herbacées.

Zone GH4

- Chute d'Artemisia et Ephedra.

- Reprise des taxons Arborés et Aquatiques.

- Maximum des Apiacées avec chute du rapport AP/T. - Augmentation de la concentration pollinique.

Zone GH5

- Disparition d'Alnus et fin de sa courbe continue. - Chute de Quercus caduc et pic pour Erica et de Pinus. - Progression des taxons arborés et rapport AP/T maximal. - Maintien de la concentration pollinique.

45 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100 105 110 115 D E P T H ( c m ) GH 5 GH 4 GH 3 GH 2 GH 1 0 6 A ln u s 0 5 O le a ce a 0 5 10 P in a ce e a e 0 8 16 24 Q u e rcu s ca d u c 0 2 4 6 8 Q u e rcu s su b e r 0 5 C ist u s 0 20 40 E ri ca ce a e 0 20 40 E p h e d ra 0 30 A p ia ce a e 0 30 C o m p o si te a e 0 15 A rt e m isi a 0 10 C a ryo p h yl la ce a e 0 C e re a li a -t yp e 0 30 60 P o a ce a e 0 E u p h o rb ia ce a e 0 5 M e n th a 0 5 L il ia ce a e 0 5 L in u m 0 5 M yr io p h yl lu m 0 5 R u n u n cu la ce a e 0 15 30 C yp e ra ce a e 0 15 30 Iso e te s 0 5 O sm u n d a 0 5 10 O th e r a q u a ti cs 0 50 100 AP/ T (% ) 0 25 50 Pol len Con c. (1 000 Gra in/m l)

Trees and shrubs Herbs and Grasses Aquatics

Figure 13. Diagramme sporo-pollinique et lithologie simplifiée de la séquence sédimentaire de Gbar-Halouf (Alt. 1003 m)

Argile organique + Débris végétaux

Agile grise très Humide Argile gris-noir Sédiment argilo-limoneux Sedimentology 227±77 Cal yr. B.P. 365±66 Cal yr. B.P. 1017±47 Cal yr. B.P

Chapitre III Résultats et interprétation

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2. Site de Aïn-Boubrous

2.1 Paramètres physicochimiques

Les résultats des mesures physicochimiques effectuées pour le site de Aïn-Boubrous sont donnés dans la figure 14. Le diagramme du pH de la carotte extraite à partir du site de Aïn- Boubrous révèle une valeur maximale de 4.8 à -35 cm. Tout au long des autres segments de la carotte, le pH semble osciller légèrement entre 3.9 et 4.3.

Pour ce même site, le taux de fibre diminue en allant de la surface vers les profondeurs. Le pic pour ce paramètre est néanmoins enregistré à -30 cm où il atteint une valeur de 18 %.

Le taux de cendre et l'indice d'humification présentent une allure ascendante en allant de la surface vers les profondeurs de la carotte avec des valeurs supérieures à 39 % tout au long de l'enregistrement pour les deux paramètres.

La densité apparente maximale est observée à -5 cm (d = 2 g/cm3) et varie dans d'autre endroits de la séquence entre des valeurs de 1 g/cm3 et 2 g/cm3.

La corrélation entre l'indice d'humification et le contenu pollinique (figure 15) est plus forte que dans le site de Gbar-Halouf et donne une valeur de R= -0.73. La variation inversement proportionnelle de la concentration pollinique en fonction de du taux d'humification est la plus importante dans les couches profonde. A -55 cm, le pic du taux d'humification (80 %) s'accompagne par la concentration pollinique la lus faible de la carotte (12000 grain/ml).

Chapitre III Résultats et interprétation 47 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 D E P T H ( c m ) 4.1 4.3 4.6 4.8 pH 5 10 15 20 Fiber content (%) 55 65 75 85 95 Ash content (%) 45 55 65 75 85 Humification index (%) 0.8 1.2 1.6 2.0 Bulk Density (g/cm3) 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55

Figure 14. Courbe des résultats des paramètres physicochimiques pour le site de Aïn- Boubrous

Chapitre III Résultats et interprétation

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Figure 15. Corrélation entre concentration pollinique et indice d'humification du site de Aïn-Boubrous

Chapitre III Résultats et interprétation

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2.2 Diagramme sporopollinique

Le diagramme sporopollinique (figure 16) de la séquence sédimentaire de Aïn-Boubrous permet de déceler un total de 25 taxons répartis comme suit :

- 10 taxons arborés (pollen arboré). - 10 taxons herbacés (pollen herbacé).

- 05 taxons aquatiques (pollen d'espèce aquatiques).

L'analyse du diagramme fait ressortir 3 zones de distributions des différents taxons dont les caractéristiques sont données dans le tableau 9.

Zone AB1

Cette zone se situe entre -25 cm et -55 cm.

Le rapport AP/T atteint 26 % alors que la concentration pollinique avoisine les 30000 grains/ml. Cette zone qui se trouve à la base du sédiment, se caractérise notamment par une timide représentation des taxons arborés où Quercus suber, Quercus Caduc et les Ericacées ont des taux proches de 4 %. Les Pinacées, Oléacées, Alnus et Juniperus sont absents de la base mais apparaissent plus haut. Le pollen d'Ephedra est le mieux représenté parmi tous les taxons arborés atteignant un taux supérieur à 10 % à -25 cm. Les herbacées qui sont bien représentées dans cette zone, sont dominées par les Poacées (40 %), les Composées (20 %) ainsi que les Apiacées (13 %). Pour ce qui est des taxons aquatiques, Isoète dépasse les Cypéracées avec un pic de plus de 20 % de la somme pollinique totale.

Zone AB2

Entre -10 cm et -25 cm.

Les valeurs de AP/T (avec un pic de 32 %) et de la concentration pollinique sont légèrement supérieures à celles de la zone précédente. Le trait caractéristique de cette zone est l'absence totale d'Alnus même si les arborés sont mieux exprimés que précédemment. A -15 cm, on enregistre des taux maximaux pour Quercus suber et Quercus caduc de 11 % et 6 % respectivement. On note également une régression du pollen d'Ephédra et une courbe continue pour le pollen de Pistasia, d'Ericacées et de Pinacées. Les Poacées et les Composées dominent

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