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Jacques Brel aurait sûrement pu décrire notre (sur)réalité belge en

Dans le document Numéro spécial CRISES … (Page 66-70)

chantant : « Ne me splitte pas » !

La Rédaction.

« Ne me splitte pas » !

Ne me splitte pas, Il faut négocier, Tout peut s'négocier, Qui s'enfuit déjà?

Oublier le temps, Des malentendus, Et le temps perdu, A savoir comment, Oublier ces heures, Qui tuaient parfois, A coups de pourquoi, Le conciliateur, Ne me splitte pas, Ne me splitte pas, Ne me splitte pas, Ne me splitte pas...

Moi je t'offrirai, Des tas de compromis, Un nouveau pays, Où on ne chôme pas,

Je te laisserai des terres, et la Mer du Nord, si on peut encore, y boire une bonne bière Je ferai un domaine, Où l'emploi sera à toi, La sécu sera à moi, Mais on gardera la Reine.

Ne me splitte pas. Ne me splitte pas, Ne me splitte pas, Ne me splitte pas...

Ne me splitte pas, Je te rédigerai, Des notes insensées, Que tu approuveras Je te parlerai, De ces partis-là, Qui ont vu deux fois, Leur score augmenter Je te raconterai, L'histoire de ce roi, Mort de n'avoir pas, Pu se reposer Ne me splitte pas, Ne me splitte pas, Ne me splitte pas, Ne me splitte pas...

On a vu souvent, Rejaillir le feu, D'un gouvernement, Qu'on croyait trop vieux Il est paraît-il, Des têtes brûlées, Prêtes à négocier, Jusqu'au mois d'avril

Mais quand je lis Le Soir, Avec Jan Bucquoy, Le rouge, jaune et noir, Ne s'épousent-ils pas?

Ne me splitte pas, Ne me splitte pas, Ne me splitte pas, Ne me splitte pas

Ne me splitte pas, Je ne veux plus voter, Je n'vais plus me raser, Je me cacherai là, A te regarder, Parler et sourire, Dans ma petite télé, Pour éviter le pire,

Je veux bien grandir, Te tendre la main, Apprendre le latin, Et l'apprendre à mon chien Mais Ne me splitte pas, Ne me splitte pas, Ne me splitte pas, Ne me splitte pas...

Que d'Amis, dans le doute, le pessimisme, voire le défaitisme, depuis la confirmation du "complot" islamiste par les urnes ! A les écouter, à les lire, on a le sentiment que le vieux cliché arabe du "fatum" (fatalité du destin) est de retour et en cela, ils ne sont pas bien loin de la thèse génétique sur l'homo islamicus, cette doxa selon laquelle le monde de l’Islam est par essence incompatible avec la modernité et la démocratie.

Rappelons-nous avec force que le XXe siècle a vu bien des révolutions s'inverser en contre-révolutions. Des opprimés en oppresseurs, voire, selon le mot de R.

Debray, des "Libertadors" en rhinocéros, des républiques en sociétés par actions.

Pourquoi la pensée démissionnerait-elle, pourquoi le fantasme triompherait-il du réel, pour quelle raison devrait-on subir la loi de l'amochage comme dictée par le Ciel?...

Hélas ! le bruit de l’arbre qui tombe

cache celui de la forêt qui pousse.

Bien sûr que les communautarismes et autres fondamentalismes agacent, mais de grâce, en ces temps de grande confusion sémantique et idéologique, rappelons-nous que l'écrasante majorité des 335 millions d'Arabes (dans leur l'immolation de Bouazizi qu'elle sait dissocier les affaires de la Cité, des convictions ou aliénations religieuses.

L'islam électrise le champ politique arabe. Mais qu'on y prenne garde, ceux qu'on a coutume de désigner d'islamistes n'ont gagné finalement qu'en surface et bruitage. Leurs adeptes vivent à l'heure du crépuscule des dictateurs, un temps court, celui des retournements, des reniements, voire parfois de la mort de la pensée. Une "démocratie" naissante sous contrôle des godillots peut conduire au pire. Il est hautement improbable que les révolutionnaires de l’an 2011, laisse s'installer en 2012 une deuxième

dictature dirigée par Tantaoui, les Frères Musulmans et les Salafistes!

La Révolution Arabe continue, mais ceux qui n'ont que le Coran, la prière et la charia comme programme n'iront pas plus loin que le premier semestre de leur existence publique !

Désormais, les régimes arabes sont divisés en quatre catégories :

- Un, les pays qui ont fait la révoluton : après la chute du dictateur, obtenue par la marche, la place publique, le martyre, Facebook, Internet, le sang et le cri, on découvre que le dictateur parti, il reste la dictature. Elle est lente à se dissoudre, se défend mieux quand elle n'a pas de tête.

On découvre aussi que le dictateur a des enfants partout, des sosies, des nostalgiques et qu'il a piégé les temps futurs par une mauvaise école, le populisme, le sous-développement, l'ignorance organisée et le tribalisme ou le confessionnalisme ou le régionalisme.

Le travail est donc long. Après trente ans de pouvoir, le dictateur a généralement tout détruit : société civile, justice, citoyenneté, tolérance et bonne foi. Il laisse le pays pauvre, divisé, en violence et sans récoltes. Il y faut tout y reconstruire et pas seulement la présidence et la légitimité.

- Deux, les pays où cela se passe encore.

La Syrie et le Yémen ou le Bahreïn. Là, le peuple souffre, meurt, se relève, marche, supplie et demande et se mobilise. On ne sait pas quoi y faire pour arracher l'otage (le peuple ou toute la région) au porteur de la ceinture explosive (le régime). Car c'est une prise d'otage et, dans le cas, la force ne suffit pas. Il faut deviner ce que veut le ravisseur, trouver un bon

négociateur, endormir sa méfiance.

L'équation est en effet difficile : si le dictateur reste, le pays va disparaître. Si le dictateur part, le pays risque de disparaître. Que faire ? Choisir la liberté et son pari vaut mieux que parier sur son contraire. Là, c'est le stade un de la lutte, l'histoire est encore une, le mythe opère.

La lutte s'enchante par le sang et l'hymne et de nouveaux drapeaux.

- Trois, les monarchies qui essayent de se faire oublier. C'est le cas de l'Arabie Saoudite et de ses satellites. Là, la technique est de détourner le regard international par un activisme international soutenu en faveur du printemps arabe. Là, il y a tout ce qu'il faut cependant pour faire la Révolution : le peuple n'existe pas ou seulement sous forme de croyance et de sujétions, il y a contre les voleurs, les jeunes chôment en rond et la démocratie est décrite comme une prostituée de l'Occident et une fille de mauvaises mœurs qu'il ne faut pas épouser. A l'abri donc ? Non. Le tour viendra. La répression y sera plus brutale à coup dur. La raison ? Le sacré religieux.

Le Pouvoir s'y cache derrière Allah, la Kaâba, la religion et l'Islam et la généalogie du Prophète. Et tout le monde le sait : c'est au nom de Dieu qu'on a tué le plus d'hommes dans l'histoire de l'humanité. Sur le net, on peut déjà voir les images floues des premières marches de manifestants (accusés d'être chiites pour mieux les isoler) en Arabie change de sigle mais pas de mission. Les jeux y sont ouverts, selon les rapports de force entre manifestants et lacrymogènes. La mode y est à de fausses réformes de la constitution, commissions, négociations et conférences de dialogue national. Des élections pour calmer la populace sans

rien changer sur les questions de souveraineté (les Affaires étrangères, les ministères de l'Intérieur, de la Justice et celui de l'Argent et des

«achète», manipule, louvoie et ruse avec l'Occident pour gagner du temps.

L'équation est vue comme celle du temps à gagner pour soi et à faire perdre pour les opposants. Le but de la ruse et de faire croire à l'opinion internationale que le régime est sérieux dans sa volonté de devenir un Etat ; mais dans le réel, il s'agit de louvoyer, par tous les moyens et avec la complicité de tuteurs occidentaux pour éviter le crash.

C'est stabilité contre protection (Maroc), sécurité des approvisionnements contre

«compréhension» (Algérie), utilité avec « Déclaration Citoyenne » du M20F.

"NE PAS CHOISIR

ENTRE LA PESTE ET LE CHOLÉRA"

"Je ne connais pas d'islamisme modéré... Il n'y a pas de charia 'light'." C'est en des termes très virulents que Jeannette Bougrab, fille de harki, secrétaire d'Etat à la jeunesse (France), a exprimé, samedi 3 décembre, dans une interview au Parisien, son inquiétude face aux succès des partis islamistes dans les urnes au Maroc, en Tunisie et en Egypte.

"Ben Ali ou Moubarak avaient agité le chiffon rouge des islamistes pour obtenir le soutien des pays occidentaux", rappelle-t-elle. "Mais il ne faudrait pas tomber dans l'excès inverse. Moi, je ne soutiendrai jamais un parti islamiste. Jamais.

Au nom des femmes qui sont mortes, de toutes celles qui ont été tuées, notamment en Algérie ou en Iran, par exemple, parce qu'elles ne portaient pas le voile."

"Je me refuse à croire qu'il y aurait une sorte de malédiction sur ces pays arabes, que le choix devrait se résumer entre les dictatures et l'islamisme, entre la peste et le choléra", insiste Mme Bougrab. Interrogée sur le caractère démocratique des victoires islamistes, elle n'hésite pas à affirmer : "Parfois la dictature est venue des urnes." "Je fais partie de celles qui estiment qu'on peut interdire des partis politiques fondés sur des pratiques qui portent atteinte à une Constitution", conclut-elle.

LE SALAFISME

innovation par rapport à l'enseignement originel de l'islam et considère que l'Etat doit fonctionner exclusivement selon la loi religieuse (la Chariâ).

Est-ce licite, ou illicite ? Telle est la grande

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