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Les intérêts théoriques de la recherche

L’IFACI 3 a défini l’audit interne comme une activité à l’intérieur d’une entreprise ou d’un organisme, une activité indépendante d’appréciation du contrôle des opérations et qui est au service de la direction. En partant de cette définition, l’audit interne a pour fonction de

3 Institut Français de l’audit et du contrôle interne.

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contrôler les opérations, de vérifier la certitude des informations utilisées par la direction et de vérifier la conformité des normes et des procédures établies.

Ainsi, le rôle de l’audit interne consiste à aider l’organisation à maintenir un dispositif de contrôle interne en évaluant son efficacité et son efficience pour le bon fonctionnement du système de gouvernance. Par ailleurs, la définition de l’audit interne a évolué afin de prendre en considération son activité indépendante et objective qui confère à une organisation une assurance sur le degré de fiabilité des transactions, de fournir des conseils, et de contribuer, dans ce sens, par une création d’une valeur ajoutée au système organisationnel (IFACI, 1999).

Alors que pour l’OECT (2006), l’audit interne est défini par l’ensemble des travaux menés conformément à des normes, par un professionnel compétent et indépendant, et conduisant à exprimer une opinion motivée sur la régularité et la sincérité des états financiers d’une entreprise par référence à un système comptable bien déterminé.

Alors l’audit interne se trouve au carrefour de multiples approches pour définir son rôle dans l’entreprise. Par ailleurs, le critère fondamental réside dans les conditions suivant lesquelles l’audit interne exerce sa mission et ses responsabilités. A titre indicatif, l’audit interne doit témoigner d’une activité professionnelle indépendante et objective afin de mesurer l’efficacité de sa fonction (Tušek et Pokrovac, 2012).

L’audit interne assure ainsi un certain degré de maîtrise des opérations qui semblent nécessaires pour prévenir les périodes de crises. Dans cette optique, l’audit interne est devenu d’une part un élément essentiel pour rétablir la confiance des marchés et de sauvegarder la santé financière des entreprises.

D’autre part, le rôle des auditeurs externes consiste à assurer la fiabilité des états financiers et de contrôler la fidélité des comptes pour protéger les investisseurs des fraudes et des escroqueries. Ainsi, le rôle de l’auditeur externe devient complémentaire à celui de l’audit interne en vue de préserver une image fidèle de l’entreprise et de gagner la confiance des investisseurs.

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Cependant et afin d’examiner l’authenticité des états financiers et comptables de l’entreprise, la création d’un comité d’audit apparaît fondamentale du moment où son rôle sert de point de jonction entre l’audit interne et externe d’une part, et avec le conseil d’administration d’autre part. Rezaee, Olibe et Mimmer (2003) relie le système de gouvernance, suivant le conseil d’administration avec le rôle du comité d’audit. Cela apparait compatible avec le rapport du POB4 (1993) suivant lequel la gouvernance d’entreprise dépend du renforcement du rôle de conseil d’administration.

Dans le contexte du présent travail de recherche, l’obligation de la création d’un comité d’audit dans les PME libanaises apparait fondamentale en vue d’authentifier les informations comptables et financières établis par l’audit interne. A défaut d’y parvenir auparavant parce que le dirigeant, lui-même propriétaire dans la majorité des cas, tentait de détourner des informations qui peuvent faire bénéficier ce dernier d’un profit plus valorisant. Cela apparait vrai lorsque Julien (1997, p.215) souligne que : « non seulement le risque accru de défaillance mais aussi et surtout l’asymétrie d’information et les risques d’opportunisme, plus élevés en PME, amènent les banques à exiger plus de garanties et à augmenter les coûts de l’emprunt ».

Dans ce cadre, il est judicieux d’interpréter, suivant la littérature, le rôle de l’audit interne, du comité d’audit et du conseil d’administration à travers les théories de la finance contractuelles. Comme le soulignent Ebondo Wa Mandzila et Zeghal (2009), la théorie de l’agence, la théorie des coûts de transaction et la théorie de la dépendance envers les ressources décrivent la relation entre l’audit interne et la gouvernance d’entreprise.

Selon Rezaee, Olibe et Mimmer (2003), c’est à travers le comité d’audit que le conseil d’administration joue pleinement son rôle de contrôle et de responsabilité dans la protection des intérêts des actionnaires. Toutefois, la SEC5 a recommandé la création des comités d’audit à la suite de fraudes commises par l’entreprise McKesson et Robins6. En

4 Le « Public Oversight Board » (1977) est chargé de contrôler la partie pratique du SEC.

5 Securities and Exchange Commission.

6 Une entreprise de production des produits pharmaceutique.

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réponse aux grands scandales financiers, la loi SOX (2002) a été adoptée pour renforcer les systèmes de gouvernance d'entreprise et pour protéger les actionnaires contre les pratiques comptables frauduleuses.

Peu de temps après la promulgation de la loi SOX, les chercheurs ont commencé à étudier l'efficacité et les exigences requises concernant la composition du comité d’audit et de son contrôle. Le comité d’audit est apparu comme un mécanisme de contrôle privilégié pour réduire les conflits entre les actionnaires et les dirigeants. En effet, le comité d’audit et l’audit interne constituent deux éléments essentiels dans le processus de gouvernance de l’entreprise (Gramling et Hermanson, 2009).

Alors la SEC a désigné la fonction de contrôle, d’examen et de supervision aux administrateurs externes qui composent le comité d’audit. Depuis, le comité d’audit a reçu une importance considérable dans les sciences qui traitent de la recherche en matière de comptabilité. L’objectif consistait à examiner les fondements théoriques et de l’intérêt accordé au rôle du comité d’audit à regard des travaux postérieurs à la création de la loi SOX. A cet égard, il semble judicieux de mettre l’accent sur les réformes que les entreprises ont adopté, en termes de gouvernance, et cela en vue d’asseoir une légitimité à leur propre fonctionnement vis-à-vis des parties prenantes concernées.

Toutefois, il est important de signaler que la littérature, qui porte sur le comité d’audit, dévoile un corpus de connaissances relativement large.

Les avancements de la littérature scientifique examinent le rôle des comités d’audit à travers l’efficacité de leurs processus de surveillance et de la qualité de l’information financière qu’ils diffusent. Les courants contractuels et cognitifs constituent en général les fondements théoriques pour l’appréhension de son fonctionnement et de sa contribution au système de gouvernance.

Le rôle du conseil d’administration et du comité d’audit interne semble complémentaire, et en parfaite symbiose, lorsqu’il s’agit d’une dissémination des informations financières

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et comptables qui contribuent à une réduction de l’asymétrie informationnelle et à une meilleure promotion de la transparence financière.

A travers son rôle d’assistance et de supervision, le comité d’audit effectue des analyses, fournit des évaluations, soutient par ses conseils et transmet systématiquement des informations concernant les activités examinées au conseil d’administration. En cela il constitue un maillon clé dans la gouvernance de l’entreprise.

Définie par un ensemble des mécanismes organisationnels, la gouvernance d’entreprise a pour effet de délimiter les pouvoirs et d’influencer les décisions des dirigeants (Charreaux, 1997). Ainsi selon une perspective contractuelle dans ses différentes variantes, le système de gouvernance apparaît comme un système dont le rôle principal consiste à sécuriser la rentabilité de l’investissement financier (Shleifer & Vishny, 1997), à faire face à l’enracinement des dirigeants et selon la vision partenariale donc, à défendre les intérêts de l’ensemble des parties prenantes.

En même temps, des zones d’ombre et des interrogations persistent et entrainent une contestation du bien fondé et de l’efficacité du comité d’audit, dans certains cas des phénomènes de dépendance sont enregistrés et la notion même d’indépendance est critiquée pour son ambiguïté. En effet, l’influence du conseil d’administration sur l’indépendance du comité d’audit est perçue suivant sa composition, et aussi suivant la présence d’un système dual.