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Le Burkina Faso est un pays sahélien caractérisé par la forte dépendance (> 85%) de son économie sur l’environnement et les ressources naturelles. C’est pourquoi la gestion durable des ressources naturelles constitue l’un des leviers de son développement soutenu. Cette vision est clairement traduite dans les différents documents stratégiques dont notamment le Cadre Stratégique de Lutte Contre la Pauvreté (CSLP).

Le Burkina Faso a traduit sa volonté en matière de gestion de l’environnement et de développement durable au plan international par la ratification d’une quarantaine de conventions et accords internationaux sur l’environnement (MECV, 2006). Le niveau et le rythme de mise en œuvre de ces conventions et accords exigent des capacités adéquates et des mécanismes de valorisation appropriés des potentialités. Le renforcement des capacités institutionnelles et individuelles ainsi que la coordination des interventions des différents acteurs au développement, constitue l’une des priorités du gouvernement.

En tant pays Partie notamment des conventions issues de la Conférence de Rio (1992) relatives à la conservation de la diversité biologique (CBD), à la lutte contre la désertification (CCD) et aux changements climatiques (CNUCC), le Burkina Faso a obtenu l’appui du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) pour la conduite d’un processus d’auto-évaluation nationale des besoins de renforcement des capacités pour la gestion de l’environnement national et mondial (ANCR).

Ce processus participatif, coordonné par le Secrétariat Permanent du Conseil National pour l’Environnement et le Développement Durable (SP/CONEDD) devrait aboutir à la formulation d’une stratégie et d’un plan d’actions de renforcement des capacités. Aussi, en sus des trois conventions de Rio, cette évaluation prend en compte la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE), la convention de Stockholm sur les Polluants Organiques Persistants (POPs) ainsi que l’ensemble des autres accords multilatéraux sur l’environnement (AME) ratifiés par le pays. Il fait également le point des capacités de renforcement relatifs aux initiatives socio-économiques ainsi que leurs synergies avec celles de l’environnement ?

1.2. Définition des concepts

a) Le concept de l’environnement

La loi N° 005/97/ADP du 30 janvier portant Code de l’Environnement au Burkina Faso définie l’environnement comme « l’ensemble des éléments physiques, chimiques et biologiques naturels ou artificiels et des facteurs économiques, sociaux, politiques et culturels, qui ont un effet sur le processus de maintien de la vie, la transformation et le développement du milieu, les ressources naturelles et les activités humaines ».

Le concept de l’environnement recouvre donc à la fois (SP/CONAGES, 2003) :

(1) les aspects quantitatifs constitués par l’ensemble des ressources qui concourent à la satisfaction des besoins de l’Homme (ressources forestières, animales, hydrauliques, foncières, minières, etc.)

(2) les aspects qualitatifs qui concernent les mêmes ressources, mais en tant qu’éléments constitutifs de la nature et dont la présence ou l’absence en une proportion donnée, peut avoir des répercussions sur l’équilibre de cette nature et le maintien de la vie sur terre.

b) Le renforcement des capacités

Les capacités, telles que définies par le PNUD dans le cadre du processus ANCR (PNUD, 2005) consistent en l’aptitude des individus, des groupes, des organisations et des institutions à affronter et gérer les problèmes environnementaux dans le cadre de leurs actions de promotion d’un développement durable.

Le Renforcement de capacités se définit comme l’ensemble des mesures prises pour accroître la capacité des individus, des institutions et des systèmes à prendre et à appliquer des décisions, et à remplir leurs fonctions de façon efficace, efficiente et viable.

On distingue trois niveaux de renforcement des capacités : Au plan individuel, le renforcement des capacités vise à :

9 Améliorer les capacités des individus pour qu’ils soient à même de gérer et protéger l’environnement, et de travailler en tant qu’individus au sein des organisations et de la société ;

9 Changer les mentalités, la connaissance, le comportement et les actions des individus, en augmentant leur sensibilisation, leur compréhension et leur compétence sur des sujets spécifiques ;

9 Améliorer la performance des individus par la promotion d’une plus large participation, de changements dans la gestion, la motivation, les incitations et la morale ;

9 Améliorer la performance des individus par un meilleur développement des ressources humaines, de la gestion des performances et des systèmes de responsabilisation ;

Au plan institutionnel, le renforcement des capacités vise à :

9 Clarifier et améliorer les structures et les processus organisationnels comme les mandats, les missions, les responsabilités, les liens hiérarchiques, les communications et le redéploiement des ressources humaines;

9 Améliorer la performance de l’organisme dans son ensemble, ses moyens de fonctionnement pour le rendre plus efficace, plus efficient et plus apte au changement ; cela comprend la gestion, la planification stratégique et la mise en place des programmes et projets ;

9 Améliorer la coopération et la coordination entre les groupes ou départements au sein des institutions;

9 Renforcer le partenariat et les cadres de concertations ;

9 Fournir de meilleurs systèmes d’informations, une meilleure infrastructure et de meilleurs équipements pour soutenir le travail des institutions.

Le niveau institutionnelle englobe à la fois les institutions (étatiques, privé, société civile) et leurs cadres de concertations.

Au plan systémique, le renforcement des capacités vise à :

9 Créer des « environnements propices » pour une meilleure gestion de l’environnement dans tous les secteurs de la société ;

9 Améliorer le cadre général politique, économique, législatif, réglementaire, les mécanismes d’incitation et de responsabilisation dans lesquels les individus et les institutions travaillent ;

9 Améliorer la communication formelle et informelle et la collaboration entre les organismes et les individus ;

9 Promouvoir la participation de tous les secteurs de la société à la réalisation des objectifs environnementaux, par une meilleure sensibilisation, acquisition des connaissances et participation, et une plus grande transparence et responsabilisation gouvernementale.

1.3. Objectifs et résultats attendus de la présente étude

L’objectif global de cette étude d’inventaire des besoins prioritaires de renforcement des capacités de gestion de l’environnement national et mondial est de contribuer à l’élaboration d’une stratégie et d’un plan d’action pour le développement des capacités à gérer l’environnement national et mondial en concertation avec l’ensemble des acteurs et des partenaires impliqués. De manière spécifique, cette étude vise à :

9 approfondir l’évaluation thématique des conventions internationales sur la désertification, la diversité biologique, les changements climatiques, la gestion intégrée des eaux et des polluants organiques persistants, à travers l’identification des forces, des leçons et meilleures pratiques, et des contraintes/barrières des efforts nationaux déployés pour satisfaire aux obligations de leur mise en œuvre et tirer partie des opportunités offertes;

9 dégager par conventions les besoins prioritaires en matière de capacités à renforcer et de possibilités de renforcement des capacités institutionnelles, systémiques et des acteurs ; 9 identifier les forces, les leçons et meilleures pratiques, les contraintes/barrières et les

besoins prioritaires en matière de capacités intersectorielles ainsi que les possibilités prioritaires en matière de liens et de synergies entre les conventions thématiques concernées et/ou avec les plans et initiatives prioritaires relatifs à l’environnement (accords multilatéraux de l’environnement (AME) et au développement durable (CSLP, politiques économiques et sociales) ;

9 assurer une meilleure prise en compte des questions intersectorielles dans la gestion de l’environnement national et mondial, et leur intégration dans l’effort national de développement durable ;

9 produire un document d’ensemble qui intégrera les synthèses thématiques des données et informations des actions passées et courantes de renforcement des capacités, les contraintes/barrières, les forces, les leçons et meilleures pratiques, et les besoins en renforcement de capacités individuelles, institutionnelles, et systémiques, en catégorisant et priorisant les capacités communes/ intersectorielles (ou de synergies) et particulières par thème ;

9 faciliter l’enrichissement et la validation concertée du document de synthèse des priorités en besoins de renforcement des capacités pour lever les contraintes et assurer une meilleure gestion de l’environnement national et mondial (GENM),

Au terme de l’étude, il est attendu de l’équipe de consultants la production d’un rapport finalisé faisant l’objet de consensus et intégrant:

9 Une synthèse pertinente des contraintes/ barrières, des leçons et meilleures pratiques et des besoins priorisés en renforcement de capacités individuelles, institutionnelles et systémiques sur le long et moyen terme (5 à 15 ans), notamment par convention thématique ;

9 Des propositions des besoins prioritaires de renforcement des capacités sur le long et moyen terme (5 à 15 ans) pouvant faire l’objet de mise en œuvre en synergie entre les conventions thématiques ;

9 Des propositions de prise en compte des questions intersectorielles dans la gestion de l’environnement national et mondial et leur intégration dans l’effort national de développement durable ;

9 Des recommandations pour leur opérationnalisation ;

9 Un résumé des sujets clés, des priorités de renforcement des capacités et des meilleures pratiques et leçons apprises.

1.4. Contenu du rapport

Outre l’introduction et la description de la démarche méthodologique le rapport s’articule autour de six parties :

9

9 L’état des lieux de la gestion de l’environnement au Burkina Faso

9 L’état de mise en œuvre des conventions et accords sur l’environnement au Burkina Faso 9 Les expériences passées et en cours en matière de renforcement de capacités pour la

gestion de l’environnement au Burkina Faso

9 L’analyse des capacités nationales en gestion de l’environnement 9 L’évaluation de besoins prioritaires en renforcement des capacités 9 Les propositions d’actions prioritaires de renforcement de capacités

9 Les recommandations pour une mise en œuvre efficiente de la suite du processus ANCR.

II. DEMARCHE METHODOLOGIQUE