• Aucun résultat trouvé

TROISIÈME CHAPITRE – MÉTHODOLOGIE

3. INSTRUMENTS DE COLLECTE DES DONNÉES ET DISPOSITIF DE L’EXPÉRIMENTATION

Outre les renseignements sociodémographiques présentés en amont, le recueil des informations s’est fait par l’entremise d’une tâche de classement ainsi que d’une entrevue semi-dirigée effectuée individuellement auprès des sujets composant l’échantillon (N=12).

La tâche de classement

Afin d’identifier les représentations des enseignants formant l’échantillon à l’égard de l’importance accordée aux constituantes de la construction de l’identité chez les élèves du primaire, nous leur avons demandé d’effectuer une tâche de classement. Ceux-ci devaient définir l’ordre d’importance octroyé pour chacun des items mentionnés.

Selon Schwartz (2006), « les valeurs d’une personne peuvent être classées par ordre de priorité, et cette hiérarchie est caractéristique de cette personne. […] Le fait que les valeurs soient hiérarchisées chez un individu permet aussi de les distinguer des normes et des attitudes » (p. 931). Dans cette optique, les valeurs contribueraient « à l’action dans la mesure où elles sont pertinentes dans le contexte [donc susceptibles d’être activées] et importantes pour celui qui agit » (Ibid.).

Dès lors, les participants devaient comparer des items entre eux et les classer par ordre d’importance en leur octroyant un rang de priorité. Mendoza et Macoun (2000) expliquent que « le classement ordinal oblige […] à hiérarchiser les éléments les uns par rapport aux autres, en fonction de leur importance. Chaque élément est plus ou moins important relativement aux autres éléments considérés » (p. 35). C’est ce que nous demandions aux participants. Toutefois ceux-ci pouvaient, si jugé opportun, donner le même rang à plus d’un item. Dans ce cas, les auteurs (Ibid.) parlent de classement régulier où « le rang de chaque élément de décision est déterminé par l’importance – telle qu’elle est perçue – que l’on accorde à cet élément » (p. 33).

L’entrevue individuelle et le guide d’entrevue semi-dirigée

Selon Baribeau et Royer (2012), « comme la parole est donnée à l’individu, [l’entrevue] s’avère un instrument privilégié pour mettre au jour sa représentation du monde » (p. 26). Dans cette perspective, Savoie-Zajc (2009, In Savoie-Zajc, 2011) considère l’entrevue en tant que moyen de « partager un savoir d’expertise, et ce, pour mieux dégager conjointement une compréhension d’un phénomène d’intérêt pour les personnes en présence » (p. 132). Il s’agit donc d’un « échange verbal contribuant à la production d’un savoir socialement construit » (Ibid., 2016, p. 338) durant laquelle un participant est invité à décrire son expérience, son savoir et son expertise. En participant à celle-ci, ce dernier est « en mesure de clarifier ses opinions, ses sentiments, ses croyances à propos d’un objet d’étude quelconque » (Ibid., p. 354). L’entrevue peut être individuelle ou réalisée en groupe de discussion. Concernant l’entrevue individuelle, Baribeau et Royer (2012) précisent ce qui suit.

Plus que tout autre dispositif, [elle] permet de saisir, au travers de l’interaction entre un chercheur et un sujet, le point de vue des individus, leur compréhension d’une expérience particulière, leur vision du monde, en vue de les rendre explicites, de les comprendre en profondeur ou encore d’en apprendre davantage sur un objet donne. (Ibid., p. 26)

Comme le souligne Van der Maren (1995), si différentes formes d’entrevues existent, que celles-ci soient libres, semi-dirigées ou dirigées, elles ont pour finalité de colliger des données se rapportant à l’individu questionné. D’après Savoie-Zajc (2016), l’entrevue semi-dirigée poursuit les diverses finalités suivantes: « rendre explicite l’univers de l’autre » (p. 343); « vise la compréhension du monde de l’autre » (Ibid.); « permet d’apprendre, à propos du monde de l’autre, et aux interlocuteurs, d’organiser, de structurer leur pensée » (Ibid., p. 344); a une fonction émancipatrice (Ibid.).

Pour ce faire, un guide d’entrevue était essentiel afin de mener à bien le recueil des informations, comme l’indique Van der Maren (2010). Celui-ci « permet au chercheur de structurer l’entrevue autour des thèmes et des sous-thèmes centraux de sa recherche; ceux- ci se traduisent en questions. La mise à plat des thèmes et des sous-thèmes découle de la structure théorique de la recherche » (Savoie-Zajc, 2016, p. 348). Pour leur part, les questions doivent « être courtes […], formulées de la façon la plus simple et la plus claire possible, en ne contenant qu’une idée » (Ibid., p. 354). Elles doivent aussi être « neutres [et] pertinentes » (Ibid.). Enfin, « une entrevue devrait démarrer par des questions plus générales, de type descriptif, [puis] de clarification » (Ibid., p. 355).

Ainsi, dans le cadre de l’étude réalisée, un guide d’entrevue semi-dirigée a été conçu de manière à documenter chacun des objectifs spécifiques et, finalement, l’objectif général traitant de la construction identitaire chez les élèves du primaire.

Dispositif de l’expérimentation et description de l’instrumentation

Tant la tâche de classement que le guide d’entrevue ont fait état d’une validation (notions abordées, formulation des questions, modes de réponses, etc.) auprès de notre directrice d’encadrement au 2e cycle universitaire, de collègues aux cycles supérieurs ayant

une formation initiale à l’enseignement au primaire ainsi que des deux collègues enseignants nous ayant donné leur appui afin de constituer l’échantillon.

Lorsque qu’un enseignant acceptait de participer à l’entrevue, il recevait une lettre de consentement à lire attentivement et à signer, mais aussi un formulaire d’information préalable à remplir. Ce dernier était composé de deux sections, à savoir les renseignements sociodémographiques ainsi qu’une tâche de classement portant sur le niveau d’importance accordé aux composantes de la construction identitaire. Pour leur part, les renseignements sociodémographiques ont permis de décrire l’échantillon, et l’item ‘‘cycle d’enseignement’’ a agi comme variable de contexte lors de l’analyse des données. Quant à la tâche de classement, elle a certes valorisé l’identification des représentations des personnes questionnées au regard de l’importance accordée aux constituantes de la construction de l’identité chez les élèves du primaire, mais a également permis d’établir la distribution des choix effectués par les sujets. Le tableau 8 qui suit fait état de l’instrumentation et de son orientation globale.

Tableau 8

Instrumentation et son orientation globale

Instrumentation Orientation

Lettre de consentement

(Cf. Annexe A) Éléments d’information qui suivent: finalité de la recherche; description de l’activité (entrevue individuelle); diffusion des résultats; risques, avantage et confidentialité; personnes à joindre pour des questionnements; fiche de consentement à signer.

Formulaire d’information

préalable (Cf. Annexe A) Sections 1 et 2 à remplir avant l’entrevue.

Section 1:

Renseignements sociodémographiques

Éléments d’information suivants: genre; catégorie d’âge; diplômes obtenus et en cours; type de classe; niveau(x) d’enseignement; années d’expérience.

Section 2:

Tâche de classement - Quatre questions où le sujet est invité à classer en ordre d’importance chacun des items composant celles-ci (1, 2, 3, etc. → 1 signifiant une haute importance). - Orientation des questions: les types de relations sociales d’influence; les processus du

développement identitaire; les composantes identitaires; les sentiments identitaires. Guide d’entrevue dirigée

individuelle (Cf. Annexe B)

- Informations concernant le dispositif d’entrevue: informations générales; instructions pour la conduite de l’entrevue.

- Guide d’animation de l’entrevue: 21 questions ouvertes réparties sous les quatre thèmes suivants: l’identité et la construction identitaire (5 questions); la composante de compétence ‘‘s’ouvrir aux stimulations environnantes’’ (4 questions); la composante de compétence ‘‘prendre conscience de sa place parmi les autres’’ (6 questions); la composante de compétence ‘‘mettre à profit ses ressources personnelles’’ (6 questions).

Finalement, la collecte des informations assumée par l’étudiant-chercheur a eu lieu durant les mois d’avril et mai 2019.