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Informellement accepté par la société

LE PARADOXE DE LA SOCIÉTÉ INDONÉSIENNE : LES GAYS SIMULTANEMENT REFUSÉS ET ACCEPTÉS

B. Informellement accepté par la société

« C’est bien maintenant, beaucoup des progrès. Vous savez le café « Oh La La » au quartier de Sarinah ? C’est un café qui est très connu pour la communauté gay, uniquement à Jakarta. Si nous prenons un café là-bas, nous pouvons trouver cette communauté en train de rigoler et se draguer. Il y a trois ans, il y avait un gay bar, intitulé « Heaven » dans le quartier de Dharmawangsa. Mais hélas, à ce que je sais, il a fermé maintenant, je ne sais pas pourquoi. J’aimais bien aller là bas pour voir les performances de « Drag Queen ». Les hommes, ils étaient musclés et bien sûr, pour moi, ils étaient beaux. C’est à Jakarta. Nous ne savons pas qu’est-ce qui se passe à Surabaya ou à Jogjakarta ? Je crois que l’ émergence des gays y est aussi grande. »

Jono, 36 ans

Cependant vue de la carte mondiale dans le livre de Frédéric Martel, « Global Gay » (2013), l’Indonésie est un pays qui n’a pas une législation spécifique pour l’homosexualité, donc il est légal. Le comportement d’homosexuel a été accepté informellement par la société Indonésienne comme l’explique Johan (2011 ; 203),

« In reality, homosexual behaviorists were informally welcomed by most modern Indonesian society. It means that a person who has homosexual behavior will be accepted as long as he or she

does not trigger any trouble in the society. … Although there are negative attitudes in Indonesian culture towards homosexuality, but in daily life, discrimination against Indonesian modern homosexual is not as serious as it is in Western countries…. Although Indonesian applies the Napoleon Code of law, which is not against homosexuality, in practice, the rights of homosexual are

not valued. »

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FPI Rejects Screening of Gay-Themed Movie.

˂http://www.beritajakarta.com/2008/en/newsviez/aspx?idwil=0&id=16766˃ (Accédé le dimanche, le 23 janvier 2011)

King Oey, l’un des principaux militants gays Indonésiens a également souligné que,

Il n’y a pas de loi anti gay en Indonésie, mais les partis islamistes réclament, notamment lors du ramadan, des actions contre les homosexuels. Ils mènent donc une bataille contre les images en demandant – et en obtenant souvent – la censure des émissions de télévision qui évoquent les

sexualités qu’ils jugent ‘’déviantes’’. Et devinez quoi : l’homosexualité a été classée avec la nécrophilie, la pédophilie et la zoophilie ! (Martel, 2013 : 301)

Dans de nombreuses émissions de télévision en Indonésie, il y a beaucoup de représentations d’homosexuels qui sont joués par plusieurs acteurs et actrices. Cette explication a été renforcée par Heru Hendratmoko, le président de l’association des journalistes indépendants d’Indonésie qui a dit que les personnages gays sont de plus en plus à la mode dans les séries télévisée (Martel, 2013 ; 301). A propos de cet explication, Johandi Yahya, le directeur d’Oxygen Entertainment a confirmé que,

« L’Indonésie est un pays jeune. Les lignes bougent. Toutes les évolutions de la société apparaissent les unes après les autres à la télévision : d’abord les tatouages, ensuite les piercings, puis on a vu des filles vêtues de ‘’see-through clothes’’ (les habits à travers lesquels on peut discerner

leurs seins), les lesbiennes et les gays ont suivi. Les Indonésiens tolèrent de mieux en mieux ces images dans les séries télévisées. » (Martel, 2013 : 301)

Une jeune réalisatrice Indonésienne, Arunita Rachmania a également dit que,

« l’homosexualité a été longtemps interdite et a été taboue, en revanche aujourd’hui l’homosexualité est devenue cool » (Martel, 2013 ; 301).

Un des exemples le plus évident est la projection du film « Arisan » en 2003. « Arisan ! is something that out gay men can identify with and I think it has definitely made the gay scene more obvious », a déclaré Joko Anwar, un scénariste Indonésien. Réalisé par une jeune réalisatrice, Nia Dinata, ce film a montré le phénomène des gays Indonésien à l’ère contemporaine. « Arisan » est rapidement devenu un succès au « Box Office » attirant plus de 100.000 spectateurs dans la troisième semaine de sa projection à Jakarta (Munir, 2011 : 114). Projeté le 11 décembre 2003, « Arisan » a gagné plusieurs prix, tels qu’en 2004 au Festival Film Indonesia et aux Indonesia MTV Movie Awards. Il a été montré également dans les

nombreux films festivals, tels qu’au Festival Cinemasia à Amsterdam en 2004 (Munir, 2011 : 116)

Une scène de Sakti et Nino dans le film « Arisan » Source : Google

Le film « Arisan » raconte l’histoire d’une amitié. Un jour, Meimei, un ami proche de Sakti, lui demande de rejoindre une « Arisan » ; c’est un club social des femmes riches qui partagent leurs vies. Dans leur réunion mensuelle, chaque membre fièrement prétend que sa vie est parfaite. Par contre, en réalité, elles masquent toutes une gamme des problèmes personnels. Meimei, un architecte a eu un grand problème avec son infertilité, tandis qu’Andien, une femme très riche a eu également un problème assez sérieux avec son mari qui n’était pas du tout fidèle. Sakti est un jeune architecte gay. Comme enfant unique dans une famille de Batak, il est soumis à une forte pression pour se marier et préserver la continuité de sa lignée familiale. Sakti cache son homosexualité en particulier à sa mère, mais lorsqu’il est approché par Nino Aditya, il ne peut plus se cacher. Sakti pensait depuis toujours que l’homosexualité est une maladie, c’est pourquoi il va consulter un psychiatre afin d’en guérir. En général, les trois amis (Meimei, Andien, et Sakti) partagent une relation superficielle. Mais enfin, afin de maintenir une amitié solide, ils tombent finalement les « masques » les uns envers les autres. En liaison avec la question d’homosexualité en Indonésie, ce film a montré

que Sakti et Nino sont acceptées comme un couple par la famille de Sakti (Munir, 2011 : 116). Comme film devenu le symbole de la réémergence de la communauté gay en Indonésie, la réalisation de ce film à l’époque de l’ordre de la réformation montre qu’il est parvenu à être utilisé afin de communiquer la liberté d’expression et de créativité (van Heeren, 2002).

QUATRIÈME PARTIE.