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CHAPITRE 1. PROBLEMATIQUE DE L’INTEGRATION PEDAGOGIQUE DES TIC A L’UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU

1.1. Le contexte de la recherche

1.1.6. Les institutions oeuvrant pour l’intégration des TIC dans l’éducation en ASS

Plusieurs institutions travaillent sur la constitution d’une expertise technique et pédagogique durable en matière des TIC en éducation en Afrique. Ainsi, elles contribuent au renforcement des capacités des acteurs de ce secteur dans cette région. Les actions des projets proposés par les ONG et partenaires au développement ont permis, par des actions de formation, de générer

des acteurs de l’éducation capables de gérer l’intégration des TIC à différents niveaux: utilisation dans les pratiques, développement de contenus numériques, ingénierie pédagogique, gestion de dispositifs de formations intégrant les TIC, conception et conduite de Formation à Distance (FAD), animations TIC, etc. Mais leur nombre reste insuffisant par rapport aux besoins en ressources humaines des systèmes éducatifs africains (Dieng, 2004).

Comme l’indique l’UNESCO (2003), « En plus des gouvernements africains et de leurs établissements d’enseignement supérieur, plusieurs organisations régionales et internationales ont apporté une contribution majeure au suivi de la conférence mondiale sur l’enseignement supérieur en Afrique subsaharienne (p. 21)». Parmi ces institutions, nous pouvons citer : l’UNESCO, du Centre international Abdus Salam de physique théorique, de l’Association des universités africaines, de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), des fondations américaines, de la coopération bilatérale et internationale et d’autres organisations et agences de coopération, notamment la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et le Groupe de travail de l’ADEA (Association pour le développement de l’éducation en Afrique) sur l’enseignement supérieur. Cette liste n’est pas exhaustive. Les exemples donnés par Dieng (2004), qui mettent en oeuvre des stratégies de renforcement des capacités des personnels de l’éducation en Afrique de l’Ouest sont :

⇒ Le Réseau Africain de Formation à Distance (RESAFAD) qui est un programme présent dans neuf pays africains francophones. L’objectif de RESAFAD-TICE est de contribuer à la formation de ressources humaines nationales sur leur lieu de vie habituelle, en accord et avec l’appui des autorités locales, de façon significative et pérenne, avec souplesse et flexibilité, pour le développement d’une expertise nationale susceptible d’agir efficacement, de l’intérieur, pour une meilleure adaptation des systèmes éducatifs. Le renforcement des capacités des personnels de l’éducation concerne à la fois les domaines techniques et pédagogiques. La méthodologie de formation-action est utilisée. Les enseignants sont formés avec la perspective d’améliorer la qualité de leurs activités. Les types de formations déployées sont des formations présentielles, des formations à distance et des renforcements de capacités par échanges entre pairs.

⇒ L’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), qui dispose d’un réseau de campus numériques donnant accès à des formations à distance, en général diplômantes. Le DESS UTICEF, qui est mis en place par un consortium d’universités européennes et africaines (Université Louis Pasteur de Strasbourg, Université de Mons (Belgique), Université de

Genève, Université Cheikh Anta Diop et Université de Tunis) est un exemple de ces formations à distance. Il vise à former des personnels de l’éducation de haut niveau sur l’intégration des TIC dans les dispositifs de formation. Selon l’étude du groupe de travail de l’ADEA publiée en 2002, plus d’une centaine d’enseignants du Sud ont été déjà formés.

⇒ Schoolnetafrica est une ONG dont la coordination est basée en Afrique du Sud. Elle est présente dans plusieurs pays, et est plus active en Afrique anglophone. Les formations proposées concernent à la fois les aspects pédagogiques et les aspects techniques des TIC. Les méthodologies déployées sont des formations présentielles (ateliers régionaux) et tout dernièrement des formations à distance en directions des enseignants africains.

⇒ L’Université Virtuelle Africaine, qui implante un centre de ressources dans les universités africaines pour donner accès à des formations à distance développées à partir d’universités du Nord. 3 500 heures diffusées pour 24 000 inscrits d’après l’étude du Groupe de Travail de l’ADEA.

⇒ World-links, projet initié par la Banque Mondiale et devenu ONG, intervient directement dans les établissements scolaires en assurant la formation de personnes ressources qui assurent la démultiplication au niveau de leurs collègues.

⇒ La contribution de l’UNESCO a porté sur des activités diverses, notamment celles relatives au renforcement des capacités à travers la formation et la recherche, la conception, la formulation, la mise en oeuvre et le suivi des politiques et des réformes et la production des matériels d’apprentissage. Ces actions concernent aussi l’assistance apportée aux États membres et aux établissements d’enseignement supérieur dans la mobilisation des ressources, la création des bases de données et le soutien aux chaires UNESCO.

En définitive, malgré les difficultés rencontrées dans les pays d’Afrique au Sud du Sahara, les efforts nationaux en matière d’élaboration et de mise de stratégies adéquates pour le renforcement des capacités technologiques et pédagogiques des enseignants sont appréciables.

Toutefois, un transfert de compétences technologique et pédagogique ne saurait suffire pour permettre une intégration des TIC à l’éducation dans un contexte de pauvreté. Il faut également, comme le soulignent Sauvé et al. (2004), identifier et analyser respectivement les facteurs de résistance au changement et les rôles et compétences du formateur en ligne. C’est

ce que révèle Basque (2004) lorsqu’elle conclut qu’ « il y a encore beaucoup à faire pour que les TIC deviennent pour les professeurs d’université, non pas des remplaçants, mais de véritables « partenaires pédagogiques ». Les nouvelles technologies peuvent être adaptées aux modèles d’apprentissage pour produire un enseignement de qualité si les institutions d’enseignement apportent un soutien (matériel, intéressement des temps investis, autres motivations) adéquat aux enseignants.