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5.2 Reconnaissances géophysiques

5.2.5 Inversion des ondes de Surface

Nousavons réalisé des enregistrements d'ondes de surface lorsdes mesures de sismique

réfraction (PS1) et nous avons installé un réseau de capteurs sismologiquespour mesurer

lebruitdefond.Nousavonsdéployécesdeuxtechniquesdans lemêmesecteur (gure5.1),

leurs résultatspeuvent donc être comparés.

Nous avons calculé deux courbes de dispersions à partir des 2 tirs extrêmes du prol

PS1 (A calculé sur les signaux de 15 géophones placés entre 50 et 190 m de la source

et B sur les signaux de 11 géophones placés entre 60 et 160 m de la source, gure 5.7).

La gamme fréquentielle des deux courbes de dispersion est diérente (A entre 9.5 et 18

Hz, B entre 7 et 10.5 Hz). Entre 7 et 10.5 Hz, la courbe de dispersion A est plus rapide

que B, indiquant la présence d'hétérogénéités latérales. Les mesures de bruit de fond en

réseau acquises avec l'enregistrement simultané de 6 capteurs 3 composantes 5s sur trois

cercles concentriques de 20, 50 et 80 m de rayon, ont permis de mettre en évidence trois

courbes de dispersion (respectivement C, D et E). Les trois courbes de dispersions sont

très semblablesdansla gammede fréquence3à7 Hz,puispourlesplus hautesfréquences

(

>

7 Hz),elles présentent des diérences de vitesse (C plus rapideque D). Parailleurs, la courbe de dispersion C (plus petit réseau) et B se superposent remarquablement dans la

gamme7.5à10Hz. Ces diérences entre lescourbesde dispersionà hautefréquence (

>

7 Hz) suggèrent que lemilieu est plus hétérogènelatéralementen surface qu'en profondeur.

s'étend sur une gamme de fréquence de 3 à 20 Hz grâce à l'emploisimultanédes données

issues du bruit de fond réseau (3 à 12 Hz) et de la sismique active (6 à 20 Hz). Cette

courbe de dispersion est inversée par algorithme de voisinage (voir au paragraphe 1.2.2)

selon quatre procédures :

 Inversion 1 : La courbe de dispersion est inversée avec peu de contrainte (voir les

paramètres d'entrée donnés dans le tableau5.3).

 Inversion 2 :L'inversion est calculéepour une gammerestreintede

VP

1

et

H1

dans la première couche (voir tableau 5.4). Les limites de ces paramètres ont été établies

grâce àla sismique réfraction.

 Inversion 3 : L'étude des rapports H/V sur les capteurs du réseau montre des

variations notablesindiquant de probables eets 2D ou3D (gures en annexe, 12.2,

12.3et12.4).Toutefois,ilsontpourtraitcommund'avoirunpremierpicderésonance

à 1.5 Hz. Ainsi la troisième inversion est calculée avec peu de contrainte sur

VP

1

et

H1

comme pour l'inversion 1, mais le résultatnal est contraint par la fréquence de résonance du site (

f0

=1.5 Hz).

 Inversion 4 : L'inversionest contrainte àla fois en

VP

1

et

H1

et en

f0

.

Hmin

Hmax

V pmin

V pmax

V smin

V smax

ρ

δVmin

δVmax

n GradType

1 70 300 3000 60 2121 2 0.01 300 3 Power law

20 250 100 6000 20 4242.64 2 0.01 300 3 Power law

100 6000 20 4242.64 2 0 0 1 Power law

Tab. 5.3  Tableau des paramètres d'entrée pour les inversions 1 et 3 des courbes de

dispersion obtenues sur lemouvementde laClapière

Hmin

Hmax

V pmin

V pmax

V smin

V smax

ρ

δVmin

δVmax

n GradType

20 30 300 1000 60 707.106 2 0.01 300 3 Power law

20 250 1600 6000 320 4242.64 2 0.01 300 3 Power law

100 6000 20 4242.64 2 0 0 1 Power law

Tab.5.4Tableaudesparamètresd'entréspourl'inversion2et4descourbesdedispersion

obtenues sur le mouvement de la Clapière

On obtient les résultats présentés aux gures 5.8, 5.9, 5.10 et 5.11 et résumés dans le

tableau 5.5. La contrainte en

VP

n'améliore pas le mist (comparaison entre l'inversion 1 et 2). Toutefois elle permet d'orienter les résultats de l'inversion vers des modèles plus

Fig. 5.8  Résultatsde l'inversion 1 de la courbede dispersionmoyenne sur le glissement

de la Clapière. (a) Modèles de

VP

en fonction de la profondeur et de l'erreur (échelle de couleur).(b) Modèlesde

VS

en fonctionde laprofondeuretdel'erreur(échelle decouleur). (c) Superposition de lacourbede dispersion avec les modèlescalculés.

Fig. 5.9  Résultatsde l'inversion 2 de la courbede dispersionmoyenne sur le glissement

de la Clapière. (a) Modèles de

VP

en fonction de la profondeur et de l'erreur (échelle de couleur).(b) Modèlesde

VS

en fonctionde laprofondeuretdel'erreur(échelle decouleur).

Fig.5.10 Résultatsde l'inversion3de lacourbede dispersionmoyennesur leglissement

de la Clapière. (a) Modèles de

VP

en fonction de la profondeur et de l'erreur (échelle de couleur).(b) Modèlesde

VS

en fonctionde laprofondeuretdel'erreur(échelle decouleur). (c) Superposition de la courbe de dispersion avec les modèles calculés. (d) Surimposition

du H/V mesuré sur les capteurs centraux et calculépour lesmodèles

Fig.5.11 Résultatsde l'inversion4de lacourbede dispersionmoyennesur leglissement

de la Clapière. (a) Modèles de

VP

en fonction de la profondeur et de l'erreur (échelle de couleur).(b) Modèlesde

VS

en fonctionde laprofondeuretdel'erreur(échelle decouleur). (c) Superposition de la courbe de dispersion avec les modèles calculés. (d) Superposition

1 2 3 4

VS

H

VS

H

VS

H

VS

H

240-560 6-26 450-550 20-24 590-690 40-70 360-600 20-30

770-1000 90-110 800-970 110-130 1000-1500 140-230 820-1000 110-150

1800-2700 2100-3800

>

3400

>

3500

Tab. 5.5  Tableau des valeurs de vitesses des ondes de cisaillement et des profondeurs

des 3 couches pour les 4 inversions. Ces valeurs sont déterminées pour un mist

<

0.22 pour lesinversions 1 et 2 etun mist

<

0.16 pour les inversions 3 et 4.La première ligne correspond au numéro de l'inversion, de la troisième à la dernière ligne sont achées les

valeurs de

VS

en

m.s

−1

etH en m pour respectivement les couches 1à 3.

la vitesse des ondes S (comparaison entre l'inversion 1 et 3). La contrainte à la fois des

informationssur

VP

en surface et de

f0

permet d'obtenir des modèles dont les courbes de dispersion sont proches aussi bien pour la basse fréquence que pour leshautes fréquences

de la courbe de dispersion mesurée (inversion 4).

L'inversion4image unepremière couche dontl'épaisseur est compriseentre 20et30m

et

VS

entre 360 et 600

m.s

−1

. Cettecouche correspond probablement àune couche altérée

de 20 à 30 m d'épaisseur, imagée par ailleurs avec la tomographie sismique. La seconde

couche dontlalimiteenprofondeurestcompriseentre110et150mpourunevitessede820

à 1000

m.s

−1

pourrait correspondre à la masse en mouvement. Enn la troisième couche

dénie probablementle substratum.L'estimation de

VS

dans cettecouche est dépendante de la résolution de lacourbede dispersionà basse fréquence. Or celle-cimontre une large

incertitude àbasse fréquence, par conséquent

VS

substratum

est malcontraint.

5.3 Conclusions

Lesobjectifsde l'étudedu mouvementde laClapièreparméthode géophysiqueétaient

multiples : (1) déterminer les paramètres géophysiques (

VP

,

VS

,

ρ

) qui sont sensibles aux modications apportées par le mouvement, (2) déterminer la capacité des méthodes géo-

électriques a détecter les zones saturées, (3) caractériser laprofondeur du mouvement.

Parmi les paramètres sensibles aux modications liées au mouvement, les vitesses des

ondes sismiques (

VP

et

VS

) semblent être intéressants. En eet les vitesses des ondes P mesurées en dehors du glissement (entre 1700 et 2600

m.s

−1

voir

>

à 2900

m.s

−1

pour

une profondeur supérieur à 6 m) sont plus élevées que celles mesurées sur le mouvement

(1550 à 2300

m.s

−1

variation du taux de fracturation entre les deux secteurs. La vitesse des ondes S semble

aussi modiée entre la zone active et fracturée et la zone saine. En eet l'inversion des

ondes de surface montre, avec, une grande marge d'incertitude, des contrastes de vitesse

passant de 1060

m.s

−1

au maximum dans le mouvement à 1780

m.s

−1

au minimum en

dehors du mouvement. Peu de diérence est constatée entre la résistivité de lazone saine

et celle de la zone active car la résistivité des matériaux s'étend sur une large gamme de

valeur au sein des gneiss (entre 800 et 3200

Ω.m

sur PE2).

La tomographie PE1 eectuée sur le glissement image une zone plus conductrice qui

a été interprétée comme la présence d'un secteur fracturé saturé d'eau. Cette zone située

à 100 m en amont de sources permanentes, correspond au passage d'une faille N010°E.

Cette tomographie associée à l'interprétation de la polarisationspontanée a donc permis

d'imager cette zone fracturée saturée d'eau et d'en déterminer la profondeur. Les prols

de polarisation spontanée ont permis d'établir que la zone saturée semblait se prolonger

plus à l'est et que peu d'écoulement se produisaient à l'ouest de la zone de faille. Ces

résultatscouplés auxobservationsde surface, permettent d'aner le modèlehydrologique

du mouvement.

Enn la profondeur de la surface du glissement qui est une inconnue majeure sur ce

mouvementcariln'estpaspossibled'eectuerdeforageprofondauseindelamasseactive,

aété contrainteavec une marged'incertitudede 70mparl'inversiondes ondesde surface.

Eneetsil'ontientcomptedesquatreinversions,cetteprofondeurpeutêtrelocaliséeentre

90 et 230 m de profondeur soit 160 +/- 70 m. Toutefois si l'on contraint l'inversion avec

les mesures de

VP

en surface et avec la fréquence de résonance du site

f0

, la profondeur est de l'ordre de 130 +/- 20 m.De plus ce traitement à permis d'évaluer

VS

en surface et dans le corpsdu mouvement (

VS

surf ace

[360 600],

VS

Études géophysiques du Ravin de

l'Aiguille

L'étude du Ravin de l'Aiguille (Isère, France) s'inscrit ausein du Projet Camus (pro-

gramme Risques Décisions Territoires, RDT) intitulé Caractérisation multi-méthodes des

aléasd'éboulementsenmasse(Jongmansetal.,2005).Leprojetproposedemettreaupoint

une méthodologie opérationnelle de reconnaissance permettant une description quantita-

tive la plus précise possible des compartiments instables et une meilleure caractérisation

de l'aléa, point de départ de l'évaluation du risque. Pour connaître lagéométrie tridimen-

sionnelle d'un compartiment rocheux (limites externes et fracturation interne), ce projet

propose de coupler étroitement les mesures structurales et géophysiques avec une mesure

morphométriqueprécise(Modèles Numériquesde Surface etImages SolidesOrientées éta-

blispar photogrammétrieetscan laser).

Unecollaborationétroiteestétablieentre lespartenairesdeceprojet(LIRIGM,Univ.

Grenoble:Coordinationscientiquedu projetetProspectionGéophysique,LGCA,Univ.

Savoie:Morphologienumérique,SAGE,Bureaud'études:Observations/ProspectionGéo-

physique,CETELyon:Observations).Danslecadredecettethèse,nousnousintéressons

à laprospectiongéophysique du dièdre du Ravinde l'Aiguille. L'interprétationdes résul-

tats de cette prospection est réalisée sur la base des comparaisons entre les résultats des

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