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CHAPITRE 3 : CADRE CONCEPTUEL

4.6 Instruments de collecte de données

Lors de l’entrevue téléphonique, des informations ont été collectées sur les caractéristiques sociodémographiques des participants et sur leur état de santé. Des informations ont alors été obtenues sur l’âge, le niveau d’éducation, la principale occupation, l’état matrimonial et le revenu familial des participants. Le questionnaire administré au téléphone comprenait également différents tests standardisés permettant de déceler la présence ou non de manifestations du trouble de stress post-traumatique et de divers autres problèmes de santé mentale comme des manifestations dépressives, d’anxiété ou de deuil compliqué. Des questions ont également permis de documenter les habitudes de consommation d’alcool des individus et leur niveau d’exposition à la tragédie ainsi que les pertes subies.

Pour l’atteinte des objectifs de la présente étude, un guide d’entrevue semi-dirigée, ne contenant que des questions ouvertes a été utilisé. Pour la rédaction du mémoire, certains thèmes ont été retenus dont les souvenirs associés au déraillement du train, les sentiments vécues pendant et après la catastrophe et les conséquences qu’a eu le déraillement du train sur leur état de santé physique et psychologique et sur leur vie personnelle, conjugale, familiale, sociale et professionnelle. Le tableau qui suit présente les thèmes et les variables ou sous-thèmes de la présente étude.

Tableau 1

Thèmes, sous-thèmes et variables retenus pour la présente étude

Thèmes Variables et sous-thèmes Outils de collecte de

données Caractéristiques sociodémographiques - Âge - Statut matrimonial - Revenu - Principale occupation

- Dernier niveau de scolarité complété

Questionnaire administré au

téléphone

État de santé mentale

des répondants - Présence de manifestations du TSPT - Présence de manifestations dépressives - Présence de trouble d’anxiété

- Présence d’un trouble de l’humeur - Présence de détresse psychologique - Présence de deuil compliqué

Questionnaire administré au

téléphone

Le vécu lors de la catastrophe

- Souvenirs marquants lors de la catastrophe

- Sentiments vécus lors de la catastrophe - Pertes subies

- Niveau d’exposition à la catastrophe

Guide d’entrevue semi-dirigée

Le vécu après la catastrophe

- Sentiments éprouvés actuellement envers le déraillement du train

- Conséquences de la catastrophe sur la santé physique et mentale des répondants - Conséquences du déraillement du train

sur la vie personnelle, conjugale, familiale, sociale et professionnelle

Guide d’entrevue semi-dirigé

Contexte dans lequel les répondants se sont

retrouvés lors du déraillement du train

- Lieu où se trouvaient les répondants lors du déraillement du train

- Avec qui ils étaient lors du déraillement du train

- Réactions face au déraillement du train - Proximité géographique face au

déraillement du train

Guide d’entrevue semi-dirigée

L’impact of Event Scale (IES) (Horowitz, Wilner, & Alvarez, 1979) a servi à identifier la présence de manifestations intrusives ou d’évitement consécutives au déraillement du train. Cette échelle de mesure est fréquemment utilisée dans les recherches américaines ou canadiennes pour évaluer le niveau de risque de présenter des manifestations de stress post-traumatique.

Elle comprend 15 items à quatre choix de réponse se rapportant à des expériences d’intrusion ou d’évitement en situation post-traumatique. Pour chaque item, le répondant doit indiquer la fréquence de ces symptômes durant la dernière semaine (pas du tout, rarement, quelquefois, souvent). Le score de cet instrument peut varier entre 0 et 75 points. Un score supérieur à 25 indique un risque modéré (26 à 43) à élevé (44 à 75) de présenter des manifestations de stress post-traumatique (Ticehurst, Webster, Carr, & Lewin, 1996)

L’échelle de six items de Kessler, Andrews, Colpe, et Hiripi (2002) a servi à évaluer la détresse psychologique des répondants. Cette échelle, validée dans de nombreuses enquêtes populationnelles américaines, australiennes et canadiennes (Kessler., Andrews, Colpe, & Hiripi, 2002; Orpana, Lemyre, & Gravel, 2009), traite des sentiments de nervosité, de désespoir, d’agitation, de dépression, de découragement et d’inutilité ressentis au cours du dernier mois. Chaque item est évalué sur une échelle en 4 points, allant de jamais (0 points) à tout le temps (4 points), pour un score total variant de 0 à 24. Plus ce score est élevé, plus la détresse psychologique est importante. Selon l’Institut de la statistique du Québec (Camirand, Traoré, Baulne, & Courtemanche, 2016), les personnes obtenant un score de 7 ou plus sont considérées comme souffrant de détresse psychologique.

La présence de manifestations dépressives a été évaluée par deux questions qui permettent de savoir si, pour une période consécutive de 2 semaines ou plus au cours de l’année précédente, les répondants étaient tristes, mélancoliques ou déprimés et s’ils avaient connu une perte d’intérêt pour les choses qu’ils aiment faire habituellement. Les participants ayant répondu par l’affirmative à ces deux questions ont été considérés comme des personnes présentant des manifestations dépressives.

Les répondants devaient également répondre à une question leur demandant s’ils étaient atteints d’un trouble d’anxiété, telle qu’une phobie, un trouble obsessionnel-compulsif ou un trouble de panique et s’ils étaient atteints d’un trouble de l’humeur, tel que la dépression, le trouble bipolaire, la manie ou la dysthymie.

Ces trois dernières questions ont été utilisées dans deux enquêtes populationnelles réalisées en 2014 et 2015 par la Direction de la santé publique de l’Estrie (Généreux., Perreault, & Petit, 2016)

L’Inventory of Complicated Grief de Prigerson et al. (1995) est l’outil qui a permis d’évaluer la présence ou non d’un deuil compliqué chez les répondants ayant déclaré la perte d’un être cher. Cet outil porte sur des symptômes de détresse de séparation (p. ex. : nostalgie) et de détresse traumatique (p. ex. : amertume, évitement). Il comprend 19 items et les répondants doivent indiquer la fréquence à laquelle chacun des 19 sentiments a été vécu depuis le décès d’un être cher. Les choix de réponse vont de jamais (0 point) à toujours (4 points). Un score de 26 ou plus correspond à un deuil compliqué (Prigerson et al., 1995)