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Innovation & collective intelligence facilitator 15 mai

1) Quelle est votre fonction et votre périmètre de responsabilité ?

Je me suis reconvertie en intelligence collective il y a deux ans. A la base je suis urbaniste. Je me suis formée en facilitatrice en intelligence collective, à Organisation F à Grenoble, la seule certification française. Je suis aussi consultante en innovation et je me sers de l’IC au service de projets d’innovation.

2) Comment définiriez-vous l’intelligence collective ? • En spontané

C’est un vrai échange d’information, c’est aussi une posture où 1=1, où chacun est à sa place et la prend en toute responsabilité. On est tous co-responsable de ce qui advient. On apprend à travailler avec de la bienveillance. C’est un processus de travail, une manière de travailler, où on crée des espaces de travail bienveillants, sécurisants. Elle sert à éviter les prises de pouvoir abusives. Elle permet de travailler dans le respect, la reconnaissance de chacun.

3) Dans quel contexte et pour répondre à quel(s) enjeu(x), avez-vous constaté l’émergence

d’IC ou souhaité mettre en place une démarche d’intelligence collective dans votre organisation ?

• En spontané

Moi je l’utilise pour répondre à des enjeux d’innovation, pour faire émerger de l’innovation. • En assisté : Typologie des enjeux poursuivis :

o Enjeu stratégique : développer vos capacités d’analyse, de planification et d’aide à la décision stratégique ? (Résolution collective d’un problème stratégique complexe)

o Enjeu de transformation : accélérer la transformation de votre organisation et renforcer l’adhésion des acteurs

o Enjeu innovation : renforcer les capacités d’innovation. (faire émerger des pratiques nouvelles, réduire le cycle de l’idée à l’industrialisation et dépasser les approches parfois trop événementielles de l’innovation)

107 o Enjeu de situation / sortie de crise : Résolution de problèmes opérationnels court-terme à fort impact sur l’organisation

En complément, l’IC nous permet aussi de mieux nous connaitre, c’est aussi un enjeu de transformation individuelle. Normalement l’IC c’est que du feedback, c’est permettre aux personnes de nous donner du feedback dans un contexte sécurisé.

On a donc un enjeu individuel dans l’intelligence collective.

4) Pouvez-vous me décrire quelle a été la démarche qui s’est mise en place, quels ont été les leviers que vous avez constaté, ou accompagné, ou renforcé (e.g. collaboration, co- construction, autonomie, culture du feed-back, communication assertive etc. ) pour répondre à cette situation ?

Par exemple, j’ai travaillé avec une ONG sur ses principaux axes de travail pour les mois à venir, avec des gens localisés dans le monde entier. Il faut donc avoir des processus qui fonctionnent bien pour que les gens prennent en main l’atelier de travail, soient autonomes et qu’ils développent quelque chose qui soit intéressant et d’avoir le temps qu’ils se mettent en lien. Il faut faire en sorte que le format apporte de la valeur pour chaque individu alors que chacun n’a pas la même culture sur l’IC.

5) Pouvez-vous me décrire le dispositif organisationnel qui a permis de mettre en place cette démarche ? Avez-vous lancé un projet dédié IC ? Comment a-t-il été organisé ? Quelles ressources / profils pour les équipes de ce projet ? Quel accompagnement vs autogestion ? En IC on a 3 niveaux :

• Sens : c’est vraiment le niveau du facilitateur, qui doit se préoccuper de comment on maintient le sens, de faire en sorte que le processus permette de produire le contenu qu’il faut pour que cela garde le sens, à savoir l’objectif commun. On est garant du sens. On ne doit pas rentrer des détails dans lesquels on se perdrait.

• Processus : le mode d’IC, le mode d’atelier que le facilitateur met en place (brainstorming, tour de table, atelier de design thinking…) comment on va créer du contenu, faire travailler les gens ensemble.

o On a des processus qui permettent de faire du partage de représentation, des processus qui permettent de faire des temps de restitution, des temps d’inclusion, de déclusions. Tous ces processus nous permettent de donner un cadre dans lequel on garantit le respect de chacun et se centrer sur notre objectif commun.

• Contenu : Un facilitateur n’est pas chargé du contenu. Nous n’allons pas dire que telle stratégie est la bonne ou non. Cela appartient au groupe de travail ce contenu.

108 6) Comment selon vous fédérer l’ensemble des parties prenantes d’une entreprise / groupe projet autour d’une démarche d’intelligence collective ?

Le but du jeu c’est de créer le sens ensemble. On fait en début de session une inclusion générale. La 1ère des choses c’est de définir quel est notre objectif commun. On a des méthodes qui nous permettent de trouver du sens qui va à tout le monde ou le moins de personnes possibles ne se trouvent pas en phase. Après cela dépend aussi jusqu’où le client est prêt à aller.

7) Pour vous, quelle est l’importance des outils digitaux afin que l’IC émerge au niveau des équipes de travail ou à l’échelle de l’entreprise ?

Les outils digitaux sont au service d’eux

Il y a des outils digitaux qui sont clés, car ils permettent d’aller plus loin, ils permettent aux participants d’avoir une vision interactive, en même temps, en direct, de travailler ensemble en temps réel. On a des tableaux de bords généraux qui nous aident vraiment.

On est en train d’ouvrir une discipline nouvelle, à savoir comment on fait de l’intelligence collective en ligne, avec cette crise sanitaire. Cela va changer nos pratiques.

8) Comment savez-vous que vous étiez / êtes dans un contexte d’intelligence collective ? • En assisté :

o Quelle différence faites-vous entre IC et “effet de groupe” / travail collaboratif

En IC, il y a une vraie démarche qui est pensée et qui suit les processus de l’IC. En travail collaboratif, c’est juste une session de brainstorming. Mais j’utilise le moins de jargon possible.

9) Quels sont les facteurs clés de succès d’une démarche d’intelligence collective ? En spontané ?

Il ne faut pas arnaquer les gens sur le but, être authentique dans la démarche, car les gens donnent beaucoup d’eux-mêmes

109 10) Quel est selon vous le niveau de maturité des organisations que vous accompagnez relativement aux démarches d’intelligence collective ? Pourquoi ?

Quand on interroge sur le sens, on le voit

Et je m’attache aussi beaucoup au stade de développement de l’entreprise. Une entreprise en réseau permet plus facilement la mise en place de l’IC, car il y a une très grande transversalité, une organisation qui le permet.

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Annexe 2.3 – Compte rendu d’entretien : Organisation C