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Inspection et palpation des tissus péri-implantaires

Dans le document La maintenance péri-implantaire (Page 45-49)

3. Les indices diagnostiques des complications péri-implantaires

3.1. Signes cliniques

3.1.1. Inspection et palpation des tissus péri-implantaires

Un examen clinique commence toujours par l’inspection et la palpation du patient, il est ainsi possible de mettre en évidence une tuméfaction, une rougeur de la muqueuse, une ulcération, une récession ou une déhiscence touchant les tissus mous ou encore une fistule. La palpation des tables osseuses externes et internes autour des implants peut mettre en évidence la présence de pus, de sang ou d’une douleur.

La présence de ces signes cliniques nous indique une situation pathologique, inflammatoire ou infectieuse, qui doit nous faire conduire des investigations plus poussées.

Figure 10 : inspection d’une muqueuse péri-implantaire présentant des signes de tuméfaction, rougeur, et déhiscence.

(Source : Gestion des complications implantaires de Marc Bert, Quintessence International, 2004)

§ Évaluer l’inflammation :

Comme nous l’avons vu, cliniquement l’inflammation est souvent caractérisée par la rougeur et le gonflement, cependant la couleur et la texture des tissus péri-implantaires sont en partie sous la dépendance des tissus présents avant la mise en place des implants (absence ou présence, ainsi que la quantité de tissus kératinisés) et des caractéristiques des implants utilisés (Listgarten et coll., 1991).

En l’absence de tissus kératinisés, il sera plus difficile de discerner une inflammation de la muqueuse péri-implantaire car les tissus non kératinisés apparaissent plus rouges que les tissus kératinisés (Chaytor et coll., 1991).

Afin de pouvoir poser un diagnostic sans ambiguïté, il est nécessaire d’avoir recours à des classifications, parmi les nombreuses publications dans ce domaine, deux classifications semblent intéressantes :

-la classification de (Mombelli et coll., 1987) qui comporte 4 scores allant de 0 à 3, il s’agit d’une adaptation de la classification de (Löe et Silness, 1963) qui a été modifiée pour les tissus péri-implantaires.

-la classification de (Apse et coll., 1991) qui comporte aussi 4 scores allant de 0 à 3 et qui semble plus simple d’utilisation en pratique clinique.

Score Mombelli et coll (1987) Apse et coll (1991) 0 Absence de saignement

lorsqu’une sonde parodontale est passée le long de la muqueuse adjacente à l’implant

Muqueuse normale (non inflammatoire)

1 Points de saignements isolés Inflammation faible :

-léger changement de couleur et muqueuse faiblement œdématiée 2 Une ligne rouge continue

(léger saignement) est présente le long de la muqueuse péri-implantaire

Inflammation modérée : -rougeur et œdème modérés

3 Saignement abondant Inflammation sévère :

-rougeur et œdème : ulcération et saignement spontané

Une fois que l’inflammation est caractérisée, il faudra en identifier la cause et tenter de la corriger, l’étiologie peut être multiple : manque d’hygiène du patient, mais aussi persistance de ciment de scellement dans le sillon péri-implantaire, dévissage du pilier, etc…

§ Évaluer le contrôle de plaque

Afin d’évaluer la quantité de plaque autour des implants, Mombelli et ses collaborateurs ont proposé en 1987 une modification de l’indice de plaque de (Silness et Löe, 1964) utilisé classiquement en parodontologie afin de l’adapter à la muqueuse

péri-implantaire, il s’agit d’un score à 4 niveaux allant de 0 à 3, il est présenté dans le tableau suivant :

Score Indice de plaque péri-implantaire : (Mombelli et coll., 1987) 0 Pas de plaque détectée

1 Plaque détectable uniquement au passage de la sonde 2 Plaque visible à l’œil nu

3 Implant largement recouvert de dépôts microbiens

Différents autres indices de plaque peuvent être utilisés pour assurer le suivi des patients ayant bénéficié́ de restaurations prothétiques implanto-portées tels que l’indice de plaque d’O’Leary qui est un score exprimé en pourcentage (O’Leary et coll., 1972)

ou l’indice de plaque de Lindquistqui est un score à 3 niveaux allant de 0 à 2 (Lindquist et coll., 1988).

Indice de plaque d’O’Leary : score en %=

Score Indice de plaque de Lindquist et coll (1988) 0 Absence de plaque visible

1 Présence de plaque localement

2 Présence de plaque généralisée (>à 25%)

§ Évaluer la mobilité implantaire

Si l’évaluation de la mobilité à l’aide de deux instruments métalliques est classiquement recherchée en parodontologie, elle présente ici un intérêt bien plus limité : en effet une mobilité de l’implant signe sa désostéo-intégration complète ce qui impliquera obligatoirement la dépose de l’implant, elle ne peut donc pas être considérée comme un

Nombre de faces

comportant de la plaque X 100

Nombre de faces observées

facteur de diagnostic contrairement à la dent où la mobilité est souvent corrélée à l’inflammation desmodontale et à la diminution du support osseux.

De plus une mobilité n’implique pas forcément une pathologie péri-implantaire : la mobilité peut se situer au niveau de la connexion entre la couronne et le pilier ou entre le pilier et l’implant. Il peut s’agir d’un dévissage ou d’un descellement dans le cas d’une couronne scellée. Notons qu’il est plus facile de détecter une mobilité sur un implant unitaire que sur des couronnes implantaires solidarisées ou des reconstructions plurales qui nécessiteront la dépose de l’ensemble de la structure prothétique du fait de l’effet d’attelle pouvant masquer une mobilité (Lang et coll., 2008).

Lorsque la mobilité se situe au niveau de la connexion avec les composants prothétiques, il sera souvent possible d’y remédier en revissant ou rescellant le composant mobile.

Lorsque la mobilité concerne l’implant, elle imposera la dépose de ce dernier (Humphrey, 2006).

Le test de mobilité sur les implants présente aussi l’inconvénient de ne pas être très sensible, en effet même en présence d’une péri-implantite ayant entrainé une perte osseuse importante, l’implant peut rester immobile s’il persiste une zone de contact direct entre l’os et l’implant, la mobilité ne détectera donc que la phase finale de la maladie lorsque la perte d’ostéointégration intéresse la totalité de la surface implantaire.

Dans le document La maintenance péri-implantaire (Page 45-49)

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