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5. METHODES

5.3. Intervention

5.3.1. Formation initiale des médecins seniors et juniors

Tous les médecins seniors et juniors ont eu, préalablement à la recherche, une formation identique sur la mise en place d’une voie intra-osseuse chez le nourrisson (cours théorique et pratique sur task- trainer) avec évaluation théorique et pratique avec l’échelle d’évaluation d’observation mise au point au Laboratoire de Simulation (Oriot 2012). Tous avaient validé en simulation (mannequin de basse fidélité) la pose d’une voie intra-osseuse sans éléments de stress surajoutés (ou à faible niveau de stress).

5.3.2. Séances de simulation

Toutes les séances se déroulaient le même jour de la semaine et à 14h00 afin de respecter le cycle circadien du cortisol. De même, il était exigé de chaque participant de ne pas travailler la veille de la simulation afin d’avoir un temps de sommeil profond permettant de définir les paramètres de base. Le déroulement de la séance était standardisé afin d’avoir les mêmes conditions pour l’évaluation des performances. A 14h00 la séance débutait par un briefing de 15 minutes, suivi de la simulation d’une durée de 25-30 minutes (dernière action après 25 mn sans dépasser 30 mn), puis se terminait par un débriefing de 30 à 45 minutes. A l’issue de la séance une pause goûter était proposée jusqu’à 17h00.

5.3.3. Enregistrement vidéo

Toutes les séances de simulation ont été filmées (Annexe 7), de façon à avoir une relecture des actions et des interventions réalisées pendant le scénario (évaluation selon les échelles d’évaluation).

5.3.4. Observateurs et évaluation

Deux observateurs indépendants parmi huit ont évalué les scores de performances techniques et non-techniques durant les simulations (Annexe 7). Les huit observateurs étaient des médecins

49 urgentistes (n = 4), pédiatres (n = 3) et réanimateur (n = 1). Tous étaient issus du laboratoire de simulation de Poitiers et avaient reçu une formation à la simulation et une formation au débriefing. Ils ont tous testé les échelles d’évaluation avant utilisation au cours de simulations. Les deux observateurs étaient choisis de manière aléatoire et ne savaient pas quelle équipe était évaluée jusqu’au jour de la simulation. Par ailleurs les observateurs ne connaissaient pas le groupe de randomisation des équipes. De même les équipes ne savaient pas qui étaient les observateurs avant le début de la simulation. La moyenne entre les scores des deux observateurs a été utilisée comme valeur de référence. La reproductibilité inter-observateur a été vérifiée pour l’échelle du TAPAS qui a été validée au cours de cette étude. Toutes les séances de simulation ont été suivies d’un débriefing, mené selon la méthode du « good judgment » de Rudolph (Rudolph 2006, Rudolph 2008).

5.3.5. Mannequin et scénarios

Un mannequin haute-fidélité SimNewB© (Laerdal®) a été utilisé (Annexe 8) pour toutes les

simulations mettant en scène un nourrisson en état de choc qui évolue vers un choc décompensé, amenant les équipes à le prendre en charge avec nécessité de poser une voie intra-osseuse pour assurer l’administration d’expansion volémique et/ou de médicaments, en accord avec les recommandations. Neuf scénarios d’état de choc chez le nourrisson parmi 18 ont été tirés au sort : quatre scénarios de choc hypovolémique (déshydratation aiguë par 3e secteur, acidocétose

diabétique, diabète insipide, brûlures graves), un scenario de choc hémorragique par traumatisme sévère, un choc anaphylactique, deux scénarios de choc cardiogénique (troubles du rythme cardiaque, tamponnade). La présentation des scenarios est donnée en Annexe 9.

5.3.6. Stress

En utilisant en simulation haute-fidélité le modèle d’un nourrisson en état de choc, nous nous attendions à une augmentation des paramètres de stress chez tous les participants (Girzadas 2009). De plus, le stress a été rajouté aux scénarios de différentes manières : scénarios réalistes inspirés de cas cliniques réels et vécus avec dégradation de l’état clinique (hypoxémie, choc décompensé, convulsions, arrêt cardiaque) (Annexe 10). La recherche d’un haut degré de réalisme pour simuler la prise en charge a permis également de créer une situation de stress. Le réalisme de chaque simulation a systématiquement été évalué. Il a été permis par l’aménagement de la salle de simulation en une salle de SAUV simulée (Annexe 7), la préparation du mannequin et de son environnement (Annexe 8), ainsi que l’utilisation d’un sac d’interventions SMUR pédiatrique (Annexe 11) et d’un chariot d’urgence (Annexe 12) semblables à ceux utilisés en situation réelle. Enfin,

50 l’introduction d’agents stressants a été réalisée de différentes manières : alarmes, intervenants extérieurs (entrée intempestive de parents simulés ou d’un soignant simulé freinateur) (Annexe 10). Le nombre d’agents stressants augmentait au fur et à mesure des 9 scenarios. Lors du premier scenario, le stress venait uniquement des alarmes du scope et d’un environnement inconnu. Par la suite, s’ajoutaient des dysfonctionnements liés au matériel à résoudre. Lors du troisième scenario, le stress était lié à gestion de la présence parentale en plus de la prise en charge de l’enfant. Pour le quatrième scenario, la difficulté venait des multiples appels d’aide pour gérer la situation de crise. Lors du cinquième scénario (scénario intermédiaire, commun aux deux groupes), un élément frénateur (soignant externe) intervenait. A partir du septième scenario, l’équipe était confrontée à la demande incessante d’informations par les parents. Lors du neuvième scenario, l’équipe était confrontée à une famille qui ne souhaitait pas de réanimation et opposante aux soins (Annexe 10).

5.4. Comparaisons

5.4.1. Constitution des groupes par randomisation

Les 12 équipes ont été réparties par tirage au sort en deux groupes de 6 équipes chacun, un groupe expérimental et un groupe contrôle. Les deux groupes avaient trois scénarios communs à six mois d’intervalle : initial, intermédiaire à six mois et final à un an. Le groupe expérimental avait en plus trois scénarios entre les scénarios initial et intermédiaire et trois autres entre les scenarios intermédiaire et final. Ainsi le groupe expérimental avait au total neuf séances de simulation en un an (une simulation toutes les six semaines) et le groupe contrôle avait trois séances de simulations en un an (une simulation tous les six mois) (Figure 15).

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5.4.2. Comparateurs

Dans un premier temps, le stress et la performance ont été mesurés lors du scenario initial afin d’attester de l’absence de différence au sein des groupes. Dans un second temps, l’effet de la simulation répétée sur l’évolution du stress et des performances techniques et non-techniques a été étudié en comparant le niveau de stress et les scores de performance techniques et non-techniques pour les neuf séances de simulation du groupe expérimental. De plus, une comparaison a été réalisée pour différentes variables entre le groupe expérimental qui bénéficiait de 3 scenarios intermédiaires entre chaque scenario commun, et le groupe contrôle lors des scénarios communs (initial, intermédiaire et final). Une corrélation statistique entre stress et performances a été recherchée lors de chaque scenario commun.

5.5. Outils d’évaluation et critères de jugement

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