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Etat civil

93Très peu de sources nous permettent d’identifier ce couple. La seule mention certaine

concernant Jean II est trouvée dans les arrêts de 1929, dans le décompte des aïeux des requérants, où il est précisé que toutes les conventions de mariage entre les époux ont été produites lors de l’audience. Mais aucune trace de leur union dans l’état civil lacunaires de Doazon. Les dates de naissance et décès sont entièrement estimées, donc aléatoires à 10 ans près, mais elles m’aident à me situer dans l’Histoire. Et en raisonnant à contrario, on peut tout de même affirmer qu’ils ne sont pas décédés en 1752, ni entre 1740 et 1744.

Le couple

JEAN II se serait-il marié avec Marie de CARPAN du lieu d’Uzan le 13 septembre 1712 ? Bien qu’aucune source certaine ne le confirme, c’est ce que donnent à penser les deux pistes de recherches identifiées. D’abord l’information tirée des sites collaboratifs de généalogie et rapportée par une contributrice dont le travail est semble-t-il très sérieux. Elle identifie l’épouse de Jean II comme étant Marie de Carpan et donne la date de leur union. Nous prenons contact car elle est la seule à connaitre des informations sur Marie. Elle me confirme attacher beaucoup d’importance à ses sources, cependant elle me précise que la collecte de cette donnée date de ses débuts en généalogie, époque à laquelle la rigueur fait parfois défaut. Elle se souviens détenir cette information de sa belle-mère, descendante de la petite fille d’Henri, Jeanne Marie Lamarque d’Arrouzat.

Ensuite, deux registres confirment les alliances avec la maison de Carpan d’Uzan et son intégration dans le système géographique de la maison Arrousat.

D’abord, dans les registres d’état civil de Larreule94, nous apprenons que

lors du mariage du second cadet Jean d’Arrousat avec Marthe Sans dit Boussut en 1753, Jean de Carpan, maître d’école du lieu d’Uzan est cité en témoin privilégié, il assiste au mariage en tant que parents. En feuilletant plus loin, on trouve dès 1719,

la naissance de Marie de Carpan, fille de Jean-Pierre de Carpan et Suzanne de [ ] d’Uzan, et dont les parrain et marraine sont Jean et Marie de Carpan, frère et sœur, du lieu d’Uzan. En 1743, est enregistrée la naissance de Marie de Carpan, fille de jean de Carpan, lequel est âgé de trente ans. Ses parrains et marraines sont Jean & Marie de Carpan, frère et sœur. Il y a donc bien une affinité avec la maison de Carpan à Uzan, laquelle fournis un stock de Jean et Marie de Carpan présent dans les registre de Larreule.

Direction les registres d’Uzan et son cadastre. Voici ce que nous apprenons : Marie de Carpan d'Uzan est née, comme son frère, aux alentours 1690. Elle est la fille légitime de jean de Carpan (1659-1749), âgé de 31 ans. La maison de Carpan est introuvable sur le cadastre mais dans l’état civil, elle fournit au village l’instituteur depuis deux

générations. A ce titre Jean de Carpan, le frère de Marie, est un personnage honorable au sein de la communauté, ce qui lui vaut d’être témoin souscripteur lors des évènements de la vie civil de ses co-paroissiens. Il assiste le curé Pierre Tissé dans l’enregistrement et soussigne les actes d’état civil entre 1740-1750. Lorsque Jean de Carpan père décède en 1749 à l’âge de 90 ans, c’est son petit-fils Jean de Carpan qui souscrit à l’enregistrement. On peut supposer que notre Marie de Carpan s’est rendue à Uzan dans les jours qui ont suivis pour assister à l’enterrement son père. Et lorsque le curé décède à son tour, la même année, à l’âge de 70 ans, Jean de Carpan assiste le curé de Mazerolles venu hâtivement pour rédigé l’acte de décès de son pair, et procéder à la célébration et à son ensevelissement dans le sein même de l’église d’Uzan, « en présence d’un très grand nombre de paroissiens » précisent-ils95. La rédaction des BMS

est alors effectuée par Jean de Carpan, « en l’absence de Monseigneur le curé », tandis que les inhumations sont

93 Lithographie : Marcilly Ainé (Paris), consulté en 2019 : https://www.pinterest.dk/pin/610167449486876959/ 94 Registres BMS de Larreule 1717-1755, consulté en 2018 :

http://earchives.le64.fr/ead.html?id=FRAD064003_IR0002#!{"content":["FRAD064003_IR0002_e0080729",false,""]} 95Registres paroissiaux d’Uzan 1719-1750. Consulté en 2018 :

http://earchives.le64.fr/ead.html?id=FRAD064003_IR0002#!{"content":["FRAD064003_IR0002_e0131409",false,""]}

PAYSANNE BEARNAISE DES ENVIRONS DE PAU

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assurés par Monseigneur de Lamarque, prieur au couvent de Larreule. Monseigneur de Saint-Cricq reprend la cure mais laisse dorénavant à Jean de Carpan le soin de rédiger les actes d’état civil.

On peut en déduire une chronologie des évènements marquants de la vie de Marie :

Chronologie de Marie de Carpan

1690 Période de naissance de Marie de Carpan & de son frère ainé Jean de CARPAN

10 ans Naissance de son frère cadet Jean de CARPAN 1700 - Uzan

15 ans Naissance de sa sœur cadette Marie de CARPAN dite PEVAUD 1705 à Uzan. Mariée à Larreule 1725

22 ans Mariage avec Jean II d'ARROUSAT 13 septembre 1712 à Doazon

24 ans Naissance de son fils Jean III LAMARQUE d'ARROUSAT 1714 - Doazon

29 ans Naissance de son fils Jean d'ARROUSAT dit TURON 1719 - Doazon

33 ans Naissance de son fils Jean d'ARROUSAT dit BOUSSUT 1723 - Doazon

55 ans Mariage de son fils Jean III LAMARQUE D'ARROUSAT avec Marie COUTET d'UZAN

30 septembre 1745 - Doazon

59 ans Décès de son père Jean de CARPAN 13 février 1749 - Uzan

63 ans Mariage de son fils Jean d’ARROUSAT DIT BOUSSUT 1753 Larreule

64 ans Décès de son conjoint Jean II D'ARROUSAT 1754 - Doazon Maison d'Arrousat

Nous ne connaissons pas sa date de décès.

Contexte :

La génération de JEAN II et Marie de CARPAN (fin XVIIe – milieu XVIIIe) clôture son siècle et en entame un nouveau. Les historiens considèrent que le XVIIIe siècle commence en 1715 avec la mort de Louis XIV. Les jeunes gens viennent alors de s’unir à Doazon. Le dauphin du roi, futur Louis XV dit « le bien aimé » (1710-1774), est placé sous la régence du Duc d’Orléans. A la fin du XVIIe siècle, le Béarn connaît de grandes difficultés, notamment au niveau du commerce. La province est englobée dans une vaste région : l’Intendance de Béarn, Navarre et Généralité d’Auch. Les intendants des rois de France installés en province vont laisser des traces dans notre région : modernisation de Bordeaux, création d’un réseau routier moderne dans le sud-ouest,

développement du commerce béarnais, création des stations thermales et hôpitaux. Cependant, le gouvernement est contre l’éducation du peuple et combat les écoles de villages nombreuses depuis Jeanne d’Albret. Les rois reprochent au peuple béarnais d’être trop érudit, de chercher à quitter le pays pour accéder à de hautes fonctions, laissant ainsi à la province « des fainéants et des mauvais sujets ». La population béarnaise est assez faible à l’époque. Elle se compose surtout de paysans et bergers, d’artisans et marchands, le nombre d’ouvriers augmente, et le commerce se développe surtout avec l’Espagne. La région paloise attire et Pau commence à devenir une ville digne de ce nom. Même si les inégalités sont fortes comme partout en France, les fors protègent les habitants contre les impôts écrasants (la Gabelle n’existe pas en Béarn). A Doazon, c’est Henri de Sarrabaig, capitaine aide-major dans les Bandes- Béarnaises qui paraphe en tant que jurats en 173696.

96 B5192 & Lithographie, « Retour du marché de Pau », XVIIIe : Marcilly Ainé (Paris). Consulté en 2018 :

https://www.pinterest.dk/pin/610167449486876959/

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En lançant une recherche dans le moteur des AD64 sur le patronyme qui nous intéresse, le fond des archives judiciaire « match ». Il fait ressortir un acte de 1720 provenant des affaires extraordinaires du greffe du tribunal d’Orthez près le Parlement de Navarre. et fait référence à une procédure judiciaire introduite par Jean de Fitte de Doazon, contre le Sieur Lamarque dit Arrouzat97. Lors de ma demande de consultation j’apprends que le document fut détruit en 1908.

Pour quelles raisons Jean II a-t-il eu des ennuis judiciaires ? Pour obtenir une réponse, d’autre fonds (qui n’ont pas été détruits !) sont disponibles, notamment il me faudra rechercher les antécédents du dossier, peut-être dans les archives des pièces et procédures d’Orthez pour cette période ainsi que dans les pièces non-datées98.

Transmission

Trois enfants nés du légitime mariage de Jean et Marie sont présents dans les registres. A 31 ans, Jean accueille son ainé, et à 40 ans son second cadet. A 57 ans, il enterre son père est deviens cap d’ostaü.

• Son premier cadet JEAN D’ARROUSAT, futur DIT TURON, nait en 1719, soit 5 ans après son ainé, ce qui peut laisser penser que d’autre enfants, aient pu naitre, notamment des filles. Je ne les retrouve pas dans les registres car elles perdent leur nom de maison en deux générations, donc sans registre exhaustif, aucune certitude pour le moment. Jean cadet d’Arrousat est présent dans les registres de Doazon dès 1773 en tant qu’ami des époux Juliàa dit Marty, où il paraphe « Darrouzat » puis lorsqu’il est témoin du consentement au mariage d’un couple brassiers. Il est marié à Marie, fille de maison au Turon, de onze ans sa cadette, ostaü situé juste à côté du Poeylas, sur la route du moulin. Il lui donnera quatre enfants et aura comme ses aïeux, une robustesse de laboureur puisqu’il verra fleurir 80 printemps. Son fils ainé Jean décède à l’âge de 2 ans. Son cadet Pierre, né en 1772, volontaire à la 4e demi-brigade armée de Perpignan est décédé le 9 pluviôse an

III à l’hôpital de Narbonne à l’âge de 23 ans, comme le lui apprend un courrier officiel. C’est à son ainé, Jean IV, alors officier public d’état civil de Doazon, qu’il vient déclarer son décès. Sa femme Marie Turon trépasse trois ans plus tard, à l’âge de 67 ans. Jean en fait autant l’année suivante, le 29 ventôse An VII en la maison Turon. Son troisième fils, né en 1774, sera dénommé Jean Lamarque dit Turon et laisse entendre qu’il est heritier de son ostaü.

Comme son cadet, JEAN D’ARROUSAT, futur DIT BOUSSUT, « ei vengut gendre», est venu en gendre en 1753 à la maison Boussut de Larreule où son oncle et sa mère, Jean et Marie de Carpan, lui ont trouvé une épouse, dont il aura un fils, Jean.

• C’est à son ainé JEAN III D’ARROUZAT que le cap d’ostaü d’Arrousat transmet ses droits. Non sans l’avoir auparavant marié à une cadette, choisi évidemment dans le système géographique puisqu’il s’agit de Marie de la maison Coutet d’Uzan. Aucunes information dans les registres d’EC mais tout laisse à penser que le mariage fut entremis par la maison de Carpan du lieu d’Uzan aux alentours de 1745.

Pour poursuivre mes recherches, le fond du contrôle des actes évoqué plus haut pourra me fournir des informations et notamment le nom du notaire auprès duquel la maison d’Arrouzat fait authentifier ses actes notariés.

Il est maintenant possible, pour cette période, d’interroger les archives des minutes notariales, en envisageant la technique de l’escargot, qui consiste à chercher quels sont les notaires présents aux alentours de Doazon, en m’aidant de l’inventaire des offices référencées et versé aux archives pour le XVIIe et le XVIIIe siècle99, puis partir à la recherche

d’une aiguille dans une botte de foin. Cela représente beaucoup de possibilité, je vais pour l’instant retenir les communes disponibles100 et je consulterai d’abord le contrôle des actes.

97 B6638

98 B7993 (1638-1717) & B7994 (1718-1752), B7992

99 Les minutes et répertoires de notaires conservés dans la série 3 E vont du XVIe au début du XXe siècle. Les plus anciens actes notariés conservés, datant du début du XIVe siècle, sont classés en série E (ce sont ceux de Pardies-Monein). Très peu d'archives notariales ont été conservées antérieurement au XVIe siècle : une vingtaine de notariats, très lacunaires et essentiellement du XVe siècle. Les minutiers sont dans l'ensemble complets à partir de la première moitié du XVIIe siècle.

100 Soubestre ( Salles David, 1732-1746), Arthez (date extrême 1469- 1887), Castillon (date extrême 1659-1693), Larreule (1735- 1898), Morlàas ( 1697- 1897)

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