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I. IFADEM AUX COMORES

1.3. Organisation IFADEM aux Comores

1.3.8 Intégration des TIC

Une mission a été diligentée pour réaliser un état des lieux des infrastructures technologiques en vue de l’implémentation des espaces numériques IFADEM aux Comores en 2016 (Rapport rédigé par Youssouf Kamardine le 1er septembre 2016).

Cette étude souligne les deux contraintes majeures que rencontrent les pays IFADEM en général : une couverture de connexion Internet insuffisante, liée à des délestages fréquents d’électricité.

Cet expert a passé en revue les 16 circonscriptions de Ngazidja, les 9 circonscriptions d’Anjouan et les 3 circonscriptions de Mwali. Il en conclut que sur les 28 circonscriptions examinées, 23 ont la possibilité d’avoir une salle informatique dédiée et 5 ne sont pas en état d’en avoir une. Il détaille ce qui manque pour chacune des circonscriptions et, outre les équipements informatiques, les connexions semblent délicates du fait que seule Comores

Telecom4 est un monopole avec lequel il faut négocier sans autre possibilité de mise en concurrence avec un autre opérateur.

Il rappelle également que seule 54% de la population comorienne est équipée d’un mobile, ce qui ne permet pas encore une opérationnalisation efficace d’échanges par téléphones interposés. Ce constat global ne révèle pas les grandes disparités existantes au sein du territoire comorien. Il ajoute que le problème de maintenance doit être pensé concomitamment à celui de l’équipement (une expérience de pose de panneaux photovoltaïques aux Comores explique qu’il faudrait nettoyer presque tous les jours les panneaux encombrés d’objets et de poussière). Ajoutons qu’il est probable que le taux d’équipement en mobiles androïdes soit plus élevé parmi les enseignants et les encadreurs pédagogiques.

Cet état des lieux des infrastructures technologiques aux Comores, a été suivi, début décembre 2018, sous l’invitation du CCI, d’un rassemblement à Dakar de responsables des quatre pays pour déployer des serveurs et, pour, de retour dans leur pays, déployer une formation à l’informatique auprès des acteurs de l’éducation, ce qu’ils ont fait sans trop de mal tant les acteurs sont avides de se former à la technologie du numérique.

Enfin, une formation aux TIC des enseignants s’est déroulée sur le mois de novembre 2019 sous la forme de 4 séances de 3 heures équivalentes à 3 RTA (1 par semaine). Cette formation a eu lieu dans 63 centres équipés de 10 ordinateurs chacun (lycées, collèges, parfois même des centres privés bien équipés, faisant appel parfois aux communes, ont été réquisitionnés pour l’occasion). Chaque formateur a suivi 20 enseignants qu’il a placés en binôme. Malheureusement, 30% des maîtres n’ont pas été disponibles pour suivre cette formation. On pense mettre en place une session de rattrapage.

L’évaluation de cette formation montre une forte satisfaction des enseignants formés qui demandent une autre formation. Ils se sont aperçus de l’utilité du numérique, y compris dans la vie courante : ils ont créé une adresse mail (qui aurait pu servir pour un sondage auprès d’eux sur les effets à long terme de cette formation, mais, faute de temps, nous n’avons pas pu le faire), ils ont construit un forum d’échanges entre eux, une boîte de dialogue avec leur tuteur, etc. Mais retournés sur le terrain, qu’en restera-t-il ?

4 En réalité, aux Comores (renseignements venus du terrain), il existe deux fournisseurs d’accès à

Figure 7 : Le routeur d'une CIPR

Une dotation globale de 115 ordinateurs a été faite au total, plus 28 imprimantes, 28 vidéoprojecteurs, 28 mini-serveurs, 350 tables, 700 chaises, 6900 dictionnaires, 9100 manuels de grammaire, et installations électriques dans tous les EN.

Les visites de CIPR à Ngazidja, Ndzouani et Mwali ont permis de constater qu’il existe des CIPR/EN dans lesquels les conditions ne sont pas réunies pour permettre l’installation des équipements informatiques et autres accessoires numériques. Selon les cas, on peut observer l’absence d’installation électrique, ou bien une installation électrique défectueuse, des délestages fréquents et impromptus (souvent de longue durée dans les zones rurales), des locaux non-sécurisés…, toutes autant de raisons pour lesquelles une grande partie des équipements remis aux CIPR/EN n’est pas fonctionnelle.

Au niveau de la connexion Internet, l‘aménagement d’une ligne téléphonique et du WIFI avec les fournisseurs (COMORES TELECOM) était en cours pendant la mission ROM 2019. Il était prévu qu‘en Mars 2019, 104 encadrants pédagogiques seraient formés en informatique et à l’utilisation des serveurs pour encadrer les enseignants dans les EN.Les formations ont bien eu lieu en mars 2019, dans lesquelles 101 encadreurs pédagogiques ont été formés (35 à Ndzouani, 17 à Mwali et 49 à Ngazidja).

Pour ce qui est des Espaces Numériques (EN), des retards se sont accumulés dus au manque de clarté concernant l’appartenance des espaces, entre le MEN et les Mairies au niveau local. De manière similaire, une incompréhension entre le CCI, et l’équipe projet portant sur la commande des panneaux solaires et les ordinateurs, a causé des retards supplémentaires dans l’équipement des EN.

Aux Comores, une expérience passée, intéressante, d’utilisation du numérique est à signaler dans la formation en physique-chimie consistant en l’utilisation de logiciel de simulation en électricité. Malheureusement, il n’y pas eu de suivi pour en assurer la pérennisation.

Par ailleurs, les Comores ont bénéficié de la réhabilitation informatique dans trois CIPR par le projet financé par l’UE, le PRePEEc ; une convention et un accord d’hébergement ont été associés.

Il reste toujours la question de l’impossibilité pour des enseignants de se déplacer pour se rendre dans une CIPR de proximité tant les distances sont encore grandes et les moyens de locomotion réduits.