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Facteurs liés à l’implant

Dans le document La maintenance péri-implantaire (Page 71-76)

4. Facteurs de risque

4.2. Facteurs liés à l’implant

De nombreuses marques d’implants sont aujourd’hui disponibles sur le marché, chacune tente de se démarquer de la concurrence en proposant de multiples caractéristiques, sensées garantir la meilleure intégration biologique avec le meilleur taux de succès possible. On trouve ainsi différentes morphologies, longueurs, diamètres, états de surfaces, et types de connexion prothétique. Le chirurgien dentiste devra donc choisir en fonction de la situation clinique et de ses préférences le type d’implant permettant d’atteindre le meilleur résultat fonctionnel et esthétique, tout en limitant les facteurs de risque.

4.2.1 Forme de l’implant

Les implants dentaires peuvent présenter trois formes : cylindriques, coniques, ou cylindro-coniques.

Les implants coniques et cylindro-coniques s’inspirent de l’anatomie des racines naturelles, ils présentent un intérêt notable en cas d’obstacle anatomique et dans les situations d’édentements encastrés lorsqu’il existe une proximité radiculaire avec les dents adjacentes.

Il n‘existe cependant aucune preuve de niveau suffisante en faveur de la supériorité de l’un ou l’autre type d’implant.

Figure 17 : Morphologies implantaires

(Source : Manuel d'implantologie clinique. Edition n°3 Concepts, intégration des protocoles et esquisse de nouveaux paradigmes, Auteurs: M. DAVARPANAH, S.SZMUKLER-MONCLER, Ph. RAJZBAUM, K.DAVARPANAH, G. DEMURASHVILI ; 2012)

La forme de l’implant ne semble pas influencer la survenue de complications péri-implantaires.

4.2.2 État de surface

Parmi les implants disponibles sur le marché, de multiples états de surface sont proposés. Les caractéristiques d’une surface implantaire sont définies par son relief, sa rugosité et sa composition chimique.

A l’issue du protocole d’usinage, la surface implantaire sera plus ou moins lisse ou rugueuse. (Albrektsson et Wennerberg, 2004) ont classé ainsi les surfaces implantaires selon leurs degrés de rugosité :

- Surface lisse Sa<0,5 µm

- Surface faiblement rugueuse 0,5< Sa < 1,0 µm - Surface modérément rugueuse 1,0< Sa < 2,0 µm - Surface rugueuse Sa > 2,0 µm

Sa = moyenne arithmétique de la rugosité d’une surface.

La majorité des implants actuellement disponibles sur le marché présentent une surface modérément rugueuse (1,0< Sa < 2,0 µm) .

L’influence de l’état de surface des implants a fait l’objet de nombreuses études, il semblerait qu’il n’y ait pas de différence significative au niveau du risque de péri-implantite entre les implants à surface rugueuse et les implants à surface hybride (corps de l’implant rugueux et partie coronaire à surface lisse) (Zetterqvist et coll., 2010). Une revue de la littérature réalisée par (Renvert et coll., 2011) conclut qu’en se basant sur les données disponibles qui sont limitées, il n’existe pas de preuve que les caractéristiques de la surface implantaire aient un effet significatif sur le risque de péri-implantite.

Une fois l’implant mis en fonction et exposé au milieu buccal, la formation du biofilm se produit quelque soit l’état de surface implantaire. Cependant les surfaces fortement rugueuses facilitent l’accumulation de plaque bactérienne, rendent plus difficile l’élimination des micro-organismes et peuvent ainsi favoriser le développement d’une péri-implantite (Teughels et coll., 2006).

Face à ces constats, certains industriels ont mis au point des implants combinant 2 états de surface différents :

- une surface lisse ou faiblement rugueuse dans la partie la plus coronaire de l’implant qui présente un risque d’exposition au milieu buccal

- une surface modérément rugueuse dans la partie apicale de l’implant afin d’améliorer l’ostéointégration de l’implant.

Il s’agit des implants dits hybrides (exemple : implant OSSEOTITE® de Biomet 3i ). Ces implants hybrides semblent apporter de bons résultats cliniques mais trop peu d'études comparatives sur le long terme ont été menées pour affirmer la possible supériorité de ces implants hybrides par rapport aux implants conventionnels.

4.2.3 Le type de connexion prothétique

La connexion formant le joint entre l’implant et la superstructure prothétique n’est jamais parfaitement étanche, elle forme un espace aussi nommé « microgap » qui est le siège d’une accumulation bactérienne (Callan et coll., 2005). Cette prolifération bactérienne va provoquer un état inflammatoire des tissus péri-implantaires.

Dans une étude rétrospective sur 16 ans, (Scarano et coll., 2005) ont montré que la colonisation bactérienne du microgap peut avoir un effet sur le remodelage osseux (perte osseuse implantaire) et sur la santé à long terme des tissus péri-implantaires. Les auteurs ont conclu que sur les prothèses vissées ce hiatus peut être un facteur critique de colonisation bactérienne (microgap de 60 µm), alors que sur les prothèses scellées ce hiatus est comblé par le ciment.

Figure 18 : Schéma montrant le « microgap » à la jonction implant-pilier a) connexion standard , b) connexion Platform Switching

(Source : Parodontologie & dentisterie implantaire : Volume 2, Thérapeutiques chirurgicales, P. Bouchard, 2015)

En cas de limites infra-gingivales en secteur esthétique, l’impossibilité d’assurer une hygiène correcte amplifiera ces réactions inflammatoires. Il convient donc de limiter autant que possible l’enfouissement infra-gingival de la jonction implant-pilier avec la suprastructure prothétique afin limiter la profondeur de la poche initiale et de permettre au patient d’assurer le contrôle de plaque.

L’état de surface des parties transgingivales doit être suffisamment lisse pour ne pas favoriser l’accumulation bactérienne.

Figure 19 : Un dévissage du pilier prothétique peut entraîner une fracture biomécanique mais génère aussi un hiatus favorisant la prolifération bactérienne. La réaction inflammatoire est d’autant plus importante que ce hiatus est en situation sous-muqueuse.

(Source : Péri-implantites, Giovannoli et Renvert, Quintessence International, 2012)

Depuis quelques années, les industriels proposent des connexions de type « platform switching » dont le concept est de proposer un pilier prothétique ayant un diamètre inférieur à celui du col de l’implant. Cette connexion a été développée pour limiter la poche autour des implants, ce qui aurait pour conséquence de limiter l’inflammation en regard de la connexion. Ce système semble préserver davantage le niveau osseux selon une méta-analyse réalisée en 2012 (Annibali et coll., 2012). Cependant ces résultats sont controversés et d’autres auteurs semblent montrer que le platform

switching n’aurait qu’une faible influence sur la préservation des tissus péri-implantaires

(Becker et coll,. 2009) ; (Farronato et coll., 2012).

Il n’existe aucune étude permettant de conclure qu’un système implantaire serait supérieur à tous les autres en terme de préservation de la santé des tissus péri-implantaires. Il faut privilégier les systèmes et les situations cliniques où le contrôle de plaque est facilité.

Dans le document La maintenance péri-implantaire (Page 71-76)

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