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RÉSUMÉ

Les difficultés posées par l’acceptation des plantes génétiquement modifiées (PGM) en France sont bien différentes de celles qu’a rencontrées Parmentier avec la pomme de terre. En absence de famines récurrentes et d’avantages décisifs pour le citoyen, et face au nombre des espèces concernées, la situation est autrement plus complexe. Pour comprendre le débat, le développement de la culture des PGM dans le monde est présenté : ce sont plus de 12% de la surface agricole de la planète, des dizaines d’espèces (certaines espèces génétiquement modifiées à 80%), des traits génétiques intéressant tant le producteur que la santé du consommateur et des plantes, des agriculteurs 30 fois plus nombreux que les agriculteurs français dont 90% cultivent des petites exploitations familiales dans les pays en développement. L’Europe, qui n’est plus autosuffisante pour son alimentation et n’autorise que la culture de deux PGM dans quelques pays, est cependant le second importateur mondial de soja (à 95% transgénique) pour alimenter ses animaux d’élevage. Cette marginalisation aboutit à une perte inéluctable de compétitivité et retarde la mise en place d’une agroécologie efficace, bien que les PGM ne soient qu’un volet des solutions indispensables à de nouvelles pratiques culturales plus économes en intrants afin d’assurer la sécurité alimentaire mondiale pour une population de 9 à 10 milliards en 2050, tout en préservant l’environnement. Dans ces conditions, le blocage pérenne du débat sur les PGM, qui résulte d’un dogmatisme exacerbé des uns et de la difficile communication scientifique des autres, est particulièrement néfaste à l’avenir agricole des pays qui refusent la culture des PGM.

ABSTRACT

The difficulties raised by the acceptance of genetically modified (GM) plants in France are quite different from those Parmentier encountered with potatoes. In the absence of recurrent famines and decisive advantages for citizens, and considering the number of the species concerned, the situation is far more intricate. To understand the debate, the development of the GM cultures around the world is presented: they account for more than 12% of the agricultural area in the world; dozens of species are genetically modified; 80% of some species are GM crops; modified traits interest both producer and consumer health and plant health; GM farmers are 30 times as many as French farmers; 90% of them cultivate small farms in developing countries. Whereas Europe, which is no longer self-sufficient in its food and allows only two GM crops in a few countries, is however the second largest importer of soybeans (95% GM) to feed its animals' breeding. This marginalization leads to an inevitable loss of competitiveness and retards the establishment of an effective agroecology, although GM plants are only one component to essential solutions to new and more efficient farming practices for global food security of a growing population of 9-10 billions by 2050, while preserving the environment. Under these conditions, the permanent blocking debate on GM crops, which results from the exacerbated dogmatism of cons and the difficult scientific communication of pros, is particularly harmful to the agricultural future of countries that refuse culture PGM.

Introduction

Il est tentant de comparer la résistance à l’introduction des plantes génétiquement modifiées (PGM, terme plus restrictif qu’OGM qui s’applique aussi aux microbes et aux animaux) en France au 21e siècle à celle que Parmentier rencontra avec la pomme de terre au 18e siècle. Essayer de mettre en évidence en quoi les plantes génétiquement modifiées, si vilipendées dans notre pays, peuvent contribuer au Bien public peut sembler une gageure. En effet, en France et dans les pays industrialisés, en absence de famines récurrentes et d’avantages décisifs pour le citoyen-consommateur, du moins en Europe, et face au nombre des espèces concernées, la situation est autrement plus complexe qu’avec le cas de la seule pomme de terre.

La première difficulté est due à la méconnaissance par le public des progrès de la culture des PGM de par le monde, tant quantitativement que qualitativement, en raison de son développement extraordinaire depuis 17 ans. Cette ignorance est entretenue par l’omerta, voire la désinformation, tant sur le développement des surfaces cultivées en PGM sur la planète que sur leurs intérêts délibérément occultés qui est entretenue par pusillanimité ou par idéologie. En revanche, les hypothétiques risques qui pourraient être encourus sont dramatisés, alors qu’ils s’avèrent nuls en termes de santé humaine ou animale, ce qui est attesté par un recul de 17 ans sur 2 milliards de consommateurs, et faibles et contournables pour l’environnement, même si la vigilance est de rigueur. Les arguments utilisés dans le débat sur les PGM mettent souvent en avant des effets potentiels sur la santé. Or, aucun effet toxique n’est avéré sur des bases scientifiquement solides, alors que depuis 17 ans, en plus des tests d’homologation très rigoureux des agences nationales, des milliers de milliards de repas à base de PGM autorisées ont été consommés dans le monde sans révéler le moindre problème sanitaire. La même situation existe chez les animaux d’élevage dont beaucoup sont nourris avec des PGM (l’Europe en importe massivement) sans que les éleveurs et les vétérinaires aient mis en évidence, pour autant, l’apparition de maladies imputables à l’aliment.

Les PGM font effectivement l’objet d’une stricte surveillance. La demande de mise en culture d’une PGM conjugue des essais de toxicité alimentaire, une analyse des risques potentiels (impacts environnementaux), la définition d’un plan de surveillance post-commercialisation, l’indication des moyens de suivi et de correction d’une diffusion involontaire de la PGM ou du transgène, sans oublier la valeur ajoutée agronomique. Les autorisations ont une durée limitée à 10 ans. Alors que rien de tel n’existe pour les plantes conventionnelles, y compris les espèces exotiques. Soumises aux mêmes tests, nombre d'entre elles, des plus banales, seraient d'emblée éliminées, tant ces critères sont rigoureux.

En matière d’environnement, les risques ne diffèrent pas de ceux rencontrés avec les plantes conventionnelles, cependant la tentation de conduire les PGM en monoculture exacerbe certains risques : comme pour les plantes conventionnelles, l’utilisation répétée d’un seul herbicide, peut conduire à l’apparition accélérée de mauvaises herbes résistantes ; les insectes ravageurs peuvent, par divers mécanismes, devenir résistants à la toxine produite par une plante génétiquement modifiée avec le gène de cette toxine ; l’éventuelle diffusion d’un gène de résistance à la sécheresse vers des plantes de l’environnement pourrait modifier l’équilibre des populations sauvages. Il faut associer à la diffusion de ces plantes soit un avertissement pour que soient modifiées certaines pratiques culturales, soit une proposition de solution biotechnologique qui corrigera l’effet indésirable induit (par exemple transgénèse simultanée de plusieurs gènes équipant la plante receveuse d’une variété de plusieurs toxines insecticides distinctes, par exemple). Il convient de remarquer qu’une plante transgénique créée pour améliorer une propriété nutritionnelle est neutre en termes de risques environnementaux, de même que celles rendues résistantes à des virus pathogènes qui compromettent les récoltes. Le risque de dissémination souvent évoqué est lié à l’existence dans l’environnement d’espèces végétales apparentées ou inter-fertiles : c’est le cas en Europe pour le colza et la betterave ; en revanche, le maïs n’a pas de partenaire dans la flore européenne, donc ne peut se croiser avec une plante sauvage de ce continent.

Cependant la difficulté majeure pour expliquer et comprendre les PGM résulte de leur complexité car il faut envisager chaque espèce, voire chaque variété, en combinaison avec un ou plusieurs traits génétiques introduits et les conditions agronomiques, climatiques et économiques. Les situations sont très différentes d’une PGM à l’autre, elles doivent être considérées au cas par cas, alors que l’amalgame systématiquement entretenu pour parler des PGM est trompeur et insidieux. Pour mettre en perspective les aspects scientifiques et les applications pratiques, il est nécessaire de faire le point sur l’étendue des PGM dans le monde et la nature des cultures pratiquées.

Les plantes génétiquement modifiées face aux enjeux alimentaires pour l’humanité

La faim dans le monde touche encore près de 900 millions de personnes (plus d’un être humain sur huit). Comparée aux autres causes de décès, elle est responsable de 9 millions de morts chaque année (http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs310/en/index.html), soit 5 fois plus de morts que le SIDA, plus que la somme de toutes les autres causes majeures confondues (SIDA, tuberculose, diabète, accidents de la route, paludisme), alors que les grandes catastrophes largement médiatisées n’ont qu’un poids négligeable ramenées à l’échelle du temps (par exemple le tsunami de Fukujima, n’a été responsable ponctuellement en 2004 que de 310 000 décès ou les tremblements de terre de 168 000 morts au cours de la dernière décennie.

Dans ces conditions, peut-on imaginer échapper au productivisme, d’autant que l’avenir doit relever le défi de l’alimentation d’une population en croissance ? Pour nourrir une population de plus de 9 milliards d’habitants en 2050, il va être nécessaire d’augmenter la production agricole de 70 %, selon la FAO (organisation de l’ONU pour l’agriculture et l’alimentation), c’est-à-dire produire de 2000 à 2050, autant que depuis 10 000 ans. Or de quels moyens pouvons-nous disposer pour résoudre ces défis ? Considérons d’abord que l’augmentation des surfaces agricoles est limitée, les terres encore disponibles de bonne qualité se font rares alors que l’urbanisation les ampute chaque jour un peu plus (http://www.academie-agriculture.fr/publications/notes/le-monde-manquera-t-il-de-terres-pour-nourrir-les-hommes-de-xxie-siecle), de sorte que l’accroissement des surfaces ne pourra seul couvrir les besoins, d’autant qu’il convient de limiter la déforestation. Quant à la disponibilité en eau douce, c’est un réel problème : rappelons que 70% de l’eau douce est utilisée pour l’agriculture et qu’on assiste à une raréfaction due à l’irrigation (par exemple, le fleuve Colorado n’atteint plus à son embouchure). Par ailleurs, l’usage des engrais atteint des limites : les éléments minéraux, indispensable à la croissance des végétaux peuvent s’avérer polluants, s’ils sont mal employés (par exemple les nitrates), ou limitants à terme (comme le phosphore). D’où la nécessité d’accroître les taux d’utilisation de l’eau et des éléments minéraux par les plantes et d’augmenter leur résistance aux stress. Enfin l’usage des pesticides doit être contenu, car l’agriculture est responsable de problèmes sanitaires et environnementaux dus à ces composés de synthèse. En matière de pollution, l’agriculture est en outre l’un des plus forts contributeurs au changement climatique : associée à la déforestation, elle génère environ 30% des émissions de gaz à effet de serre.

En résumé il faut produire 70% de plus d’ici 2050, soit 1,5% par an, sans guère augmenter les surfaces (et sans prendre en compte les productions agricoles autres qu’alimentaires) avec moins d’eau, moins d’engrais et moins de pesticides, dans des conditions de changement climatique global. Aucun moyen ne peut être écarté pour relever ces défis cruciaux pour l’avenir de l’humanité.

Bilan global de la production des PGM en 2012

Chaque année, l’ISAAA (International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications, en français Service international pour l'acquisition d'applications agricoles biotechnologiques), organisation internationale sans but lucratif, dotée notamment par la FAO, des semenciers et des organisations non gouvernementales, établit un bilan exhaustif de la culture des PGM sur la planète. Les chiffres présentés ci-après sont ceux de la campagne de récolte 2012, 17 ans ci-après les premières cultures autorisées (http://isaaa.org). Il ressort que, globalement, 170 millions d’hectares, soit 12% des terres arables de la planète sont cultivés en PGM, avec une croissance de 6% par rapport à 2011 ; cette surface correspond à 10 fois la surface arable française. Sur ces terres, 17 millions d’agriculteurs cultivent des PGM, dont 7 millions de Chinois et 7 millions d’Indiens ; c’est 30 fois le nombre d’agriculteurs français. Ces agriculteurs se trouvent dans 28 pays regroupant 60% de la population mondiale.

Sans entrer dans le détail, les pays producteurs de PGM sont l’Amérique du Nord (USA et Canada) et l’Amérique du Sud (Brésil, Argentine, Paraguay, Chili), d’une part, et d’autre part l’Asie, avec la Chine qui est désormais un des pays les plus avancés en génomique et en biotechnologie végétale, ainsi que l’Australie, avec en outre quelques pays africains (Afrique du Sud, Burkina Faso, Soudan et Égypte). En revanche, l’Europe ne cultive des PGM que dans peu de pays (Espagne et Portugal, principalement, mais aussi Roumanie, Slovaquie et République Tchèque marginalement). En Europe, les PGM autorisées sont limitées au Maïs MON810 résistant à certains lépidoptères et à la pomme de terre Amflora (mais dont la commercialisation est suspendue, car les agriculteurs refusent de prendre le risque de voir leur récoltes détruites par des « actions citoyennes » extrêmes). En France, un moratoire interdit toute culture de PGM depuis 2008 (voir ogm.gouv.fr). En résumé, la surface cultivée en PGM de toute l’Europe est inférieure à celle du seul Burkina Faso. Ainsi le monde est scindé en deux, l’Europe qui globalement refuse la culture des PGM, mais en consomme massivement, et les autres continents qui produisent et consomment de plus en plus ces plantes issues de la biotechnologie.

Qui cultive les PGM et pourquoi ?

L’étude de l’évolution de 1996 (premières cultures autorisées) à 2012 montre que les surfaces cultivées en PGM ont été multipliées par 100 en 17 ans. C’est la technologie agricole la plus rapidement diffusée de toute l’histoire de l’agriculture. L’examen de la répartition des surfaces cultivées en PGM montre bien que ces cultures sont largement partagées dans le monde entre pays industrialisés et pays en développement, entre agriculture familiale et systèmes de grandes cultures industrielles. Désormais, les pays émergents sont passés en tête des surfaces cultivées en PGM (52% en 2012), mais il convient de noter que 90% des agriculteurs qui les cultivent sont des agriculteurs à faibles revenus travaillant sur de petites exploitations familiales, que d’aucuns qualifieraient d’«agriculture paysanne». Ils font vivre 50 millions de personnes. On est loin de l’agriculture industrielle systématiquement associée aux PGM par leurs opposants, car la culture des PGM dans le monde n’est pas liée à un modèle agricole unique.

Les effets positifs des PGM expliquent cette expansion diversifiée et les raisons pour lesquelles les agriculteurs adoptent les PGM et ne reviennent pas en arrière. Leur premier souhait réside dans la diminution de la pénibilité du travail (travail sans labour, épandages réduits), et dans l’accroissement de la protection sanitaire, notamment dans les pays en développement où les conditions d’épandage des pesticides, non seulement très pénibles, sont catastrophiques pour la santé des agriculteurs. Le second point d’intérêt est la stabilité accrue de la production qui s’accompagne de l’amélioration sensible des rendements. Il s’ensuit une réduction de la volatilité des cours et de la spéculation ainsi que l’accroissement et la régularité des revenus pour l’agriculteur. Enfin, c’est l’amélioration de l’impact écologique et la pratique d’une agriculture durable qui est recherché. Les intérêts des agriculteurs ne sont évidemment pas les mêmes selon qu’ils pratiquent une agriculture intensive dans des pays développés ou une agriculture familiale reposant sur beaucoup de main-d’œuvre dans les pays en développement. Il en est de même pour les filières et les consommateurs.

Concrètement, la culture des PGM aboutit à la réduction annuelle des émissions de CO2 de 23 millions de tonnes (soit l’équivalent de 10 millions de voitures), à l’économie de près de 500 millions de kg de pesticides, à l’économie de plus de 100 millions d’hectares de terres et à l’augmentation moyenne des revenus de 100 $ par hectare.

Caractéristiques génétiques des plantes génétiquement modifiées en 2013

On distingue d’abord les traits génétiques introduits par biotechnologie des espèces transgéniques. Jusqu’en 2012, 99% des caractères consistaient en tolérance aux herbicides et résistance aux insectes.

En ce qui concerne la tolérance aux herbicides, il s’agit de PGM tolérantes à un herbicide dit« total » (c’est-à-dire détruisant toute végétation sans distinction d’espèce), comme par exemple le glyphosate largement utilisé sous le nom commercial de Round Up®. On introduit par transgénèse une mutation dans une enzyme d’une voie métabolique majeure qui rend les plantes transgéniques insensibles à un composé létal. Ces PGM apportent une facilité agronomique, car elles permettent d’agir tout au long du cycle de l’espèce cultivée et réduisent le désherbage mécanique, poste souvent très pénible et dispendieux.

Par ailleurs, la résistance aux insectes implique des plantes transgéniques productrices de toxines spécifiques de certains ravageurs (grâce à des gènes empruntés à la bactérie du sol Bacillus thuringiensis, d’où le nom de « Bt » pour les variétés porteuses). Par exemple, les cotonniers PGM Bt permettent la réduction très significative de l’usage des pesticides, car la culture du cotonnier en région sub-tropicale

utilise près de la moitié des pesticides de la planète. C’est un vrai progrès tant pour l’environnement que

pour la santé des agriculteurs.

Ces caractères sont de plus en plus rarement isolés : on assiste au développement de l’association dans le même génotype de transgènes, association dite empilement ou stacking. Ces plantes transgéniques complexes représentaient déjà le quart des surfaces cultivées en 2012 : c’est par exemple le maïs SmartStax® lancé aux États Unis et au Canada en 2010 qui associe 3 gènes de tolérance à des herbicides de modes d’action différents et 5 toxines Bt aux spectres d’action différents.

Mais de nouveaux caractères ont été introduits. Il s’agit notamment des ARN interférants pour lutter contre les pathogènes viraux des plantes (rappelons qu’il n’y a pas de moyens conventionnels pour résister aux virus autres que des génotypes naturels ou biotechnologiques adaptés) et de la tolérance à la sécheresse, pour ce qui est des caractères d’intérêt agronomiques et environnementaux. De nouveaux hybrides de maïs tolérants à la sécheresse ont été commercialisés pour la première fois en 2013 dans les Grandes Plaines de l’Ouest américain. Par ailleurs, pour l’amélioration des qualités nutritionnelles, des PGM sont enrichies en

acides gras insaturés (oméga 3 et 6), d’autres en certains acides aminés indispensables pour l’être humain et les animaux de rente (lysine et tryptophane), voire plus simplement enrichies en protéines.

Les caractères en cours d’homologation sont beaucoup plus diversifiés. Selon la FAO, les plantes génétiquement modifiées qui sortiront les cinq prochaines années, notamment dans les pays en développement, seront très nombreuses et variées. En ce qui concerne les traits d’intérêt agronomique, les caractères en cours d’homologation sont principalement la résistance à des virus et la tolérance à la sécheresse. La mise au point de variétés de deuxième génération tolérantes à la sécheresse destinées à stabiliser le rendement dans la Corn Belt américaine lors d’épisodes de sécheresse est en cours de développement. Les autres tests en cours concernent l’optimisation de la fumure azotée, la résistance à l’anoxie (manque d’oxygène en terrain inondé) ou à la salinité et la résistance à des pathogènes de nature variée (bactéries, champignons, nématodes, insectes). Il convient aussi de citer des développements tels que l’optimisation de la fumure azotée, dont l’intérêt tant pour des raisons économiques que pour éviter la pollution des nappes phréatiques est patent.

Les PGM à intérêt non alimentaire, soit à haute valeur ajoutée comme le « molecular pharming » pour produire des médicaments, soit à but agroindustriel comme la pomme de terre Amflora pour l’amidonnerie et la pâte à papier ou encore les plantes et algues améliorées pour produire des agrocarburants, etc. n’ont pas encore atteint des productions suffisantes pour les détailler, mais ce sont des nouveautés dont il faudra rapidement tenir compte.

En revanche, en matière d’intérêts nutritionnels, le « Riz doré » est un très bon exemple (www.goldenrice.org). Il devrait être homologué en Asie d’ici quelques mois : la déficience en vitamine A est responsable de la cécité de plusieurs centaines de milliers d’enfants chaque année, et aussi de la mort de plusieurs millions de personnes résultant d’un défaut d’activité de leur système immunitaire. Ce riz apporte une très large partie de l’apport journalier en provitamine A. Ses créateurs ont obtenus que le « Riz doré »