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La contribution de la religion (Islam) à la condamnation de l’homosexualité

A « Où devons-nous trouver le confort ? »

B. La contribution de la religion (Islam) à la condamnation de l’homosexualité

dans la vie des gens. Ce sont aussi les pays parmi les plus riches du monde. Par contraste, dans les pays les plus pauvres avec de hauts niveaux de religiosité, peu estiment que l’homosexualité doit être acceptée par la société. »53

B. La contribution de la religion (Islam) à la condamnation de

l’homosexualité

Les explications ci-dessus et dans le chapitre précédent ont affirmé qu’il est observable que l’Etat et la religion, surtout l’Islam, produisent la discrimination de l’homosexualité en faisant la naturalisation de la sexualité et du genre dans le cadre des différences (Blackwood, 2005 : 862). La bipolarité du monde repose sur la rigoureuse séparation de deux « ordres », le féminin et le masculin. Le meilleur moyen de réaliser l’accord voulu par Dieu c’est pour l’homme d’assumer sa masculinité et pour la femme de prendre en charge sa propre féminité. Tout ce qui viole l’ordre du monde n’est que « désordre » grave, source de mal et foncière anarchie (Bouhdiba, 1986 : 42). Bouhdiba (1986 : 44) a également expliqué que l’Islam demeure violemment hostile à toutes les autres formes de réalisation du désir sexuel qui sont dénaturantes, car elles vont purement et simplement à l’encontre de l’harmonie antithétique des sexes ; elles violent l’harmonie de la vie ; elles plongent l’homme dans l’ambiguïté ; elles violent l’architectonique cosmique elle- même. Aussi la malédiction divine englobe-t-elle dans une même colère la femme garçonne et l’homme efféminé, l’homophilie masculine et féminine, l’autoérotisme, la zoophilie… Toutes

53 Eric Buvelot, ‘’Enrichis, Croyants, et Homophobes’’, dans La Gazette de Bali, l’édition juillet 2013. Vous

pouvez consulter sur http://www.lagazettedebali.info/journal/articles/societe/enrichis-croyants-et- homophobes.html?date=2013-07, accès jeudi, 4 juillet 2013, 00h35.

ces « déviations » impliquent en effet le même refus d’accepter le corps sexué et d’assumer la condition féminine ou masculine. La déviance sexuelle est révolte contre Dieu.

Selon Aloussi Zadeh (1911 : 6) qui a été cité par Bouhdiba (1986 : 44), la tradition veut que quatre catégories de gens tombent sous le courroux de Dieu et sont objet de sa colère : « Les hommes qui se travestissent en femmes et les femmes qui se travestissent en hommes, ceux qui couchent avec les animaux, et ceux qui couchent avec des hommes ». L’homosexualité (liwât) fait l’objet de la condamnation la plus vive (Bouhdiba, 1986 : 44).

Pour l’islam, l’homosexualité est la pire des abominations. Pour les musulmans, il est cependant des interdits absolus (Benkheira, 2010 : 44). L’Islam définit cette relation comme relation illicite (h’arâm) (Bouhdiba, 1986 : 24). Tout cela se rapporte aux règles où les hommes, ne peuvent se reproduire sans règles. Ils ne peuvent s’unir que sous l’égide de la Loi ; c’est l’institution du mariage, qui protège l’honneur des familles, garantit aux enfants qu’ils auront un père qui pourvoira à leurs besoins, et empêche qu’un homme n’épouse ses parentes au degré prohibé (Benkheira, 2010 : 38). Tout rapport sexuel en dehors du mariage ou du concubinage est répréhensible. Les rapports préconjugaux sont condamnables (Bouhdiba, 1986 : 24). Dans un livre de Malek Chebel « L’Esprit de Sérail. Mythes et Pratiques Sexuels au Maghreb » (1998 ; 22), les homosexualités masculine et féminine ont été désignées sous la forme « simple » (homosexualité duelle, souvent de type fonctionnel, courante et occasionnelle à la fois), mais aussi à travers les « apparences ambiguës », les fortes et faibles personnalités sexuelles, la place de l’éphèbe dans la littérature bachique ancienne et dans les usages des cours omeyades, l’androgyne sur lequel n’arrivent pas à statuer les exégètes du Coran, de même que de « l’hommasse », la femme garçonne, les travestis, etc., autant dire, toute la gamme des sexualités qui relient les pôles de la virilité extrême à la féminité totale.

La condamnation de l’homosexualité est soulignée par l’histoire de Sodome et Gomorrhe qui raconte l’histoire des habitants de Sodome qui préfèrent les hommes aux femmes ‘Brague, 2013 : 29). L’histoire de la destruction de Sodome et Gomorrhe a donné lieu à de nombreuses interprétations, mais en général, cette histoire est utilisée comme une justification de la discrimination contre les homosexuels. Je cite le texte de l’histoire de Sodome et Gomorrhe ci-dessous :

« Ne faites rien à ces hommes, ils sont venus à l’ombre de

mon toit »

19 : 1

Les deux anges arrivèrent à Sodome sur le soir ; et Lot était assis à la porte de Sodome. Quand Lot les vit, il se leva pour aller au-devant d’eux, et se prosterna la face contre terre.

19 : 2

Puis il dit : Voici, mes seigneurs, entrez, je vous prie, dans la maison de votre serviteur, et passez-y la nuit ; lavez-vous les pieds ; vous vous lèverez de bon matin, et vous poursuivrez votre route. Non, répondirent-ils, nous passerons la nuit dans la rue.

19 : 3

Mais Lot les pressa tellement qu’ils vinrent chez lui et entrèrent dans sa maison [ …]

19 : 4

Ils n’étaient pas encore couchés que les gens de la ville, les gens de Sodome, entourèrent la maison, depuis les enfants jusqu’aux vieillards ; toute la population était accourue. [ … ]

19 : 6

Lot sortit vers eux à l’entrée de la maison, et ferma la porte derrière lui.

19 : 7

Et il dit : Mes frères, je vous prie, ne faites pas le mal !

19 : 8

Voici, j’ai deux filles qui n’ont point connu d’homme ; je vous les amènerai dehors, et vous leur ferez ce qu’il vous plaira. Seulement, ne faites rien à ces hommes puisqu’ils sont venus à l’ombre de mon toit. [ … ]

19 : 10

Les hommes étendirent la main, firent rentrer Lot vers eux dans la maison, et fermèrent la porte.

19 : 11

Et ils frappèrent d’aveuglement les gens qui étaient à l’entrée de la maison, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, de sorte qu’ils se donnèrent une peine inutile pour trouver la porte.

19 : 12

Les hommes dirent à Lot : Qui as-tu encore ici ? Gendres, fils et filles, et tout ce qui t’appartient dans la ville, fais-les sortir de ce lieu.

19 : 13

Car nous allons détruire ce lieu, parce que le cri contre ses habitants est grand devant l’Eternel. L’Eternel nous a envoyés pour le détruire. [ … ]

19 : 15

Dès l’aube du jour, les anges insistèrent auprès de Lot, en disant : Lève-toi, prends ta femme et tes deux filles qui se trouvent ici, de peur que tu ne périsses dans la ruine de la ville.

19 : 16

Et comme il tardait, les hommes le saisirent par la main, lui, sa femme et ses deux filles, car l’Eternel voulait l’épargner. [ … ]

19 : 24

Alors l’Eternel fit pleuvoir du ciel sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu, de par l’Eternel.

19 : 25

Il détruisit ces villes, toute la plaine et tous les habitants des villes, et les plantes de la terre.

19 : 26

La femme de Lot regarda en arrière, et elle devint une statue de sel.

19 : 27

19 : 28

Il porta ses regards du côté de Sodome et de Gomorrhe, et sur tout le territoire de la plaine ; et voici, il vit s’élever de la terre une fumée, comme la fumée d’une fournaise.

19 : 29

Lorsque Dieu détruisit les villes de la plaine, il se souvint d’Abraham ; et il fit échapper Lot du milieu du désastre par lequel il bouleversa les villes où Lot avait établi sa demeure.

Genèse 19, 1 – 29, traduction Louis Segond, 1910

Ce texte est cité dans ‘’Homme, Femme … Les Lois du Genre’’, Le Point Références, Juillet – Août 2013, p. 35.

Alors que la religion tente de discriminer l’homosexualité à travers ses interprétations, l’Etat a également contribué à faire la même chose contre l’homosexualité en créant « l’identité nationale » en référence à une communauté imaginée. Selon la perspecive d’un anthropologue américain, Benedict Anderson, cette communauté développe une imagination commune pour créer un Etat. Ce développement social utilise une représentation qui alors crée les normes sociales et les normes de genre.

CHAPITRE II.

LA COMPLEXITE DE LA SOCIETE INDONESIENNE :