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2.1. pH ruminal

Bien que les ensilages de graminées et de légumineuses aient des caractéristiques propres à leur famille et à leur espèce, une fois ingérés et fermentés dans le rumen des vaches, ils ne semblent pas affecter différemment le pH ruminal. En effet, dans une étude de Dewhurst (2003a), alors que

six traitements composés d’ensilages de graminées seules, de légumineuses seules et de mélanges ont été comparés, les vaches ont maintenu un pH ruminal stable, nonobstant le traitement qui leur était attribué. Les mêmes résultats ont été obtenus dans les travaux d’autres chercheurs (Merry et al., 2006) alors que les vaches ont reçu une des cinq rations expérimentales composées de ray- grass sucré, de ray-grass conventionnel, de trèfle rouge ou de mélange raygrass et trèfle rouge. Dans ces études, les rations étaient toutes à base d’ensilage et contenaient peu de concentré. Dans ces circonstances, il est possible de penser que la santé ruminale était favorisée.

Au niveau de la longueur de la fibre, le concept de peNDF est utile pour mesurer l’efficacité de la fibre alimentaire sur la mastication, la salivation et son pouvoir tampon et, par conséquent, le pH ruminal (Yang et Beauchemin, 2009). Par contre, le peNDF ne prend pas en considération les différences de fermentabilité des aliments, ce qui peut affecter considérablement le pH du rumen (Yang et al., 2001; Krause et Combs, 2003; Yang et Beauchemin, 2009). En général, une mastication plus importante, générée par un peNDF alimentaire plus important, fait augmenter le pH ruminal (Krause et al., 2002, Yang et Beauchemin, 2007; 2009). Par contre, pour des rations qui contiennent peu de fourrage, le fait d’augmenter la longueur de la fibre n’atténue pas complètement les effets de baisses de pH causées par les aliments rapidement fermentescibles (Yang et Beauchemin, 2009). Autrement dit, les fibres longues sont bénéfiques pour la santé ruminale, mais lorsque les aliments qui composent les rations sont trop rapidement fermentescibles, les AGV produits peuvent s’accumuler et provoquer une chute du pH ruminal trop importante pour que celui-ci soit rétabli par l’ajout de fibres longues.

2.2. Azote

La prise alimentaire et la production laitière sont généralement supérieures avec des rations composées de légumineuses (Hoffman et al., 1998; Dewhurst et al., 2003b). Le taux de passage de la luzerne est aussi plus rapide que celui des graminées (Waghorn et al., 1989; Dewhurst et al., 2003a, b). Dans les études de Dewhurst (2003a, b), des ensilages de graminées et de légumineuses ont été comparées. Les rations étaient composées de ray-grass, de luzerne, de trèfle blanc et de trèfle rouge offerts seuls et en mélanges (ray-grass et trèfles rouge ou blanc). Tous les ensilages de légumineuses ont généré un flux d’azote non-ammoniacal (NAN) au duodénum plus important,

pouvant être attribué à une tendance à la hausse d’azote microbien. En effet, un taux de passage élevé est associé à une plus grande croissance microbienne (Pirt, 1965). Par contre, à cause de la digestibilité apparente de la matière organique significativement plus faible, la conversion de l’azote dégradable dans le rumen en azote microbien est possiblement assez basse. Le NAN est donc surement relié à une teneur plus élevée en azote non dégradé dans le rumen avec les rations de légumineuses, particulièrement à base de luzerne. Ces excès d’azote dégradable dans le rumen ont mené à une plus faible efficacité de l’utilisation de l’azote (Dewhurst et al., 2003a,b).

Par rapport au mode de conservation des fourrages, il a été démontré que, lorsque consommé par des vaches laitières, le foin résulte en une concentration ruminale en azote ammoniacal plus faible qu’avec de l’ensilage (Broderick, 1995). Ceci pourrait s’expliquer par la plus grande solubilité de la protéine et la dégradation partielle de l’azote protéique en azote non-protéique (ANP) dans l’ensilage comparativement au foin (Martineau, 2007).

2.3. Acides gras volatils

Afin de comparer les performances laitières des vaches nourries avec deux types de graminées, Fisher et al. (1993) ont conduit une étude avec des rations à base d’ensilages de dactyle et de fétuque élevée. La nature de l’ensilage n’a pas eu d’effet sur le pourcentage molaire d’acides gras volatils.

Dans les travaux de Dewhurst (2003a), l’inclusion de luzerne dans les rations à base de graminées a eu l’effet d’augmenter les proportions molaires des acides iso-butyrique, iso-valérique et n- valérique dans le rumen en comparaison aux rations de graminées seules. Ceci pourrait s’expliquer par les teneurs en protéines dégradables dans le rumen plus importantes pour les rations à base de mélanges fourragers. De plus, les rations à base de légumineuses ont fait diminuer les proportions molaires en propionate dans le rumen en comparaison aux rations à base de graminées (Beever et al., 1986; Dewhurst et al., 2003a). Dans les travaux d’autres chercheurs, les rations à bases de légumineuses ont fait augmenter les concentrations d’AGV et les proportions molaires en acétate en comparaison aux rations à bases de graminées (Vanhatalo et al., 2009).

Pour le mode de conservation, dans la revue de Martineau (2007), une comparaison est présentée entre l’alimentation à base de foin et d’ensilage de fléole des prés sur les paramètres ruminaux de vaches en milieu de lactation. Lorsque les vaches sont alimentées avec du foin, les proportions molaires en acides iso-valérique et iso-butyrique du contenu ruminal sont moindres que celles observées chez les vaches alimentées avec de l’ensilage. De plus, il y a une concentration plus élevée en AGV totaux, une proportion molaire en acétate plus importante et un rapport acétate/propionate accru avec le foin comparativement à l’ensilage. Dans cette même revue, il n’y a pas de différence pour les proportions molaires de propionate, butyrate et valérate dans le rumen des vaches en fonction du mode de conservation.

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