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Interprétation des résultats et questionnements associés

IV. Résultats d’analyse et d’enquête

5. Interprétation des résultats et questionnements associés

Tout d’abord, force est de constater qu’une évolution apparait en termes de présentation de femmes célèbres, alors que dans les manuels de 1992 et 1999 on mentionne Marie Curie, Marianne, Joséphine et Mère Teresa. Dans les manuels de 2006 et de 2007 sont mentionnées Olympe de Gouge, Marianne, Georges Sand, Marie Curie, Anne-Rodine Noilly-Prat, Louise Michel, Maria-Helena Vieira Da Silva, Hélène Boucher, Suzanne Lenglen, Germaine Poinso-Chapuis, Nina Bouraoui, Flora Tristan, Camille Claudel et Anne Frank. On passe donc de quatre mentions à quinze. Ce qui représente une évolution de 275%. Cependant, on constate dans les manuels de 2016 et 2017, une régression dans ce sens puisque seules Joséphine, Marianne, Anne Frank et Angela Merkel sont représentées. C’est-à-dire le même « quota » que dans les manuels de 1992 et 1999. De ce fait, je trouve que les manuels suivant les programmes de 2002 sont ceux qui arrivent au mieux à inclure des figures féminines importantes. Cependant, on remarque que les manuels de 2006 et de 2007 intègrent les femmes mais dans des dossiers annexés, ce qui tend à les mettre en marge de ce qui se passait dans la société. Pour inclure les femmes dans la continuité des faits, je trouve que le manuel qui a fait le plus d’effort est celui de 2016 aux éditions Hatier. Bien qu’il ne mentionne que très peu de femmes aux destins exceptionnel, il essaye de les intégrer dans le quotidien. Cela dit, le constat général reste tout de même très clair et présente une véritable sous- représentation des femmes dans les manuels d’histoire, plusieurs questions se posent. Pourquoi cette sous-représentation ? peut-on véritablement tendre à une parité dans les représentations ? D’une part, par rapport aux travaux menés dans la partie II, nous pouvons

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observer qu’au sein même des programmes, la parité n’est pas respectée. Pourquoi donc ? On constate, en analysant le point d’attaque choisi par les programmes, que l’enseignement de l’histoire porte essentiellement sur les domaines politiques et militaires – domaines qui par ailleurs sont liés – nous pouvons interpréter ce choix à la lumière des objectifs recherchés à l’école primaire à travers l’enseignement de l’histoire. La première compétence citée dans le B.O est « se repérer dans le temps : construire des repères historiques ». Si l’on considère cette première compétence comme étant essentielle, il est clair que pour créer de grands repères – notamment entre les périodes historiques – les manuels doivent se positionner sur des entrées dans les domaines politiques et militaires. De ce fait, peut-on critiquer une sous- représentation des femmes dans ce domaine et crier à un non-respect de la parité ? La question qui se pose alors à moi, à la suite de mes recherches et du traitement de mes données est la suivante : « Peut-on véritablement tendre à une parité entre les hommes et les femmes dans les manuels d’histoire tout en garantissant l’objectivité propre à l’histoire ? ». En effet, vouloir à tout prix garantir une parité entre les hommes et les femmes n’amènerait- il pas à déguiser la vérité historique ? Il faut en effet mettre en regard la représentation des femmes dans le manuel avec leur place à l’époque dans les domaines présentés. Il me semble alors que tout est une question de point de vue et d’entrée. Une vérité historique s’impose à nous : les rôles entre les hommes et les femmes étaient partagés, les hommes et les femmes n’avaient pas la même place dans la même société, tout comme le fait qu’ils n’avaient pas les mêmes droits. De ce fait, ils ne peuvent pas apparaître de manière égale et dans les mêmes domaines. Ce pour quoi, les domaines militaires et politiques mettent en avant des figures masculines puisque ce sont en grande partie ces figures qui avaient accès à ce type de poste et notamment à la vie publique et politique. Il faut alors se poser la question : représente-t- on un homme parce que l’on préfère présenter ici un homme à une femme ou représente-t- on un homme alors que nous pourrions tout à fait présenter une femme à la place ? est-ce un choix raisonné ou un choix qui s’impose du fait de la réalité historique et de l’impact des personnalités historique ? Les limites de ce travail se posent alors ici, il faut selon moi analyser les données en fonction du contexte. Je n’émets ici qu’une hypothèse, survenue lors de mon interprétation des données mais si l’on veut tendre à une parité des hommes et des femmes, ne faudrait-il pas modifier les entrées choisies dans les programmes. Les entrées choisies ici sont militaires et politiques, or comme dit auparavant, la réalité historique fait que dans ces domaines, les hommes étaient bien plus présents que les femmes. Alors si nous voulions pouvoir représenter les femmes de manière plus importante, sans pour autant altérer

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la réalité historique, il faudrait modifier les entrées des programmes et se tourner vers d’autres domaines au sein desquels la place des femmes est bien plus importante. Mais attention, il ne faudrait pas pour autant « sombrer » de l’autre côté car il existe bel et bien des domaines dans lesquels les hommes sont également très peu présents.