Elle permettrait de remédier à différents freins :
- En palliant au manque dinformation générale sur le rôle du frottis, sur le cancer du col et son dépistage : « une première consultation réservée à la prévention serait quand même un plus pour améliorer le dépistage en apportant plus dinformation quactuellement »
(F13, 29ans, D+).
- En initiant le dépistage organisé par un temps dinformation et dincitation : « Avant le premier frottis du dépistage organisé, il faudrait commencer par une invitation à une consultation dinformation. Le courrier indiquerait quil sagit dun temps dinformation gratuit et quil ne sera pas réalisé dexamen gynécologique. Le petit topo que vous
mavez fait était très bien, il inciterait plus de femmes au dépistage.»(F12, 35ans, D+).
- En permettant dinformer plus de femmes, même les non suivies : « Il faudrait que ces informations soient données aux patientes. Après, de quelles manières ? Ce qui va être difficile, cest pour celles qui ne sont pas forcément suivies régulièrement [ ] Peut-être, lors de consultation de prévention [ ] convoquées par courrier, pour débuter le
dépistage organisé. »(F7, 31ans, D*). Afin de les amener à comprendre limportance du
dépistage et à laccepter : « Pour les femmes qui sont très rarement suivies, organiser une première consultation pour expliquer tout cela, cest important dans un premier temps. [ ] elles ne vont certainement pas accepter de venir la première fois, " hop hop" directement pour le frottis .il faut tout dabord, justement les mettre en condition et leur
expliquer les choses. » (F15, 50ans, D+).
- En palliant au manque de temps des médecins, lors des consultations habituelles : « au cours des consultations habituelles, les médecins n'ont pas le temps de nous expliquer, ils s'occupent d'autres choses. Donc, ce serait bien qu'il y ait au moins une consultation d'informations durant notre suivi gynécologique : consultation réservée uniquement à
l'information sur le cancer du col » (F10, 52, D*).
5.8 Importance
dune communication entre les différents
professionnels de santé
Une bonne communication entre les différents professionnels de santé, intervenant dans le dépistage de la même patiente, serait nécessaire :« Je ne sais pas comment ça se passe en vrai, mais quand les femmes sont suivies par un médecin traitant et un gynécologue, ce serait bien quil existe un lien, une communication entre eux. Tout simplement, pour quils aient la certitude que notre frottis soit fait, ou sinon pour bien nous réorienter vers le
5.9 Création dun forum médical
La mise en place dun forum médical sur le cancer du col et son dépistage, accessible aux patientes cibles, a été évoquée. Elles pourraient échanger et avoir des réponses précises par des médecins: « Pourquoi pas des forums pour que les femmes puissent discuter, échanger et avoir des réponses claires, par des médecins sur le cancer du col et son
dépistage » (F3, 42ans, Dま).
IV. Discussion
1. Forces, difficultés et limites de létude
1.1 Forces
La Prévention et le dépistage, nous tiennent particulièrement à cur. Quand jai
commencé à réfléchir à mon sujet de thèse, le cancer du col de lutérus et son dépistage
étaient un problème de santé publique pointé du doigt.
La recherche bibliographique et les recommandations des politiques de santé actuelles nous ont permis finalement d'élaborer une question de recherche ciblée sur un
point peu traité de ce sujet . En effet, les aspects quantitatifs et qualitatifs sur les obstacles rencontrés par le médecin généraliste et les patientes dans le dépistage de ce cancer ont été de nombreuses fois étudiés. Et à chaque fois, une même question revenait en conclusion : le dépistage organisé serait-il la solution ?
Il était donc intéressant de connaitre lavis des "principales" concernées.
La méthode choisie, lanalyse qualitative inductive, nous a permis à travers létude des discours, de répondre aux différentes questions et objectifs que lon se posait.
Les entretiens individuels nous ont permis dimpliquer, personnellement chaque femme
sur le sujet. Nous avons pu recueillir, pour chacune dentre elles, leur contexte socio-économique et familiale, leur parcours médical et gynécologique propre, leurs
ressentis face au FCU, ainsi que les raisons dun dépistage régulier ou non, afin de mieux comprendre les différentes attitudes en partie responsable de linégalité du dépistage entre les femmes et dun taux de couverture insuffisant.
Cette première partie a appuyé les autres études, sur les limites que rencontre le dépistage individuel actuellement. Et nous a permis ensuite, daborder le thème du dépistage organisé.
Encore une fois, le choix de lentretien individuel semi directif a été pertinent. Ce dernier a été bénéfique pour le recueil des opinions et propositions propres à chacune,
concernant ce dépistage organisé et les choses à faire ou ne pas faire pour couvrir une population plus large quactuellement .Et donc ceci a été réalisé, sans influence aucune, ni de la part du discours des autres femmes, ni de la part de lenquêtrice.
Ces entretiens ont été très enrichissants, en raison des multiples points de vue recueillis
avec des réponses variées, parfois même étonnantes et des propositions de projet très intéressants.
Finalement, une très grande majorité a répondu avec enthousiasme et sest intéressée au sujet jusquau bout. Beaucoup dentretiens ont dépassé la durée estimée, certaines patientes nétant pas à cours didées, ni de propositions. Certaines mêmes, mont encouragée à continuer mon travail.
Seulement une dentre elles nest pas allée au bout de lentretien étant contre le dépistage par FCU, quil soit individuel ou organisé. (F1, 65ans, Dま)
Lanalyse des entretiens a apporté des résultats qui ont pu être confrontés aux
recommandations 2010 de lHAS et aux pratiques actuelles de dépistages organisés (européennes et françaises « pilotes »). Des projets et perspectives ont pu être proposés, ce que nous allons voir un peu plus loin.