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i) jour. On suivit les animaux pendant six semaines et on

Dans le document La greffe oculaire · BabordNum (Page 25-29)

» constata les résultats suivants: l'organe transplanté a

» conservé saformeet sa consistance quoiqu'il soit devenu

» un peu plus petit, la vascularisation est bonne,

l'action

» des muscles parfaite en tous sens, la cornée qui s'était.

» rapidement obscurcie immédiatement après

l'opération,

» s'estrapidement éclaircie, en sorte que, bien qu'un peu

» louche, elle laisse voir distinctement l'iris. Ces résultats

» favorables obtenus sur le lapin m'engagèrent à croire

» l'opération faisable chez l'homme. »

Malgré ces'insuccès, notons cependant que, quels que soient les résultats,jamais il n'y a eu, à la suite de cette opération, la moindre élévation de température, aucun retentissement sur l'étatgénéral, ni aucuneaction sur l'œil

sain.

Pournous résumer, et sinous considérons jusque-là les

résultats des diverses tentatives de Chibret et de Terriery

on peut dire que leurs efforts restèrent

vains. Chibret,

l'inventeur de la méthode, à qui, il convient de le dire, il

fautse rapporter chaque fois qu'il est question

de la greffe

oculaire, devant les conséquences si fâcheuses qui

suivi¬

rent sa première tentative, non seulement ne voulut pas recommencer, mais, allant même jusqu'à croire qu'il y avait du danger à se lancer clans de nouvelles

expérimen¬

tations, considéra comme sondevoir, ayantpris l'initiative,

de cette

transplantation, de mettre en garde ceux

qui,

dans la suite, pourraient suivre son exemple. « Je

crois,

8 dit-il à la fin de sa communication, être exempt de

8 reproches, mais je ne me sentirai pas

la conscience

8 absolument tranquille si je me

laissais aller

à

de

nou-8 vellestentatives. J'estime qu'il convient

actuellement de

8 faire de nombreuses expériences in

anima vili

: porc,

8 chien, lapin. En conservant les animaux

chez lesquels

8 °n aura réussi, on pourra voir ce que

devient l'œil

au

8 hout de plusieurs mois, si l'organe transplanté

résiste

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» bienà l'épreuve du temps etsi l'on est endroitderevenir

» à l'homme. »

Malgré cette affirmation si nette et si catégorique d'un

auteur qui faisait foi en la matière et, persuadé qu'en

modifiant le manuel opératoire, en se mettant dans des conditions plus favorables, 011pouvait arriverà un résultat plus satisfaisant, un médecin américain, le Dr Bradfort, de Boston, pratiquait le 9 août 1885, une greffe oculaire

chez un homme de trente-cinq ans. Il est intéressant de

retracer en quelques mots sa manière de faire, car elle

diffère sur plus d'un point, de toutes celles qui furent employées par ses devanciers. L'œil fut énucléé avec touteslesprécautions antiseptiques, maisavantde section¬

ner les musclés, il les souleva avec un crochet àstrabisme et les sutura. Se proposant de faire la suture du nerf optique eu malade à celui de l'animal, il passa un fil de

soie dans celui-là, de façon à ce que une fois sectionneau

ras cle la sclérotique, il l'eût toujours sous la main et ne

fût pas obligé de renoncer àpratiquer lasuture, point

qu'il

considérait comme essentiel de sa méthode. L'hémorragie

lut arrêtée avec la glace, le lapin fut énucléé, la

conjonc¬

tive coupée circulairement à 5 millimètres de la cornée,

et le nerf optique sectionné à 0,008mmde sonpointd'entrée

dans la sclérotique. Bradfort, au lieu de tremper le

globe

dans une solution antiseptique, emploie de

l'albumine

d'œuf, dont il a soin d'irriguer soigneusement la

cavité

orbitaire. Il suture ensuite les deux bouts des deux nerfs optique à l'aide d'un nœud coulant spécial, dont

l'un des

chefs du fil est sectionné court, et l'autre fixé au nez par

une bandelette de diachylon. Suture des muscles au

tissu

sous-conjonctival, réunion de la conjonctive

animale à la

conjonctive humaine et pansement iodoformé

compressif.

Leseptième jour après l'opération, on ne

constatait

aucune

réaction inflammatoire intense ; la cornée seule ne

possé¬

dait pas sa netteté ordinaire. Le deuxième

pansement,

qui

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fûtfait le douzième jour, donnaà Bradfort quelques lueurs d'espoir; la cornée semblait s'éclaircir, le globe ne s'était

passensiblement modifié dans son volume, dans sa forme

et clans sa tension. Les mouvements s'éxôcutaient très

bien,en somme, le résultat était entièrement satisfaisant.

C'était, il faut l'avouer, à part les expériences de May,

in anima vili, le premier succès que l'on obtenait chez l'homme. Mais Bradfort ne tarda pas à être en butte à

beaucoup d'objectionset de critiques. Son procédé, tout le

monde le reconnût, était de beaucoup supérieur aux autres; par sa suture du nerf optique, par celle des mus¬

cles droits au tissu sous-conjonctival, par celle de la conjonctive, il multiplie les points de contact, et par suite

leséléments de succès de la greffe oculaire. Mais la suture des muscles au tissu

sous-conjonctival paraissait d'une application peu facile et pouvait entraîner une dénudation

de lasclérotique. Cependant, le plus gravereproche qu'on puisse lui adresser, c'est d'avoir annoncé un succès, sans avoirsuivi son malade plus longtemps qu'il nel'avait fait.

Sonobservation, en effet, s'arrête au dix-huitième jour et

neparaîtpas avoir été continuée.

CHAPITRE II

SOMMAIRE: Commentla questionestenvisagée denosjours.—

But de lagreffe.Procédés d'inclusiondedifférents auteurs, Mules, Prost, Lang, etc...

Les tentatives de Chibret avaient été couronnéesdetrop peu de succès pour que, à l'heure actuelle et devant les

nombreux échecs de Terrier, de Bradfort et de May, les

nouveaux expérimentateurs voulussent s'engager encore

une fois dans cette tentative hardie. Il fallait donc renon¬

cer totalement à cette idée pour ainsi dire chimérique

de pouvoir dispenser un individu énucléé d'une

pièce

artificielleenlui conservantà la place unœil d'animal avec

ses milieux transparents, sa cornée intacte, vivant,

si l'on

peut s'exprimer ainsi, d'une vie physiologique

nouvelle et

redonnant au malade l'esthétique qu'une

intervention

chirurgicale avait fait disparaître.

Dans le travail que nous présentons, notre but est

plus

modeste et dans nos tentatives de greffe oculaire, nous ne

cherchons qu'une chose, c'est la production

d'un moignon

rendant plus mobile la coque d'émail en atténuant

autant

que possible la dépressionorbito-palpébrale si

disgracieuse

après i'énucléation pure etsimple.

M. le Professeur Lagrange, se reportant aux

intéres¬

santesexpériences deBarabanetRohmervoulut

reprendre

cette opération de greffe oculaire que depuis

1886

on

avait

laissée dans l'oubli. Dans leurs remarquables

expériences

de greffe intra-péritonéale, nous l'avons dit

dans notre

historique, Baraban et Rohmer avaient constaté que

l'œil

transplanté dans une cavité offrant des conditions

de

nutri-— 17

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