• Aucun résultat trouvé

INTERVENIR DE FAÇON PRÉCOCE ET ADAPTÉE AUPRÈS DES JEUNES QUI VIVENT UN PREMIER

Dans le document 2015-2020 (Page 48-51)

À L’ÂGE ADULTE

5.4 INTERVENIR DE FAÇON PRÉCOCE ET ADAPTÉE AUPRÈS DES JEUNES QUI VIVENT UN PREMIER

ÉPISODE PSYCHOTIQUE

La psychose induit une perte de contact avec la réalité, entraîne une perturbation de la perception, des hallucinations, le délire, l’adhésion à des croyances irrationnelles ou la désorganisation de la pensée. Les personnes le plus à risque de vivre une psychose sont les jeunes hommes de 15 à 30 ans et les jeunes femmes de 18 à 35 ans. On estime que de 4 % à 5 % des jeunes vivront un épisode psychotique au cours de leur vie160.

159 MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX, Proposition d’orientations relatives aux services de réadaptation pour les jeunes présentant, outre les problèmes de comportement ou un besoin de protection, des troubles mentaux et qui sont hébergés dans les ressources des centres jeunesse du Québec – Rapport du comité de travail sur la santé mentale des jeunes suivis par les centres jeunesse, Gouvernement du Québec, 2007, p. 14, accessible en ligne : http://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/document-000987/.

160 INSTITUT UNIVERSITAIRE EN SANTÉ MENTALE DOUGLAS, Psychoses : causes, symptômes et traitements (en ligne), dernière mise à jour le 26 juillet 2013, http ://www.douglas.qc.ca/info/psychose (consulté le 10 octobre 2013).

FAIRE ENSEMBLE ET AUTREMENTPLAN D’ACTION EN SANTÉ MENTALE2015-2020

3 9 La schizophrénie est le diagnostic le plus courant associé à la présence de troubles

psychotiques à long terme. Bien qu’elle n’affecte qu’environ 0,6 % de la population canadienne au cours d’une année161, elle est la maladie mentale la plus coûteuse par personne pour la société, tant sur le plan des coûts directs que sur le plan des coûts indirects. L’ampleur du fardeau économique de la schizophrénie et des autres troubles psychotiques se conçoit aisément du fait que ces maladies sont associées à une augmentation du taux de suicide, à la toxicomanie, à la victimisa-tion, au non-emploi et à la criminalité.

Les premières années d’un épisode psychotique sont déterminantes sur le plan des dommages cognitifs, des problèmes sociaux et des démêlés avec la justice.

Une psychose qui n’est pas traitée entraîne l’accroissement des risques de surconsommation d’alcool ou de drogues, de détresse familiale, de dépression et de suicide. En effet, 10 % des personnes atteintes de psychose mettent fin à leurs jours et les deux tiers de ces décès surviennent au cours des 5 années qui suivent le déclenchement du premier épisode162.

Malheureusement, les troubles psychotiques peuvent être ignorés pendant des mois et même des années. Le retard dans l’obtention d’un traitement est souvent attribuable à une méconnaissance des signes et des symptômes, à la résistance de la personne à consulter ou à l’absence de services thérapeutiques163. La détec-tion et l’intervendétec-tion précoces auprès des jeunes concernent les membres de la famille, mais aussi les médecins de famille, le personnel scolaire ainsi que les autres intervenants du milieu scolaire ou ceux qui côtoient les jeunes dans leurs milieux de vie. À ce sujet, différents outils ont été mis au point, dont le refer-O-scope, issu d’un travail de collaboration entre des experts, des professionnels et des organismes qui représentent des personnes atteintes de maladie mentale et des membres de leur entourage, des établissements et des intervenants164. Selon certaines études, l’implantation de programmes relatifs aux premiers épisodes psychotiques (PPEP) permettrait la réduction des hospitalisations à un point tel que le coût net pour le réseau serait inchangé ou même inférieur165, sans compter le gain de revenus occasionné par le maintien des activités scolaires ou professionnelles ou un retour à ces activités. Comme ceux d’une équipe de SIM, les intervenants d’un PPEP travaillent dans le milieu de vie des personnes, notamment afin d’assurer le maintien d’un lien et de prévenir la désaffiliation des services et de la communauté. Dans une optique de réadaptation, un fort accent est mis sur les interventions psychosociales, dont les interventions familiales.

L’intervention dans le contexte d’un PPEP est individualisée et modulée en fonc-tion du stade de la psychose166.

Étant donné l’impact de la psychose sur la vie des personnes atteintes et des membres de leur entourage de même que sur la société, il semble qu’à l’exemple de ce qui est fait dans d’autres systèmes de santé, l’accent doit davantage être mis sur la détection précoce167 et l’orientation des jeunes atteints d’un premier épisode psychotique vers les ressources appropriées.

161 P. SMETANIN et autres, The Life and Economic Impact of Major Mental Illnesses in Canada: 2011 to 2041, Toronto, RiskAnalytica, pour la Commission de la Santé mentale du Canada, 2011, p. 102, accessible en ligne : https ://www.

mentalhealthcommission.ca/English/system/files/private/document/MHCC_Report_Base_Case_FINAL_ENG_0.pdf.

162 MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SOINS DE LONGUE DURÉE, Normes du programme d’intervention précoce dans le traitement de la psychose, Toronto, Gouvernement de l’Ontario, mars 2011, p. 6, accessible en ligne : http ://www.health.

gov.on.ca/french/providersf/pubf/mentalf/epi_program_standardsf.pdf.

163 Ibid.

164 SOCIÉTÉ QUÉBÉCOISE DE LA SCHIZOPHRÉNIE, Refer-o-scope – L’outil pour observer et agir avant la psychose, (en ligne), https ://www.refer-o-scope.com/accueil (consulté le 26 novembre 2014).

165 M.P. MCCRONE et autres, « Cost-effectiveness of an early intervention service for people with psychosis », British Journal of Psychiatry, vol. 196, no 5, 2010, p. 377-382.

166 P.D. MCGORRY, E. KILLACKEY et A. YUNG, « Early intervention in psychosis : concepts, evidence and future directions », World Psychiatry, vol. 7, no 3, 2008, p. 148-156.

167 La recherche démontre également la pertinence de la détection précoce pour d’autres pathologies. Le MSSS travaillera à la détection précoce d’autres troubles mentaux au cours des années à venir.

FAIRE ENSEMBLE ET AUTREMENTPLAN D’ACTION EN SANTÉ MENTALE2015-2020

4 0

MESURE 17

Afin d’intervenir adéquatement et de façon précoce auprès des jeunes atteints d’un premier épisode psychotique, de maximiser leurs chances de rétablissement, de les soutenir tout au long de ce processus et d’assurer un soutien aux membres de leur entourage :

1. le MSSS soutiendra l’élaboration et la diffusion de standards fondés sur les bonnes pratiques, dont celles fondées sur des données probantes, encadrant la composition des équipes et la prestation de services spéci-fiques destinés à ces jeunes;

2. chaque établissement responsable d’offrir des soins et des services en santé mentale rendra accessibles des services spécifiques destinés aux enfants, aux adolescents et aux jeunes adultes présentant un premier épisode psychotique, en respectant les standards soutenus par les données probantes.

FAIRE ENSEMBLE ET AUTREMENTPLAN D’ACTION EN SANTÉ MENTALE2015-2020

41

6/

FAVORISER DES

Dans le document 2015-2020 (Page 48-51)